OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Journalisme musical: quelles options pour quel avenir? http://owni.fr/2010/10/01/journalisme-musical-quelles-options-pour-quel-avenir/ http://owni.fr/2010/10/01/journalisme-musical-quelles-options-pour-quel-avenir/#comments Fri, 01 Oct 2010 14:04:20 +0000 Florian Pittion-Rossillon http://owni.fr/?p=26837 La presse écrite souffre, les maisons de disques tanguent. Au rythme des annonces de baisse des volumes de vente, s’ajoute la mélopée des inquiétudes sectorielles. Et naturellement, les regards se tournent vers les victimes parmi les plus exposées de ces troubles industriels : les journalistes musicaux. Quelle place pour leur expertise quand celle-ci, diluée dans le flot de la prise de parole des amateurs, voit son impact sur l’image d’un disque considérablement amoindrie ? (On laisse ici de côté un débat bien plus ancien sur les conséquences des critiques sur les ventes).

Dans l’ancien temps, le journaliste musical avait un rôle défini par l’organisation de la vente de disques. Le label ou le distributeur concentrait sur cet interlocuteur les informations B2C relatives à la date de sortie et aux points de vente. Le journaliste signalait la disponibilité du disque au grand public, dans un système où l’information était rare, alors même qu’on achetait des disques sans les avoir écoutés. La possibilité d’annoncer l’existence d’un disque posait donc les fondations de la crédibilité journalistique, étayée par cet accès privilégié à l’information. Le journaliste bénéficiait du prestige « d’en être ». Le sens de son opinion autorisée venait en deuxième lieu.

L’échelle de l’évaluation des avis journalistiques

Dans nos époques troublées, le journaliste n’a plus le monopole de l’information et doit donc son statut à la seule teneur de ses avis. Comment en mesurer la valeur ? Quelle est l’échelle d’évaluation ? Est-ce la somme des mots-clés insérés dans une chronique ? Car on connaît l’obligation qu’ont les pigistes de Télérama d’écrire « clair-obscur » ou « bleus à l’âme » dans une chronique d’un album de chanson française. On sait la malédiction qui a frappé les Inrockuptibles pendant toute la décennie 2000, imposant à ses rédacteurs les termes « bidouilleur de génie » et « sorcier du son » dans toutes les chroniques de musique électronique. Et l’on n’ose évoquer sans frémir la domination brejnevienne du duo « décalé » & « déjanté », impitoyables équarisseurs bordant le moindre demi-feuillet du côté de chez Nova & Technikart.

Non, la valeur de la parole du journaliste viendra plutôt de la reconnaissance de son positionnement par le grand public, pour continuer de se détacher du frère ennemi de toujours : le critique amateur, désormais sacralisé par la dictature populaire de « l’avis consommateur ». Il va s’agir de se distinguer, et par le haut. Hardi, guérillero, choisis ton camp : cinq nomenclatures de carrière sont possibles.

Me, Myself and Moi

Trempant sa plume dans le sang des vierges sacrifiées sur l’autel des mythes antiques, tartinant son érudition sur le clitoris de nos ignorances, ce dernier des braves investit la langue d’une mauvaise foi qui signale les meilleurs.

1. L’utra-défricheur. Dérivé de l’ancienne posture de l’initié. C’est celui qui continue d’être informé avant tout le monde. Aujourd’hui, il doit pour cela extrêmiser la démarche et déclarer adorer écouter des démos de Folk Progressif Tatare pendant l’orgasme, pour rester « preum’s ». Le risque : le syndrome de Charles-Edouard, l’érudit relou qui saoûle les meufs en soirée avec ses tirades très progressives elles aussi.

2. L’archiviste. Capitalise sur sa culture pour se poser en guide dans la touffeur de la musique moderne. C’est l’opposé de l’ultra-défricheur. Celui-ci la joue conservateur de musée et commissaire d’exposition, dont le jugement se pare de connaissance historique. Le risque : le syndrome de Tron, où quand malgré tous ses efforts on se fait avaler par la machine (les algorithmes de Google en l’occurrence, plus en phase avec les pratiques actuelles de consommation boulimique de la musique).

3. Le troubadour. A déserté le terrain du fond pour celui de l’entertainment. Rendu au rang de conteur, le journaliste légitime ainsi narrer ses versions toutes personnelles de la Grande Geste du Folk Progressif Tatare. Le risque : le syndrome du bouffon (dit aussi de la patrickeudelinisation). Réduit à sa caricature, le troubadour fourgue des pitreries qui fond oublier le sujet qui les motive.

