OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 10 bonnes résolutions journalistiques http://owni.fr/2011/12/27/10-bonnes-resolutions-journalistiques/ http://owni.fr/2011/12/27/10-bonnes-resolutions-journalistiques/#comments Tue, 27 Dec 2011 07:31:27 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=91758

La recommandation par les pairs est l’un des phénomènes les plus puissants révélé par la “démocratisation de la diffusion”. En 2012, pour les journalistes, et ceux qui aspirent à le devenir, justifier sa place de médiateur de l’information passe donc immanquablement par une plongée en apnée dans le grand bain des réseaux sociaux. Twitter, Facebook, Instagram, Soundcloud, Storify… sont donc AUSSI le terrain.

Je n’ai pas de baguette magique mais voici 10 pistes qui me semblent intéressantes à creuser.

1) Trouvez-vous un binôme, un partenaire, un homme/femme de confiance avec qui le courant passe bien. Et faites comme Starsky et Hutch. Couvrez-vous l’un l’autre. À la vie à la mort. Pendant que l’un se rend physiquement sur un évènement, prend des photos “décalées” (càd pas celles über conventionnelles que tous les autres auront), chope de la vidéo (idem), tweete (idem) et prend la température de ce qui se trame, l’autre, au poste devant son desk, se charge de mettre en musique le tout et de re-raconter l’histoire en y ajoutant les réactions/commentaires publiés par les internautes. Inversez de temps en temps les rôles et ajustez le curseur de votre collaboration. C’est à mon sens l’un des meilleures façons de lutter contre le darwinisme à l’œuvre dans les rédactions.

2) Partagez et donnez à voir de vous tout ce qui permettra aux internautes de sentir de quel bois vous vous chauffez. Tout ce que vous ne partagerez pas, vous le perdrez. Et assumez une bonne fois pour toutes que si vous faites ce métier, c’est aussi pour soigner votre égo, légèrement surdimensionné par rapport aux individus lambda. Vous verrez, ça fait un bien fou et votre psy vous félicitera. Vous apprendrez d’autant plus facilement de vos échecs et vos succès auront bien meilleur goût.

3) Gardez en tête que chaque tweet peut être le dernier pour le compte de votre employeur actuel. Si vous le critiquez en ligne, il sera obligé de vous virer. Idem si vous sortez des clous de la légalité. Soyez conscient que même après votre service, vous êtes toujours identifié comme employé de votre média. Si vous souhaitez garder une partie de votre vie privée, ne la mettez pas ligne. Et arrangez-vous avec vos potes pour qu’ils respectent l’intimité de vos beuveries.

4) Testez, expérimentez, bidouillez. Et recommencez. C’est à ça que servent votre liste Twitter “Technologies” et votre blog. Apprenez à coder. Mettez les mains dans le cambouis. Le web est un outil. Ce que vous en ferez ne dépend que de vous et de votre curiosité.

5) Ne faites pas comme si vous aviez la science infuse. Plus personne ne vous croit quand vous traitez le même jour 10 infos sur des secteurs complètement différents en prétendant avoir “fait le tour de la question”. Rendez à César ce qui lui appartient. Faites des liens, embeddez des tweets, sourcez le blogeur qui a inspiré votre papier. Dites quand votre définition vient de Wikipédia. Gagner la confiance des individus connectés ne se fait pas en un jour… Avouez vos limites, ouvrez la porte aux experts en ligne qui pourraient enrichir et augmenter votre travail. Faites-le de préférence en amont de sa diffusion.

Google Analytics n’est pas sale !

6) Intéressez-vous à ce qui se passe près de chez vous, là où vous habitez. Votre boulangère, votre facteur ou votre plombier sont d’excellentes sources d’informations. Allez boire des coups au bistro du coin. C’est aussi ça le terrain. Et une opportunité stratégique parmi les plus intéressantes.

7) Ouvrez vos contenus et faites en sorte qu’aucune barrière ne subsiste à leur propagation. Tracez-en l’usage et faites en sorte d’apprendre tous les jours un petit peu plus à qui vous vous adressez. Intéressez-vous à leurs centres d’intérêts. Ils ne sont pas arrivés sur votre article par hasard. Plongez-vous dans Google Analytics, ce n’est pas sale.

8) Harcelez vos institutions publiques pour qu’elles mettent à votre disposition et à celle des internautes les données relatives à son fonctionnement. En tant que citoyen, vous avez le devoir de vous insurger contre leur utilisation exclusivement commerciale par des entreprises privées. En tant que journaliste, c’est une mine d’or pour traquer les dysfonctionnements et mettre en lumière les paradoxes de notre société.

9) Soyez béton sur les faits, recoupez vos sources et respectez celles qui demandent à rester anonymes. C’est ce qui vous différenciera. Car pour tout le reste, le commentaire, l’analyse, la mise en contexte, la polémique, la critique… il ne faut pas être journaliste.

10) Vous n’avez pas choisi le métier le plus facile ni le plus bankable, alors faites au moins en sorte de prendre votre pied. Soyez vous-mêmes et dites-vous bien qu’on n’a pas attendu le numérique pour voir les cons voler.

Bonne année à tous !

À lire aussi:

Ten things every journalist should know in 2012 (Journalism.co.uk)

Quelles tendances pour 2012 ? (Work In Progress)

Article publié initialement sur le blog de maître Damien Van Achter sous le titre Journaliste : en 2012, trouvez votre Starsky.

Photo : FlickR CC-BY Euthmann.

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http://owni.fr/2011/12/27/10-bonnes-resolutions-journalistiques/feed/ 26
Néo-journalisme en prise directe http://owni.fr/2011/09/06/un-neo-journalisme-en-prise-directe/ http://owni.fr/2011/09/06/un-neo-journalisme-en-prise-directe/#comments Tue, 06 Sep 2011 06:11:47 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=78149 Être journaliste professionnel et refuser de se créer un compte sur Facebook, devrait, à mon sens, être considéré comme une faute professionnelle grave. Libre à eux de continuer à croire que  les habitants du web ne sont qu’une tribu de sauvages pédophiles qui violent les comptes en banque pour se payer de la coke dans la Vallée du Silicone. Ces journalistes-là ne parlent de toute façon déjà plus à personne.

Pour Dave Winer, ancien d’Harvard et pionnier du web, c’est le journalisme lui-même qui est en passe de devenir obsolète. C’est non seulement la fonction mais le concept lui-même d’intermédiaire de l’information qui est en train de voler en éclat. Selon Dave Winer :

Avant qu’internet n’arrive, cela coûtait très cher de transporter de l’information jusqu’aux consommateurs finaux, il fallait un fameux capital, des rotatives, des tonnes de papiers et une armada de camions et de paperboy. Désormais, les utilisateurs du numérique peuvent se mettre à l’écoute de n’importe quelle source et créer leurs propres références informationnelles. Nous n’en sommes qu’au début mais dans une génération ou deux plus personne ne déléguera à d’autres le soin de choisir les “bonnes” informations qui l’intéresse. Tout fonctionnera différemment.

Mutation irréversible de l’ADN du journalisme

La “démocratie de la distribution“, comme l’appelle Om Malik, est en train de faire muter l’ADN du journalisme avec une puissance phénoménale. Les conversations entre individus interconnectés sont en train de réaliser la prophétie du Manifeste des évidences (qui date pourtant de 1999). Elles sont devenues le marché. En 2011, si une information est importante pour un de ces individus, ce n’est pas le JT du soir ou la gazette du matin qui lui apprendra mais ses “amis” sur leurs blogs, sur Facebook ou sur Twitter. Seule compte la confiance qu’il place dans les composantes de son graphe social, et cette confiance ne s’acquiert pas sur simple présentation d’une carte de presse.

Oui, depuis quelques décennies je vois que nous vivons une période comparable à l’aurore de la Paideia, après que les Grecs apprirent à écrire et démontrer ; semblable à la Renaissance qui vit naître l’impression et le règne du livre apparaître ; période incomparable pourtant, puisqu’en même temps que ces techniques mutent, le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la souffrance et la guérison, les métiers, l’espace, l’habitat, l’être-au-monde.

Face à ces mutations, sans doute convient-il d’inventer d’inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites, nos médias, nos projets adaptés à la société du spectacle. Je vois nos institutions luire d’un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprirent qu’elles étaient mortes depuis longtemps déjà.

Pourquoi ces nouveautés ne sont-elles point advenues ? Je crains d’en accuser les philosophes, dont je suis, gens qui ont pour métier d’anticiper le savoir et les pratiques à venir, et qui ont, ce me semble, failli à leur tâche. Engagés dans la politique au jour le jour, ils n’entendirent pas venir le contemporain. Si j’avais eu à croquer le portrait des adultes, dont je suis, ce profil eût été moins flatteur.

Extrait du discours de Michel Serres, de l’académie française, à l’Institut de France (mars 2011)

La spéculation sur le marché du bits d’information n’a jamais été aussi élevée. Les paquets de dollars que certains drôles d’oiseaux sont capables, à tort ou à raison, de mettre sur la table pour détenir un puisième de Facebook ou de Groupon le démontrent à souhait. La valeur ne réside plus dans les entreprises de fabrication des contenus. Un article, aussi bon et pertinent soit-il, ne vaut plus rien, littéralement. S’il n’est pas distribué par les réseaux d’individus interconnectés, son existence se limitera dans le meilleur des cas à être disponible quelques temps via un moteur de recherche interne, jusqu’à ce que son média effectue la purge de ses serveurs “pour faire de la place”, comme il envoie au pilori les exemplaires papiers invendus.

