OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La nébuleuse suisse des copinages public-privé http://owni.fr/2012/11/29/la-nebuleuse-suisse-des-copinages-public-prive/ http://owni.fr/2012/11/29/la-nebuleuse-suisse-des-copinages-public-prive/#comments Thu, 29 Nov 2012 11:20:36 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=126801 Le Matin a traqué les liens entre public et privé dans l'attribution des marchés publics pour les résumer en une magnifique carte où se mêlent argent, influence et conflits d'intérêts, en s'appuyant sur le registre des appels d'offre de la confédération helvétique. ]]>

À plat sur un poster, les réseaux entre administration et entreprises bénéficiant de la commande publique suisse forment une galaxie. Littéralement. Fruit de l’enquête des journalistes du quotidien Le Matin et des talents de visualisation de l’agence Pegasus Data, cette superbe datavisualisation a été publiée dimanche 25 novembre dans les éditions francophone et germanophone du quotidien. Elle est, de plus, accompagnée sur Internet d’un très intéressant déroulé de la démarche ayant permis la réalisation de ce graph.

La cartographie intégrale des 1750 mandats délivrés par la confédération suisse pour des marchés publics. En bleu, les administrations, en grisé, les entreprises, et sur les lignes qui les relient, des points noirs, fonctionnaires en lien avec le privé ou inversement (cliquez pour la version haute définition).

À la source de ce schéma d’influences, les 1 745 mandats fédéraux attribuées à des entreprises par la confédération helvétique réunis sur la plate-forme Simap (qui ne contient malheureusement pas les nombreuses attributions “de gré à gré”) que les journalistes du Matin ont regroupé sur les années 2009 à 2012 afin d’en extraire une liste des cadres des entreprises visées et des responsables des administrations successives. À partir de là (aidé par les données du societe.com suisse, InfoCube.ch), les journalistes ont pu cartographier les liens unissant tel ou tel membre de l’administration, où, selon Le Matin, des conseillers fédéraux très pointus revendent régulièrement leur service une fois passés dans le privé via des boîtes de conseils créées à cet effet.

Injectés dans le logiciel opensource de cartographie Gephi, les données du registre des marchés publics raffinées révèlent les connexions croisées entre public et privé autour de contrats publics chiffrés en millions de francs suisses.

Injectées dans le logiciel de cartographie Gephi, les contacts se sont mués en arc et les masses de francs suisses des contrats publics en volume des bulles que formaient administrations et entreprises. Entre un commanditaire public et un délégataire se glisse parfois un point noir : il s’agit des personnes ayant eu un lien avec l’administration et l’entreprise, autrement dit, d’un copinage. Marius Redli (le point numéro 2 sur le schéma) a ainsi récupéré par le biais d’une entreprise de consulting montée de toute pièce 150 000 francs suisses (124 500 €) de contrat avec la base informatique de l’armée le lendemain de son départ en retraite de l’Office fédérale de l’informatique et des télécommunications. Un mandat bientôt doublé en montant, peut-être du fait du poste de colonel actif du même Redli au sein de l’administration militaire. Et il ne s’agit là que de contrats passés par des commandes publiques : l’Administration fédérale des contributions s’est ainsi vue décapitée suite à la découverte de 55 contrats passés de gré-à-gré dans le cadre de commandes en service informatique pour un total de 150 millions de francs suisses (124,5 millions d’euros).

Une règle existe pourtant depuis 2009 pour interdire contractuellement à un spécialiste de l’administration de se recaser dans une entreprise liée à son employeur public pendant deux ans. Mais, constatent nos confrères du Matin, elle n’a jamais été appliquée et épargne nombre des étoiles filantes de cette nébuleuse de copinage.

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Quand la Chine s’est éveillée http://owni.fr/2012/11/12/quand-la-chine-s-est-eveillee/ http://owni.fr/2012/11/12/quand-la-chine-s-est-eveillee/#comments Mon, 12 Nov 2012 17:22:16 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=125806 The Guardian retrace en quelques statistiques animées une décennie de mutation chinoise... 251 milliardaires, onze fois plus d'Internautes et cinq fois plus de divorce.]]> La nouvelle tête de la République populaire de Chine, Xi Jinping, s’apprête à diriger un pays bien différent de celui où il prit ses premières fonctions de secrétaire général pour la province de Zhejiang en 2002. Dans le cadre de sa couverture de la passation de pouvoir suite au XVIIIe congrès de l’organe de décision centrale de l’Empire du Milieu, The Guardian a réuni en une roue d’icônes, à parcourir d’un clic de souris, les grands retournements qu’a connu le pays en une décennie.

Si la Chine s'est occidentalisée dans son économie, elle l'a aussi fait dans ses mœurs : en 10 ans, le nombre de divorce a été multiplié par 5 selon les statistiques du ministère des Affaires civiles.

En 10 ans, la population chinoise s’est transvasée des campagnes vers les villes, qui représentaient selon la Banque mondiale 50% de sa population en 2011. Les milliardaires, notion encore inconnue au début du siècle, sont désormais 251, le PIB par habitant ayant été multiplié par cinq et les investissements directs à l’étranger par quatre. Pour sa part BMW a atteint les 217 000 exemplaires vendus en 2011, là où moins de 10 000 de ses modèles roulaient il y a 10 ans.

Le tableau serait incomplet sans l’évolution des mœurs : l’avènement du tourisme pour 40 millions de Chinois supplémentaires et onze fois plus d’entre-eux qui sont connectés… Mais pour un web sujet à toutes les cautions, notamment du fait du Parti communiste chinois. La seule parti de ce petit instantané qui, lui, ne semble pas avoir changé.

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L’enfance de l’art en dataviz http://owni.fr/2012/10/25/enfance-art-dataviz/ http://owni.fr/2012/10/25/enfance-art-dataviz/#comments Thu, 25 Oct 2012 15:20:34 +0000 Julien Joly http://owni.fr/?p=123958

Neuf heures. Une douzaine d’enfants déferle sur le stand du collectif Open Data de Rennes. Des tables bricolées à partir de palettes, style DIY, à l’occasion du festival Viva-Cités.