4. Le post-journaliste. La valeur de ses avis vient de la charge narcissique qu’ils étalent. Déjà ricanant et satisfait comme un parfait réac, confit dans sa posture ultra-relativiste, il a pour modèle le journaliste de Technikart des années 2000 : chaque article étant un morceau de la grande prose auto-fictionnelle qu’il n’écrira jamais. Le risque : le syndrome de la SNCF, où quand la casquette de contrôleur finance les illusions perdues.

5. L’écrivain. Trempant sa plume dans le sang des vierges sacrifiées sur l’autel des mythes antiques, tartinant son érudition sur le clitoris de nos ignorances, ce dernier des braves investit la langue d’une mauvaise foi qui signale les meilleurs. Des grands anciens (Philippe Manœuvre, Lester Bangs) aux parrains discrets mais tenaces (Marc Zisman, Guido Minisky), en passant par la racaille sardonique (les auteurs des chroniques nihilistes de Vice Magazine), tous manient le beau geste. Le subjectif est leur destrier, le rire est leur épée, le style est la cape dont ils se drapent en piétinant les cadavres de médiocres.

Prescripteur de rien

Bon, est-ce que donner un sens veut dire devenir prescripteur ? Qu’est-ce qu’être prescripteur ? C’est avoir une fonction précise dans un process global visant à déclencher l’acte d’achat. Or un journaliste doit avoir un rôle (cf nomenclature ci-dessus), mais pas une fonction de catalogue parlant (bonjour tristesse). Un journaliste musical idéal aurait à se réjouir de n’être prescripteur de rien. Laissons aux algorithmes le soin de la prescription, et à l’humanité celui d’enjoliver l’aléatoire. Comme dit Jeff Bezos, PDG fondateur d’Amazon :

Content won’t be made by machines

Article également publié sur Culture DJ, un blog qui envoie la purée

Crédits photos CC FlickR par Mike Rohde, sunside

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Blog: de l’art du commentaire http://owni.fr/2010/07/25/blog-de-lart-du-commentaire/ http://owni.fr/2010/07/25/blog-de-lart-du-commentaire/#comments Sun, 25 Jul 2010 13:35:44 +0000 Laurent Bourrelly http://owni.fr/?p=22931 Entre spam de base pour chasseurs de liens en dofollow et réponse développée sous forme de billet, il existe tout une gamme de commentaires qui méritent de s’attarder sur cette zone dédiée à la discussion sur un blog.

Voyons voir quels sont les bénéfices d’une pratique maîtrisée du commentaire – tant au niveau du lecteur que du blogueur.

Tout d’abord, je dois faire mon mea culpa car j’ai de gros défauts dans la gestion des commentaires sur ce blog. Principalement, j’ai du mal à entretenir la conversation sur les anciens billets et je réponds parfois sur les récents avec un retard qui dépasse le délai raisonnable. Je présente toutes mes excuses à ceux qui voient leur message répondu tardivement ou pas du tout. Il ne faut pas penser que je ne porte pas d’attention aux messages, mais j’essaye de porter un minimum d’attention à certaines réponses et cela demande du temps que je n’ai pas forcément dans l’instant de la lecture. Il ne faut pas hésiter à me relancer si besoin, le mieux étant de procéder par e-mail.

Les bénéfices du commentaire de blog

Tous les blogs ont besoin de commentaires. Cet échange entre le lecteur et le rédacteur est devenu une caractéristique indispensable du blog. Pour le rédacteur, cela assouvit l’insatiable besoin d’attention. Le lecteur trouve aussi son compte dans cette interaction, mais il oublie parfois que le blogueur attend un retour sincère, plutôt qu’une vulgaire manipulation d’intention ou message anodin et insipide.

Bénéfices pour le blogueur

  • Gratification pour l’ego.
  • Contenu généré de manière organique par le biais d’UGC (User Generated  Content).
  • Information utile lorsque le commentaire est informatif.
  • Amélioration de son contenu lorsque le commentaire rebondit sur l’information.
  • Possibilité de mise en relation directe.

Bénéfices pour celui qui commente

  • Sentiment d’être utile.
  • Faire connaître son site.
  • Se démarquer.
  • Se faire des amis/prospects/clients.
  • Engranger des backlinks.
  • Entrer en relation avec le blogueur.
  • Faire la promotion de sa marque et/ou de son nom.

