OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Au coeur du site des hackers http://owni.fr/2011/11/09/au-coeur-du-site-des-hackers/ http://owni.fr/2011/11/09/au-coeur-du-site-des-hackers/#comments Wed, 09 Nov 2011 16:17:54 +0000 Sabine Blanc et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=85521

Astera Schneeweisz à Berlin, novembre 2011 - (cc) Ophelia Noor

Elle incarne cette nouvelle génération de hackers, ces adeptes de la bidouille : le nez dans la machine mais aussi dans les objets, habitué des hackerspaces, des lieux de rencontre physique. Esther Schneeweisz, alias Astera, aime tellement les hackerspaces qu’elle fait partie de la petite bande aux contours flous qui a monté et prend soin de hackerspaces.org [en], un site qui liste les hackerspaces du monde entier, entre autres. Et bien sûr, elle en visite beaucoup.

Cette adepte de la ligne de commande, originaire d’Autriche, vit à Berlin, où nous l’avons rencontré. De ces jeunes gens qui font la richesse de la scène underground berlinoise. À Paris, son allure intriguerait, à Berlin c’est la norme, ou presque : mince corps couvert de tatouages – des souvenirs liés à des expériences difficiles – coupe de cheveux improbable – un mix brun-blond décoloré, qui commence en raton-laveur et finit en une abondante masse de cheveux – accent américain impeccable après plusieurs mois passés aux États-Unis. Et une énergie entretenue à coup de divers produits caféinés, comme le Club-Mate, la boisson préféré des hackers ou encore le Premium-Cola, une version du cola allemand Afri-Cola.

Astera a fait ses premiers pas dans le milieu en 2008 en Autriche, au Metalab [en], grâce à une bonne dose de sérendipité) relationnelle.

J’y ai été en quelque sorte trainée par un ami que je connaissais depuis quatre heures, que j’avais rencontré via d’autres amis que je connaissais depuis quelques jours. J’en avais entendu parler et j’avais déjà essayé d’y passer et d’y jeter un œil de l’extérieur. Quand j’y suis allée avec cet ami, il n’y avait personne, c’était au milieu de la nuit. Le fait qu’ils aient tant de machine posées-là, et il m’a expliqué que c’était à chacun d’apprendre à chacun comment les faire marcher. C’était intriguant. Donc je suis revenue, et revenue, et revenue…

10% de femmes

Elle fait partie des 10% de femmes qui peuplent un univers encore très masculin. Sans ressentir le besoin de s’affilier à Haecksen [de], un sous-groupe du Chaos Computer Club, le plus grand club de hackers d’Europe, qui regroupe des femmes. Les genres, elle s’en contrefiche comme de sa première ligne de code.

Astera donne libre cours à sa soif d’apprentissage des différents langages de programmation, ravie de constater qu’il y a toujours quelqu’un pour répondre à ses questions, le fameux partage des connaissances, central dans l’éthique hacker. Hackerspaces.org viendra dans la foulée, parfaite illustration de la do-ocracy chère aux hackers (valoriser l’action plutôt que les propos). Fausse sèche et vraie timide planquée derrière des lunettes de myope, Astera évoque les origines du projet :

« Personne ne sait plus vraiment qui a eu l’idée. C’est mystérieux, vous allez à un événement comme le Camp ou le Congress et les gens vous parlent et les idées surgissent à partir de rien. Ensuite l’idée était restée dans un placard un an environ, je pense. Puis au Metalab, une nuit, quelqu’un m’a dit qu’il avait loué le nom de domaine hackerspaces.org, et j’ai pensé, “c’est génial nous devons le faire.”

Hacker vaillant, rien d'impossible. Astera à Berlin en novembre 2011 (cc) Ophelia Noor pour Owni

J’ai suggéré que nous louions aussi .com et .net aussi et nous avons commencé sur un nouveau serveur dédié, d’abord avec un wiki et les mailings list, durant l’été 2008, je crois. Le blog est arrivé un an après. Le wiki a commencé avec dix personnes impliquées dedans. Il y avait 60 hackerspaces sur la liste, comme nous n’avions pas beaucoup d’informations dessus, nous leur avons envoyé des mails. »

Trois ans après, ils sont plus de 900 hackerspaces enregistrés, 400 personnes en moyenne actives sur le site, qui mettent à jour la page de leur profil et de leur hackerspace et plusieurs mailing lists. Le site est arrivé au bon moment : en 2007, lors du Chaos Communication Congress, une conférence [en] intitulée « Construire un hackerspace » a suscité bien des envies qui se sont concrétisées dans les années qui ont suivi.

Astera insiste sur l’aspect collectif de l’aventure :

Le wiki, les mailing list, le blog, IRC, etc, vivent essentiellement grâce à un cœur d’usagers vraiment actifs, qui tous contribuent aux contenus et aux idées partagées sur le site. Et je leur en suis particulièrement reconnaissante.