Notre mission : sensibiliser des écoliers à l’art de récolter les données et de les mettre en forme de différentes façons : diagramme circulaire, colonnes… Dans ma tête, ce n’est pas gagné d’avance. Comment intéresser des enfants à un concept aussi abstrait (et, accessoirement, paraître aussi cools que le stand d’à-côté, dédié aux imprimantes 3D et aux robots) ?

Pour essayer de capter l’attention des chérubins, on avait pris quelques précautions :

1. Dédramatiser

L’Open Data, c’est utile et rigolo. Voilà le message que doit faire passer Benoît, un membre du collectif promu M. Loyal pour l’occasion :

C’est quoi, des données ? Eh bien, c’est un peu comme dans une recette de cuisine. On va prendre de la farine, des œufs, et ça va faire un gâteau. Chacun de ces ingrédients est une donnée : on sait ce que c’est et combien il y en a. Les données, c’est important pour un pays par exemple. Comme savoir combien il y a de garçons et de filles, quel âge ils ont…

Quant à l’Open Data, c’est des données qu’on peut réutiliser. Vous savez ce que ça veut dire, “open”?

Un enfant : On dirait une marque de voiture !

Bon, au moins, ils écoutent sagement.

2. Diviser pour mieux datavizer

On installe les élèves par petits groupes de trois ou quatre. Chacun est accompagné par un membre du collectif qui les guide dans leur “exercice”. C’est aussi plus facile à gérer, d’autant que, parfois, les feutres ont tendance à se transformer en missiles lancés dans le pull du voisin.

Eh oui : pendant une heure, nous n’allons utiliser ni ordinateur, ni logiciel d’infographie : uniquement du papier des feutres… et des LEGO !

Chaque enfant commence par récolter et manipuler des informations. Mais pas n’importe quelles informations : des informations sur lui-même.

Nous leur avons distribué des grandes feuilles A3 avec des pictos et des cases à remplir : “Es-tu une fille ou un garçon ? Colorie la pastille correspondante avec la bonne couleur. Combien de télés il y a chez toi ? Combien d’animaux possèdes-tu ? De quelle espèce ?”

3. La dataviz sans ordinateur, c’est possible

Les enfants colorient le nombre de cases correspondant et reçoivent l’équivalent en briques de LEGO, qui seront par la suite récoltées dans chaque groupe puis assemblées pour faire des diagrammes en colonnes. Plus fort que la réalité augmentée.

L’atelier ne se déroule pas trop mal compte tenu du fait que les enfants ne connaissent pas les pourcentages et les fractions… alors, quand on leur demande de remplir un diagramme représentant la répartition des sexes dans leur petit groupe, on leur dit d’imaginer que c’est une tarte aux pommes.

Une fois le coloriage terminé, je leur indique les feuilles du groupe voisin :

Regarde, dans leur “tarte aux pommes”, il y a plus de vert que de orange… pourquoi, à ton avis ?

C’est parce qu’il y a plus de filles que chez nous !

C’est dans la poche. Les diagrammes de Venn, par contre, ont un peu de mal à passer… Même si, à notre grande surprise, certains enfants ont compris leur fonctionnement instinctivement.

4. Prévoir de la place pour les cas particuliers

Au final, nous aussi on apprend des choses. Par exemple, les cases “famille” ne sont pas assez nombreuses pour certains qui vivent à sept ou huit sous le même toit. Idem pour le nombre de télés : certains ont presque un écran dans chaque pièce !

A la fin de l’atelier, on récolte les briques de LEGO de tous les petits groupes et on les assemble par thèmes. Ainsi, les enfants peuvent comparer leurs données personnelles à celles de toute la classe. Ils se rendent compte que le petit bout d’information qui les concerne fait partie d’un ensemble, qu’on peut quantifier et comparer.

Par exemple, la “tour de LEGO” verte est plus grande que l’orange. Ca veut dire que les filles sont plus nombreuses. Certains garçons s”offusquent : “Oh non, c’est pas vrai ?” Eh oui, les gars, c’est aussi ça, la dataviz : briser les idées reçues et voir le monde (bon, en l’occurrence, la salle de classe) avec un oeil nouveau.

Alors, mission réussie ? Certes, en une matinée, nous n’avons pas formé une petite brigade de datajournalistes juniors. Il reste aux enfants à apprendre à manipuler des concepts essentiels comme les fractions, la géométrie… ce sera pour plus tard. D’ici là, l’Education nationale aura peut-être inscrit une épreuve de #dataviz au bac, qui sait ?

En attendant, ces écoliers ont prouvé que la collecte et la visualisation de données pouvaient être étudiées à l’école. De façon ludique. Et, pourquoi pas, associées à d’autres matières comme les maths ou la géo.

Alors que l’atelier se termine, un petit garçon me demande s’il peut emporter un souvenir.

Bien sûr, tu peux garder la feuille !

Bof, moi, je voulais les LEGO !


À lire aussi How GM is saving cash using Legos as a data viz tool.
Photos via Open Data Rennes/VivaCités par Christophe Simonato.
Mise à jour 26 octobre : un problème technique nous a fait initialement attribuer cet article à Sabine Blanc et non à son véritable auteur Julien Joly. Voici qui est réparé.

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L’évolution en bourgeons numériques http://owni.fr/2012/10/22/evolution-en-bourgeons-numeriques/ http://owni.fr/2012/10/22/evolution-en-bourgeons-numeriques/#comments Mon, 22 Oct 2012 11:21:09 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=123648 Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer

Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer

Veille data

Au début, il y a 166,2 millions d’années, c’était une modeste bouture où ne se balançaient que quelques porcs-épics. Puis se sont élancés de branches en branches, les marsupiaux (147,1 millions d’années), les Afrotheria (famille des éléphants) suivis dans les ramages par les taupes, les dauphins et autres écureuils… Ce vieil arbre généalogique des mammifères, jaunis en poster dans nos salles de classe, OneZoom le dépoussière d’une superbe application.

Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer

Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer


Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer

Capture d'écran du site - OneZoom Tree of Life Explorer

Fruit du travail de James Rosindell, théoricien de la biodiversité à l’Imperial College de Londres, et de Luke Harmon, collaborateur du laboratoire des sciences du vivant à l’Université d’Idaho, ce projet voit bien plus loin que les mammifères : les deux scientifiques souhaitent en faire “l’équivalent de Google Maps pour l’ensemble de la vie sur Terre”.

