OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Une pub pas si bien contextualisée http://owni.fr/2010/11/05/une-pub-pas-si-bien-contextualisee/ http://owni.fr/2010/11/05/une-pub-pas-si-bien-contextualisee/#comments Fri, 05 Nov 2010 12:02:49 +0000 Alain François http://owni.fr/?p=34788 Titre original : Une étrange invitation à jouer

Je ne suis pas sûr d’être la personne la plus qualifiée du monde pour parler de jeu en ligne… Je suis même une sorte de parfaite figure d’anti-joueur. Toute idée de jeu de société me fait fuir comme la peste !

Mais comme je ne veux pas vraiment parler de jeu, allons-y…

Non, pas sur les jeux en eux-mêmes, que je ne testerais pas, et donc ne pourrais commenter, mais je voudrais juste noter l’impression bizarre que j’ai eue lorsque certains d’entre eux m’ont été proposés dans la colonne de droite (sic!) de Facebook… Non que je ne les avais pas déjà croisés à ce même emplacement, mais leur brusque apparition « en masse » m’a légèrement, mais très légèrement interloqué…

Le contexte

Facebook est un espace de libre développement, et donc n’importe qui peut y proposer des tas de choses, services, achats, jeux, et autre publicité pour tout et rien.

L’apparition de ces petites publicités, ou infos est guidée par nos gouts, et chaque jour un peu plus « géolocalisée », selon la tendance générale du Web.

L’idée est assez simple : notre vie numérique, à touche impressionniste, finit par dessiner un autoportrait censé suffisamment pertinent pour qu’il puisse induire des sollicitations commerciales. J’avais noté ailleurs à ce propos que l’entreprise qui me connait le mieux, Amazon, avait réussi une seule fois à me proposer un livre pertinent en plus de dix ans. Et pourtant, rien n’est plus porteur de sens que l’achat de livre. Donc, s’il est une entreprise qui doit avoir une image fidèle de moi, c’est bien cette librairie… Mais apparemment, ça ne marche pas. En effet, une proposition pertinente en dix ans ne peut être que le fruit du hasard, à force de tourner autour de mes achats, titre, genre, auteur, collection, etc., il fallait bien que ça tombe, un jour, sur un volume que j’avais prévu d’acheter, ne serais-ce que pour continuer la lecture d’un auteur.

Cette expérience « grandeur nature », est peut-être peu représentative (après tout, peut-être suis-je un acheteur un poil complexe, sans aucune cohérence ?), mais montre pourtant les limites de la stratégie…

Dans le même genre d’idée, l’autre jour, un site internet me proposa brusquement d’acheter un florilège d’étuis à disque dur externe, parce que j’avais consulté les prix sur un site marchand. Cette page qui s’était subitement remplie d’offres équivalentes de toutes les couleurs m’avait fait éclater de rire, devant l’incongruité de la situation. Qu’est-ce qui m’a fait rire ? Pas le fait que mon surf soit parasité, ce n’est pas particulièrement drôle, mais la bêtise des gens, derrière, qui s’imaginent avoir trouvé le moyen infaillible d’accrocher le chaland… Pauvre !

Ce mécanisme pavlovien réifié, auquel il va falloir s’habituer, j’en ai peur, est aussi pertinent que celui mis en place par Facebook qui semble ne pas vouloir comprendre que « j’aime » ne veut presque jamais dire « j’achèterais bien ça », et peut aussi vouloir dire qu’on déteste la « chose », mais qu’on apprécie l’acte, la publication, qui donne l’occasion d’évoquer, voir de se moquer collectivement de cette chose !

Facebook ne peut percevoir l’intertexualité, ne comprend pas une antiphrase, ne capte aucune ironie, ni connivence, complicité, et autre private joke… En gros, Facebook n’a pas l’intelligence du dispositif qu’il a lui-même mis en place.