Pour Clay Shirky,  “Ce n’est pas les journaux qu’il faut sauver, mais le journalisme”. A condition d’y inclure les autres supports et de s’accorder sur ce qu’est encore le journalisme …

Chercher à définir le journalisme s’apparente à déblayer la neige alors qu’elle tombe encore. Mais chacun s’accordera pour dire que la recherche de sens dans notre petite existence est une activité qui mérite à tout le moins de s’y mettre à plusieurs si l’on ne veut pas se laisser enfumer par les messages téléguidés des communicants de tous poils.

Parce que c’est sans doute là que réside le principal intérêt qu’il y a de “sauver le journalisme”, cet art noble et parfois martial tant il nécessite de canaliser son énergie et sa puissance pour viser, et toucher, juste. Et bien sot celui qui prétendrait détenir la clé magique qui ouvrirait tous les shakra du monstre médiatique. A tout le moins, remettre sans cesse le métier sur l’ouvrage nous permettra de nous approcher des nœuds gordiens qui font et défont la réputation de ces nouveaux intermédiaires de l’Information.

Le journalisme aura-t-il à souffrir des conflits d’intérêts, des abus de pouvoir ou des formes multiples de dévoiement des lois soi-disant intangibles qui régissent l’exercice de cette profession qui seront provoqués par ces nouvelles formes de distribution de l’attention ? Pas vraiment explique Mathew Ingram.

Au cours des 50 dernières années, les médias traditionnels se sont déjà rendus coupables de toutes les turpitudes possibles (les écoutes illégales de NewsCorp en étant le dernier exemple en date). Des journaux naissent et meurent, des blogueurs éclosent et disparaissent, mais le journalisme continuera d’exister, pas tant comme une institution mais plutôt comme un état d’esprit, un catalogue de convictions et de comportements en adéquation avec celles-ci. Il y a juste plus de manières différentes de faire du bon et du mauvais journalisme.

Si faire acte de journalisme est désormais à la portée de tout un chacun, en faire sa profession demande toutefois une dose d’abnégation et d’investissement sans précédent. Les médias qui ont enfin compris que leur écosystème était en train de passer cul par dessus tête sont en train de se réinventer en replaçant tant bien que mal la rue numérique au centre de leur stratégie. Ce qui apparaissait comme une évidence il y 5 ans, devient progressivement une urgence voire un sauve-qui-peut, parfois pitoyable il faut bien le dire.

L’une des planches de salut, à mon sens, est de réinvestir dans le potentiel humain, dans la richesse brute des individus qui se destinent contre vents et marées à vivre de leur journalisme. Faire en sorte de les rendre puissants grâce à la maîtrise des outils, d’attirer progressivement sur eux les spotlights de l’attention avant même qu’ils aient à se soucier de la rentabiliser. Mais de ne surtout pas éluder cette obligation, sans laquelle ils ne pourront prétendre à une quelconque indépendance d’esprit et d’action.

Devenir journaliste ? Un business plan à préparer !

Ce n’est donc pas une surprise de voir des écoles (de journalisme, mais pas que) telle Columbia ou CUNY à New York, dédier des pans entiers de leurs formations aux dynamiques mises en œuvre par les “roto-plateformes” que constituent désormais Google, Facebook ,Twitter, LinkedIn, Foursquare,Tumblr et consorts. Le cours de Sree Sreenivasan, disponible en ligne, en est à mes yeux le meilleur exemple. Il n’est pas non plus surprenant de voir émerger de nouvelles formations dédiées à la construction, à la gestion de son identité journalistique et à son financement ou encore des sessions de cours entièrement consacrées à l’usage du code html et à l’exploitation des bases de données.

Entreprendre une carrière en journalisme au 21ème siècle, c’est un investissement qui se planifie, un business plan qui se construit en marchant, un idéal qui se concrétise bien au delà de mettre sa tronche à la télé ou sa signature au bas d’un papier.

Comme l’homme de Néanderthal avec le silex et le feu, le journaliste du 21ème siècle doit apprendre à utiliser les outils de son temps pour espérer survivre et prospérer. Car oui, prendre soin du journalisme, c’est prendre soin des individus qui y aspirent. Et la meilleure assurance vie à laquelle ils peuvent souscrire ce n’est pas un contrat à durée indéterminée avec une entreprise de presse mais une reconduction tacite de moult transactions, humaines et matérielles, avec ceux et celles qui leur font l’honneur de s’informer avec et auprès d’eux.

Découvrez la version “pour les nuls” de ce billet en cliquant ici et, ci-dessous, en version audio par maître Van Achter :

Photos FlickR PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales freddy ; PaternitéPartage selon les Conditions Initiales phooky ; PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales themarkpike.

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Copiepresse vs Google: de l’index au majeur http://owni.fr/2011/07/18/copiepresse-vs-google-de-l%e2%80%99index-au-majeur/ http://owni.fr/2011/07/18/copiepresse-vs-google-de-l%e2%80%99index-au-majeur/#comments Mon, 18 Jul 2011 15:24:35 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=73959 Ce billet a été initialement écrit sur Google+. Afin d’ouvrir la discussion à ceux qui ne sont pas encore présents sur cette plate-forme (et d’en conserver une trace, #justincase), je le retranscrits ici avec ses commentaires, dont la qualité est vraiment assez remarquable. N’hésitez pas à poursuivre la discussion ci-dessous. (Tx @ Damien Spleeters pour la suggestion)

Le conflit entre Google et les éditeurs belges francophones, représentés par Copiepresse, a connu vendredi une nouvelle péripétie avec la désindexation des sites de ces médias du moteur de recherche. Ce comportement (qui ne fait qu’appliquer – avec une dose certaine de cynisme – le jugement prononcé en défaveur de Google et dont Copiepresse espère toujours qu’il fera jurisprudence) renforce un bras de fer économique, technique et même, à mes yeux, philosophique, entamé en 2006.

Pour vous rafraichir la cache (mwouarf !…désolé), voici une série de 20 articles que j’avais publiés à l’époque où je couvrais le procès, notamment pour le compte de l’agence Belga. Étonnant de voir qu’en 5 ans, les arguments sont toujours les mêmes…. et que le schmilblick n’a in fine pas avancé d’un iota.

[MàJ - lundi, 18h15 : Une solution vient d'être trouvée entre Copiepresse et Google qui va réindexer les sites de presse.]

Commentaires

Pascal Alberty - J’ai beau entendre des arguments dans tous les sens, j’ai toujours la même petite phrase qui me revient dans la tête “le beurre, l’argent du beurre … et les miches de la crémière”. Je sais, c’est réducteur, mais le scénario de ce qui s’est passé aujourd’hui n’a-t-il pas été écrit par CopiePresse elle même ?

François Schreuer - Ce qui est étonnant, c’est que Google ait attendu aussi longtemps avant de prendre cette décision qui a le mérite de placer les éditeurs devant leurs contradictions. Parce que, personnellement, je ne vois guère de différence entre Google News et un moteur de recherche quand on sait un peu s’en servir…

Pascal Alberty – @François Schreuer pour une explication (un peu technique il est vrai) voir la vidéo de Philippe Laloux. En gros, l’explication de Google provient du fait du changement de son algorithme qui lie beaucoup plus le fonctionnement de Google News à Google Search. De ce fait, retirer du contenu de Google News (ordonné par le jugement) provoque le retrait de Google Search. “Comme par hasard” dirait les responsable de CopiePresse.

Cédric Motte – Ah ben voilà, un historique intéressant ! Tout lu. Et je n’ai pas de réponse ;o) mais on se rejoint sur la question de fond quasi philosophique, développé sur le post de Christophe Lefevre tout à l’heure : en tant qu’éditeur, je dois avoir la possibilité de demander à Google de retirer un contenu que j’ai publié. Dans l’absolu, c’est aussi débile que Coca qui souhaite se retirer de Carrefour. Mais c’est un droit, me semble-t-il, quand le distributeur est identifié et gagne de l’argent grâce à ce que je produis, de décider de ne plus lui donner accès à mes produits. Et si Google était en opt-in sur Google News et son cache, il est fort probable que les éditeurs eussent agi différemment !

Protocole de désindexation

Benoît Marchal - Mais ce droit tous les éditeurs l’ont ! Il y a même un protocole Internet qui est défini pour communiquer ce droit. Le fond de l’affaire c’est que les éditeurs ne veulent pas mettre en œuvre les normes techniques définies sur Internet. Et un juge leur a donné raison, mais on est dans un pays où quand un type se fait braquer on lui répond qu’il devait acheter une voiture moins voyante…

François Schreuer - @Pascal, oui, j’ai lu ça quelque part. Cela dit, les contraintes techniques servent souvent à masquer des choix politiques.

Pascal Alberty – @Cédric Motte : c’est possible pour un éditeur de ne pas faire indexer tel ou tel contenu ! Mais c’est aussi le but de l’éditeur d’avoir beaucoup de contenu indexé pour générer du trafic à partir des recherches naturelles… (d’ailleurs ces mêmes éditeurs ne se privent pas de faire du contenu pour faire du contenu dans ce but unique, même au détriment de la pertinence du contenu et de l’intérêt des lecteurs) : “le beurre et l’argent du beurre”… Même si je reconnais qu’il y a des droits d’auteur et tout le toutim, c’est délicat de dire d’un côté “on ne veut pas que Google se fasse de l’argent en stockant nos articles dans Google News” et de l’autre côté “on veut bien quand même que Google nous amène du trafic comme ça nos annonceurs seront contents”. A nouveau, je suis un peu réducteur, mais c’est tout de même un peu le nœud du problème.