Le logiciel s’appuie sur une visualisation en fractale d’une base de données de 5 000 espèces de mammifères (l’extension portant sur les bactéries est téléchargeable sur le site [attention, ça peut être un peu long] et les amphibiens arrivent), comprenant le détail des embranchements, l’âge de séparation, les noms latins… Paramétrable selon trois modes de visualisation (spirale, plume ou arbre), cet arbre phylogénétique interactif peut également se déployer suivant l’évolution des mammifères, ses origines jusqu’à nos jours, grâce à l’option “Open Growth Animation bar” disponible dans le coin supérieur droit. En modifiant les couleurs, OneZoom offre enfin la possibilité d’afficher le niveau de menace d’extinction selon l’indice de l’organisation internationale de défense de la biodiversité, IUCN.

Les deux auteurs ont développé le projet en open source et invitent à la réutilisation du soft pour d’autres applications (visualisation des flux financiers, base de données sur la santé et les drogues…). OneZoom sera bientôt distribué sous forme de dossiers pédagogiques à destination des écoles et de l’enseignement supérieur ou d’installation interactives pour les musées, zoo et jardins botaniques. Ses créateurs espèrent bientôt enrichir la base avec les animaux domestiques, des photos et bien plus d’informations. Une démarche qui pourrait prendre une toute autre ampleur dans les mois à venir : à l’horizon 2014, en nouant racine avec le Open Tree of Life Project, OneZoom pourrait recueillir deux millions d’espèces dans ses feuilles digitales.

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Comment les États gèrent http://owni.fr/2012/10/16/comment-les-etats-gerent/ http://owni.fr/2012/10/16/comment-les-etats-gerent/#comments Tue, 16 Oct 2012 10:22:24 +0000 Nicolas Patte http://owni.fr/?p=122785 New York Times dans notre veille de journalisme de données aujourd'hui. Le duel entre Obama et Romney sera au couteau, et dans chaque État.]]> Capture d'écran du site New York Times

Capture d'écran du site New York Times

Veille data

Notre veille du jour en matière de journalisme de données, c’est cette jolie et efficace visualisation réalisée par Mike Bostock et Shan Cartner du New York Times.

Sa forme, appelée “diagramme de Sankey“, met en valeur un élément central de l’élection présidentielle américaine : les basculements historiques successifs des États pour un bord ou un autre – et par conséquent pour un candidat ou un autre. Chaque boîte de couleur (rouge pour les Républicains, bleu pour les Démocrates) représente un État proportionné à son nombre de votants ; chaque courbe montre comment le vote a dévié vers la droite ou la gauche au fil du temps.

Si la majorité des États sont assez constants sur le bord politique principal de leurs concitoyens, les choses sont très différentes dans ceux qu’on nomme les “swing states” : littéralement, les États qui oscillent, comme des pendules. Raison pour laquelle les candidats concentrent leurs efforts sur quelques régions durant leur marathon, comme la Floride ou l’Ohio. Ce dernier étant principalement apprécié puisqu’il a toujours donné le nom du vainqueur depuis 1964.

Un tel travail de datajournalisme – extraction de données complexes (à partir de l’atlas des élections présidentielles de David Leip) et mise en forme d’apparence simple et aisée à manipuler – offre une véritable occasion, en un coup d’oeil et quelques glissés de souris, de comprendre un peu mieux l’élection présidentielle américaine, scrutin sur lequel tous les yeux seront braqués dans exactement trois semaines.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/ http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/#comments Tue, 04 Sep 2012 10:12:00 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=119387 Owni prend la route avec l'ami Kerouac, se met plein de bulles data dans la tête, plonge dans des océans perpétuels un peu planants et ouvre bien grand les yeux sur ce fichu pétrole, source de tous nos maux passés et à venir.]]> Jack Kerouac a écrit son fameux roman Sur la route en trois semaines sur un rouleau de téléscripteur de 35 mètres de long. D’un trait. Sans marge ni paragraphe. C’est à partir de là que Stefanie Posavec (qui a déjà bossé avec David McCandless sur l’infographie “Droite/Gauche“, si si, vous connaissez sûrement) a eu l’idée de cette très jolie infographie.

La méthodologie est simple : chaque mot du bouquin vaut 0,85 millimètre et chaque nouvelle phrase est célébrée par un virage à droite. Tandis que chaque sujet est fêté par un changement de couleur. Le résultat est juste fascinant. On allait dire planant.

Walmart partout, Walmart nulle part

On reste chez l’Oncle Sam, en moins poétique, pour la prochaine dataviz qui s’appelle “l’invasion Walmart“, du nom de ce “petit” supermarché étasunien qui superdomine le paysage de superconsommation de l’autre côté de l’Atlantique. À l’origine, un journaliste économique qui met à disposition un jeu de données [en] avec la localisation géographique de tous les magasins de la marque aux USA avec leur date d’ouverture. Plusieurs projets ont pu voir le jour grâce à cette libération de données. Et notamment celle du biostatisticien Corey Chivers [en], qui a pondu avec le logiciel R une visualisation de l’évolution de l’ouverture des magasins Walmart à travers le temps et l’espace. Le résultat est plutôt… moche, mais l’important est l’intention et l’efficacité. La couche de beau peut (ou pas, avis aux gmappeurs) venir dans un second temps.

Titi et le beau Romney

Ouvrons à présent la minute “Elections US” (ça va être data-tendu jusqu’en novembre, autant se le dire). Facebook et CNN s’associent pour délivrer leurs “aperçus” de l’élection en dressant une application interactive rouge et bleue [en] qui suit la popularité des candidats Obama et Romney (ainsi que leur vice-président) sur le plus social des réseaux. Le dispositif n’est pas révolutionnaire (cela dit, on est sur CNN, donc le risque de révolution était faible), mais il est proprement réalisé. La vérité, si c’est sur Facebook que la Maison Blanche se joue… ça va être serré.