Une autre tache sur la liste

La jeune femme fait partie des administrateurs qui s’occupent plus particulièrement du bébé. Astera prolonge la nuit son travail du jour puisqu’elle est administrateur système :

C’est juste une autre tache sur votre liste… Le gros du boulot, c’est le wiki.

Maintenir le site, cela veut dire se fader des spams, fastidieux mais facile. C’est aussi se poser la question de la définition d’un hackerspace :

« C’est un peu difficile. Cela commence avec ce que n’importe qui considèrerait comme un hackerspace. Il y a un certain nombre de spaces que je ne considèrerais pas comme des hackerspaces. Par exemple un dérivé d’une école, avec des cours, une valeur éducative. Mais certainement, ils payent le loyer avec les subventions de l’État ou de la ville et sont payés pour le travail qu’ils font dans cet espace. Ce qui n’est pas vraiment quelque chose de courant dans les hackerspaces. Et sans doutes, ils l’utilisent aussi comme des bureaux, des espaces de co-working. C’est gênant si vous visitez une ville avec dix espaces listés et huit sont en fait des espaces de co-working. »

Bien qu’Astera, en tant qu’administratrice, ait les droits pour effacer les pages, elle laisse faire, pour éviter les discussions enflammées. Seules les pages spam passent sous sa coupe, car elles ont l’avantage de ne pas troller pour manifester leur mécontentement. Un bénéfice du doute qu’elle semble appliquer à elle-même, en dépit de son CV. Un vrai hacker ne se définit pas comme tel, c’est un titre honorifique que les autres vous attribue. Alors à la question « Te considères-tu comme une hacker ? », elle répond, le nez dans sa soupe thaï : « Je ne sais pas. » Elle minimise ses projets, comme ses bidouilles sur des voitures téléguidées qu’elle a équipées de caméras Wi-Fi :

C’était vraiment des hacks faciles, plus du code que du hack. Et puis j’ai construit quelques objets trouvés sur d’autres blogs, en changeant juste des morceaux pour les rendre plus profonds.

Son copain Joern, mutique et étique échalas à l’air épuisé, pose la bonne question :

Il y a quelques personnes vraiment remarquables qui méritent ce terme de hacker, mais pour les autres, cela dépend de votre définition du mot. Quelle est la vôtre ?

On se met d’accord sur une définition large : quelqu’un qui fait un usage créatif de la technologie et qui détourne les objets de leur finalité première et permet d’affirmer que tout se hacke. Une définition dans laquelle se reconnait la dernière génération des hackers, où le DIY (le Do-It-Yourself) est à l’honneur, avec ou sans l’ordinateur, qui hacke aussi le hardware, les objets physiques. Une diversité dont rend compte son autre gros projet, initié avec son ami Bre Pettis, de MakerBot Industry [en], fabricant d’imprimantes 3D open source, l’ebook gratuit Hackerspaces the beginning. Une plongée passionnante dans l’histoire de ces lieux qui poussent comme des champignons depuis quelques années.

Lancer son propre hackerspace ? Trop de travail…

La suite logique devrait être la création d’un hackerspace, une copine lui parlait d’ailleurs récemment d’en monter un avec un laboratoire de biohacking. Pourtant, elle s’arrête là : trop de travail en plus, en particulier depuis qu’elle n’est plus freelance et fait ses 40 heures hebdomadaires dans une société. C-Base, le mythique hackerspace continuera de recevoir sa visite.

La politique non plus ne la tente pas, même si le succès surprise du Parti Pirate au parlement de Berlin en septembre la réjouit :

Je connais mieux le Parti Pirate autrichien que le PP allemand, mais j’ai essayé de les aider dans leurs opérations. En particulier parce qu’un ami très proche à l’époque, qui était aussi membre du Metalab, avait fondé le PP autrichien. Nous en avons beaucoup parlé. Après la mort de cet ami, je n’en ai pas beaucoup entendu parler. Cependant, ils n’ont jamais été aussi importants qu’en Allemagne, c’est incroyable. Je vais suivre comment ils gèrent le fait d’être vraiment des hommes politiques. C’est très excitant.


Texte : Sabine Blanc
Photos : Ophelia Noor CC [by-nc-nd]

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Le Parti Pirate fait chavirer Berlin http://owni.fr/2011/11/08/le-parti-pirate-allemand-veut-chavirer-la-politique/ http://owni.fr/2011/11/08/le-parti-pirate-allemand-veut-chavirer-la-politique/#comments Tue, 08 Nov 2011 12:29:36 +0000 Sabine Blanc et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=86010

QG du Parti Pirate à Berlin, novembre 2011

Jouer les « trolls » le plus sérieusement du monde. Un mois et demi après avoir remporté quinze sièges au Parlement de Berlin, le Parti Pirate opte à court terme pour ce rôle, comme nous l’a expliqué Pavel Mayer [de], un des élus :

Comme parti d’opposition, vous pointez les failles, vous trollez le gouvernement, c’est votre boulot.