Comment participer dans les commentaires

Pour les chasseurs de liens en dofollow, j’envoie vers les modes d’emploi de AxeKeeg et Oseox qui ont traité le sujet «comment spammer un blog dofollow».
Personnellement, je suis assez souple envers ceux qui recherchent simplement un lien, mais il faut bien garder à l’esprit que l’image donnée par cette pratique est plutôt égocentrique. Sauf que tout le web est devenu égocentrique, alors bon…

Ensuite, le commentaire n’est pas pour tout le monde. Preuve en est le nombre régulier d’e-mails que je reçois de personne qui préfèrent s’exprimer en privé. D’ailleurs, certains blogueurs ont élevé ce style de conversation «one on one» à un niveau que je ne pourrais jamais appréhender. Le meilleur exemple est sans doute Seth Godin qui ne propose pas de commentaires publics, mais qui répond à tous les e-mails (plusieurs centaines par jour) en engageant la conversation uniquement par ce biais.

Pour ceux qui veulent bien participer en public, je pense que le meilleur commentaire possible se présente sous la forme d’un billet dédié sur son propre blog. La réponse sous forme de billet présente d’énormes avantages. Premièrement, vous êtes certain d’être démarqué par rapport au flot habituel de commentaires ; vous allez être remarqué par les autres lecteurs, mais surtout par le blogueur. Puis, la réponse sous forme de billet est susceptible d’attirer un lectorat qualifié qui avait déjà trouvé de l’intérêt à la première lecture. Le blogueur qui a inspiré votre billet pourra également faire un lien directement sur la page web avec les bénéfices évidents qui s’en suivent.

Le but de l’opération est de rebondir sur un billet en publiant sa propre vision sur son blog. Ensuite, il s’agit simplement de signifier par le biais des commentaires de la source qu’une réponse est présente chez soi.
Bien entendu, cela demande un effort puisque le sujet est imposé et il faut avoir quelque chose d’assez substantiel à dire pour faire réagir les foules. Aussi, c’est souvent la polémique qui va attiser le plus la curiosité et provoquer des réactions. La critique constructive est une stratégie à considérer, surtout en taclant les blogueurs les plus populaires. Tout en sachant qu’il faut être prêt à recevoir des salves négatives de la part des supporters du blogueur que vous avez mis à mal. D’ailleurs, certaines joutes entre blogueurs dits «influents» sont assez amusantes.

Il est toujours intéressant de rebondir sur les sujets principaux de votre thématique. Concernant la thématique du référencement, vous pouvez attaquer les yeux fermés tout ce qui touche au PageRank, Black Hat SEO ou la mort du référencement. Que ce soit en développant une information complémentaire ou en donnant un point de vue différent, il y a toujours moyen de rédiger un article si vous maîtrisez le sujet.

Entre le spam dofollow et la réponse sous forme de billet se situe toute une gamme de commentaires plus ou moins réussis. Il paraît que c’est futile de remercier simplement sans autre forme de participation constructive. Sauf que flatter l’ego est la raison numéro une pour laquelle un blogueur apprécie un commentaire. On peut conclure que le blogueur fait partie d’une espèce un peu bizarre souhaitant être flattée avec style.
Pourtant, on n’a pas toujours quelque chose à ajouter, tout en voulant marquer son approbation (ou pas).
Le fait est que les commentaires sont trop spammés, impliquant une méfiance accrue de la part du blogueur blasé par le nettoyage de ses commentaires. Peut-être que la solution se tient dans le bouton «Like» que je me refuse pour le moment à adopter ?

Spammeurs, vous êtes prévenus /-)

En fait, je pense que l’envie de commenter dépend fortement du billet en lui-même. Dans le cadre de mon blog, je note une baisse du nombre de commentaires dès que le sujet devient de plus en plus technique. Parfois, on se laisse surprendre par les sujets qui suscitent le plus grand nombre de commentaires ou les discussions les plus intéressantes.  Il est donc compliqué d’anticiper les billets qui verront une participation en hausse, mais c’est aussi au sein du flot de commentaires que l’activité peut s’élever grâce à des messages suggérant une réponse. Encore une fois, c’est la polémique qui va payer le plus pour attiser les réponses, mais il peut aussi y avoir des conversations constructives et pacifiques. C’est très intéressant lorsque la conversation dépasse les limites avouées du billet.
Autrement, la conclusion du billet est aussi l’occasion d’inciter aux commentaires en posant des questions ou en finalisant de manière ouverte afin que le lecteur ressente l’envie d’ajouter un complément d’information.

On peut aussi penser que le commentaire attire le commentaire. Il est facile de remarquer qu’un billet qui comporte plusieurs dizaines de commentaires va attirer plus facilement de nouveaux messages, tandis que l’article qui stagne à moins d’une poignée de messages va sans doute rester à ce niveau pour toujours.