Des bulles des bulles des bulles

Toujours aux States. Les élections vues par le New York Times, avec cette très belle dataviz décrivant “le chemin qui se construit vers la victoire” grâce à une série d’hypothèses en bulles [en] : chaque état est représenté par une couleur (bleue pour Obama, rouge pour Romney) de différente intensité selon la “solidité” de l’électorat vis-à-vis du candidat. Selon les scénarios proposés, on découvre la situation des deux partis au regard des possibilités : où sont les états qui peuvent faire pencher la balance, quel a été le comportement de ces états-clés il y a 4 ans, etc. Une belle brochette de “au cas où” qui permet d’anticiper les enjeux de manière très claire. Bref, du gros NYTimes comme on l’aime.

Autre exercice délicieux proposé par le roi du datajournalisme, cette couverture de la convention républicaine par le biais d’une analyse lexicale [en] joliment rendue via… des bulles, ici aussi.

Le principe : récupérer le verbatim de tous les discours de la fiesta éléphantesque chez Federal News Service et mettre en scène les mentions des différents concepts, thèmes, personnalités sous forme d’une visualisation épurée. Le nuage de mots-clés en version interactive, où le clic sur la bulle affiche l’ensemble des mentions situées dans l’ensemble des discours. Du bel œuvre – qui ravira même les enfants, les bulles pouvant être déplacées.

Pour en finir avec les bulles, une petite dernière pour la route, cette infographie sur les Jeux paralympiques [en] concoctée par The Telegraph. Techniquement moins impressionnante que les deux premières visualisations (on pourra notamment regretter l’emploi du Flash), elle part toutefois d’une bonne intention de vouloir offrir une lecture synthétique de l’information. Ce qui est quand même ce qu’on demande prioritairement à ce type de prestation. L’application est par ailleurs mise à jour toutes les 5 minutes.

Apparemment le courant passe

La NASA, ce n’est pas que des photos de Mars en haute résolution ou des clichés photoshopés de l’autre bout de l’univers. Un des nombreux satellites en orbite est un pourvoyeur infatigable de big data, traitées et mise en animation par le Studio de Visualisation Scientifique (SVS).

Et, parmi leurs nombreux projets, celui – fascinant – répondant au petit nom de ECCO pour Estimation de la Circulation et du Climat des Océans, dont on vous a déjà parlé en avril. En un mot : comprendre comment fonctionnent les courants marins grâce à des modèles mathématiques bien costaud et un rendu tout autant trapu. Le résutat : le (petit) film Perpetual Ocean, hypnotisant.

Pour compléter cette mise en joie, on pourra désormais mieux appréhender les tenants et les aboutissants du projet grâce à l’entretien du patron su SVS [en] réalisée par Mashable.

Pas d’inquiétude, on a PLEIN de pétrole

Et on va rester dans le film d’animation pour refermer cette veille avec le petit travail data-engagé [en] de l’institut PostCarbon qui s’insurge à sa manière contre une forme de négation du peak oil (le pic pétrolier) qu’il considère comme de la propagande consumériste. Et qu’il tente – avec ses moyens – de contrer en usant de son indéniable talent de narration. On se laisse donc envoûter par ce petit objet drôlement bien fait, même si ça cause anglais.

Lecture de la rentrée

Chez Owni et principalement au pôle “data”, on aime beaucoup la cartographie. On ne saurait donc mieux vous conseiller de lire l’interview de Gaël Musquet, président d’OpenStreetMap France chez nos amis de Data Publica. Un intéressant rappel de l’origine du projet, des difficultés rencontrées, des relations avec les gros acteurs de la carto, de l’avenir d’OSM. Palpitant.

Et enfin – après c’est fini, promis – ce 46e épisode des Data en forme est fortement dédicacé à la sémillante Marie Coussin (#FF @mariecoussin) qui brilla de mille feux durant 18 mois sur le journalisme de données à la sauce Owni, et qui poursuit désormais sa route à elle sur d’autres jolies sinuosités. So Long, and Thanks for All the Fish.

Bonne data-semaine à tous !


Tous les épisodes précédents des Data en forme.
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Les data en forme http://owni.fr/2012/08/27/les-data-en-forme-11/ http://owni.fr/2012/08/27/les-data-en-forme-11/#comments Mon, 27 Aug 2012 15:51:32 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=118782 Data en forme, les journalistes de données d'Owni vous proposent de vous localiser en Gaule, de trouver votre âge créatif ou encore de pronostiquer les élections américaines à partir de livres. Au boulot, c'est la rentrée !]]> Finis le soleil, le palmier en Une d’Owni et les JO : la rentrée arrive à grand pas, les sujets sérieux reviennent sur le devant de la scène jusque dans les Data en forme.

Commençons notre 45ème chronique par une innovation portée par le groupe Radio France et réalisée par FaberNovel. Simplement intitulée “Console Twitter”, cette plate-forme permet de suivre l’activité Twitter du groupe et de ses différentes antennes (France Inter, France Info, France Culture, France Bleu, le Mouv, France Musique et FIP). Activité au sens large : suivi des tweets en temps réel, “bruit” global, mentions, retweets, etc. La navigation est fluide grâce aux boutons à droite du tableau de bord et le lexique, particulièrement clair, rend l’application accessible aux non-spécialistes de Twitter.

Cette console est avant tout un outil destiné aux journalistes de Radio France, même s’il est ouvert au public. Une telle innovation de la part d’un groupe public est à saluer : Twitter est désormais reconnu comme un média à part entière et cet outil incitera probablement les journalistes à plus d’interactions avec Twitter et par ce biais, avec les auditeurs connectés. Ce qui soulève également d’autres questions : quelle sera la relation avec l’audience qui va en découler ? Une course au “tweet” va-t-elle s’engager ? Les données fournies par Twitter seront-elles utilisées comme moyen d’évaluer la satisfaction des internautes ?

Une livre d’argent

L’un des plus importants sujets de la saison automne/hiver 2012 de l’actualité sera sans conteste l’élection présidentielle américaine. Cette thématique a déjà inspiré de nombreux projets data et ne tarira pas de si tôt. Deux travaux nous ont particulièrement interpellés cette semaine.