Cédric Motte - [Je ne parlerais pas forcément de Google News, parce que c'est effectivement un autre problème - il ne s'agit que de citation dans Google News, là où l'on parle de copy paste pour le cache.] Pour le cache, donc, merci de vos précisions, je sais qu’il y a tout ce qu’il faut techniquement pour bloquer l’indexation, notamment pour ne pas apparaitre dans le cache.

@Benoît Marchal, l’exemple que tu donnes sur la voiture va justement dans le sens de copiepresse, il me semble. J’ai le droit de publier ce que je veux, et un jour je peux avoir une belle voiture, un autre une voiture pourrave, mais dans tous les cas c’est moi qui dois etre en position de décider, pas les éventuels mecs qui vont te piquer ce qui est en ta possession.

@Pascal Alberty je ne suis pas sûr de voir en quoi c’est délicat. Ce qui me gêne dans l’histoire, c’est que la réutilisation du contenu est très bien gérée en ligne par la notion de licence CC. Il s’agit alors d’un choix déclaratif et non d’une contrainte technique imposée par l’un des acteurs de mon circuit de distribution. Google me fait penser aux ouvriers du livre en France, tiens ! Un peu gamins, voulant imposer leurs règles… L’ensemble des textes, photos et vidéos que je pousse en ligne sont en licence CC, donc je n’ai pas de problème de fond sur le partage de contenu :-) !

Plus loin, et plus largement, il y a peut être quelque chose de gênant dans tout cela. En intervenant à ce point à la main sur l’index, Google devient éditeur de contenu . S’ils s’étaient contentés de ne suivre que la décision de justice, alors pas de souci, ils restent dans leur rôle d’hébergeur. Non ? Désolé c’est alambiqué comme réponse.

fabrice massin – J’en profite donc pour rappeler à tous que ces mêmes éditeurs ont aussi entamé une action en justice pour que le service public arrête de faire des sites internet (en fait on devrait juste plus faire de textes ni mettre de photos… plus de site quoi), arrête d’être présent sur FB, sur Twitter, arrête les newsletters… Bref disparaisse du web pour leur laisser la place.

Benoît Marchal – Sur l’affaire Copiepresse tu n’as pas l’air bien au fait du fond. Les faits sont les suivants : depuis plus de 15 ans il existe un moyen technique très simple pour demander non seulement à Google mais à tous les moteurs de ne pas indexer un site ou de ne pas citer un extrait du site dans les résultats. Un webmestre bourré le met en place en 15 minutes (c’est ce qu’explique Pascal Alberty). Il est essentiel de comprendre deux choses :

  1. Ca répond parfaitement à ce droit fondamental sur lequel nous sommes d’accord et que Google n’a jamais violé : c’est à l’éditeur de choisir ce qui sera repris dans l’index
  2. La communauté Internet a élaboré un protocole c’est à dire un mode de travail commun. Il est évident que dans une communauté si on ne respecte pas quelques règles communes c’est invivable (en droit on parle d’us et de coutume).

Fondamentalement le procès gagné par Copiepresse, c’est que la presse belge obtient le droit de ne pas respecter le protocole Internet. C’est donc la presse belge qui dit à l’ensemble de la communauté Internet du monde entier “nous on veut pas travailler avec vous.” J’aurais envie de dire qu’ils restent sur le papier et qu’ils ferment leurs sites…

Déconnexion (de la réalité)

Francois Lamotte - On avait un épisode de PodCafé à l’association des journalistes professionnels sur ce sujet là : je n’ai pas mes archives sous la main mais je pense qu’on avait abordé ce qui s’est passé ce vendredi. Quand on relit les déclarations des différents intervenants des “victimes” de ce vendredi (Philippe Laloux, M Boribond, …), cela confirme ce que Benoît Marchal dit : ce conglomérat vit sur sa planète. Ils imaginent qu’ils sont sur une île perdue dans l’océan. Ils ont toujours une mentalité de broadcasteurs qui fondamentalement méprise son environnement (ses lecteurs etc). Mais la réalité est un écosystème avec différents modes d’interactions entre les ensembles. Reprenons l’image des vases communiquants, ce qui passe d’un coté revient d’un autre.

Ils minimisent l’impact du trafic “gratuit” offert par Google (le trafic organique venant de Google). Mais 30 à 40% de visiteurs gratuitement obtenus, cela représente 30 à 40% du chiffre d’affaire publicitaire réalisés par ces journaux. Voir plus si ces segments de visiteurs passent en moyenne plus de temps sur leurs site. Franchement si j’ai un “partenaire” qui est responsable au minimum du tiers de mes revenus, je le traiterai autrement que de simple “voleur”.

Les chiffres du CIM nous montreront rapidement s’ils veulent entendre raison… Parions que dans quelques semaines un accord sera obtenu et que certains acteurs mangeront leur chapeau, leur chemise et leurs arguties jusqu’ici défendues.

Christophe Lefevre - Assez d’accord avec Benoit Marchal. On ne peut pas imposer à Google de suivre les règles de la presse sans accepter de suivre celle du web. Et Google n’est pas un service à la carte, c’est comme si je un journaliste m’interviewait et que je lui répondais que je veux choisir l’emplacement de l’article sur le journal, que je veux qu’ils oublient mon nom après publication… Chacun son métier et à chacun ses intérêts ! La semaine prochaine, je dois travailler sur une solution pour indexer des articles qui ne se publient pas encore dans Google News : ben oui, chez RTL.be, on aime bien Google !

Erwann Gaucher - Au moment où de plus en plus d’éditeurs affirment vouloir les faire plier, Google a voulu faire un exemple avec les sites belges. Cela prouve que, pour le moment, ce n’est pas via la loi que l’on peut faire plier Google, mais en les battant sur le terrain de l’innovation. Ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour les entreprises médias ayant déserté ce terrain pendant de longues années…

Cédric Motte - Attention, suis en mode troll ce matin ;-). En suivant votre logique de raisonnement sur facebook, par exemple, vous n’avez donc rien contre le fait que les photos de vos enfants ou de votre femme/copine soient réutilisées pour des pubs ?

@Christophe Lefevre À la différence que ta réponse en interview dans un journal, c’est de “l’opt in”. Tu choisis de répondre, ou pas, à un journaliste.

@Francois Lamotte Google a bâti son business sur sa capacité à crawler les pages web et à les rendre accessibles. Il a utilisé le principe même du web pour ça, il fournit un service de qualité, il en a tout à fait le droit. Mais il a profité de nouvelles capacités techniques qui passent au dessus de la notion de propriété (et c’est le vol comme disait Proudhon :-)). Je sais, “c’est comme ça”. Mais si, techniquement, je construis une clé qui me permets de rentrer chez vous pour piquer vos ordinateurs, les revendre, tout en créditant l’acte de vente “Ordinateur trouvé au 32 de la rue de Flandres”, comment réagiriez-vous ? Est-ce à vous de mettre un autre verrou ? Pour finir, un billet rédigé sur mon blog en 2006, afin de vous montrer que je ne suis pas totalement étranger à la problématique !

Francois Lamotte – @Cedric Motte pour les photos sur Facebook, il y a différentes options pour limiter l’usage du contenu. A-t-on déjà vu des images “privées” ré-utilisées par Facebook pour en faire des publicités ? L’analogie avec la clé pour rentrer chez les gens est plutôt mal trouvée (mode troll)… Google passe là où les portes sont grandes ouvertes. A priori si tu laisses les portes et les fenêtres grandes ouvertes de ta maison, de tes bureaux, de ton musée, de ta bibliothèque municipale et personne à l’entrée pour contrôler qui entre et qui sort : personne ne sera étonné à ce qu’on vienne te “voler” tes objets. Dans notre société, il y a des techniques et des conventions utilisées pour les espaces qu’on souhaite protéger : des portes, des serrures, des volets métalliques… Des éditeurs qui laissent les portes grandes ouvertes (en feignant de croire qu’il n’y aucun moyen de se protéger) et en reprochant aux “voleurs” de venir se servir, c’est un peu grotesque, mesquin et malhonnête.

Vision limitée du droit d’auteur

Alexandre Dulaunoy - En 2006, Alain Berenboom estimait des “pseudo” pertes pour les quotidiens francophones, et Copiepresse (la SCCRL) suivait l’avis des juristes pour une procédure légale. Le monde Internet savait que c’était une grosse bêtise juridique mais Copiepresse et la JFB (SCRL Les Journaux Francophones Belges) croyaient ses juristes ayant une vision limitée du droit d’auteur (dans ce cas, on devrait plutôt parler du droit d’éditeur…). Nous sommes en 2011, tout le monde est perdant dans ce cas sauf les juristes “pro” droit d’éditeur qui essayent de pousser pour une judiciarisation de la société de l’information. La solution n’est pas juridique…

Jacopo GIOLA – Qui sont les avocats de CopiePresse ?

Alexandre Dulaunoy - Alain Berenboom était un des experts commandés pour l’évaluation des pertes. Mais l’avocat de Copiepresse est Bernard Magrez. On peut même lire dans sa bio :

Il a reçu, à Londres, le “Global MIP Award 2008 (Best Europe case)” de la revue “Managing Intellectual Property” pour le procès mené par COPIEPRESSE contre GOOGLE Inc.

