OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Joyeux anniversaire l’interouèèèbe ! http://owni.fr/2011/08/10/joyeux-anniversaire-linteroueeebe/ http://owni.fr/2011/08/10/joyeux-anniversaire-linteroueeebe/#comments Wed, 10 Aug 2011 06:25:20 +0000 la redaction http://owni.fr/?p=75786 Cher interouèbe,

Assumant le pas de côté et la périodicité de magazine, OWNI te fête un TRÈS JOYEUX ANNIVERSAIRE. Avec quatre jours de retard. Mais quand même! Sache que ce délai n’enlève rien à la grande affection que nous te portons. Si. Si.

Bon, d’accord, on a oublié. Pardon.

Mais tu n’es pas sans savoir que ta date de naissance est sujette à caution. Des doutes sur le père demeurent, ainsi que le rappelait Cyroul en janvier dernier. De ce fait, c’est un peu ton anniversaire tous les jours. D’ailleurs, le peuple qui est le tien te le rappelle sans arrêt, en te célébrant quotidiennement, à sa façon.

OWNI se joint à l’élan commun en t’offrant très solennellement ce magnifique gâteau d’anniversaire, agrémenté comme il se doit de bougies, de crème, de vidéos, d’articles et de photos.

Ta généalogie, tes protégés comme tes ennemis: on s’est permis d’en mettre quelques bouts, histoire de se rappeler les bons moments passés ensemble.

On dit que 20 ans, c’est le plus bel âge. C’est aussi celui des bêtises. On peut dire que tu cumules déjà un peu les deux. Et on te fait confiance pour continuer à grandir, à t’épanouir, à être cette chose merveilleuse que tu es déjà.

Avec tout notre amour,

Survolez la photo pour faire apparaître les liens.


Illustration CC FlickR: thewazir

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Pop, sexe, teen-stars : cocktail gagnant http://owni.fr/2011/03/25/pop-sexe-teen-stars-cocktail-gagnant/ http://owni.fr/2011/03/25/pop-sexe-teen-stars-cocktail-gagnant/#comments Fri, 25 Mar 2011 12:05:01 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31344

Yesterday was Thursday, today is Friday, tomorrow is Saturday and afterwards comes Sunday

Hier nous étions jeudi, aujourd’hui nous sommes vendredi, demain nous serons samedi et après ça ce sera dimanche. Avouez que la pop est parfois pratique pour se rappeler les bassesses du quotidien. Cette trouvaille littéraire nous vient de la très jeune Rebecca Black, adolescente californienne de 13 ans comme il en existe tant, une jeune fille pas vraiment vilaine mais pas tellement jolie non plus. Sauf que celle qui aurait dû demeurer très loin dans l’ombre des Miley Cyrus, Selena Gomez, Demi Lovato et autres poupées manufacturées par Disney, fait actuellement l’objet d’un buzz aussi démesuré que révélateur d’une fascination malsaine pour les baby stars.

Depuis sa mise en ligne le 10 février dernier, la vidéo (very) low-cost du single Friday, toute en fonds verts et effets Windows Movie Maker, a été vue près de 47 millions de fois. Pour comparaison, Born This Way, le dernier Lady Gaga sorti le lendemain, affiche un peu moins de 25 millions de vues (au 25/3). “Rebecca Black” est un trending topic mondial sur Twitter depuis mi-mars et ne montre aucun signe de fatigue. Pire que cela ? Des gens achètent la chanson ! Friday est en effet 27ème du top iTunes US (au 25 mars, elle était 42ème le 23/3) et devrait logiquement continuer de grimper…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Si Rebecca Black amuse les réseaux sociaux et donne espoir à des milliers de gamines des banlieues plus ou moins aisées de Californie et d’ailleurs, elle n’est que la partie émergée d’un iceberg de glauque pailleté façonné par Ark Music Factory, une société de production artistique basée à Los Angeles et fondée par Patrice Wilson et Clarence Jey.

Patrice Wilson et Clarence Jey entourant l'une de leurs petites protégées

Quand on regarde d’un peu plus près le fonctionnement de la structure, on s’étonne de constater que le duo de producteurs concentre ses efforts musicaux sur une typologie très spécifique de “clients” : les garçons et filles de 13 à 17 ans, qu’ils attirent grâce à des petites annonces publiées sur des sites dédiés (voir ci-dessous).