Le premier, gigantesque et fascinant, est celui du Wall Street Journal. Intitulé “Political moneyball”, il recense en un immense graphique de relations les financements des candidats aux élections. Chaque cercle représente un comité, un parti ou un donateur (entreprises, groupement, association, etc.). Vous pouvez cliquer à partir du graphique ou effectuer une recherche selon des critères précis. Les données sont issues de la Commission fédérale pour les élections. Un projet dans lequel on pourrait se perdre des heures et que l’on ne peut qu’admirer pour son apport à la démocratie, l’énorme travail demandé et sa lisibilité.

Plus classique graphiquement mais plus insolite sur le fond, the Amazon Election Heat Map 2012 représente la couleur politique des États américains en fonction de la proportion de livres “bleus” (démocrates) ou “rouges” (républicains) achetés par ses habitants sur le site de vente en ligne du même nom. La couleur des livres est déterminée par l’équipe d’Amazon. L’équipe précise également que :

Les livres ne sont pas des votes, et une carte des achats de livres peut refléter autant une simple curiosité qu’un réel engagement de la part de ces lecteurs ; mais nous espérons que notre carte de l’élection 2012 vous donnera une façon de suivre les changements politiques au travers du pays durant cette période électorale.

L’Amérique en crimes

Chicago Crime, le projet d’Adrian Holovaty recensant les données sur les crimes à Chicago sur une Google Maps, fut l’un des premiers projets de data journalisme au sens où on l’entend actuellement. Créé en 2005, il fut entre autres décrété par le New York Times comme l’un des meilleurs projets de l’année.

Les données sur le crime continuent de nourrir de nombreux projets de data journalisme, comme nous vous le montrions la semaine dernière avec l’application “Murder in America” du Wall Street Journal.

Le New York Times s’est aussi saisi de la question avec la publication des données relatives à la ville de New York entre 2003 et 2011. Les filtres permettent de chercher par mois/heure de la journée ; race/ethnie ; sexe ; âge ; arme utilisée et quartier. L’article [EN] accompagnant l’application est très instructif, expliquant notamment que la période la plus propice au meurtre est l’été. La température est chaude, les gens battent davantage le pavé, tuent davantage ? Le journaliste ne fait pas le lien mais explique qu’en 2011, le mois le plus meurtrier fut septembre (52 morts) puis août (51). Que le nombre de meurtres diminue : on atteint le niveau des années 60, qui n’avait pas été vu depuis longtemps. Que l’on a moins de risque d’être une victime si l’on est une femme. Et autres analyses de données qui rappellent la nécessaire complémentarité entre mise en scène des données et article explicatif.

Une journaliste guatémaltèque, Claudia Méndez Arriaza, s’est lancée dans le même projet pour la ville de Guatemala City. Dans un pays où le taux d’homicides volontaires atteint les 35 pour 100 000 (selon les Données de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), cette démarche prend une autre dimension, celle de la dénonciation. Son site s’appelle d’ailleurs “Une vie est une vie”. Chaque point sur la carte correspond à un homicide et quand les données existent, le nom de la victime, sa profession et l’arme utilisée y sont mentionnés, pour lutter contre l’oubli.
L’auteur s’explique dans une interview [EN] pour le Knight Center for Journalism in the Americas.

En allemand dans le texte

Autre grand classique de la data visualisation, mais sur lequel il reste encore de nombreuses pistes à explorer : la représentation graphique de budget. Cette visualisation [DE], réalisée par le ministère des finances allemand, présente le budget fédéral. Si comme nous, vous ne parlez pas allemand, cela ne vous empêchera a priori pas de profiter de cette dataviz. Google Translate vous assurera la traduction des mots principaux et vous pourrez tout de même apprécier le scénario de navigation allant du général au plus particulier – Dépenses / Ministère des Affaires sociales / etc. , les graphiques de répartition bien nets et la liste détaillée des actions entreprises avec l’argent public. Danke Bundesministerium des Finanzen.

Ils sont fous ces Romains

Histoire de se détendre un peu après tous ces liens sérieux, nous vous proposons de jeter un oeil au projet “Orbis” de la pourtant sérieuse université de Stanford. Orbis vous propose à peu de choses près le même service que Mappy ou ViaMichelin : calculer votre itinéraire d’un point A à un point B en Europe. Vous pouvez choisir votre mode de transport : à pied, à cheval, à dos de mule ou encore en caravane de chameaux. Oui, car “Orbis” calcule votre itinéraire selon les données d’il y a près de 1 900 ans, au temps de l’empire romain. Ainsi, si vous souhaitiez faire un aller-retour de Paris à Rouen (pardon, Lutèce à Rotomagus), dans une cariole à boeufs, au mois d’août, vous auriez mis 4,9 jours pour faire 243 kilomètres.

Les scientifiques et historiens travaillant sur Orbis ont même fait des cartes isochrones de Rome : c’est-à-dire des cartes dont les frontières sont modifiées pour représenter le temps de trajet pour arriver en son coeur, ici Rome. Le but de ce travail de recherche : comprendre comment une ville a pu soumettre une grande partie de l’Europe, notamment par l’étude de leurs modes de communication.

Pas d’âge pour la créativité ?

L’application “How old are they” [EN] est issue d’une réflexion étonnante : y a-t-il un âge privilégié pour la créativité ? Et si oui, est-il le même pour les romanciers, les musiciens ou les directeurs de films ? Si la liste des heureux élus peut sembler courte, l’idée est intéressante et la réalisation fluide et esthétique. Pas étonnant, periscopic.com est l’une des boîtes spécialisées dans la data (leur slogan : “faire le bien avec la donnée”, rien que ça) avec de beaux projets à leur actif comme Working in America ou Politilines.

Garder le lien

Quelques liens pour prolonger cette plongée hebdomadaire dans le joli monde de la data :

- une interview de Nigel Holmes [EN], spécialiste des “explanation graphics”, longtemps au Time magazine et auteur, s’il fallait n’en garder qu’une, de l’infographie “It’s the economy, stupid !” ;

- la liste des finalistes sélectionnés pour les “Information Is Beautiful Awards” : énormément de beaux projets, dont nous vous avions déjà parlé pour certains dans les Data en forme ;

- le tumblr Dataviz de la Banque Mondiale qui recense les réalisations faites à partir de leurs données : une vraie mine d’or pour comparer les différentes techniques de visualisation et la multitude de projets pouvant être crées avec des sets de données identiques.

Bonne data-semaine à tous !