Tout le monde perd sauf les juristes…

Christophe Lefevre - Un des problèmes, c’est que la plainte date de 2006 et que la situation a changé aujourd’hui. Je veux bien croire qu’en 2006, Google News était considèré comme un probable concurrent. Aujourd’hui, c’est un module du moteur de recherche. Il aurait été plus intelligent de réanalyser la situation, mais ça aurait été trop difficile pour CopiePresse d’avouer qu’ils se sont tromper. Pour moi, c’est une histoire de sous, d’ignorance ET de fièreté mal placée !

Jacopo GIOLA – D’accord avec tous, mais le fond reste… Il n’y a pas partage des revenus (même symbolique) de la part de Google pour des contenus qu’il n’a pas produit. Par exemple Google Maps ne “pompe” pas les adresses des rues mais les achète à TeleAtlas… C’est en ce sens que Google aurait pu faire un geste… aurait ;-)

Francois Lamotte – @Jacopo GIOLA Franchement je ne te suis pas là dessus pour le “geste à faire” et alors pour le trafic “gratuit” que Google envoie (30 à 40% du trafic des journaux) ces derniers pourraient faire aussi un geste pour Google. 30% de ton chiffre d’affaire qui vient d’un partenaire cela peut avoir une importance qu’on sait mesurer facilement. Sans tenir compte du fait que le flux des ces médias est du copié/collé d’agences de presse à 95%. Ce contenu est déjà amorti en amont dans sa logique de création.

Cédric Motte – @Christophe Lefevre fierté mal placée, peut être, mais il n’empêche que cela soulève de vraies questions. La réponse de Google est claire, en tout cas : votre contenu ne vous appartient pas.

@Francois Lamotte tu es un peu dur avec les sites des journaux. La proportion de dépêches à tendance à se réduire – ou est sur le point de l’être. Mais surtout, je ne suis pas ton raisonnement. Les sites des journaux existaient avant Google – ie celui du Soir dont la première capture par archive.org remonte à décembre 1996, quand Google est né en 1998. Google a basé son business sur une commodité, celle de faciliter l’accession aux pages web non éditées par lui. Ce n’est pas Google qui a apporté de la valeur au web en premier, c’est le web qui a apporté de la valeur à Google.

Jacopo GIOLA - exact Cedric, et au début Google ne proposait que le lien direct sans résumé ! Juste pour garder les proportions :

Astreintes journalière menacées : 25.000 €
Reserves en cash ou équivalent de GGL: 36 BLN $

Francois Lamotte – @Cédric Motte “C’est le web qui a apporté de la valeur à Google”… Je m’excuse mais c’est l’inverse. Si Google détient une position dominante au niveau de la recherche, c’est bien qu’il a innové sur la façon de classer l’information. Et sa valeur ajoutée est là. On peut contester les logiques de classement (mais c’est une autre discussion). Si ce n’était pas le cas, nous aurions 3 à 5 services de recherches qui se partageraient ce marché là. Et pourtant les montants colossaux investis par Bing et les startups du secteurs ont du mal à progresser. Tu peux avoir autant de sites plus anciens que Google, cela ne change rien : si tu reposes sur un modèle publicitaire et que tu n’as pas de trafic, tu n’existes pas ou moins facilement. Et Google te propose deux services de bases : un service de trafic payant par ses régies publicitaires, et un service gratuit par ses classements de résultats (sous différentes formes).

J’aimerais bien comprendre pourquoi les journaux veulent bien être présents sur les résultats de recherches et pas dans les news alors que la mécanique de classements, d’extraits etc est la même (et si les fonctionnalités sont adaptées sur le thème de l’actualité pour Google News). Google exploite aussi ses résultats pour sa régie publicitaire. Sauf si je me trompe, Google ne récupère pas les contenus pour le transformer : par exemple faire un seul article sur une actualité en extrayant des contenus séparés (illustration, photo, vidéos…) mit en page autour d’un résumé textuel ? A l’instar de DJ ou de sampleurs, il extrait le titre et quelques 160 caractères pour présenter un article. On reste dans l’ordre de la citation. Je ne suis pas un défenseur de Google à tout prix, je trouve juste que dans cette histoire CopiePresse se met le doigt dans l’oeil au mépris des avantages qu’il en tire déjà et de pratiques d’un écosystème comme Benoît Marchal l’expliquait très bien.

Jacopo GIOLA – @Francois Lamotte Le problème avec les news c’est que si Google publie ça:

PM’s Murdoch press links defended
BBC News – ‎8 minutes ago‎
Foreign Secretary William Hague has defended David Cameron, saying he was “not embarrassed” by the extent of the PM’s dealings with News International.

Moi, je n’ai plus besoin d’aller à la source. Mais si je publie ça :

PM’s Murdoch press links defended
BBC News – ‎8 minutes ago‎

Je suis “obligé” d’y aller… Alors, que chaque titre définisse, lui, ce qu’il veut donner à Google pour que Google crée son agrégateur.

Les choix de l’éditeur

Benoît Marchal – @Jacopo GIOLA le problème n’a jamais été la quantité d’information partagée, indexée ou affichée dans le résultat de la recherche. Avant le procès, après le procès, chaque site web (y compris donc ceux de la presse belge) a toujours été libre de définir très précisément ce qu’il permettait d’afficher dans l’index. De même que Google a toujours été libre de choisir ce qu’il indexait dans ce qu’on lui proposait. Il est essentiel de comprendre que ça n’a jamais été ça l’objet du procès. Google ne décide pas s’il affiche un résumé ou s’il envoie à la source. C’est l’éditeur qui avait et a toujours tout pouvoir là-dessus et le jugement n’a rien changé à ça.

Mais comme Internet, ne se résume pas aux seuls titres de presse belge, la solution pour établir ce que Google (et les autres moteurs) affichent fait l’objet d’un protocole… Protocole c’est le terme technique pour “règles de vie en commun.” La seule chose que Copypresse a demandé dans ce procès, c’est de pouvoir ne pas respecter les règles de vie en commun. Donc, en fait, ce qu’ils ont voulu obtenir c’est la création d’un Internet à deux vitesses. D’une part les sites de la presse belge et d’autre part le reste de l’Internet. Les deux obtiennent le même résultat mais la presse belge le demande autrement.

C’est très grave parce que c’est une atteinte à la neutralité d’Internet : si je suis assez riche pour me payer un procès, je peux demander mon protocole à moi. Si je ne suis pas assez riche pour ça, j’utilise le protocole commun. Non seulement c’est grave mais en plus c’est stupide. C’est stupide parce que déterminer ce qui s’affichait dans les résultats de recherche a toujours été sous le contrôle exclusif de l’éditeur (je me répète mais c’est important). Leur problème n’a donc jamais été devant la justice puisque le problème, le vrai problème c’est la monétisation. Le billet de Cédric Motte (voir son commentaire) est d’ailleurs instructif et contrairement au jugement, contrairement à l’opposition en cours, ce billet pose les vraies questions. Ce conflit juridique n’est qu’une distraction qui nous éloigne du vrai problème, qui nous éloigne donc d’une solution et qui, comme Christophe Lefevre le notait, ne sert qu’à enrichir les avocats.

Damien Van Achter – Très intéressant ce que tu dis Benoit, notamment à propos de la neutralité. Philippe Laloux disait exactement l’inverse !

Alexandre DulaunoyL’article du Soir ne fait plus référence à l’acte du tribunal et aux analyses de leur juriste faites en 2007. Dans l’acte de cessation, il est clairement indiqué “cache” et Google” dans l’acte rendu par le tribunal de première instance de Bruxelles N° 2006/9099/A :

Condamnons la défenderesse à retirer de tous ses sites (Google News et « cache » Google sous quelque dénomination que ce soit), tous les articles, photographies et représentations graphiques des éditeurs belges de presse quotidienne francophone et germanophone représentés.

Le cache est une partie intégrante de l’indexer puisque les pages sont indexées à partir de ce contenu. De plus, les avocats “pro Copiepresse” considéraient même que le droit de reproduction n’était pas autorisé pour faire l’indexation. Le Soir devrait râler sur ses avocats et sur Copiepresse et non sur Google… qui applique simplement les demandes de 2006-2007.

Jacopo GIOLA – @Benoit Marchal je retrouve dans les “papiers de Damien Van Achter :

Google ne s’est pas le moins du monde séparé de son cache. Ce sont les journaux qui ont juste accepté d’utiliser le tag “noarchive”… La différence est de taille, surtout quand Mme Boribon nous “vend” ça comme LE mérite de cet accord. Ca ne manque pas de piquant quand on reprend l’argumentaire de Copiepresse développé jusqu’ici et qui, en gros, disait “il n’est pas normal que nous devions nous protéger du vol de Google en taguant nos articles”.

C’est donc bien un problème de gestion des contenus et aussi, de monétisation car comment justifier une monétisation si on a pas “le contrôle de ses contenus” ?

Benoît Marchal – @Jacopo GIOLA : on est tout à fait d’accord. Cette accord démontrait par l’absurde que les éditeurs belges ont toujours eu le contrôle sur la gestion de leur contenu, qu’il n’y avait nul besoin de procès pour l’affirmer et qu’il n’y avait là nulle victoire pour la presse belge. Comme tu le rappelles, les termes de l’accord (survenu quand la presse a mesuré le coût de la désindexation qu’elle avait obtenue en justice) se résumait à ce que la presse belge utilise le protocole Internet accessible à tous depuis toujours (protocole accessible à tous donc neutre). Damien Van Achter avait à l’époque bien fait son travail de recherche.