Facebook, comme entreprise, et malgré sa réussite commerciale « par l’échelle », ne comprend rien à rien, donc, et c’est bien pour ça que ses pitoyables efforts de marchandisation de ses données sont si risibles. Qu’est-ce que vaut une base de « données privées » remplie de pseudos, noms fantaisistes, dates de naissance idiotes (j’ai un ami facebook, très jeune, né en 1922), morts (1 % parait-il) et même sexes incertains et toutes autres usurpations et mensonges ? Rien. Que d’autres commerçants tout aussi croyants dans l’avenir du système achètent à prix d’or ces données n’assure pas leur valeur, pas plus que des dettes immobilières…

Et sans compter nos « goûts », qui doivent guider les offres… Je suis tombé dernièrement sur la page d’une mairie, très officielle, qui avait comme goût musical : « Bisounours »… Vas-y, Web du futur, construis un modèle économique là-dessus, je regarde !

Tant que l’horrible « identité numérique » est encore un fantasme politique de certains, tout va bien… Voilà pour le contexte un poil digressif… nos moutons,

La politique 2.0 ? Des jeux de guerre

Bref, dernièrement, j’ai dû ouvrir un compte Facebook pour une communauté d’agglomération. C’est-à-dire un truc bien séreux, où il n’est pas question que les « amis » puissent poster sur le mur… Au moment de paramétrer le compte, j’ai eu l’étrange idée d’inscrire « territoire » dans le champ « activités »… ça me semblait évident… c’est là que j’ai déclenché, semble-t-il, l’affichage aussi pertinent que pulsionnel d’une armada de publicité pour ces petits jeux qui pullulent sur facebook.

Le problème, et ce n’est qu’une supputation et ça le restera, car je ne veux pas faire de recherche sur les algorithmes et autres bestioles utilisés, c’est que le ciblage s’est fait sur le tag « territoire »…

Et donc que j’ai brusquement vu apparaître une armada de jeux orientés, qui lorsqu’ils apparaissent individuellement, se font plus discrets. Mais la masse créée la lisibilité, et ce que j’ai lu, donc, dans cette colonne de « droite », m’a fortement intrigué.

Sans en tirer de conclusion abusive, voire paranoïaque, je m’interroge quand même sur la conformation de l’imaginaire des développeurs de jeu… et me demande, comme ça, si l’imaginaire et l’idéologie explicite colportées par ces choses atteignent la conscience des joueurs, et à quel niveau ?

Je sais parfaitement bien que l’on peut jouer à un jeu sans avoir conscience d’être embarqué dans un dispositif idéologique, ou sans cautionner celui-ci, de la même manière que les spectateurs de « The dark knight » ou autre « Juno » ne sont pas tous d’extrême droite. Et on a tous joué à s’entretuer, enfant, et nous ne sommes pas pour autant des tueurs. Et on peut même trouver son plaisir dans la répétition de scénarios fantasmatiques féodaux en votant progressiste toute sa vie. C’est étrange, mais c’est comme ça.

Malgré tout, l’agrégat de ces petites vignettes colorées créé un paysage idéologique sans aucune ambiguïté, si lisible qu’il ne nécessite aucune lecture, aucun décryptage, et que la seule chose que ça pourrait évoquer, c’est un véritable programme politique…

Billet originellement publié sur Détresse Visuelle, un blog de Culture Visuelle.

Culture visuelle est un site développé par 22mars, société

>> Illustration CC FlickR : roytsaplinjr

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Fakebookers, dormez tranquilles !!! http://owni.fr/2009/07/28/fakebookers-dormez-tranquilles/ http://owni.fr/2009/07/28/fakebookers-dormez-tranquilles/#comments Tue, 28 Jul 2009 08:13:58 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=2126 Nous sommes tous des facebookers web2.0 aurait peut-être dit un J.F.K actuel, si tant et qu’il pouvait y en avoir un… mais le web 2.0, c’est aussi le domaine sombre du Hoax, du fake, qui buzz comme l’éclair, à la vitesse de l’ombre d’un cheval au galop. Même si ces fausses infos circulaient déjà en masse bien avant le 2.0…

Le dernier en date : tremblez internautes ! Vos jolis minois serviraient aux publicités racoleuses pour les sites de rencontres sur FB.