Le tout jeune parti, cinq ans d’existence en Allemagne, ne rejoindra donc pas une coalition. Une prise de position pragmatique, nous a argumenté Alex Morlang [de], un autre élu :

En Allemagne, des partis surgis de nulle part ont explosé, ils ont rejoint une coalition et ils ont perdu. Il est difficile et long d’apprendre comment le système marche, ce n’est pas une option, si nous rejoignons la coalition, nous serons réduits en pièce ou déchiquetés. Nous avons tant à faire, le premier trimestre sera consacré au budget, c’est un travail de spécialiste. La première étape sera d’apprendre à survivre ici, même en tant que parti d’opposition. Nous cherchons d’abord à travailler ensemble, au sein du groupe, ce que nous n’avons jamais fait.  Il faut que nous restions soudés, si l’un d’entre nous part, il n’y a plus de groupe.

Ouvrir la porte par principe

S’il a bien été question de laisser la porte ouverte à des négociations, début octobre, c’est par principe et sans illusions. Pavel clarifie ce point :

Nous voulions montrer au public que nous ne sommes pas des gens qui fuyons leurs responsabilités et seulement en s’opposant aux idées des autres. Vous ne pouvez pas concrétiser vos idées, ce qui est notre but. Les autres partis n’ont pas voulu nous parler, il n’y a donc pas encore eu de négociations.

Alex Morlang à la section locale de Prenzlauerberg, Berlin, novembre 2011

« Le SPD a le choix entre une coalition avec les Verts, qui a échoué pour des raisons assez complexes, et avec la CDU, précise Frédéric Happe, correspond à Berlin de l’AFP. Les Pirates ne pourraient entrer en jeu que dans deux “constellations” tout aussi irréalistes l’une que l’autre. D’une part Rot-Rot-Orange, avec le SPD et die Linke, car le PP a indiqué qu’ils auraient du mal à collaborer avec Die Linke, notamment en raison des liens ou une part de nostalgie de certains de ses membres envers la RDA et la Stasi, l’ancienne police politique de l’Allemagne de l’Est ; ou Schwarz-Grün-Orange (la CDU et les Verts). On imagine mal les Verts accepter de coopérer avec les Pirates qui ont gagné le gros de leurs presque 9% en rognant sur l’électorat contestataire écologiste. »

Toutefois, dans la jungle parlementaire, certains seront plus amicaux que d’autres : « Nous essayerons aussi de former des alliances, nous avons des choses en commun avec les Verts et die Linke », poursuit Alex Morlang. Des Verts pas si rancuniers que ça, à l’en croire : « il y a trente ans, les partis détestaient les Verts, ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour les bloquer. Les Verts ont donc pris une décision pour nous soutenir car ils ne veulent pas que cela se reproduise pour d’autres. »

De même, cela n’exclut pas des alliances au niveau des arrondissements : « Le PP a fait quatre propositions et ils ont parlé aux Verts, qui étaient ennuyés de voir ces jeunes débouler et vouloir changer les règles. Ils en ont parlé aussi avec le SPD et Die Linke, ils en ont même parlé à la petite fraction conservatrice de quatre personnes. À la fin tous ont voté pour nos propositions », détaille Alex.

Affiches de la dernière campagne berlinoise

Si coalition il doit y avoir à Berlin, ce sera plus tard, d’ici deux ans avance Pavel, après avoir ouvert le capot de la machine. En bon hacker -il est proche du Chaos Computer Club, célèbre club de hackers, ces adeptes de la bidouille technologique-, Pavel file la métaphore informatique :

La machine politique du Parlement a des boutons, des leviers, que vous pouvez contrôler, vous devez comprendre ce qui se passe si vous les actionnez. On modifie la machine quand on sait exactement comment elle fonctionne.

Pavel s’est déjà attelé à cette tâche, dès la session inaugurale, fin octobre. Il a annoncé que le règlement intérieur devait évoluer afin que le parlementaire en tant qu’individu ait plus de pouvoir, car actuellement, il favorise le groupe. « Cela fausse le principe de démocratie, avance-t-il. Un élu, qui représente 20.000 citoyens, est amené à faire le choix du groupe, au lieu du sien. » Une tentative d’« update », de « patch incrémental de l’OS » accueillie par de l’incompréhension : « la plupart des autres élus n’ont pas compris. Ils sont là depuis 10, 20 ans, ils ne questionnent plus le système. » Il va porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle.