Xavier Lambert - Le pire c’est que sans Google on va avoir un mal de chien s retrouver certaines de nos pages…

Christophe Lefevre – @Xavier Lambert C’est drôle, je me posais la question, les moteurs de recherches natifs aux sites sont souvent catastrophiques :-). La presse de façon générale est géniale : elle refuse de rétribuer Apple pour la vente d’abonnements sur sa plateforme iOS comme tout le monde, elle veut interdire la RTBF de faire du web, elle voudrait des règles d’indexations spécifiques ! Moi je pense que la presse devrait s’associer aux majors de la musique pour faire un procès à Dieu qui n’a pas fait le monde exactement comme ça les arrange ! Oui, les temps changent, c’est pas de bol !

Ce qui m’ennuie, c’est que la presse qui s’est mise dans cette situation risque de revenir en arrière, peut-être pas tous les journaux, mais certains ont trop besoin de Google. Je les vois mal faire un procès à Google pour désindexation abusive (quoique) mais plutôt faire un accord à l’amiable, ce qui pourrait que renforcer le géant américain et décrédibiliser la presse belge. Le gagnant dans cette histoire, c’est Google, certainement.

Les producteurs de contenu oubliés

Mehmet Koksal - On parle toujours des intérêts de Google contre les éditeurs mais tout le monde semble ignorer le travail des producteurs de contenu (aka “journalistes”) qui sont les véritables spoliés dans cette affaire, non ?

François Schreuer - Spoliés par qui ? Par la bêtise de leurs employeurs ? Sans doute, oui…

Xavier Lambert - Google facilite l’accès aux contenus produits par les journalistes. La question de la monétisation et donc de la rétribution vient après il me semble. C’est d’ailleurs le délicat exercice des sites qui veulent passer à un accès payant, tout en continuant à être indexés.

Mehmet Koksal – @François Schreuer Que les choses soient bien claires : Google n’est ni plus ni moins qu’une vulgaire société cherchant d’abord à maximiser ses profits (comme toutes les autres Facebook, Twitter et consorts), il convient de la traiter comme telle et non comme une organisation humanitaire œuvrant sur base des principes démocratiques régissant une communauté (Internet). Google ne doit pas nécessairement changer d’algorithme ou de modèle, il peut faire quelque chose de plus simple : payer ou créer une plateforme soutenant financièrement le travail des producteurs de contenu qui alimentent son modèle économique. C’était à mon avis le sens de la démarche judiciaire de Copiepresse et de la SAJ en assignant en justice ce géant américain. Maintenant il semble que ce soit le retour des flammes et la guerre des tranchées entre les deux camps. Je n’ai non plus aucune sympathie pour ces patrons de presse belge qui font signer des contrats de travail où le travailleur cède gratuitement tous ses droits d’auteur et de reproduction à vie et sur tous les supports. Ils font en interne avec leur propre personnel ce qu’ils reprochent à Google de faire. C’est ça qui est quand même positif dans les mesures de rétorsion utilisées par Google à l’égard des titres et qui rappelle aux patrons ce vieil adage : ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse.

Damien Van Achter – @Mehmet Koksal “vulgaire société” ? c’est très péjoratif comme qualificatif. Sauf si “vulgaire” =”commun”. Mais tu as raison. Journalistiquement, il faut traiter les big company du web comme on traite les big pharma ou les big de l’agro-alimentaire. Et je te rejoins tout à fait aussi sur la détestable habitude qu’ont les patrons de presse (et médias en général, sans distinction) à considérer leurs forces vives comme du bétail, payé au lance-pierre avec des contrats ultra-précaires. On ne peut produire de la qualité (et revendiquer d’être traité comme tel) si l’on procède en interne comme à l’abattoir et au canon à dépêches. Le conflit auquel nous assistons est vraiment à la croisée de tous les chemins et montre bien les limites de chacune des parties. Et +1 sur ta conclusion (qui est pile-poil pour un dimanche :-))

fabrice massin - Pour ce qui me concerne, il me semble que cette attitude de conflit des éditeurs envers tous les concurrents ou supposés l’être n’est pas saine, le web belge a tout intérêt à s’auto-stimuler positivement en développant des nouveaux contenus et services en tentant de faire preuve d’innovation avec pour seules finalités de servir la communauté de tous les internautes. Sommes-nous si forts qu’il soit nécessaire de perdre son temps, son argent et ses ressources pour devoir se défendre/s’attaquer les uns contre les autres ? Et bientot on va aussi attaquer Facebook et puis Twitter etc. ? Tous ces puissants acteurs du web doivent bien évidemment faire des profits c’est vrai, mais ils contribuent aussi au développement d’autres activités web et aussi à relier entres elles des millions de personnes dans notre pays.

Comme certains l’ont fait justement remarquer, aucun média n’est correctement référencé dans Google à moins d’avoir fait les développements techniques nécéssaires et ce, pour tous les services de Google. Alors pourquoi cracher dans la soupe ? Ok, l’argent est une bonne raison pour certains. Rien de repréhensible mais quand on envoie des missiles il ne faut pas s’étonner de ramasser une bombe en retour ! Quels sites de médias peuvent se permettre de vouloir se passer de ces acteurs quand on sait que dans les 5 ans, plus de 50 à 75% du trafic passera par ces acteurs ? Evidemment certains pensent qu’ils sont indispensables et que tous les moyens sont légitimes pour obtenir de l’argent et donc pour entraver ceux qui ne pensent pas comme eux… So be it, nous ne sommes plus au siècle des Lumières, mais je pensais à la citation de JJRousseau “l’homme nait naturellement bon, c’est la société qui le corrompt…. je paraphaserais :

Le web est né naturellement bon, ce sont certains acteurs qui tentent de le corrompre et de le foutre en l’air

Et ça, c’est pas démocratique.


Article initialement publié sur Blogging The News
Crédits photo FlickR CC : by-nc-sa ekaï / by-nc-nd keso / by-sa manfrys / by Giles Douglas / by Michperu

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Success Stori-fy http://owni.fr/2011/03/17/success-stori-fy-storify-sxsw/ http://owni.fr/2011/03/17/success-stori-fy-storify-sxsw/#comments Thu, 17 Mar 2011 12:46:17 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=51965

Crédits photos CC FlickR par Providence Public Library

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Departement d’Etat, Al-Jazeera: même (social media) combat http://owni.fr/2011/03/14/departement-detat-al-jazeera-meme-social-media-combat/ http://owni.fr/2011/03/14/departement-detat-al-jazeera-meme-social-media-combat/#comments Mon, 14 Mar 2011 14:50:28 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=51090 Disclosure: Les rencontres évoquées dans ce billet l’ont été à l’initiative du Département d’Etat, dans le cadre d’un programme intitulé “Voluntary Visitor”, auquel j’ai participé début mars à Washington, San Francisco et New York.

Début mars, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton déclarait devant des membres du Sénat que les Etats-Unis étaient en train de “perdre la guerre de l’information“. Mis directement en cause, les grandes chaînes US “qui diffusent des millions de publicités et des débats entre “talking heads”, contrairement à la chaîne qatarie Al-Jazeera, qui, toujours selon Hillary Clinton, délivre, elle, “des vrais news” et est en train de “changer les esprits et les attitudes des gens“.

We.Are.At.War.

Si cette bataille de l’information n’est pas neuve, les armes, elles, ont changé de nature et les conversations entre individus interconnectés ont bouleversé la donne.  Désormais, tout est “social”. Les médias, la justice, l’économie, la religion et bien sûr la politique. Comme le dit très bien Thomas Friedman, du New York Times, “le monde est plat“, définitivement.

Le terme guerrier utilisé par la secrétaire d’Etat américaine n’est donc pas anodin. Le coup de semonce à l’adresse de “ses” médias non plus. L’administration Obama, malgré la complexité de ses rouages, semble en effet bien décidée à reconquérir le champ bataille qui, en son temps, a forgé son élection, mais qui, une fois le touchdown transformé, n’a que trop peu, et à vrai dire assez mal, servi à gouverner.

WikiLeaks est aussi passé par là, forçant les spin doctors à se rendre à l’évidence: vouloir contrôler la circulation de l’information sur les réseaux est bien plus coûteux et bien moins efficace que de s’assurer de les garder ouverts, d’y faciliter les échanges et de compter sur les entrepreneurs pour les faire fructifier. C’est d’ailleurs en substance ce qui transparaissait déjà en filigrane du 21st Century Statecraft, sorte de profession de foi sur la liberté numérique, non exempte de certaines ambiguïtés mais qui, martelée,  rappelle qu’in fine,ce qui est bon pour le business est bon pour les USA”. Quitte à ce que cette liberté  se retourne parfois contre eux.

Parce que tout comme l’argent, l’information ne génère de plus-value que quand elle circule…

Occuper le terrain et focaliser l’attention

Installée au sein-même du Pentagone, la cellule “Social Media” de la Navy occupe trois personnes, à temps plein. Leur job: veiller à ce que les pages Facebook officielles ouvertes par les différents corps de Marines respectent les guidelines (conditions d’utilisation) édictées en haut lieu. Et publiées en ligne sous forme de tutoriels très complets sur Slideshare. Ses membres animent également la communauté des familles de Marines déployés à l’étranger et interagissent avec les internautes qui entrent en contact avec elles via Facebook et Twitter, répondent à leurs à leurs questions et organisent ponctuellement des rencontres IRL (dans la vraie vie).