Pour une somme que l’on imagine conséquente et acquittée par les parents des apprenties starlettes (on parle de 2000$, chiffre que les intéressés n’ont pas encore commenté), Ark Music Factory offre l’enregistrement d’un titre pop des plus génériques, surchargé d’autotune (ce logiciel qui corrige la voix) pour contourner les “légers” problèmes de fausseté de la plupart des clientes. Une vidéo est également proposée dans le package, outil ultime de viralité, ainsi que l’a prouvé la jurisprudence Rebecca Black et ses 47 millions de vues. Il est bon de noter qu’Ark Music Factory dispose d’un site web qui nous ramène directement en 2001, un véritable délice pour les yeux.

Les constantes observées au sein du catalogue d’Ark Music Factory soulèvent quelques questions quant aux intentions de la structure californienne. Avec un catalogue composé majoritairement de très jeunes filles qu’on jurerait sorties d’un concours de mini-miss et dont on imagine sans peine la mère style cougar défraîchie tapie dans un coin du studio d’enregistrement, Patrice Wilson et Clarence Jey semblent vouloir compléter les efforts de l’oncle Walt Disney dans l’hypersexualisation des (très) jeunes adolescentes (voir le cas Miley Cyrus). Sauf que contrairement aux bluettes made in Disney Channel, les deux angelenos ne font pas dans la demi-mesure et la fausse impudeur. On peut douter que des jeunes filles de 15 ans à peine soient aussi au fait des méandres des relations amoureuses que leurs chansons ne le laissent croire (voir Kaya : Can’t Get You Out Of My Mind). Face aux nombreuses critiques essuyées ces derniers jours, Ark Music Factory a décidé de contre-attaquer et promet “toute la vérité” pour le 25 mars, dans une vidéo à paraître sur son site.

La pop-érotisation n’a rien de neuf, notamment aux Etats-Unis, et l’innocent le dispute souvent au glauque. On pense à JonBenet Ramsay, cette mini miss au destin tragique (elle avait été retrouvée violée et assassinée dans le sous-sol de la maison familiale, et le crime n’a jamais été élucidé), qui en son temps avait cristallisé les critiques envers une Amérique victime de son culte de la célébrité à tout prix. Autre style, destin moins tragique, mais pas moins révélateur : Britney Spears, icône pop depuis la fin des années 90, qui chantait à 16 ans “hit me baby one more time” (“chéri démonte moi encore une fois”) en jupette d’écolière. Cela bien sûr, c’était avant sa révolution sexuelle, effectuée vers 20 ans au son de “I’m a slave for you” (“Je suis ton esclave”). Sur le même modèle,son héritière “spirituelle” Miley Cyrus suit à la lettre les préceptes de son aînée, passant sans transition de Hannah Montana au mini-short en cuir.

Les enfants-stars ne datent pas des années 2000. On se rappelle les premiers pas de Liz Taylor ou de Michael Jackson et ses frères, mais là les choses demeuraient très chastes et le public les a vu grandir au rythme des adolescents lambda, plus ou moins. Le problème posé par l’hyper-sexualisation des nouvelles idoles réside dans la rapidité avec laquelle elles font leur révolution sexuelle, qui constitue leur moyen d’émancipation d’une image idéalisée de petite fille modèle. Dans Hannah Montana, Miley Cyrus joue une adolescente bien sous tous rapports, collégienne le jour et star de la chanson la nuit. Mièvre au possible, la série ne ferait pas de mal à une mouche. Sauf que son héroïne grandit, et doit s’assurer un avenir après elle. Il passe, comme pour toutes les starlettes Disney, par une carrière musicale. Celle-ci permet facilement de rendre son image plus sexy. Sauf que le public (de petites filles) qui suit ces stars évolue, lui selon un schéma bien plus lent. La distance qui se crée alors entre le role-model et ses fans se fait rapidement fossé. Le même schéma s’applique à Britney, Demi, Selena et sans doute beaucoup d’autres à venir.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

(Ci dessus : vidéo de la soirée de présentation des artistes Ark Music Factory)