La règle de base pour poser un message qui va retenir l’attention est d’être sincère. Peu importe si c’est pour simplement remercier ou carrément répondre sous la forme de billet, ce qui importe est de rester franc. Ainsi, parlez avec votre cœur et tout devrait bien se passer. Que ça soit pour le blogueur ou le lecteur, il est indispensable que le commentaire soit une source de satisfaction. Tout le reste va découler naturellement en respectant cette notion de base.

Il existe diverses techniques pour améliorer la discussion, dont la plus indispensable me semble être l’abonnement par e-mail aux commentaires. Dans le même genre, je trouve que l’abonnement par flux RSS est bien moins répandu. En deuxième position des indispensables, je mets l’affichage en évidence des derniers commentaires.
Sinon, il faut surtout s’attacher à faciliter au maximum l’ajout d’un commentaire, le «tool time» doit être réduit à sa plus simple expression. Dans ce sens, il vaut mieux passer un peu plus de temps à gérer manuellement en complément d’un bon plugin anti-spam, plutôt qu’obliger à passer l’épreuve du captcha. La compatibilité avec Gravatar et OpenID est aussi un bon atout pour faciliter le process. D’autres systèmes comme Disqus sont conçus pour favoriser toujours plus la discussion.
Pour aller plus loin, la créativité est la seule limite. Par exemple, faire gagner un cadeau à un commentaire tiré au sort est toujours une recette gagnante.

Le commentaire négatif

Un commentaire qui critique le billet, le sujet ou le blogueur va forcément brosser le poil dans le mauvais sens, mais le web serait tellement ennuyeux si tout le monde était d’accord ! Même si la discussion part en vrille et dégénère en bagarre virtuelle, je ne fais pas partie des bisounours qui refusent un débat musclé. Pas de pitié non plus si l’interlocuteur me broute (critère totalement subjectif) avec l’option éjection comme seule issue. Ma conviction profonde est qu’il est plus important de susciter une réaction – dans le bon ou le mauvais sens. Être ignoré est la pire pire chose qui puisse arriver à un blogueur, dérivant bien souvent dans la lassitude et l’abandon du blog.

Afin d’apaiser les commentaires agressifs, il est toujours efficace de répondre avec calme et courtoisie tout en adoptant l’adage «n’affronte pas quelqu’un qui cherche la bagarre». Parfois, on peut même voir de belles relations émerger d’un premier conflit. Il n’ y a que le cas du troll anonyme qui est plus radical à adresser ; ceux qui n’ont pas le courage de leurs opinions méritent juste le dédain – Eject as well !

Le commentaire positif

Un message constructif peut avoir un impact important. Cela peut faire changer d’avis au blogueur et au lecteur, mais surtout cela va apporter de la valeur ajoutée à l’image de celui qui explique quelque chose d’intéressant. C’est vraiment un excellent moyen de jauger les affinités et  je ne compte plus les relations que j’ai tissées par le biais de conversations nées dans les commentaires.

En tant que blogueur, mes commentaires préférés sont ceux qui me font réfléchir et carrément changer d’avis. Bien entendu, ce n’est pas pour tout le monde car il faut être capable d’encaisser la critique (constructive). Je pense que c’est une erreur de fermer carrément les commentaires pour cause d’incapacité à les gérer (négatifs, spam, etc.). Dans le genre « je patauge dans la choucroute », voici Michael Gray qui explique la raison de fermeture des commentaires.

Commentez sans cesse

Bien que l’exercice puisse paraître rebutant pour certains, je ne peux qu’encourager aux commentaires sur les blogs. Aujourd’hui, certaines thématiques (le référencement en fait partie) ont complètement déplacé la conversation depuis les forums vers les commentaires de blogs.

Cette zone bien particulière d’un site web qui est inhérente au format du blog est particulièrement propice à la visibilité. Ceux qui pratiquent assidûment de poser un message constructif sur le blog d’autrui ne peuvent nier que les bénéfices sont réels. De la même manière, les blogueurs qui reçoivent un nombre suffisant de participations pour satisfaire leur ego (nombre sujet à l’appréciation de chacun) doivent admettre la gratification et l’encouragement à entretenir un blog.

En fait, le commentaire est la deuxième moitié d’un billet. Même si je comprends l’attitude de ceux qui refusent la conversation publique (du côté lecteur comme rédacteur), il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un élément à forte valeur ajoutée. On peut tout à fait s’en passer, mais c’est bien mieux avec.

Billet initialement publié sur le blog de Laurent Bourrelly sous le titre “Faut-il vraiment commenter tant que ça ?”