« Démocratie liquide »

Aujourd’hui tout frais, tout neuf, le propos exalté où perce parfois une sincère émotion, nos pirates courent le danger le risque de l’institutionnalisation, comme les Verts, broyés par le jeu des coalitions, divisés en deux fractions et embourgeoisés après trente ans dans le jeu politique. Alex se marre :

«Bien sûr que cela nous fait peur ! Comme certains anciens des Verts ont rejoint le PP, nous avons la possibilité de regarder leur histoire, nous sommes assez différents. Les Verts des débuts, comme les Nazis, voulaient protéger les arbres allemands, et de l’autre côté, il y avait des féministes et des pacifistes, qui discutaient de savoir s’il fallait imprimer, beaucoup de débats chronophages. Maintenant nous avons Internet, beaucoup de choses sont devenues possibles. Nous avons des pad, des wiki, nous pouvons travailler indépendamment du temps et de l’espace, l’esprit le plus brillant peut collaborer, cela change les choses de façon fondamentale. La prochaine étape, c’est la démocratie liquide. »

La démocratie liquide consiste somme toute à revenir aux fondamentaux de la démocratie, en permettant aux gens de participer directement au processus politique : proposer des initiatives, les soutenir, les amender. L’accent est mis sur l’horizontalité, la transparence et l’obligation d’être constructif : vains trolls, passez votre chemin. Sa mise en œuvre passe par un outil tout neuf développé par le PP allemand depuis 2009, LiquidFeedback [en]. Il est déjà aussi utilisé en Autriche, en Suisse et au Brésil. On attend encore la traduction française.

Pavel Mayer, élu du Parti Pirate à Berlin, novembre 2011

L’outil est là, opérationnel, mais les citoyens s’en empareront-ils ? « Au niveau fédéral, ⅓ du PP participe, argumente Alex. L’idée attire les gens, certains nous ont rejoint pour ça. En Bavière, le système n’est pas implémenté, les gens qui sont venus l’utiliser demandent “où est-il, où est-il ?” » Le propos se fait plus enflammé :

Ce n’est pas l’idée classique de révolution, “emparons-nous de l’usine”, nous n’avons pas pris l’encyclopédie, nous avons construit la nôtre à la place de ça, et ils ont construit des réseaux pour la consommation, on s’en fout, à la place, nous avons construit l’Internet. Ils ont voulu nous vendre des logiciels, on s’en fout, nous avons fait des logiciels libres, ils nous disent comment diriger un gouvernement, on s’en fout.

On s’en fout, sauf que la loi ne permet pas de considérer des serveurs informatiques comme un membre du PP et que la prise de décision passe toujours pas le bureau ou le convent.

Des sauveurs, pas des ennemis

Un tantinet optimiste, – voire prétentieux ? -, Pavel estime que cette envie de changement est au fond partagée par les politiques :

Les autres parties placent beaucoup d’espoir en nous. Ils pensent que nous avons un secret qu’ils doivent apprendre, ils ne nous attaquent pas vraiment encore, ils sont curieux, ils ne nous regardent pas comme les ennemis mais comme les sauveurs. Ils commencent à comprendre que la société change, vers la société de l’information. Ils ne la comprennent pas mais veulent l’embrasser, c’est le futur, ils ne peuvent l’éviter.

Pourtant, quand de jeunes Verts ont proposé d’implémenter LiquidFeedback, les anciens ont refusé. Démocratie pâteuse.

Texte : Sabine Blanc

Photos : Ophelia Noor [cc-by-nc-nd]

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Berlin prend le parti des pirates http://owni.fr/2011/09/20/berlin-parti-pirate/ http://owni.fr/2011/09/20/berlin-parti-pirate/#comments Tue, 20 Sep 2011 06:49:08 +0000 Louise Culot http://owni.fr/?p=80044 Le Parti Pirate plante son drapeau au Parlement de Berlin – Piraten Partei en allemand dans le texte. Le mouvement politique comptera 15 représentants parmi les 149 membres de la Chambre des députés de la ville. Dimanche, ces partisans de la liberté de l’information et de la neutralité d’Internet ont récolté 9% des voix aux élections régionales de la capitale allemande. C’est la première fois qu’un tel mouvement citoyen intègre un parlement de la fédération.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le jeune parti, né il y a cinq ans, défraie la chronique. Toute la presse allemande en parle, sans exception. Tantôt avec ironie, questionnant sa capacité à prendre part à des activités plénières. Tantôt avec admiration, évoquant un mouvement qui bouscule nombre d’idées reçues.

Sa victoire n’est pas si étonnante vue de Berlin. Son programme est fondé sur des idéaux de libertés, de partage des connaissances et de démocratie participative chers à une partie importante de l’électorat local. Pour une ville peuplée de jeunes créatifs cosmopolites, dont une kyrielle d’artistes digitaux, graphistes et vidéastes en tous genres, ces idées ont rencontré les attentes d’une génération.