Le dernier exemple en date ? L’arrivée des enfants de Will Smith sur le devant de la scène. Jaden, le fils de 11 ans tout d’abord, qui embrasse une carrière d’acteur en incarnant le célèbre Karate Kid dans le remake du film éponyme. Outre une large campagne de promotion dans les différents médias et un duo avec Justin Bieber sur la BO du film, le jeune adolescent s’est fendu d’une participation plutôt étonnante à une émission chinoise, au cours de laquelle les présentateurs lui ont demandé d’exhiber ses abdominaux, allant même jusqu’à les compter. Rappelons que Jaden est né en 1998.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La cadette Willow est elle aussi sur le devant de la scène, mais musicale cette fois. Son premier single “Whip My Hair”, est l’un des succès de ces derniers mois (#2 des charts anglais et 270 000 ventes, 11ème du Billboard américain). Moins sexuée que son aînée et ses collègues d’Ark Music Factory, il n’en demeure pas moins que Willow n’a plus grand chose d’une enfant lorsqu’elle est sur scène. Sauf peut-être le physique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ce qui frappe le plus dans le phénomène entourant Rebecca Black, c’est la rapidité avec laquelle il s’est développé, bien aidé il faut dire par un mauvais buzz initié sur Twitter et soutenu par la vidéo postée sur YouTube. Le basculement du cercle d’initiés des réseaux sociaux au grand public a surpris les premiers autant qu’il excite le second. Alors que nombre de ces modes éphémères du web se cantonnent aux réseaux sociaux sans guère toucher davantage qu’un petit nombre d’habitués, celui-ci risque de faire de l’adolescente une star bien malgré elle.

Allez, pour finir, une parodie plutôt savoureuse, forcément intitulée “Saturday” !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Crédits photos : captures d’écran

Article initialement publié sur OWNI.fr
Retrouvez tous les articles du dossier “érotisation des enfants”:
Des soutiens-gorge “ampliformes” en taille… 8 ans
Little Miss Austin

Justin Bieber, star d’un porno ?

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Nick Whitehouse, light designer des stars http://owni.fr/2011/02/04/nick-whitehouse-light-designer-des-stars/ http://owni.fr/2011/02/04/nick-whitehouse-light-designer-des-stars/#comments Fri, 04 Feb 2011 15:35:38 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=30105 Nick Whitehouse exerce une activité rarement évoquée et pourtant primordiale dans le monde du live. C’est grâce à lui que certains des plus gros shows pop de ces dernières années, parmi lesquels ceux de Coldplay, Kylie Minogue, Alicia Keys, Justin Timberlake ou encore Britney Spears ont repoussé les limites visuelles par leur mise en scène et en lumière aussi créative que moderne. Nous l’avons rencontré et avons pu évoquer avec lui son activité et les artistes avec lesquels il a collaboré. Il nous livre aussi ses conseils pour ceux qui voudraient suivre ses traces et pour les artistes désireux d’éclairer leurs concerts au mieux avec peu de moyens.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

(Kylie Minogue – X2008 Tour, Like A Drug)

Comment définissez-vous votre travail ?

Je suis à la fois designer lumières, designer scénique et technique . Concernant la lumière, cela veut dire en gros que je réfléchis à ce à quoi je souhaiterais faire ressembler chaque chanson d’un concert, afin que la mise en lumière lui fasse écho au mieux. Ensuite je décide où doivent être placées les sources lumineuses et de quelle manière elles doivent être programmées pour arriver au résultat souhaité.

Pour ce qui est du design scénique et technique, je travaille au sein d’un groupe, Road Rage, composé de William Baker, Steve Dixon, Josh Zangen et moi-même. Ensemble nous créons des scènes et les décors de concerts. Les idées et concepts de base sont élaborés collégialement, puis Josh Zangen et William Bake prennent en charge les détails créatifs, Steve s’occupe des coûts et s’assure que tout soit réalisable dans le cadre du budget imparti, et moi, je fais en sorte que les choses soient techniquement réalisables. Cette équipe est incroyable et ensemble, nous fonctionnons parfaitement.

Comment avez-vous commencé dans le domaine du design lumière ?