Images CC Flickr duncan Ansy et D’Arcy Norman

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Evil Google ? [en/2'46] http://owni.fr/2010/03/08/evil-google-en246/ http://owni.fr/2010/03/08/evil-google-en246/#comments Mon, 08 Mar 2010 17:38:17 +0000 Admin http://owni.fr/?p=9691 Nos auteurs traitent souvent du “sujet Google”.

“Monstre hybride” pour les uns, formidable entreprise de services à l’intention des geeks pour les autres, Google est sujet à toutes les critiques, analyses et prospectives.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette vidéo fait le point sur ce qu’est Google aujourd’hui à l’aide d’une jolie infographie qui peut se prendre comme un pastiche des pubs de la société de Mountain View.

En tout cas, elle met l’accent sur la définition principale de ce qu’est Google : la plus grosse régie publicitaire du monde.

Vidéo trouvée chez accessoweb /-)

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Grand Prix littéraire du web : nous avons les moyens de vous faire lire http://owni.fr/2009/11/18/grand-prix-litteraire-du-web/ http://owni.fr/2009/11/18/grand-prix-litteraire-du-web/#comments Wed, 18 Nov 2009 13:16:34 +0000 Abeline Majorel http://owni.fr/?p=5565 Le 10 Novembre dernier, l’équipe de Chroniques de la rentrée littéraire.com , ses partenaires ( Ulike, Silicon Sentier, Owni , Chermedia , Le Post ) et surtout ses participants, les bloggeurs du livre, ont remis, le Grand Prix Littéraire du Web à quatre auteurs de cette rentrée 2009. L’intitulé du prix, inspiré d’un art connexe à la littérature, le cinéma, est un hommage à la diversité et à l’ampleur des participations des amoureux de la littérature sur le web. Lors de cette soirée, les rencontres se sont multipliées, croisant les auteurs et les éditeurs, et offrant un point de vue sur les attentes et envies de nos lecteurs.

Dans une ambiance festive et conviviale, nous avons pu récompenser les auteurs que nos participants ont lus, aimés et voulus distinguer, dans les trois catégories : premier roman, roman français , roman étranger.

Les auteurs récompensés par le Grand Prix Littéraire du Web.

La plus grande récompense pour les participants aura été de rencontrer les auteurs primés, qui se sont déplacés avec plaisir et se sont livrés, avec émotion et sincérité. Après tout, la seule réaction que nous voulions connaître et qui nous intéresse, est celle des auteurs… et peut être celle de leurs éditeurs, ceux qui ont travaillé pour nous offrir ce plaisir solitaire qu’est la lecture, et qui l’ont partagé avec notre communauté.  Nous sommes fiers de pouvoir offrir notre reconnaissance à ces quatre auteurs et pensons que la qualité de ce « palmarès » est représentative de celles de nos participants et de leur goût.

A Chroniques de la rentrée littéraire, nous sommes très attachés à offrir la meilleure visibilité et les meilleurs lecteurs possibles à cette catégorie si sensible que sont les premiers romans. Ils sont même une des raisons pour laquelle nous avons créé cette plateforme.

Le Grand Prix Littéraire du Web du Premier Roman a été remis à Gilles Heuré, pour « l’homme de cinq heures » chez Viviane Hamy. Gilles Heuré nous a expliqué comment l’idée de cette narration loufoque et érudite lui est venue lors de ces études en hypokhâgne et comment ce premier roman est le travail obsessionnel de toute une vie d’historien.  (En lien les chroniques, et dans l’animation en slide les impressions des Grands lecteurs)

L’une des vocations de notre site était aussi de mettre en valeur des auteurs confirmés, mais qui peut être ne bénéficiaient pas de l’exposition au public qui leur permettraient de partager leurs mots et émotions avec le plus grand nombre de lecteur, eu égard à la pléthore de romans sortant à la rentrée.

Le Grand Prix Littéraire du Web du Roman Français a été remis à Isabelle Condou, pour « la Perrita » chez Plon. Isabelle Condou, venue de son sud, nous a ému, et l’était visiblement elle aussi, en nous racontant la génèse si intime de cette narration inclue dans la grande histoire de l’Argentine. Elle nous a aussi transmis le plaisir pour un auteur de trouver un écho dans ses lecteurs de ce qu’il a si intimement porté en lui. (En lien les chroniques, et dans l’animation en slide les impressions des Grands lecteurs)

Pas d’identité nationale en littérature, et surtout pas à Chroniques de la rentrée littéraire. Nous aimons les auteurs étrangers et leur traducteur ( voir chronique vengeance du traducteur).