Le Piraten Partei allemand est créé en 2006, dans la foulée de son homologue suédois, le Piratpartiet, premier du genre. Il est membre de la ligue internationale des Pirates Parties créée à la même période. Depuis 2006, des émanations de ce mouvement naissent à peu près partout en Europe – 33 jusqu’à maintenant, dont un en France.

En Suède, le Parti Pirate est devenu un parti de masse, troisième parti national en nombres d’affiliés. Les Scandinaves lui offrent une entrée à Bruxelles et à Strasbourg aux élections européennes de 2009. Au sein du Parlement de l’UE, il fait cause commune avec les Verts/Alliance libre européenne.

Dans ses exercices d’autopromotion, le Parti Pirate ne se réclame ni de gauche ni de droite, affirmant dépasser les clivages politiques traditionnels. Son programme : favoriser la libre circulation des connaissances en assurant l’indépendance des réseaux électroniques. Entre autres, ils souhaitent réformer les droits de la propriété intellectuelle et défendre à tout prix la protection de la vie privée. Last but not least, ils veulent en finir avec la corruption des élites, au pouvoir depuis trop longtemps selon eux.

Dans leur marketing politique, ils réclament donc plus de transparence et plus de démocratie directe. Comme le montre le programme du Piratenpartei pour ces élections tenues à Berlin. Mais aussi le droit à l’éducation, à l’information et aux savoirs.

Au nom de la dignité humaine, de l’intégration sociale et de la liberté d’entreprise, les Pirates Berlinois chérissent l’idée d’une allocation universelle. Leur programme pose le droit à l’éducation gratuite comme une condition sine qua non à l’accomplissement d’une société libre. L’accès aux savoirs devrait être garanti à tous, notamment en préservant l’indépendance des universités. Pour eux, les licences et les brevets, surtout dans le domaine de la santé, doivent impérativement être abolis.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Selon une enquête de l’institut Forschungsgruppe Wahlen, seul 1 électeur sur 10 aurait voté Pirate en raison des propositions du parti. Les autres auraient plutôt marqué un geste de protestation contre les autres mouvements.

Le profil de ses électeurs : “des gens jeunes et éduqués, tout ce dont les autres partis rêvent et n’ont pas“, écrit le Spiegel. Mais, poursuit l’hebdomadaire allemand, “ils n’ont sans doute pas la moindre idée d’en quoi consiste le travail parlementaire”.

Andreas Baum, le jeune trentenaire leader des Pirates, reconnaît que ses acolytes manquent d’expérience mais “ils sont disposés à apprendre très vite” et “une chose est sûre : ils feront parler d’eux”.

Le Parti Pirate envoie donc 14 hommes et une femme à la Chambre des députés. Heureusement qu’il n’a pas gagné plus de voix, car il ne disposait pas davantage de candidats sur sa liste. Parmi les 15, la moitié n’est pas âgée de plus de trente ans. Ils ont le look plutôt nerd. Ils travaillent comme développeurs web, ingénieur physicien, électronicien ou étudiant. La seule femme : une candidate au bac de 19 ans.

Pour caricaturer, c’est une bande d’antihéros qui a remporté les voix des jeunes Berlinois branchés. Et, avec lesquels, désormais, le maire SPD Klaus Wowereit devra composer.


Crédits photo CC FlickR gedankenstuecke

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Vendredi c’est graphism S02E08! http://owni.fr/2011/02/25/vendredi-cest-graphism-s02e08/ http://owni.fr/2011/02/25/vendredi-cest-graphism-s02e08/#comments Fri, 25 Feb 2011 07:30:53 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=48359 Hello :-)

Tout d’abord pour ce Vendredi c’est Graphism, je souhaitais vous dire un immense merci pour vos retours sur la parution spéciale “À la main” de la semaine dernière, apparemment, cela vous a plu et je vais tâcher de réitérer de temps en temps des éditions thématiques quand l’actualité s’y prête bien.

Au programme cette semaine, du street-art avec Google Street View, des petits malins qui détournent les publicités vidéo à Berlin, un as du papier-ciseaux, une vidéo pleine d’émotions ou encore le travail d’un net-artiste de talent. On termine sur un jeu vidéo iPhone pas comme les autres et un WTF à une corne pleine de couleurs ! ;-)

Bon vendredi !