En fait, j’ai commencé en m’occupant du son ! Mais j’ai vite compris que le travail sur la lumière me convenait davantage. J’ai travaillé dans de nombreuses salles de concert de Londres en tant qu’ingénieur lumière, et parallèlement je me suis investi dans un maximum de projets avec les meilleurs light designers possibles, essayant d’apprendre le maximum de chacun d’entre eux. Après des années à faire cela, j’ai réussi à me faire remarquer par un petit groupe qui tournait à Londres en même temps, et j’ai donc commencé à travailler avec eux. Le groupe a vite percé à grande échelle, et moi avec, mettant en pratique tout ce que j’avais appris. J’ai fini par travailler avec eux pendant six ans, à faire des tournées dans le monde entier. Ce groupe, c’était Coldplay.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

(Coldplay – Twisted Logic Tour 2005/2006, Square One)

Comment en êtes vous venu à travailler sur d’énormes tournées pop ?

J’ai commencé les gros shows pop en 2006, lorsqu’on m’a approché pour travailler sur le Future Sex Love Show de Justin Timberlake. J’avais précédemment collaboré avec succès à de nombreuses tournées d’artistes pop anglais d’envergure plus modeste et ma réputation commençait à être plutôt solide. Justin cherchait quelque chose qu’il avait vu à l’un de mes spectacles. Il souhaitait transformer les énormes arenas de 15 000 places en petits clubs intimistes. Il avait vu à Tokyo le spectacle que j’avais crée pour Coldplay, et m’a demandé de travailler pour le sien. La tournée a débuté en 2007 et s’est avérée être un immense succès, avec 112 arenas à guichets fermés partout dans le monde. A partir de là, je me suis mis à collaborer avec certains des plus gros artistes pop du monde.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

(Justin Timberlake – FutureSex LoveShow 2006/2007, Sexyback)

Où puisez-vous votre inspiration ?

Partout ! Une grande partie vient de l’artiste lui-même. Il est très important pour moi que le spectacle reflète qui il est ainsi que sa musique. Parfois, l’inspiration vient de quelque chose de cool que j’ai pu voir. J’ai pas mal d’idées en stock pour lesquelles je n’ai pas encore trouvé le show adéquat où les utiliser.

A quel moment dans le processus créatif d’une tournée commencez-vous à être impliqué ?

Tout dépend de mon rôle. S’il ne s’agit que de la lumière, un peu après le début des réflexions créatives, mais le plus souvent j’interviens à l’origine même du projet. Je lance des idées avant même de savoir si la tournée aura bien lieu.

Votre travail est-il vraiment différent selon l’ampleur de la production ? Plus c’est gros, mieux c’est ?

Absolument pas ! Ce qui fait la différence, c’est la qualité de l’artiste. J’ai l’immense chance de travailler avec des gens formidables. J’adore les gros spectacles faits pour les arenas. Je pense que ce type de salle est ce qui se fait de mieux si on veut voir un vrai show. Si les choses sont bien faites, chaque spectateur doit avoir l’impression de faire partie de l’action. D’un autre côté, pour Justin Timberlake nous avons aussi fait des concerts dans de toutes petites salles, et le voir évoluer sur des scènes minuscules avait quelque chose de vraiment magique. La tournée américaine de Kylie Minogue, où elle jouait dans des théâtres de taille moyenne est sans doute mon spectacle préféré. Si je n’avais pas travaillé dessus, j’aurais payé pour en voir chaque date. C’est une telle superstar. Je suis on ne peut plus excité par sa nouvelle tournée, Aphrodite Les Folies. On y a incorporé tout ce que l’on a appris et on a amené tout cela à une échelle jamais vue.

Pouvez-vous m’expliquer comment les outils et matériaux que vous utilisez dans l’élaboration d’un spectacle ont évolué au fil des années ? Qu’est-ce qui se fait de mieux de nos jours ?

Au niveau de la lumière, les choses ont beaucoup évolué. A mes débuts les projecteurs fixes et les « Source 4 » étaient les seuls éléments disponibles sur les rails sur lesquels sont fixés les lumières, et parfois seulement on ajoutait une poignée de spots mobiles, car ils étaient nouveaux et coûtaient cher. Aujourd’hui, la plupart de mes designs est composée d’éléments mobiles. En fait j’utilise très rarement les spots fixes. On a aussi pu observé une montée en flèche dans l’utilisation des éclairages basés sur les LED. Ce n’est pas ce que je préfère car ce n’est pas ce que je préfère voir sur scène, mais ils sont utiles pour éclairer des objets sur scène… ou sous l’eau !