Comme tout le monde, nous avons tâtonné un certain temps avant de trouver un ton et un degré de transparence adéquat“, souligne le capitaine D.W. en charge de la gestion du compte Twitter officiel de la Navy. “Nous savons que les gens parlent de nous sur internet, et pas qu’en bien. La moindre des choses est de leur montrer que nous sommes à l’écoute“, ajoute-t-il, convaincu, tout comme sa hiérarchie, que ces discussions en ligne permettent de (re)créer un climat de confiance vis-à-vis de l’armée. Un processus émaillé d’échecs et d’erreurs, mais qui s’inscrit dans le long terme et qui permet donc des ajustements réguliers.

Nous n’agissons pas sur les réseaux sociaux pour justifier les choix de nos supérieurs mais plutôt pour faciliter leur bonne compréhension. Et vous ne pouvez pas faire cela si vous n’êtes pas prêts à entendre le feed-back que vous renvoient vos utilisateurs. En fait, nous essayons surtout de nous rendre utiles auprès de ceux qui s’intéressent à nos activités

Voici l’avis d’un directeur de la cellule “Innovative Engagement”  du State Departement. D’où des webcasts ouverts aux commentaires,  des deals avec Youtube, des séminaires internes de formation au travail collaboratif et à la gestion des conversations en ligne.

Mais s’exprimer publiquement au nom de la Navy ou du Département d’Etat constitue un exercice d’équilibriste, entre proximité et transparence au profit de l’institution et expression, et certains franchissent parfois la ligne rouge et doivent en assumer les conséquences. Le cas ce dimanche de la démission du porte-parole du State Departement, P.J. Crowley, après des propos sur les conditions de détention de Bradley Manning (NDLR: le soldat américain soupçonné d’être à l’origine des fuites de câbles diplomatiques vers WikiLeaks) en est le parfait exemple.

Occuper le terrain, à tout prix, pour éviter que d’autres, avec d’autres agendas, ne le fassent à leur place. Une stratégie poussée jusqu’à l’intégration récente du monitoring de certaines conversations sur les réseaux sociaux dans une des cellules antiterroristes …

Valoriser la participation et les créations des utilisateurs

A quelques blocs de là, 500 mètres en face de la Maison Blanche, au 6ème étage de la rédaction d’Al-Jazeera, Stephen Phelps met la dernière main à un projet “100% social” mis en oeuvre avec ses équipes techniques basées à San Francisco.

Al-Jazeera, qui n’est pas diffusée aux USA (mais dont le flux anglophone est accessible librement en ligne), monte en puissance. Sa couverture des événements en Tunisie, en Egypte, en Libye et, d’une manière générale, au moyen et au proche orient, en font désormais une référence en matière d’utilisation des réseaux sociaux comme matière première des contenus qu’elle diffuse. Et le programme The Stream que Stephen Phelps s’apprête à lancer début mai risque bien de creuser encore un peu plus le fossé entre les médias connectés aux audiences en ligne et ceux qui s’obstinent à broadcaster.

Pour Adel Isklandar, professeur au centre d’études Arabes à l’université de Georgetown et auteur de plusieurs livres sur Al-Jazeera:

les 20 PC d’Egyptiens connectés au web ont démontré la puissance que les communautés peuvent développer lorsqu’elles se focalisent sur un objectif commun ET que leur message est relayé par une chaîne à grande audience. C’est la combinaison de ces deux facteurs qui fut déterminante dans la chute de Moubarak.  Et qui pèse de tout son poids sur les autres monarchies du Golfe.

Et l’expert d’ajouter:

Pourquoi croyez-vous que l’Arabie Saoudite distribue actuellement des milliards de pétrodollars, si ce n’est pour calmer les communautés qui pourraient mettre en danger le “système”?

D’où l’intérêt stratégique pour Al-Jazeera de continuer à monitorer de très près l’activité des communautés en ligne (cfr. leur dashboard Twitter) afin de garder une longueur d’avance sur les autres networks, qui ne pourront que réagir qu’à posteriori, et donc avec un temps de retard et une qualité d’information inférieure. CQFD.

Le web et ses manifestations

Derrière le concept un peu tarte à la crème de curation – le journalisme a de tout temps été le résultat d’une sélection plus ou moins pertinente de sources concordantes-, avec The Stream c’est surtout l’attention des super-users de Twitter et de Facebook qu’Al-Jazeera entend capter. Et de les fidéliser à long terme. En reconnaissant que leurs activités en ligne sont des sources crédibles pour des “vrais” journalistes, en  montrant à l’antenne leurs tweets, leurs photos sur Flickr, leurs vidéos sur Youtube et en les responsabilisant dans la “remontée d’infos” vers la surface d’un média à forte audience, c’est une bataille majeure qu’Al-Jazeera engage avec ses concurrents, et pas qu’aux USA (cfr. par ailleurs cet excellent papier consacré aux innovations des médias américains, par Alice Antheaume sur Slate.fr). Celle des relais d’opinions, des influenceurs, des propagateurs de buzz, de ces jeunes armés de leurs ordinateurs et smartphones connectés pour qui la chaîne apparaîtra comme le référent naturel pour agir, réagir et interagir. Un combo imbattable pour siphonner les budgets des annonceurs on et offline.  Strike, échec et mat  …

Ni Al-Jazeera ni le Département d’Etat ne savent sans doute exactement où cette présence active sur les réseaux sociaux les mènera. Mais tout deux savent pertinemment que l’attention humaine a ses limites et qu’ils ne sont pas les seuls sur ce marché. Cela fait 30 ans que le web manifeste l’émergence de nouveaux comportements, et les événements récents tendent à démontrer qu’en matière de politique comme de médias, il ne suffit plus d’être celui qui crie le plus fort pour être le mieux entendu.

Vous avez des questions concernant cet article ? Utilisez la fenêtre ci-dessous pour me les poser, j’y répondrai en vidéo le plus rapidement possible

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Crédits photo: Flickr CC MATEUS_27:24&25, US Army

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Facebook: Keep It Simple! http://owni.fr/2011/02/23/facebook-keep-it-simple/ http://owni.fr/2011/02/23/facebook-keep-it-simple/#comments Wed, 23 Feb 2011 10:13:14 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=47917 Les marques se ruent sur Facebook. Pourquoi ? Parce que c’est là que leurs (futurs) consommateurs se trouvent. Et surtout, parce que la mécanique interactive y est parfaitement huilée, simple, efficace et extrêmement virale. Recréer cette dynamique à l’identique sur leurs sites corporate serait dispendieux, inefficace et constituerait une perte de temps incroyable. Pourquoi réinventer la roue alors que Facebook vous offre un train de pneus tout neufs pour véhiculer vos messages ?

Au cours des trois dernières années, j’ai exploré les différentes possibilités qui s’offraient à la RTBF de tirer parti de Facebook. Sachant que la plate-forme a fortement évolué durant ce laps de temps, voici quelques observations tirées de mon expérience.

Comment Facebook peut devenir utile

- Avant de vous lancer, fixez-vous des objectifs quantitatifs ET qualitatifs. “Faire du fan” n’est pas une option stratégique, juste un concours de quéquettes ridicule et stérile. Mais si votre DG marketing n’entend que ce langage, je connais quelques boîtes qui s’en sont fait une spécialité: certaines entretiennent même des “fermes” de fans et vous facturent systématiquement 10% de pub pour les activer au début de votre campagne. Effet bœuf garanti avec 20.000 fans dès J+1!

- Être sur Facebook s’envisage sur le long terme. Vous pouvez accumuler les “one-shots”, mais faites-le sur une page qui a été pensée pour durer. Habillez-là au plus près de votre site corporate, faites briller les chromes et gardez votre wall propre en séparant vos posts de ceux de vos fans;

- Ne survendez pas votre soupe. Une cuillère d’auto-promo de temps en temps est bien plus efficace qu’une grosse louche tous les matins.

- Animer une page, c’est un peu comme animer un camp de vacances. C’est un travail d’équipe qui nécessite de pouvoir se reposer sur vos collègues pour tenir le coup sur la longueur. Variez les activités. Des quizz, des concours et des jeux avec beaucoup de cadeaux pour beaucoup de gagnants. Des discussions au coin du feu, pour le plaisir. Des trucs simples, sans devoir cliquer 8.012 fois ou devoir donner accès à son profil in extenso pour participer. Vivez avec vos fans, pas à leurs dépends.

- Ne dévoyez pas le like. Facebook n’aime pas ça du tout. Je ne compte plus les pages supprimées – parfois de grands comptes – parce que leurs fans devaient envoyer des photos et voter en “likant” les meilleures. Good Idea, Bad Execution.

- Monitorez vos stats. C’est assez chiant, je sais, mais c’est le seul moyen d’objectiver votre action. Et dans bien des boîtes, le langage des chiffres est encore celui que votre boss comprend le mieux.

- Facebook fonctionne comme un club exclusif dont les membres s’attendent à être privilégiés. Faites du “couponing” quand ils s’abonnent à votre page, récompensez-les quand ils rameutent leurs amis, félicitez-les quand ils le méritent (anniversaire, naissance, nouveau job)… Placez-vous à la hauteur de ce qui compte vraiment pour eux, ce qui ne signifie certainement pas vous abaisser, bien au contraire. Créez des événements, rebondissez sur l’actualité.