Geoffrey

Allez, on attaque ce matin avec un site internet dédié à l’art de rue dans le monde. Ce Google street-view artistique permet ainsi de documenter visuellement et géographiquement l’existence d’œuvres d’art de rue capturées par Google street view. L’idée proposée à ma grande surprise par la marque Red Bull. Vous pouvez ainsi, sous la forme d’une recherche textuelle ou en navigant sur la carte tout simplement,  des centaines (bientôt des milliers?) d’œuvres d’art réalisées par des artistes de rues, des graffeurs, etc. C’est une belle idée, universelle et intelligente car elle permet ainsi de préserver un certain patrimoine artistique qui a tendance parfois à être effacé. [le site]

source

Toujours cette semaine, voici le nouveau travail d’une équipe d’activistes qui a réalisé une installation anti-pub dans une station de métro de Berlin. Ils ont ainsi détourné les images publicitaires vidéo-projetées en les rendant artistiques et visuellement beaucoup moins agressives. Le public découvre ainsi une lumière ambiante et des mouvements abstraits.  Le tout est réalisé avec des miroirs, des aimants et du ruban adhésif… tout simplement :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette semaine j’ai eu le plaisir de voir que Kyle Bean a mis à jour son travail et nous présente ses nouveaux projets. Ce jeune artiste utilise des matériaux courants tels que le papier de couleur et les journaux afin de créer des sculptures hallucinantes. On découvre ci-dessous des insignes de la police, des paysages, des avions, bref tout ça en papier, en carton, c’est ce qui est vraiment incroyable. Diplômé de l’Université de Brighton en 2009, il a ainsi travaillé pour la BBC, pour le New York Times, pour Selfridges, Liberty ou encore Hermes, un sacré parcours donc !

source

On continue notre vendredi avec une superbe vidéo publiée il y a quelques jours par Motiphe, une collaboration à quatre mains de Katja Flachberger, Florian Juri, Sven Skoczylas et Rafael Mayrhofer. Ces quatres artistes se sont associés en 2010 et chaque talent a permis de créer cette animation. Entre le dessin, la 3D, le tout en noir et blanc, je vous laisse apprécier cette vidéo qui commence déjà à être largement diffusée ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Hop, cette semaine fût pour moi l’occasion de découvrir (et donc de vous partager), le travail de Math Wrath, un artiste de l’Internet ou plutôt, un net-artiste comme le veut le nom en vigueur ;-) Son travail généreux et intelligent est présente sur son site internet et nous offre un regard neuf sur des thèmes familiers comme le jeux vidéo, le gif animé ou encore la bande-dessinée. Grâce à Math, vous pourrez faire défiler des montagnes, assister à un dîner sur Youtube ou encore passer un peu de temps avec un drôle de squelette… Je vous laisse découvrir son travail et peut-être trouver votre page ou votre œuvre préférée !

source

Encore une actu pour cette semaine, il s’agit du jeu pour iPhone, Tiny Wings, qui m’a tapé dans l’œil. Développé par Andreas Illing, le concept est simple et le gameplay semble vraiment réduit à l’essentiel pour un maximum d’expérience. Graphiquement très agréable, je suis vraiment curieux de le tester :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source (itunes)

Et pour finir notre belle semaine de graphisme, d’art et de design, je vous propose un petit WTF au bon goût de licorne et d’arc-en-ciel (oui, il paraît que vous aimez bien!). “UnicornPedia” est la ressource numéro une pour tout savoir sur les licornes arc-en-ciel. Du bon n’importe quoi dans un style graphique incroyable ! Merci Unicornpedia ;-)

source

Allez, pour terminer cette semaine et pour vous souhaiter un bon week-end, je vous invite à jeter un œil et à rire grâce à ces petites grands-mères, ou encore, si vous cherchez des études passionnantes en design, n’oubliez pas de vous renseigner sur ce nouveau cursus en design à l’Ensad :-)

Bon vendredi et à la semaine prochaine !

Geoffrey

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Ikea tatoue la ville http://owni.fr/2010/03/23/ikea-tatoue-la-ville/ http://owni.fr/2010/03/23/ikea-tatoue-la-ville/#comments Tue, 23 Mar 2010 14:44:58 +0000 Damien Cahen (buzzg) http://owni.fr/?p=10686 L’Ikea de Berlin, ou la saturation de l’espace public

L’autre jour, je suis allé à Ikea pour meubler ma nouvelle chambre berlinoise. Rien de bien compliqué… le magasin est très accessible et tout nous y mène.

En sortant du ring (la ligne de train qui fait le tour de Berlin) à Südkreuz je n’avais pas d’autre choix que de constater l’évidence d’un Ikea à proximité…à 8 minutes plus précisement.

Des lettres jaunes se dessinent sur un fond bleu fièrement affichées sur un gigantesque panneau. Pas de doute, on entre sur le territoire d’Ikea. Lorsque je lève les yeux pour voir une gigantesque bâche suspendue au plafond, mon impression ne fait que se confirmer : elle affiche une lampe accompagnée d’un texte annonçant que dans 8 minutes je pourrai assouvir mes pulsions consommatrices grâce au chemin balisé qu’a tracé Ikea jusque l’entrée du temple. Au dessus des escaliers d’autres enseignes ont tenté de s’afficher mais elles sont perdues dans la masse et Ikea est trop présent pour leur laisser un quelconque espace.