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Les data en forme http://owni.fr/2012/08/21/les-data-en-forme-episode44/ http://owni.fr/2012/08/21/les-data-en-forme-episode44/#comments Tue, 21 Aug 2012 14:55:33 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=118388 On commence fort avec le Wall Street Journal, qui dépote désormais de l’application interactive à un rythme soutenu (on l’évoquait la semaine passée) comme le font les éminents Guardian et New York Times.

L’application “Murder in America” [en] permet ainsi “d’explorer une base de données interactive des meurtres commis aux États-Unis entre 2000 et 2010″ tout en permettant de raffiner sa requête aisément selon les critères apparaissant dans les comptes rendus rassemblés par le FBI (“race” — au sens où ce mot est utilisé outre-Atlantique —, sexe du meurtrier ou de la victime, circonstances du meurtre, localisation géographique, type d’arme, etc.). Un boulot complexe extrêmement sobre et simple dans son rendu et dans son utilisation, ce qui est toujours une mesure utile pour juger de la qualité d’un tel projet.

Carto par-ci, carto par-là

Un poil moins ambitieux mais bien rafraîchissant, l’application sans nom (intégrée ci-dessous pour sa version “Monoprix”, vous pouvez aussi jouer avec sa version intégrale), réalisée par nos camarades de Data Publica, permet de mettre en valeur leur savoir-faire et leur technologie en matière de rendu de données. Elle offre également une opportunité à la galaxie Open Data de lancer un message positif vers les entreprises privées imaginant que “Open Data” ne puisse signifier que “données publiques”, et donc à les inciter, elles aussi, à ouvrir autant que possible leurs données.

L’application, fabriquée à partir d’un jeu de données inédit, localise les magasins de type Franprix ou Picard sur Paris et affiche leur quantité pour 10 000 habitants.

On reste dans les cartes estivales, celles-ci basées sur le crowdsourcing, avec le projet Bostonography [en]. Le principe est simple : délimiter les quartiers de Boston (Massachusetts) en demandant aux habitants de contribuer en dessinant eux-mêmes les frontières de leur quartier telles qu’ils les perçoivent. L’idée pourrait paraître saugrenue, mais les résultats obtenus prouvent le contraire : tout le monde n’a pas la même perception de l’espace et des territoires. Le tout est de prendre l’avis de chacun et de mettre en lumière les points de concorde (agreement) pour cerner au mieux le “vrai” cœur d’un quartier.


Musique à la carte

L’été, saison des festivals, saison de la détente, quel meilleur moment pour se partager une petite infographie sans prétention réalisée par Pello, un “artiste londonien combinant un amour de la musique avec un désir de créativité” (hé oui, quand même). Méthodo rapide : placer sur la carte les chanteurs, groupes, selon leur lieu de naissance ou de formation. On l’aurait bien augmenté avec un peu d’interaction et de zizik qui démarre au glissé de la souris, mais on sent que ça va pas être possible au niveau des droits. Donc on se contentera de l’imaginer avec vous.

À l’est, du nouveau

Repérée également cet été sur The Economist, cette petite vidéo [en] de fact checking historico-politico-socio-géographique, pour expliquer le non-sens du concept “d’Europe de l’Est” et pourquoi “rassembler les pays de l’ancien bloc communiste comme une seule entité est suranné et dommageable”. Les explications sont claires : il n’est pas justifié de les regrouper pour des raisons géographiques, ni pour des raisons économiques, ni pour des raisons politiques. Ici, on milite plutôt pour une “Europe Danubienne” — qui, au moins, fait sens historiquement et culturellement — voire une “Europe Romaine”.

La Ligue 1 en data

On vous reparle cette semaine d’Anthony Veyssiere parce que, décidément, on aime bien tout ce qu’il fait. Après avoir bossé sur les élections et Twitter ou encore sur des données de l’OCDE, le jeune développeur-designer publie cette fois un remarquable travail de visualisation sur le foot français, en se basant sur les données statistiques d’un spécialiste teuton du secteur, Transfermarkt.

Grâce à cette visualisation qui projette sur un graphique à branches les différents joueurs des effectifs de L1 selon leur rôle dans l’équipe, il est ainsi facile de voir d’un coup d’œil les disparités financières entre les clubs de foot français ainsi que les “points forts” et “points faibles” des écuries par secteur. Évidemment, la conclusion à tout ceci c’est que les clubs les plus riches ne sont pas les meilleurs. Le boulot est malgré tout très réussi et réjouira les amateurs de simulateurs de gestion de club de foot grâce au look’n'feel très ludique de l’application.

La vérité est ailleurs

Une petite dernière pour conjurer la canicule en se disant qu’il fait sûrement plus chaud ailleurs. Infographie attrapée au vol sur xkcd [en] et qui représente les 786 exoplanètes connues à date, mises à l’échelle avec notre système solaire. La bonne nouvelle, c’est qu’on en découvre de plus en plus, et qu’elles sont de plus en plus petites grâce aux progrès de la technique. Et qu’on se sait absolument rien sur ces corps célestes fort lointains. Et que ça pourrait changer, un jour ou l’autre.

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Dernier tour, dernière manche

Côté US, c’est le Wall Street Journal qui s’est collé le mieux à l’exercice périlleux (en termes d’ergonomie, notamment) de la restitution graphique dudit bilan sportif. À défaut d’être réellement surprenant, l’exercice du WSJ “The Olympic Medal Count” [en] est propre, lisible et léger : une carte du monde, des ronds dans l’eau taillés proportionnellement au nombre de récompenses obtenues (ça bouchonne un peu en Europe), une possibilité de filtrer par discipline et par couleur de médaille — et, bien sûr, d’avoir le récapitulatif exhaustif des champions par pays. Comme on dit : c’est de l’interactive design.

Côté français, sans forfanterie : la performance est nettement supérieure (ça compensera). L’application “Jeux Olympiques de Londres“, publiée par France Info et réalisée par les amis de WeDoData, part avec la même intention de faire propre et léger.