Pour ce qui est des éléments de scène, la technologie a énormément progressé et il s’agit maintenant de constructions extrêmement complexes. Elles sont pour la plupart fabriquées à partir d’aluminium et de contreplaqué (ça n’a pas beaucoup changé). Leur assemblage a été modernisé par une entreprise américaine, Tait. Ils ont développé des systèmes d’assemblage et de verrouillage rapide qui ont fait passer le temps nécessaire au montage d’une scène de 4 heures à 30 minutes environ. Cela signifie que l’on peut se permettre des choses beaucoup plus compliquées qu’avant au niveau du design scénique ! Les ascenseurs et autres systèmes automatisés sont des éléments mécaniques incroyables, il faut les voir pour le croire ! Récemment, on a reçu un ingénieur de la NASA sur le site de construction de la nouvelle tournée de Kylie Minogue. Il nous a confié que la technologie utilisée était plus élaborée que celle de la navette spatiale !

Première image dévoilée du design scénique de la tournée Aphrodite Les Folies de Kylie Minogue qui débute le 19/2/11

Qu’est ce qui fait un bon spectacle selon vous ?

Pour moi, c’est un show qui vous divertit du début à la fin, sans pour autant éclipser la performance de l’artiste avec des distractions en tous genres. Il ne faut pas non plus qu’on ait l’impression que cela dure indéfiniment. La vraie preuve, c’est la réaction des fans. Meilleure elle est, plus on sait qu’on a fait du bon travail.

Vous ne travaillez qu’avec des artistes dont vous appréciez la musique ?

Malheureusement non. Mais aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir choisir les gens avec qui je collabore, donc tous ceux avec qui je travaille sont des artistes que j’apprécie.

Qui sont vos concurrents dans le business ?

Il n’y en a pas beaucoup. En fait je suis très ami avec le principal de mes concurrents. On est tous les deux tellement pris qu’il nous arrive de nous repasser des projets. Je ne pense pas être meilleur, je crois juste que nous avons des styles différents donc il s’agit plus de savoir à qui tel ou tel projet convient le mieux.

Que diriez vous à quelqu’un qui désirerait suivre vos traces (études, expériences etc.) ?

Quand j’étais à l’école il n’existait pas vraiment de formation en tant que telle, mais je pense qu’une formation sur l’aspect technique des choses serait un plus. Des cours sur le design lumière et le « stage management » seraient vraiment intéressants aussi. Pour ce qui est de l’expérience, je conseillerais d’en accumuler autant que possible. Du monde du théâtre aux studios de cinéma en passant par les salles de spectacles locales, les grosses tournées etc. Tout est utile. Il faut toujours avoir envie de se rendre utile, d’apprendre, ne pas avoir peur de prendre la parole pour proposer des idées, tout en gardant en tête que les gens du milieu auront sans doute déjà tout tenté. Mais on ne sait jamais ! On donne du travail aux plus investis, aux gens que l’on rencontre alors qu’ils donnent un coup de main sur une tournée.
Sinon, essayez de faire un maximum de stages pour vous familiariser aux nouvelles technologies comme aux plus anciennes. Travaillez dans la salle de spectacle du coin, donnez-y des coups de main, occupez vous de la lumière… Dans cette industrie, on ne réussit qu’à force de travail acharné et d’expériences multiples.

Quels seraient vos conseils à un jeune groupe qui ne dispose pas d’un budget de popstar pour éclairer au mieux son show ?

Lumière en fond de scène, fumée et un bon timing ! Assurez vous que 90% des spots et projecteurs se trouvent en fond de scène. De cette manière, un petit dispositif peut faire des miracles !

Le site officiel de Nick Whitehouse : http://www.nick-whitehouse.com/

Ci dessous, queques exemples du travail de Nick Whitehouse. (Crédits photos : (c) Steve Jennings)

Alicia Keys - As I Am Tour 2008

Britney Spears - Circus Tour 2009

Justin Timberlake - FutureSex LoveShow 2007/2008

Justin Timberlake - FutureSex LoveShow 2007/2008

Justin Timberlake - FutureSex LoveShow 2007/2008

Kylie Minogue - For Me For You Tour 2009 (USA)

Kylie Minogue - For Me For You Tour 2009 (USA)

Kylie Minogue - X2008 Tour

Kylie Minogue - X2008 Tour

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“On air-on sale” : the Britney Strategy http://owni.fr/2011/01/18/on-air-on-sale-the-britney-strategy/ http://owni.fr/2011/01/18/on-air-on-sale-the-britney-strategy/#comments Tue, 18 Jan 2011 14:43:41 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29653 Il paraît qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire… On va dire que c’est vrai, et que les major prennent l’expression au pied de la lettre.