Je sors donc de la gare en suivant les flèches Ikea. Dans l’environnement austère des alentours de la gare, il n’y a guère que ces panneaux qui redonnent un peu de couleurs au paysage. Il est temps que j’arrive enfin pour accéder a cet espace qui a l’air si accueillant ! Plus que 5 minutes, c’est un panneau publicitaire qui me le dit, plus que 5 minutes avant de pouvoir acheter cette magnifique lampe ou encore parfumer ma maison !

Ouf, je ne suis plus très loin. Ils sont vraiment sympas à Ikea, il m’indiquent un raccourci pour être le plus rapidement chez eux, un raccourci qui prend soin de ne pas passer devant d’autres magasin.

On est gentiment pris par la main dans une ruelle puis une autre et on apperçoit enfin Ikea.

Au loin, bien après le parking, le gigantesque panneau et des drapeaux Ikea, les autres magasins de la zone n’ont qu’a bien se tenir…c’est ici qu’a lieu le pèlerinage et pas ailleurs. On bourre le crane du consommateur pour qu’Ikea soit sa seule destination, pour qu’Ikea soit le lieu où il va passer sa journée. Le territoire est soigneusement marqué autour de l’antre dont la gigantesque porte tournante sert aussi de vitrine pour les produits.

Une fois à l’intérieur, je ne peux que constater qu’ici aussi, un parcours qui mène aux caisses est élaboré pour passer par tous les rayons. Sur ce point rien de nouveau sous le soleil.

De retour à la gare (elle aussi indiquée par Ikea), je ne vois que des sacs Ikea et j’hésite à y revenir immédiatement à la vue des baches géantes me suggérant de nouveaux achats.

Par une stratégie qui s’étend bien au-delà de l’espace du magasin, Ikea a su faire sien l’espace public et a imposé un passage obligé vers tout ses rayons. A Südkreuz, Ikea est la seule destination, on ne sait pas vraiment comment faire pour aller à Bauhaus par exemple, beaucoup moins cher mais invisible.

En revenant quelques jours à Paris, j’ai aussi constaté cette appropriation de l’espace public par Ikea…les stations St Lazare de la ligne 12 ou encore Concorde sont équipées en canapés Ikea (et mêmes en lampes !). L’enseigne n’a pas froid aux yeux, ses marketeurs osent et font du “service” rendu un possible lien de fidélité avec Ikea.

On ne peut qu’être reconnaissant à Ikea de nous montrer le chemin et de nous prendre par la main ou encore de nous asseoir sur des canapés au lieu des sièges durs du métro…cette stratégie peut s’avérer payante, mais peut aussi provoquer un sentiment d’exaspération vis-à-vis de l’enseigne…personnellement c’est un peu ce que j’ai ressenti quand je suis enfin sorti du magasin de Südkreuz.

Toujours est-il qu’on est ici face à un cas d’appropriation de l’espace public…au risque d’une saturation !

> Article initialement publié sur Gbuzzy

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Cheveux au vent, Saint-Michel-Sarkozy explose les cocos ! http://owni.fr/2009/11/12/cheveux-au-vent-sarkozy-explose-les-cocos-au-mur-de-berlin/ http://owni.fr/2009/11/12/cheveux-au-vent-sarkozy-explose-les-cocos-au-mur-de-berlin/#comments Thu, 12 Nov 2009 17:37:55 +0000 JBB (Article XI) http://owni.fr/?p=5400 Mieux que ce bon vieux Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne ! Depuis ce matin et un changement de statut Facebook, le monde entier sait qu’il doit sa liberté (ou peu s’en faut) au président français. Il ignore encore – par contre – que l’effondrement du mur de Berlin n’est pas le seul coup d’éclat de Nicolas Sarkozy, infatigable militant de l’anti-communisme. La preuve en images.

Cela commence à se dire.

À se murmurer.

À se savoir, donc.

Et il n’est désormais plus guère de Français ignorant que le royal meneur de revue, bûcheron d’élite, a fait tomber le mur de Berlin comme d’autres abattent les sapins à la volée.

Il y était !

En personne !

Et pas qu’un peu, hein : il pesait d’une épaule vigoureuse sur le béton, arrachait des bouts de ciment avec ses ongles, luttait pied à pied avec des gardes-frontières liberticides et usait – porté par les encouragements d’une foule enthousiaste – d’une lourde masse d’arme pour mieux faire tomber ce mur honni.

Bref : il s’est battu comme un lion pour la liberté des peuples, militant acharné arpentant le monde pour faire tomber les derniers vestiges du communisme.

La classe !
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Comme d’habitude, il s’en trouvera pour médire, douter et crier au coup de communication trop vite monté en sauce.

Mécréants qui se refuseront à rendre au président ce qui lui revient de droit, soit la paternité de la poussée décisive ayant provoqué la chute du mur.