Le Grand Prix Littéraire du Web du Roman Etranger a été remis à John Connolly pour « le livre des choses perdues » aux éditions de l’Archipel. Jérôme Pécheux, son éditeur, nous a lu  avec joie, le mail que celui-ci nous a fait parvenir

(En lien les chroniques, et dans l’animation en slide les impressions des Grands lecteurs)

Notre site n’aurait pu exister sans des passionnés, des passeurs. Nous tenions à les remercier tous ici.

Le Prix de la meilleur chronique a été remis à la bloggeuse de «  Chaperlipopette » qui nous a écrit ce petit mot que vous trouverez dans les slides.

Comme à Cannes, nous avons voulu distinguer une œuvre remarquable, un talent exceptionnel. Par ce choix, nous avons honoré un styliste unique, une narration atypique qui manifestement est promis à une pérennité  par son originalité.

Le Grand Prix Littéraire du Web, Prix Spécial du Jury a été remis à Eric Vuillard, pour « Conquistadors » chez Léo Scheer. Tous nous avons voulu remettre ce prix à cet auteur, pour la rareté de sa voix au milieu de cette rentrée littéraire.  Dans la maison de la lecture, il y a bien des portes. Toutes les demeures ont des portes permettant de communiquer entre elles, d’une masure à une plus élevée, une fois que l’agilité du lecteur a été forgée par le plaisir des mots. Nous avons voulu inciter à lire ce livre exigeant, mais avant tout, nous avons voulu inciter à lire. (En lien les chroniques, et dans l’animation en slide les impressions des Grands lecteurs).

Comment  le Grand Prix Littéraire du Web est né

Une véritable communauté, fondement de nos initiatives

« Dis moi Umbertino tu lis pour ce qu’il y a dans le livre que tu lis ou pour l’amour de lire ? » A cette question que la  grand-mère d’Umberto Eco posa,  tous les participants de Chroniques de la rentrée littéraire pourraient répondre d’abord  pour l’amour de lire, car ils considèrent la lecture comme un des biens précieux de la vie.  D’après les statistiques de la CNL, seulement 10,7% des lecteurs ont achetés plus de 12 livres dans l’année. Nos participants sont  tous inclus dans ce faible pourcentage.  Par la pratique du blog, ces amateurs se font prosélytes de ce vice solitaire et désirent le partager. Notre plateforme leur offre un espace libre pour ce faire.

Ce sont tous des amateurs éclairés. Et puisqu’élite et lire ont la même racine, ils forment une communauté élective de lecteurs.  Nous ne demandons pas leur parcours universitaire pour apprécier leurs avis, lorsque nous les contactons pour participer, comme nous ne demandons pas les diplômes qui justifient les critiques que nous lisons dans les journaux. Nous espérons faire un travail de démocratisation de la lecture et non de popularisation.  Ce que nous leur demandons c’est de faire le vrai travail d’accès à la connaissance, c’est-à-dire la transformation d’un savoir en une expérience de vie et c’est ce que font nos chroniqueurs, nous transmettre leur expérience.

Evidemment, nous n’avons pas contacté l’intégralité de la blogosphère littéraire, qui est si diverse et variée. Certains bloggeurs sont des journalistes, des critiques attitrés ou s’octroyant ce titre par leur plume prolixe et parfois talentueuse sur la littérature. Nous ne sommes pas sectaires et nous les invitons à nous rejoindre, nous les accueillerons avec plaisir. Nous notons toutefois que l’expertise n’est pas toujours bonne conseillère. Ce sont des experts qui en note d’édition à leur époque ont écrit sur Proust «  je suis peut être un peu limité mais je ne suis pas capable de comprendre pourquoi il faudrait consacrer 30 pages pour raconter comment quelqu’un se tourne et se retourne dans son lit sans trouver le sommeil »  ou à Flaubert sur Madame Bovary «  Monsieur vous avez enseveli votre roman dans un fatras de détails qui sont bien dessinés mais complètement superflus » ou sur Moby Dick «  Il y a peu de chance qu’un tel ouvrage trouve à intéresser un public jeune ». Ce sont aussi eux qui ont raté Céline pour le Goncourt. Et que dire de la cruauté des auteurs entre eux ? Flaubert disait bien : «  Quel homme aurait été Balzac s’il eût su écrire ». Nous ne prétendons à rien d’autre qu’à partager des avis éclairés. Nous raterions peut être aussi Céline mais nous l’aurions expliqué autant avec la tête qu’avec le coeur…

Un prix, un esprit

Ce prix est avant tout le reflet d’une communauté, il est représentatif des attentes de celle que nous avons constituée.  Le Goncourt représente le prix d’une société de gens de lettres héritiers d’un salon, nous, nous considérons comme un hall de bibliothèque, où tous  se rencontrent, tous les goûts se croisent et toutes les compétences s’enrichissent de la présence de l’autre.