- Donnez à voir, à entendre, à lire, tout ce qui peut permettre à vos fans de comprendre l’état d’esprit dans lequel vous/votre boîte se trouve à l’heure actuelle. Faites des vidéos, comme vos fans. A l’arrache et à l’instinct, juste pour le plaisir de partager des bons moments. Et pas pour singer la téloche avec une femme-tronc devant un décor cheap derrière la cafétéria ! Idem pour les photos.

Oser le “lâcher prise”

Prendre le risque de la conversation en ligne, c’est prendre le risque de partager, d’échanger, de ne pas créer de monétisation immédiate et un retour sur investissement sans doute à très long terme. S’il a lieu. C’est prendre le risque du poteau dans la gueule une ou deux fois, comme quand on apprend à rouler à vélo.

C’est prendre le risque de ne pas forcément toucher le public que l’on souhaitait, et de s’adapter à celui qui répond quand même présent. C’est mettre nos égo dans nos poches et réapprendre l’humilité propre à ceux qui débarquent dans un univers qui n’est pas le leur, même s’ils ont bigrement contribué à le créer, parfois à leur corps défendant dans le cas des médias. C’est accepter d’essayer d’aller bien alors qu’on voudrait surtout aller vite …

Accompagner les conversations sur des espaces monitorables pour nos marques, dans ces “chez nous” virtuels au sein de Facebook, est un travail remis sans cesse en question. Parce que les usages changent plus vite que les mentalités et les business modèles. Parce que le changement fait peur et qu’il est contraignant. Mais le potentiel est tellement grand, le champ d’expérimentation tellement large qu’il faut pouvoir se jeter à l’eau même si la barque n’est pas tout à fait stable. C’est ce qui fait la beauté de ce sport, son incertitude et son excitation.

Vous pouvez retrouver les autres articles associés: Pourquoi les réseaux sociaux sont vitaux pour les artistes et Medias sociaux : objectif thune
Image de Une: Copyright Fotolia

Illustration Flickr CC Jeff Casillas et Pascal

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Médias Sociaux: Objectif Thune? http://owni.fr/2011/02/23/medias-sociaux-objectif-thune/ http://owni.fr/2011/02/23/medias-sociaux-objectif-thune/#comments Wed, 23 Feb 2011 10:02:27 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=47906 Vendre du customisé goûtu plutôt que du standard lyophilisé, adresser des messages pertinents au compte-goutte plutôt que de vomir du “pack-shot 4 ans et +” à la grosse louche, intégrer le feedback de ses utilisateurs dans les process “qualité”  plutôt qu’à à la rubrique “frais d’avocat”… il aura fallu vingt ans à l’Industrie pour percuter que les conversations entre individus pouvaient s’avérer bankables.

e-Marche. Ou Crève

L’avènement du web comme une gigantesque bourse d’échanges d’opinions entre consommateurs pro-actifs ne lui laisse pas le choix. La brèche ouverte il y a trente ans s’est élargie grâce aux forums d’abord, aux blogs ensuite, et est à présent complètement dilatée par Facebook et les réseaux sociaux.

Les pratiques commerciales, que l’on vende des savonnettes ou des arbres morts imbibés d’encre, mutent génétiquement, durablement et à une vitesse ko-lossale. Et s’en convaincre n’est pas chose aisée, surtout quand votre business model repose sur la certitude de votre bon droit à faire du pognon avec des produits dont les individus n’ont pas vitalement besoin. Soit environ 90 % des rayons de nos supermarchés occidentaux, y compris ceux 100 % en ligne.

L’Industrie globalisée a déifié l’immédiateté du retour sur investissement. Plus que jamais, pas un kopeck ne sort sans qu’il n’en rapporte 2 (ou 3 ou 1.000) dans le mois, au pire dans l’année, selon des processus de décision et de communication éprouvés et, croyait-on, bien mesurés. Dans l’univers top-down des DG en silos, il suffisait de saturer “son” audience de messages positifs, quitte à la tromper sciemment, pour que cette autorité auto-proclamée rassure le système du bien-fondé de son existence même. “La loi de l’offre et la demande” inscrite au frontispice de Wall Street ne signifiait rien d’autre que “nous savons ce qui est bon pour vous. Consommez et fermez-la”.

Oui mais voilà, le web, de par sa nature même, a rendu ces processus verticaux improductifs, voire sclérosants. L’interconnexion des individus, selon le principe de “une adresse ip – une voix”, et la neutralité jusqu’ici préservée des tuyaux physiques, ont révélé toute l’impuissance du système à formater des comportements sur base d’une autorité mal acquise. Et pas de chance, on ne vend ni n’achète la confiance, cette denrée qui peut prendre une vie à construire et une seconde à détruire, et qui constitue pourtant, avec l’empathie, le coït et les moules frites, l’essence même de notre humanité.

Face à ce réchauffement systémique dû aux frictions permanentes des individus sur la Toile, l’Industrie n’a d’autre choix que de se mettre à l’écoute de ses plus vifs contestataires. “Parce que, in fine, un gars qui gueule sur Twitter contre la programmation de sa radio, c’est que quand même, quelque part, il l’apprécie et se reconnaît en elle.”

Vers une économie de l’Intention

Jamais la technologie n’a été aussi puissante et les outils aussi nombreux pour monitorer l’activité des individus en ligne. Mais mettez bout à bout tous les Watson du monde et vous verrez de quelle utilité ils vous sont pour faire l’amour à votre femme, réconforter vos enfants ou accompagner un ami en fin de vie…

Tous les secteurs ou presque de l’Industrie switchent, un par un, de gré ou de force, mais toujours au détriment de ses intermédiaires incapables de faire approuver leur utilité par une “communauté d’intérêts” au sein des publics de l’interweb. Les autres, ceux qui ont compris que le pair-à-pair dynamisait leurs marchés plutôt que de les dynamiter, montent en puissance sans un regard aucun pour les dinosaures en train de suffoquer sous leur propre poids.

De nouveaux services aux publics naissent chaque jour, organiquement, et comblent ces vides conversationnels abandonnés par l’Industrie (et, au passage, la Démocratie) qui, trop occupées à curer de façon palliative leur entropie et leurs sinistres hiérarchies, en oublient de défendre des visions d’avenir pour les individus à qui, en principe, elles sont censées s’adresser.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Derrières vos façades siliconées et vos PR encostumés, fussent-ils élus, vers où nous emmenez-vous ? Do you have a dream ? Et si oui, pourquoi n’en parlez-vous pas ?

Mon paternel, qui aurait pu faire fortune sur le dos de ses patients, a préféré se placer à leurs cotés en leur demandant quel était le poids qu’ils portaient pour ainsi courber l’échine. Manipuler une vertèbre pour les aider à relever la tête et leur redonner envie d’être en vie. Regarder loin, c’est déjà y mettre un pied. Fixez vos métacarpes et c’est la gamelle assurée.

Demain, tous matelots ?

Si j’en crois Wikipédia, “Vivre d’industrie“ signifie “trouver moyen de subsister par son adresse et par son savoir-faire“.  À l’heure des réseaux, cette subsistance passe par la capacité à effectuer ce saut vers les inconnus qui expriment, parfois vertement, aux capitaines du 21e siècle leurs aspirations quant à la direction et la cadence du navire dans lequel ils ont grimpé en effectuant l’acte d’achat de leur ticket d’embarquement. Tout comme se croire paquebot lorsque l’on n’est que rafiot, les ignorer, c’est prendre le risque d’une mutinerie qui enverra pour sûr l’esquif par le fond.

Enfin, pour votre gouverne, si les pirates des temps modernes se saoulent d’HTML, c’est sans doute parce qu’ils ont compris que la faiblesse des pratiques commerciales, médiatiques et politiques résidait précisément dans leur code génétique qui, faut-il encore le répéter, est en mutation. En les prenant à son bord (et pas en les envoyant par-dessus) et en laissant agir leur fougue créatrice, l’Industrie peut s’offrir une bouffée d’air pur innovant, qui agira comme un antibiotique face à ce désespérant cancer du tout-maintenant-tout de suite.

Les patrons des industries de demain seront ceux qui auront réussi à combiner les talents technologiques, à canaliser les énergies renouvelées des conversations entre êtres humains, à générer de la valeur ajoutée en incluant plutôt qu’en excluant les caractères dissonants et à gagner de l’argent en étant capables de se regarder le matin dans le miroir. Parce qu’ils auront la certitude d’avoir été utiles, vraiment.

Vous pouvez retrouver les autres articles associés: Facebook, keep it simple et Pourquoi les réseaux sociaux sont vitaux pour les artistes

Illustrations Flickr CC Eole, Haigil30 et Gadl.
Image de Une: Copyright Fotolia

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Wired City, “ChatRoulette sous stéroides” http://owni.fr/2010/07/12/wired-city-chatroulette-sous-steroides/ http://owni.fr/2010/07/12/wired-city-chatroulette-sous-steroides/#comments Mon, 12 Jul 2010 15:29:14 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=21778 Les nouvelles formes de production de contenus audiovisuels m’excitent tout autant qu’elles m’effrayent. D’un coté, l’extraordinaire potentiel informationnel et l’abaissement des coûts à l’entrée sur le marché grâce à la démocratisation des technos, et de l’autre, cette crainte sourde que le brouhaha conversationnel ne devienne le parfait cache-sexe d’une industrie dont les “fermes” semblent constituer “LE” business model idéal.

Inutile donc de vous dire que Wired City, le nouveau projet de Josh Harris (qui était déjà derrière Pseudo.com et Operator11, les premiers ancêtres des Ustream, Justin.tv, Qik et consorts), constitue l’archétype du concept à même de vous foutre les jetons et/ou de vous provoquer une érection.