Universal et Sony Music viennent en effet d’annoncer la mise en place d’une stratégie “on air on sale”, qui verra la mise en vente des nouveautés sur les plateformes de téléchargement sitôt leur première diffusion radio. Vous trouvez aberrant que cette pratique ne soit pas déjà en place à l’heure de l’immédiateté induite par internet ? C’était (c’est) pourtant le cas.

Combien de titres ont vu leurs performances amoindries par une date de sortie trop tardive par rapport à la mise en radio ? David Joseph, DG d’Universal au Royaume-Uni, l’explique assez clairement :

“Attendre” ne veut rien dire pour la génération actuelle. C’est complètement dépassé de croire que l’on peut créer de l’attente autour d’un titre en le jouant à la radio plusieurs semaines avant sa sortie effective.

Traditionnellement, un disque est mis en radio six semaines avant sa sortie, avec entre-temps la diffusion du clip vidéo qui l’accompagne. Utile pour éveiller l’intérêt du public sur un titre ou un artiste à faible notoriété initiale, ce système perd toute sa pertinence dans le cas des artistes stars capables de mobiliser leur fan base en quelques heures.

L’excitation et la frénésie d’achat générées par les passages télé aux heures de grande écoute, les candidats de l’émission anglaise X Factor ont été parmi les premiers à en bénéficier. En rendant disponible au téléchargement le single de Matt Cardle, le gagnant 2010, dans les minutes suivant son sacre devant près de 22 millions de téléspectateurs fin décembre, Sony ne s’y est pas trompé. C’est pas moins 439 000 exemplaires de la chanson qui se sont écoulés au cours de la semaine suivant la victoire, dont 112 000 dans les premières 24h, faisant de When We Collide (reprise de Biffy Clyro) le deuxième titre le plus vendu de l’année… en deux semaines (juste en dessous de 800 000 ventes).

Une stratégie moins bien pensée dans la même émission pour le groupe Take That quelques semaines plus tôt a renforcé l’évidence de la politique “on air on sale”. Le groupe s’est en effet produit dans l’émission pour son grand retour, mais une semaine avant la sortie de son single The Flood. Mauvaise idée, alors qu’il aurait fallu rendre le titre disponible immédiatement, pour capter les téléspectateurs désireux de l’acheter dans la foulée de la performance. Résultat, les internautes ont eu une semaine pour se procurer la chanson illégalement (ce qui s’avère être d’une simplicité extrême) et The Flood n’a pu faire mieux que se classer second des charts, alors qu’il était l’un des plus attendus de l’année.

Mais la première star internationale à profiter de cette stratégie et à en valider de fait le principe n’est autre que Britney Spears. Son nouveau single, Hold It Against Me, était annoncé pour le 11 janvier dernier. Sauf que, comme c’est souvent le cas avec les “gros” singles, il s’est retrouvé sur internet dès le 10. Qu’à cela ne tienne, Sony s’est empressé de le rendre disponible sur iTunes dans les heures qui ont suivi, et la réactivité a payé. Le single était en effet numéro un des ventes sur iTunes dans pas moins de 17 pays quelques heures à peine après sa mise en vente. Il est bon de noter que le seul territoire à avoir attendu une semaine pour rendre le titre disponible sur iTunes est… le Royaume-Uni ! Réactivité limitée pour nos amis britanniques certes, mais réactivité tout de même puisque Hold It Against Me devait initialement sortir… en février, en concurrence frontale du nouveau single d’une certaine Lady Gaga.
Le problème ne semble donc pas être la réticence du public à dépenser un euro/une livre/un dollar pour acheter une chanson, mais plutôt le refus d’attendre pour la posséder.

La Featured Artist Coalition, syndicat d’artistes britanniques regroupant plus de 1500 membres parmi lesquels Annie Lennox et Kate Nash, s’est félicité de l’avancée que représente la “on air on sale strategy” pour eux :

Nous accueillons avec satisfaction la décision de plusieurs majors et labels indépendants de faire coïncider les dates de mise en radio et de mise en vente des singles. Nous militions depuis plusieurs mois pour que cette décision prenne effet. Nous pensons que les artistes verront leurs ventes augmenter, et diminuer les effets du téléchargement illégal étant le fait des fans souhaitant acheter la musique dès qu’ils l’entendent. Enfin, les charts reflèteront plus fidèlement le comportement des consommateurs.