Soyez rassurés, les blogueurs veillent sur votre image comme la loi qui pour une fois est utile en matière de protection des données sur le Net.

Mais…quand Facebook bouge un doigt, la toile se secoue en tout sens dévoilant de ci de là des rumeurs. Nous vivons certes dans un village, facebook étant le troquet du coin, mais de là à y transporter les traditions des arsouilles de comptoirs et les vieilles rumeurs…

Mesdemoiselles, Messieurs, vos photos de vacances, de vos fiancées, de vos animaux et de vos scooters au tuning ravageur ne feront pas les grands jours des publicitaires. Propagée durant toute la semaine dernière, croisée encore hier soir alors que tardivement ce billet est en cours de rédaction, ce buzz va bon train, menant son petit bonhomme de chemin, tel le joggeur moyen.

Totalement infondée, bien sûr, cette rumeur doit sa diffusion au peu de précaution apportée par les usagers du web méconnaissant les moyens de vérification de l’info, qui ont ainsi propulsé Facebook, une fois encore, sur la scène médiatique du landernau 2.0.

Origine 2.0

Le premier pavé dans la mare du village : un simple blog sur lequel une jeune demoiselle écarquille ses grands yeux voluptueux en découvrant sa photo utilisée pour vanter les mérites d’un site de rencontre. Comme l’info se diffuse prestement en nos terres virtuelles, deux bruits se sont fait entendre :

Le vil facebook sans vergogne se sert dans nos photos et les vend aux publicitaires, sans nous prévenir, donc sans respect du droit à l’image.

Seconde version : l’ignoble facebook utilise simplement sans les prévenir les photos des membres inscrits pour faire sa promotion.

Seule solution à cette insigne avanie : tripatouiller en tout sens les réglages de confidentialité via la rubrique paramètres, puis gérer les choses dans le machin puis cocher le truc pour que, enfin, votre visage n’éveille plus les chastes émois de chasseurs de chaires fraîches virtuelles.La pub incriminée n’avait aucun lien direct avec votre plate-forme communautaire préférée. Elle émanait d’une appli externe à Facebook.

12-copie

Réalité 2.0

Légalement, toute personne développant une pub ou une application ne peut strictement rien faire avec vos photos sans votre consentement. Ce sont là des règles basiques du droit à l’image. Tout comme personne ne peut prendre la photo d’une personne (vous savez bien… clic droit, puis enregistrer sous… pour conserver ensuite des photos qui ne sont pas les vôtres à des fins pas toujours très légales) et l’utiliser sur tel ou tel site, blog ou autre, sans le prévenir. Des publicitaires ont été récemment exclus de Facebook pour avoir mis en place ce type de pratique qui n’ont plus cours à ce jour.

Les extraits du code civil en matière de protection des données personnelles, notamment de notre image son très clairs à ce propos.

En matière pénale :

  • l’article 226-1 CP dispose qu’”est puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque,” de porter atteinte volontairement à l’intimité de la vie privée d’autrui, en captant (parole) ou fixant (image), enregistrant ou transmettant, sans le consentement de la personne concernée, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel, ou l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé. Le consentement est présumé lorsque ces actes ont été accomplis au vu et au su de cette personne sans qu’elle s’y soit opposée.
  • l’article 226-2 prévoit qu’est “puni des mêmes peines le fait de conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d’un tiers ou d’utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l’aide de l’un des actes prévus par l’article 226-1″.

La loi Informatique et liberté reprend ces mêmes garanties. Bien sûr, il existera toujours des margoulins qui abuseront de votre image mais les récent rappels à la loi qui ont été faits à Facebook, les modifications réglementaires reprises et disséquées sur l’Owni, apportent, semble-t-il, pas mal de garanties.

Alors fi de l’hystérie collective ! Pour une foi qu’une loi sur le Net garantit votre liberté….

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