Et hérétiques n’acceptant pas le rôle majeur joué par Saint-Michel-Sarkozy dans l’écroulement du communisme, archange ayant finalement bien piétiné la tronche au sale dragon marxiste.

Qu’importe ces gens de peu de foi, trop habitués à nager dans le scepticisme pour reconnaître à la réalité sa force brute [1], nous – toi comme moi – savons à quoi nous en tenir.

Sarkozy est grand !

Alain Juppé est son prophète !

Et tous deux, partis ensemble pour Berlin en 1989 [2], ont joué un rôle majeur dans la mise au pas d’une rance idéologie !

Voilà…
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D’ailleurs : je constate avec joie que nous sommes entre gens de bonne compagnie.

Et je ne résiste pas au plaisir de te dévoiler quelques clichés qu’Article11 conservait au secret, photos attendant l’instant idoine pour être rendues publiques.

Il me semble que – justement – ce moment est venu.

Et qu’il serait contre-productif de dissimuler plus longtemps des pièces historiques importantes, aussi essentielles pour comprendre le magnifique destin présidentiel de Nicolas Sarkozy que pour mieux appréhender les décennies qui, des premiers soubresauts des années 1960 jusqu’aux événements de 1989, ont conduit à l’effondrement du bloc soviétique.

Juge donc par toi-même :

4 juin 1961 : le président du Conseil des ministres de l’URSS, Nikita Khrouchtchev, homme qui a dénoncé le culte et la terreur staliniens dans un XXe rapport passé à la postérité, inaugure “la détente” et se rend à Viennes pour rencontrer Kennedy. Les deux hommes se serrent la main sous l’œil concentré d’un jeune étudiant de droit, militant anti-communiste venu en Autriche en stop et en compagnie de son ami Alain Madelin.
Nicolas Sarkozy – puisque c’est bien lui – expliquera plus tard : « Le 4 juin au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Viennes, et semblent annoncer du changement dans les rapports entre Kennedy et Khrouchtchev. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Madelin pour participer à l’événement qui se profile. »

26 juin 1963 : John Kennedy se rend à Berlin-Ouest, ville emmurée et devenue symbole. Il y prononce, devant une foule incroyable, un discours reste célèbre. Et lance un « Ich bin ein Berliner » mythique, phrase à laquelle fait écho celle d’un jeune militant anti-communiste français, assis juste derrière lui : « Ich auch. »
Nicolas Sarkozy – puisque c’est bien lui – expliquera plus tard : « Le 26 juin au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin-Ouest, et semblent annoncer du changement dans les rapports entre l’Allemagne et les États-Unis. Nous décidons de quitter Paris avec Patrick Devedjian pour participer à l’événement qui se profile. »

21 novembre 1985 : Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev entament, à Genève, un cycle de discussions et d’accords décisifs, qui mènera à la signature en 1987 du Traité de Washington et à une belle avancée en matière de désarmement. Devant un parterre de journalistes et de photographes, en présence d’un jeune militant anti-communiste français qui a suivi toutes les négociations, les deux présidents se serrent chaleureusement la main.
Nicolas Sarkozy – puisque c’est bien lui – expliquera plus tard : « Le 21 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Genève, et semblent annoncer du changement dans les rapports entre l’URSS et les États-Unis. Nous décidons de quitter Paris à moto et avec Christian Estrosi pour participer à l’événement qui se profile. »

5 juin 1989 : entre le 15 avril et le 4 juin 1989, les manifestations se sont succédées sur la place Tian’anmen, réunissant tous ceux qui, à Pékin, rêvent de réformes politiques et démocratiques. Très durement réprimé, le mouvement finit par mourir dans le sang et les larmes. Mais compte un dernier coup d’éclat, ultime symbole de la volonté de ne pas abandonner la lutte : un homme politique français, par ailleurs militant anti-communiste, se place sur la route d’une colonne de chars chinois et la force à faire halte.
Nicolas Sarkozy – puisque c’est bien lui – expliquera plus tard : « Le 5 juin au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Pékin, et semblent n’annoncer aucun changement dans les rapports entre le pouvoir et les manifestants. Nous décidons de quitter Paris à pied et avec François Fillon pour participer à l’événement qui se profile. »
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Maintenant que tu as pu vérifier par toi-même.

Dis-moi : est-ce que c’est pas nous qu’on a le meilleur président du monde ?

Hein ?


Notes

[1] Note que ce sont les mêmes tristes sires qui – déjà – contestaient le rôle majeur joué par le grand timonier dans la relance de la construction européenne ou la résolution du conflit géorgien.

[2] « Le 9 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l’Allemagne. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé pour participer à l’événement qui se profile », explique Nicolas Sarkozy. Quel flair !


» Article initialement publié sur Article 11 (voir en commentaires pour d’autres merveilleux photomontages)

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