Au final toutefois : un design plus léché, une frise chronologique bien sentie, un module “Regardez les JO autrement” affichant un classement des médailles “par habitants” (qu’on aurait vu au singulier), “par richesse” et “par délégation” qui part d’un très bon sentiment — et qui manque sans doute un peu de clarté (méthodologie ?). On ne ratera pas non plus le trombinoscope “Les Français” qui offre un véritable panorama sportif de la délégation tricolore et la petite fiche d’identité de chacun d’eux.

En bref, un projet bien mené, globalement bien conçu et gentiment réalisé. Cerise sur le gâteau : la petite explication de texte de Jean Abbiateci sur le scraping (récolte) de données qu’il a effectué pour WeDoData à l’occasion. Humilité et partage, les deux mamelles du datajournalisme !

Niveau bilan, l’intarissable Guardian nous gratifie cette semaine d’un dernier coup de fouet en pondant l’article attendu “Londres 2012 et le journalisme de données : qu’avons-nous appris des Jeux olympiques ?” [en]. Simon Rogers y pose les bases de sa réflexion — qui fera sans doute consensus, comme souvent : 1) il existe plus d’une manière [en] de lire le classement des médailles (ce que l’app française tente sans doute de démontrer aussi) ; 2) les pays n’ont pas gagné leurs médailles de la même manière [en] qu’en 2008 ; 3) les médaillé(e)s britanniques proviennent davantage des écoles publiques [en] qu’en 2008 ; 4) les athlètes sont (dé)formés [en] par leur discipline ; 5) la Grande-Bretagne n’est pas si nulle que ça [en] comparée aux Etats-Unis (ah, les pinailleries familiales) ; 6) les nageurs et nageuses vont de plus en plus vite [en] ; 7) d’où vient et où va l’argent des JO [en] — et ainsi de suite pour mettre en valeur le travail remarquable du fleuron européen du “ddj” tout au long de la compétition. À ne pas rater.

Allez, on abandonne (enfin ?) les Jeux olympiques pour revenir à la veille classique. Et il reste du lourd cette semaine à vous proposer.

Mon nom est Data — Pôle Data

Les amateurs du personnage mythique de James Bond seront forcément conquis par “007 – The Business of Bond” [en], très bon boulot de Kelvin Luck avec — là encore — tout plein de JavaScript rigolo, dont le très en vogue d3.js. Cette application a été soumise au défi “Diagrams are forever” [en] chez Information is Beautiful (David McCandless) et nous serions surpris qu’elle ne touche pas le jury d’éminents spécialistes, tant elle est conçue simplement et efficacement. Ce sont donc 22 films mis bout à bout, un rappel de leur fréquentation (US et Europe) et de leur coût de fabrication qui permet en un coup d’oeil de cerner le niveau de rentabilité de chacun (avec réajustement de l’inflation ou pas). Et tu sais quoi ? Tu peux pas test Sean Connery.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pourquoi les Américains sont si…

La question ne nous brûle pas les lèvres cette semaine, mais elle a visiblement mis des fourmis dans les doigts de Renee DiResta, investisseuse sanfranciscaine dans le civil, sur son blog No Upside. En cette période un peu chaude outre-Atlantique (élections, tout ça) et propice à l’exacerbation des différences entre #lesgens, Renee s’est demandée comment les Américains se perçoivent eux-mêmes [en]. Son postulat : taper “Why is [un des 50 états de l'Union] so” (“Pourquoi [x] est si…”) dans Google et voir ce que Google Suggest… lui suggérait.

Si vous êtes lecteur d’Owni, vous savez que Google Suggest nous éveille particulièrement. Et l’expérience data de Renee DiResta est amadouante à plus d’un titre (donc) : d’abord, la dame est investisseuse et pas journaliste ; c’est une simple citoyenne éclairée — c’est comme ça qu’elle se positionne. Ensuite, sa méthodologie est un poil tirée par les cheveux mais tient la route. Enfin le rendu (où son monsieur, développeur, a visiblement mis les mains) est simple et séduisant.

Au-delà de la cartographie interactive classique, nous avons particulièrement apprécié le travail de mise en relation du sentiment régurgité par Google Suggest par rapport à la réalité que Renee est allée chercher sur les silos de données publiques US. Le premier qui prend le temps de faire la même chose avec les départements français a gagné le droit d’être en vedette d’un des prochains épisodes des Data en forme.


Tu avances tu recules comment veux-tu que je cumule

Une fois n’est pas coutume, nos camarades du Monde ont mis les bouchées doubles pour générer une chouette dataviz politique. Autant mettre au carré d’emblée : le bouzin n’est pas des plus clairs. Circonstances atténuantes, les données à mettre en valeur sont nombreuses et complexes, et le rendu est joli — ce qui n’était pas évident de prime abord. Ambitieux, le projet “Le cumul des mandats des parlementaires socialistes” veut donc identifier en un clin d’œil la proportion des députés et sénateurs PS cumulant d’autres fonctions électives (dans les mairies, les conseils régionaux, les intercommunalités).

Pour mettre un peu de lumière : à gauche, les 425 députés et sénateurs — on peut décocher l’un des deux en haut pour n’afficher que l’autre — fractionnés en quatre groupes (de 0 à 3 mandats en sus). Sur les 425 députés et sénateurs, 201 ont un mandat supplémentaire. On se fait une idée de la répartition des 201 en se dirigeant vers la droite et en mettant en surbrillance la colonne centrale dans sa partie rose : sur les 201 députés et sénateurs, beaucoup sont aussi maires, d’autres (moins) sont adjoints, etc. Une idée générale du volume “s’illumine” sur la droite de l’écran. Ou encore, de retour à gauche, 81 élus PS ont deux mandats en sus de leur mandat principal — soit (81 x 2) 162 postes répartis… selon une proportion, ici encore, dont on sera seuls juges. Et il en va de même pour les 19 députés et sénateurs qui occupent (19 x 3) 57 postes car cumulent trois mandats supplémentaires.

C’est d’ailleurs là que la frustration est la plus grande : il manque les chiffres exacts, on n’a donc qu’une idée vague de la répartition des élus selon les fonctions locales qu’ils occupent. Tout est question de proportion et de coup d’œil.