Il est aussi un filtre. Face au 659 romans de la rentrée, nous avons choisi de ne pas parler des livres que nous n’avons pas lu. Notre plateforme a recueilli 300 chroniques. Ce prix est un exercice que la mémoire effectue naturellement, l’art de la synthèse. Car si la culture est un cimetière de livres disparus, nous voulions mettre en valeur ceux qui ont représentés les goûts du public.  Aucun livre n’est né chef d’œuvre, il le devient  tout au long des interprétations qu’il absorbe. Nous aurons livré nos interprétations.  Nous ne visons pas à déterrer des chefs d’œuvres inconnus des médias, et peut être que tel le vin, la littérature a plus de saveur dans sa contemporanéité, avec des saveurs impures.

Nous assumons ce tanin. Nous assumons le fait de prendre en compte l’avis de la majorité. Nous assumons le fait d’offrir un accès sur un support nouveau à la littérature.  Et peut être que grâce à notre recommandation, comme autrefois sur les fiches dans les bibliothèques, nous permettrons à des auteurs d’être lus, parce que de nombreux lecteurs auront déjà « empruntés » la voie de ce livre.

Des auteurs élus : le vote des lecteurs

Notre site ne s’est pas vanté d’avoir exhaustivement chroniquer la rentrée littéraire, mais la majorité de celle-ci : 300 romans sur 659 publiés. Nous avons voulu favoriser démocratiquement l’accès à ces livres, qui pourraient facilement passer pour des clandestins dans une rentrée littéraire. Emmanuel Leroy Ladurie, lorsqu’il était à la direction de la BNF, avait calculé que plus de 2 millions d’ouvrages n’avaient jamais été empruntés. En cette rentrée, les romans auront eu au moins un lecteur : notre chroniqueur.

Dans la présentation et le choix des chroniques, nous n’avons pas fait de hiérarchie, juste un classement : roman français, étranger, premier roman. Nous n’avons pas voulu nous interposer entre les recherches et les choix de lecture de nos visiteurs.  Notre site se veut tel que fut le bouche à oreille qui vous poussez chez votre libraire. Nous n’avons pas fait de déconseil surréaliste et péremptoire « Ne lisez pas Anatole France » . Nous avons recueilli les avis éclairés.

A partir de ceux-ci, les visiteurs du site ont pu voter pour mettre en valeur les auteurs qui leur ont plu, ou leurs envies de lecture, et un seul vote est pris en compte par chronique et par IP. Nous avons statistiquement extrait les votes pour créer la dernière sélection des 15 ouvrages que notre jury aurait à lire. Nous avons conscience que le système n’est pas parfait ( vote sans avoir lu l’ouvrage etc) mais d’une part nous faisons confiance à nos lecteurs pour user sagement de cette possibilité qui leur est offerte et d’autre part, bien que nous réfléchissons déjà à améliorer le système, nous sommes heureux d’avoir tenté de rapprocher web et littérature démocratiquement. Alors nous nous perfectionnerons, mais quoi ,  c’est une innovation, alors ne boudons pas notre plaisir en nous écriant que l’avenir aussi était mieux avant.

Les Grands lecteurs, parce qu’on ne peut pas dire gros !

Nous avons sélectionné un jury à l’intérieur de nos participants. Si nous avons fait ce choix pour élire les Grands Prix Littéraires du Web , c’est par une volonté d’extraire 3 ouvrages de façon ouverte, démocratique et compétente.  Les critères qui nous ont guidés dans ce choix pour les Grands lecteurs sont multiples, mais principalement, ce sont de « gros lecteurs », appliqués , capables d’  « avaler » cette quinzaine d’ouvrages, et tous réunis par leur amour des livres. Nous les avons sélectionné sur les critères suivants : leur absence de lien avec le monde de l’édition, leur capacité à transmettre leur pratique de la lecture, et malheureusement l’impératif d’être en région parisienne. Nous les avons choisi en prenant en compte la diversité de leur âge, de leur goût. Nous n’avons aucun doute sur leur compétence à apprécier un ouvrage, car si ils n’ont pas la formation universitaire ( 3 d’entre eux  pour le moins l’ont ) ils ont pour le moins « l’œil » et la capacité à faire un travail pour inciter à lire.  Et puis quoi, personne n’interroge la capacité du Goncourt des Lycéens ? Et bien nos jurés ont au moins le bac na !

Nous vous présentons les membres du jury : Tilly, notre doyenne si je peux me permettre, Alexandra, Stéphanie

, FabienneChristophe, notre ancien libraire, Mry qu’on ne présente plus, et nous-même créateurs de ce site Abeline et Raphaël.