"Wired City, c'est ChatRoulette sous stéroides" - Erik Schonfeld, TechCrunch

Après s’être enfermé avec cent autres personnes dans un bunker pendant trente jours, s’être filmé 24h/24 avec sa copine pendant plus de six mois et s’être perdu dans les méandres d’une dépression format 16/9,  Josh Harris – également surnommé le “Warhol du web” pour son film We live in public, primé au festival de Sundance – veut pousser (et rentabiliser) le délire égotripant jusqu’à son paroxysme :  transformer non pas chaque quart d’heure mais bien chaque seconde de votre vie en shows de télévision. Inutile de dire qu’à  coté de lui, le Big Brother d’Orwell fait figure de petit page en pension chez les Jésuites…

Le principe est relativement simple : tu streames ta life devant ta webcam, des éditeurs version X-OR regroupés dans un building 4.0 te repèrent et poussent tes images sur le channel ad hoc. Genre tu causes super bien de cuisine, l’éditeur “Lifestyle” te trouve bankable, il te met alors en direct sur son channel. Du coup tu ne parles plus qu’à tes vingt potes habituels mais à dix mille personnes, le département marketing de Wired City se chargeant de coller de la pub hyperciblée dans la sidebar du channel. Après, quand tu seras devenu une ChatStar (sic), Hollywood te fera un pont en or pour que tu viennes faire le gus directement devant leurs caméras.

Parce que des images valent mieux qu’un long discours, je vous laisse prendre connaissance du document de présentation de Wired City. Accrochez-vous bien à votre slip …

Et puisqu’il n’y a pas meilleur moyen que de passer à la pratique pour comprendre (ou tenter de comprendre) comment et pourquoi ce projet pourrait (ou pas) voir le jour, je vous propose de vous retrouvez ce mardi 13 juillet à 21 heures sur la page Blogging The News Live

Le dispositif mis en place (thanks à Tom, le poète du code d’Owni) nous permettra d’échanger nos points de vue en direct vidéo et via un chat associé. Si vous avez envie d’intervenir par Skype, ou si vous connaissez un expert sur cette vaste thématique qui serait disponible pour participer à l’expérience, n’hésitez pas à vous manifester dans les commentaires.

NB : Allez aussi jeter un œil à l’interview de Josh Harris par Eric Shonfeld, sur TechCrunch.

Billet initialement publié sur Blogging the news ; image CC Flickr nickhall

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Vers un Facebook respectueux ? http://owni.fr/2010/05/17/vers-un-facebook-respectueux/ http://owni.fr/2010/05/17/vers-un-facebook-respectueux/#comments Mon, 17 May 2010 08:29:40 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=15638

Titre original :

Vers un “Open” Facebook, décentralisé et respectueux ?

Si les utilisateurs lambda de Facebook n’ont sans doute pas d’idée très précise des conséquences de la “publicité par défaut” de leur données personnelles, les acteurs clés du secteur perçoivent quant à eux très bien l’extraordinaire potentiel commercial de l’exploitation de ces informations. S’il n’a pas fallut attendre internet pour savoir que la constitution de bases de données était une activité marketingement très rentable, celles en constitution auprès du service commercial de Facebook sont à la hauteur des attentes de ses actionnaires: Huge !

Day 68 | Open Up , by hannabear (Flickr)

Avec son quasi demi-milliard d’utilisateurs, Facebook est-il donc devenu incontournable ? Oui, et non. Oui car on ne peut ignorer l’extraordinaire effet de propagation à l’œuvre lorsque ce sont vos pairs (aka “vos amis”) qui vous transmettent des informations (fussent-elles aussi triviales que “j’aime le petit short rose de Miley Sirus”).

La circulation des liens via les diverses méthodes de partage (dont les nouveaux plugins) draine un trafic bottom-up conséquent et génère des milliers de clics sur la boutique qui vend le petit short rose en question. Pour certains, Facebook a d’ailleurs supplanté Google en terme de source de trafic, c’est dire si pour les producteurs de contenus et pour les marchands (au sens large), snobber Facebook revient à se couper littéralement un bras.

Sauf que. Sur le web, les notions de confiance et de respect sont au centre des relations que les internautes nouent entre eux et que, par définition, ces valeurs ne relèvent pas de la sphère marchande. Et les prendre pour des “crétins d’enculés” n’arrangera pas les choses.

Dans un monde devenu plat et sans frontières, quand des services comme Facebook (ou Twitter), sous prétexte qu’il sont gratuits, tendent progressivement à falsifier la qualité des échanges entre individus en s’appropriant non seulement le vecteur de la communication mais le contenu de la communication elle-même, les entités connectées réagissent instinctivement pour retrouver un point d’équilibre.

Certains suppriment donc simplement leur compte Facebook (comme Leo Laporte et quelques autres). D’autres s’en offusquent (l’Europe, par exemple) ou proposent des solutions PR à court terme (cfr. la lettre ouverte de Scoble à Zuckerberg). D’autres enfin innovent et proposent des alternatives qui pourraient bien marquer un tournant dans l’usage des réseaux sociaux.

Pourquoi en effet ne pas imaginer que l’individu connecté devienne sa propre base de données à partir de laquelle il décide de ce qu’il rend public ou non, de ce qu’il viralise à travers 1 ou des dizaines de propulseurs que sont les réseaux comme Facebook et Twitter ? Unifier en quelque sorte les multiples identités numériques que nous nous construisons en un seul et même nœud dont le “moi, je” serait le seul et unique propriétaire. Libre ensuite de fabriquer des “copies” des informations qui m’appartiennent et de les distribuer sur les réseaux.

En résumé, donner à Facebook l’unique exemplaire d’une photo, d’une vidéo ou d’un article, cela revient, pour une banque, à donner l’unique master de son billet de 100$. Cette banque (de données, par analogie avec l’individu connecté) serait bien plus avisé de conserver ce master dans son coffre, d’en faire des copies, et ensuite de faire fonctionner la planche à billets pour multiplier la richesse …

Chaque internaute va-t-il donc devoir s’acheter son propre serveur et l’installer dans sa cave (où, si on pousse le raisonnement un chouia plus loin, sur une puce greffée dans son cerveau :-P ) pour être certain de ne plus dépendre de personne pour conserver la confidentialité et la pérennité de ses données numériques ? Si cela reste sans doute à l’heure actuelle le meilleur moyen de s’en assurer, des initiatives propres à “rééquilibrer” le rapport de force entre l’individu et tous les Facebook-like sont en train de voir le jour.

Ainsi, Diaspora, un projet mené par des étudiants new-yorkais, vient-il de récolter 172.000$ [et ça monte encore] pour financer un réseau social distribué. Comme le souligne Wired, c’est un montant digne d’un premier tour de table auprès de Business Angel, sauf qu’ici c’est auprès du public que l’argent a été “crowdfundé”. A l’origine de celui-ci, un Eben Moglen, également fondateur du centre “Software Freedom Law”, dans lequel il fustigeait Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, d’avoir “fait plus de tord à l’humanité que quiconque au même âge“.

OneSocialWeb, un autre projet, porté par un Belge, Laurent Eschenauer, au sein de l’entreprise Vodafone, pourrait lui aussi apporter une réponse à cette nécessaire réappropriation par l’individu de ses identités et de ses conversations en ligne. Présenté pour la première fois en février dernier lors du Fosdem à Bruxelles. OneSocialWeb s’appuie sur le protocole ouvert XMPP (le même que celui utilisé par Google dans Wave) pour permettre aux utilisateurs de distribuer leurs informations (photos, vidéos, textes) en gardant la main sur les “originaux”. Soit vous hébergez le tout sur votre ordinateur, soit sur un serveur distant (dans “les nuages”), mais en tout état de cause, vous en restez propriétaires.

Libre à vous ensuite d’en distribuer des copies sur Facebook, Twitter, etc .

Plus d’infos à propos de Diaspora sur Techcrunch.

OneSocialWeb, en vidéo ci-dessous

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Article initialement publié sur Blogging The News

Illustration page d’accueil CC Flickr par Global X

Mise à jour 17/05 10:39: Augmentation des fonds récoltés, qui s’élèvent à présent à 172.000$ contre $115k lors de la rédaction de l’article.

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La Chute: quand y’en a plus, y’en a encore http://owni.fr/2010/05/07/la-chute-quand-y%e2%80%99en-a-plus-y%e2%80%99en-a-encore/ http://owni.fr/2010/05/07/la-chute-quand-y%e2%80%99en-a-plus-y%e2%80%99en-a-encore/#comments Fri, 07 May 2010 14:36:19 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=14940 Cliquer ici pour voir la vidéo.

Constantin Film avait fait retirer de YouTube toutes les vidéos parodiant cette séquence du film, pour non respect des droits du diffuseur.

Ce mème va toutefois pouvoir se poursuivre à l’envi grâce à l’acteur américain Brandon Hardesty qui s’est attelé à reproduire la scène, ainsi que tous les personnages qui y participent (la jeune femme en robe est très clââsse, d’ailleurs).

Il a bien sûr pensé à fournir une version non sous-titrées afin que les internautes puissent fournir leur propre version des prochains #FAIL qui ne manqueront pas de se produire (au choix, avec un peu de pif : les élections en Belgique, la Coupe du monde de l’équipe de France, le site de Ségolène Royal pour 2017…).

À lire aussi

YouTube, la chute du “broadcast yourself”

La chute du mème

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