Ceux-ci risquent en effet de voir leur physionomie quelque peu modifiée. Traditionnellement, dans les classements britanniques, un titre atteint sa meilleure position en première semaine, conséquence d’une campagne marketing entamée plusieurs semaines en amont. Avec les nouvelles dispositions prises par les majors on peut imaginer plusieurs cas de figure.

Le premier bénéficiera aux nouveaux artistes pour lesquels la notoriété du titre n’est pas immédiate. Sortir le single dès la mise en radio permettra aux précurseurs de le posséder avant le grand public, les détournant ainsi des liens de téléchargement illégaux qui apparaissent plus ou moins simultanément à la première diffusion. La disponibilité du titre tout au long de la campagne marketing offrira l’opportunité de gagner de nouveaux fans tout au long de celle-ci.

Lorsque la phase d’exposition au plus large public potentiel sera atteinte (avec les grosses rotations radio, la promotion télévisée, les campagnes de RP dans les publications papier et les blogs…) les ventes augmenteront significativement pour atteindre la “peak position” tant convoitée.
C’est exactement l’approche qui a été choisie avec celle dont tout le monde parle depuis quelques semaines, la britannique Jessie J. Le single, lancé en décembre alors que le buzz commençait seulement à prendre forme, s’est hissé jusqu’à la 25ème place des charts, avant de végéter quelques semaines. Puis début janvier les choses se sont accélérées pour l’artiste : lauréate du fameux “Sound of 2011 de la BBC (la première radio britannique) consacrant les musiciens au plus fort potentiel durant les mois à venir ainsi que du Critics’ Choice Award aux prestigieux Brit Awards, sa notoriété a explosé et conséquemment, Do It Like A Dude a atteint la seconde place des classements britanniques.

Le journaliste britannique Peter Robinson, qui écrit pour le Guardian et tient le blog Popjustice soulève un autre point intéressant.
Les radios arrêteront-elles de jouer un titre, dès que les chiffres de ventes s’avèreront mauvais ? Si oui, cela annule-t-il l’intérêt de faire coïncider date de sortie et date de mise en radio ? Les six semaines d’exposition en radio avant la sortie n’étaient-elle pas utiles pour faire découvrir et aimer un titre au public ? La stratégie “on air on sale” ne favorise-t-elle pas les hits instantanés au détriment des chansons qui prennent plus de temps à séduire (les “growers”) ? D’autre part, les “growers” existent-ils vraiment de fait où faisait-on face à des titres qui finissaient par convaincre les gens,ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils sont “bons”. Rien de tout cela n’est sûr, mais ce qui l’est, c’est que les radios seront sans merci avec les gros artistes comme les petits lorsqu’il s’agira de lâcher un titre qui ne fonctionne pas immédiatement. Prenons un exemple : “Well Well Well” de Duffy est jouée pour la première fois un dimanche soir, et sort simultanément sur iTunes. Il stagne à la 35ème place des charts le mardi, les radios arrêtent donc de le jouer le mercredi, et le titre disparaît des charts. Au bout de trois jours de campagne marketing, celle-ci est morte est enterrée, l’album et l’artiste avec.

La stratégie “on air on sale” semble donc capable de secouer considérablement la commercialisation de la musique, tant pour les gros artistes que les débutants. Il est bon de rappeler qu’iTunes a fêté ses dix ans il y a quelques jours, soulignant d’autant plus le manque de réactivité des acteurs majeurs de l’industrie de la musique enregistrée. S’il semble à première vue que cette stratégie n’a de pertinence que pour les gros artistes, on peut espérer qu’elle permette à un grand nombre de musiciens moins exposés ne pouvant se permettre d’être piratés dès l’apparition d’un titre sur internet de construire des succès moins immédiats mais plus solides. Et pourquoi pas d’espérer atteindre le sacro-saint top 40 du dimanche après-midi

Lectures conseillées : Popjustice, The Guardian Music Industry

Crédit photos : FlickR CC imaprile; NRK P3 / Stéphane B.

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