Nous le répétons, nous ne sommes pas une société littéraire héritière d’un salon, mais un hall de bibliothèque.

Le Grand Prix Littéraire du web certes, et après ?

L’esprit qui anime l’équipe

Flaubert a dit que la bêtise , c’est de vouloir conclure. « L’imbécile veut parvenir de lui-même à des solutions péremptoires et définitives. »

A Chroniques de la rentrée littéraire, nous ne prétendons pas avoir trouvé la solution pour réconcilier le web et la littérature, ou pour amener en masse l’internaute en librairie. Mais, nous cherchons … Nous avons tenté, avec réussite à nos yeux, en cette rentrée de septembre, d’offrir un meilleur accès aux romans. Et si, nous pouvons avoir amené un lecteur à lire « Conquistadors » ou « La cinquième saison du Monde » et à partir de nos chroniques, d’accéder, pourquoi pas à « Ulysse » de Joyce, ou comme Raphaël le prône à acheter un volume de René Char, alors nous serons heureux.  Nous encourageons toutes les initiatives aussi diverses soit elles dans ce sens. Et nous  remettons déjà l’ouvrage sur le métier,  pour améliorer et innover et ce dès janvier, notre site.

Nous travaillons sur un support numérique, celui qui a « trusté » toutes les pages de cette rentrée avec les e-readers, celui qui fait interroger Umberto Eco par les journalistes sur la mort du livre, possible.  Nous, nous voulons expliquer aux auteurs et aux éditeurs ce que nous pensons qu’internet peut leur offrir :  des lecteurs, une agora, un outil de dialogue et de connaissance.

A nos participants, nous voulons offrir un meilleur service, une possibilité nouvelle de travailler, dans le respect de leur goût et de leur volonté de connaître, à découvrir des nouveaux ouvrages. Chroniques de la rentrée littéraire est comme une pratique de la lecture à haute voix et en public, et nous remercions nos courageux orateurs.

De nouveaux participants ?

Moins médiatisée mais toujours aussi prolixe, la rentrée de janvier se profile. L’année dernière nous avons eu le plaisir d’y lire Paul Auster, Richard Morgièvre ou John Berger. Qu’aurons nous en cette rentrée ?

Il est parvenu à nos oreilles que certains bloggeurs ont eu une réaction de dépit car nous n’avons pas réussi à réunir l’intégralité de la blogosphère littéraire, avec tous ces courants, et que donc nous ne les avions pas contacté. C’est une invitation officielle qui leur est faite ici. N’hésitez pas à nous rejoindre, venez disséquer avec nous , en admirateur cette rentrée de janvier.

Pour ce faire, nous redonnons les mêmes impératifs que précédemment aux bloggeurs :

-          Lire le livre reçu

-          Chroniquer en 3000 signes au minimum en dégageant la narration, les intérêts, le style , l’auteur et surtout en posant son opinion

-          Renvoyer la chronique à la date prévue

-          La publier sur son support personnel, seulement 3 jours après la publication sur Chroniques.

De notre côté, nous nous engageons à :

-          Leur faire parvenir un livre

-          Respecter leur écriture et leur opinion ( avec toutefois la possibilité de modération en cas d’insulte ou de propos diffamatoires, incitant au racisme à la haine etc)

-          Publier leur chronique avec le lien vers leur support personnel

-          Répondre à toutes leurs demandes le plus rapidement possible

-          Leur offrir une animation qui leur permettra rencontre, échange, et surtout plaisir

Comme une bibliothèque, Chroniques de la rentrée littéraire est ouvert à tous, dans la limite des places disponibles ;)

Les bonus et améliorations

Pour la prochaine saison, janvier vous l’aurez donc compris, nous travaillons à augmenter notre catalogue de choix pour les bloggeurs auprès des éditeurs et à leur fournir des opportunités supplémentaires d’amélioration de contenu ( avec des interviews d’auteurs) mais aussi de partage, avec l’organisation de rencontre.

Et surtout, nous travaillons déjà à une amélioration du site, notamment avec la possibilité de rechercher les chroniques par chroniqueurs, une meilleure ergonomie du site, améliorer la possibilité de converser sur le site et bien sur la mise à disposition de la bibliothèque de chroniques faites en septembre.

Nous espérons pouvoir poursuivre le dialogue entre nous tous, auteurs, éditeurs, lecteurs.  Bonne lecture à tous

Pour toute information complémentaire ou pour participer : chroniques @ chroniquesdelarentreelitteraire.com

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