BANG BANG BANG

On terminera avec la baffe de l’été. Celle infligée par ce petit nouveau de la dataviz nommé… Google. Le projet “Arms Trade” s’inscrit en effet dans celui, plus ambitieux, de Google Ideas [en] — qui veut “se joindre à la lutte contre les cartels de la drogue et autres réseaux illicites” en pariant que la technologie peut participer efficacement à cette lutte. Pavé dans la data-mare, Arms Trade décrit sur une mappemonde éblouissante le commerce des armes de poings (civiles et militaires) et de leurs munitions pour chaque pays du monde (import et export), à travers les vingts dernières années – données fournies par le Peace Research Institute d’Oslo. Un bon gros joujou en JavaScript qui — s’il n’en était le sujet, si sérieux — fait passablement… rêver tout metteur-en-scène de données.


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Les Data en Forme http://owni.fr/2012/08/07/les-data-en-forme-episode42/ http://owni.fr/2012/08/07/les-data-en-forme-episode42/#comments Tue, 07 Aug 2012 13:18:27 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=117626 Les Jeux Olympiques ne cessent d’inspirer les datajournalistes et autres manipulateurs de données. La toile nous a donc livré cette semaine un joli lot de visualisations pour des datavacances très sportives.

Anneaux olympiques

On commence avec Gustavo Sousa qui nous offre (via Fubiz) un concept original et minimaliste pour une infographie particulièrement réussie. Jouant avec les anneaux olympiques (un anneau représentant un continent), cette création met en perspectives différentes données dont le nombre de prisonniers, la mortalité infantile, les ventes de délicieux soda ou encore les propriétaires d’armes à feu.

Les anneaux grossissent et diminuent en fonction des chiffres et nous laissent percevoir la différence notable de porteurs de HIV entre l’Afrique et le reste du monde, ou encore le nombre considérable de McDonalds en Amérique face aux autres continents.


Beijing vs London

On poursuit avec une nouvelle application du Guardian, qui nous propose de comparer au jour le jour les résultats des JO de Londres et ceux de Pékin pour les six pays ayant remporté le plus de médailles en 2008 (Royaume-Uni, États-Unis, Russie, Chine, Australie et Allemagne).

Ainsi, à l’issue du 9e jour (ce lundi), on remarque que le Royaume-Uni a déjà 12 médailles d’avance par rapport au même stade de la compétition il y a 4 ans. Les États-Unis ont pour leur part 5 médailles de retard mais déjà 9 médailles d’or de plus. Une visualisation interactive claire à consulter régulièrement afin de comparer les performances des pays entre deux olympiades.

Qui sont les athlètes?

Le Guardian a également entrepris de faire, avec Tableau, un panorama des 11 000 athlètes participant aux JO de Londres en fonction de leur âge, de leur taille et de leur poids. Si la visualisation, réalisée par Craig Bloodworth, se révèle particulièrement instructive, elle manque cependant d’attractivité.

Pour commencer l’internaute doit choisir une discipline parmi les pictogrammes. Les courbes permettent d’observer les moyennes à l’échelle mondiale selon le sport choisi. Les lignes de points interactifs répertorient tous les sportifs en distinguant une ligne pour les hommes et une pour les femmes, et en les classant dans un ordre croissant en fonction des filtres proposés. Enfin, une carte permet de voir les moyennes à l’échelle des pays.

Ainsi la moyenne d’âge des athlètes féminines en aviron est de 25 ans, tout comme celui des athlètes masculins. Kristin Hedstrom en compétition pour l’Angleterre et Anthony Fahden en compétition pour les États-Unis entrent dans cette moyenne. Les États-Unis ont pour leur part une moyenne d’âge de 26 ans pour l’ensemble de leurs rameurs.

Records

On enchaîne avec un histogramme interactif très complet retraçant les records du monde atteints lors des compétitions d’été depuis 1900. Chaque record est ici représenté par des points de couleurs différentes en fonction des disciplines sportives. Deux onglets permettent de faire ressortir les records établis par des hommes et ceux établis par des femmes. Un dernier onglet offre la possibilité de ne faire apparaître que les records établis lors des Jeux Olympiques d’été.

On découvre ainsi que 1976, 1999 et 2008 sont les années ayant enregistré un maximum de records. Un clic sur l’un d’eux fait apparaitre la courbe de l’évolution du record de la discipline sportive en question. Il est également possible de voir ce classement en fonction des disciplines et de la durée des records. Enfin, un motion chart appliqué à une carte permet de mettre en valeur les pays ayant comptabilisé le plus de records du monde depuis 1900.

#JO2012

Tout à fait impressionnant, Emoto nous permet de suivre les réactions et les sentiments de la twittosphère concernant les Jeux olympiques en direct. Sous forme de petits rectangles colorés défilant rapidement sur l’écran, les messages de 140 caractères fusent. Certains apparaissent plus lentement et laissent le temps à l’internaute de lire. Les tweets préalablement analysés par Emoto permettent ainsi de visualiser les sujets les plus discutés des JO 2012.

Le meilleur de son temps… dans le bassin

Le New York Times a décidé de mettre en compétition tous les médaillés d’or olympiques du 100m homme nage libre depuis 1896. En tête de cette compétition atemporelle : le Français Alain Bernard. Une animation en 3D très pédagogique accompagne cette visualisation sous forme de nuage de points afin d’en expliquer l’intérêt.

Ainsi, Alfred Hajos a remporté la course en 1896 avec un temps de 1″22. Face à tous les autres gagnants, le champion arrive loin derrière. Ce sont en effet 42 mètres qui le sépare d’Alain Bernard, vainqueur de la course en 2008. Grâce aux nouvelles technologies et à l’amélioration des méthodes d’entrainement, notamment pendant la guerre froide, les nageurs olympiques ont gagné une seconde tous les huit ans.


Le meilleur de son temps… sur la piste

Mais, à l’instar du Guardian remonté comme une pendule, le New York Times ne s’arrête pas là. Sur le même principe, ils se sont penchés sur les résultats du 100 mètres homme d’athlétisme. Cette compétition atemporelle sacre Usain Bolt, qui vient de remporter pour la seconde fois l’or aux JO de Londres.

Accompagné là encore d’une animation très réussie, on y apprend que le record du 100 mètres pour un enfant de 8 ans aujourd’hui correspond à la médaille de bronze aux Jeux d’Athènes en 1896. Un travail particulièrement impressionnant mêlant 3D et data.

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