OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les Data en forme http://owni.fr/2011/12/05/corruption-data-finlande-tunisie-population-musique/ http://owni.fr/2011/12/05/corruption-data-finlande-tunisie-population-musique/#comments Mon, 05 Dec 2011 07:32:58 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=89090 C’est à ce moment précis que vous pouvez monter le son et mettre en pause quelques minutes éblouissantes de votre vie.

Stephen Malinowski a pratiqué le piano durant deux décennies avant d’entamer une carrière de programmeur. À la croisée de ces chemins est née la machine à animer la musique, concept phénoménal de visualisation réalisé grâce à un simple petit logiciel de sa fabrication. Nous vous proposons ci-dessous un peu d’émerveillement grâce à la célébrissime Nocturne opus 9 n°2 en mi bémol majeur de Frédéric Chopin, qu’il composa lorsqu’il avait tout juste vingt ans. Et nous vous encourageons vivement à partir à la découverte de l’univers géométrique de Malinowski : vous rêverez alors de ronds, de carrés, de losanges et de couleurs arc-en-ciel.

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“Cette époque est désaxée”

Vous connaissez sans aucun doute l’ONG Transparency International, qui lutte contre la corruption dans le monde en enquêtant sur le terrain et en remontant les informations à la population et au plus haut niveau des États. Chaque année, cette organisation publie son indice des perceptions de la corruption, et 2011 est l’occasion de mettre en forme toutes ces données [zip] (récoltées via 17 sources auprès de 13 institutions) à l’aide d’une élégante dataviz. Sans surprise, la Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark – accompagnés de la Nouvelle-Zélande et de… Singapour – sont les pays dont les pouvoirs publics sont les moins corrompus du monde. Nous vous laissons découvrir quels sont les 12 Etats à l’autre bout de cet index.

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“The Proxy Platform” (qu’on traduira un monde de mandataires) est une pièce fascinante du Projet de Couverture de la Corruption et du Crime Organisé (OCCRP), réseau de journalistes d’investigation d’Europe de l’est et d’Asie centrale. Cette cartographie de haut-vol met en lumière l’énorme travail de recherche qu’il a été nécessaire de déployer pour comprendre les mécanismes les plus insidieux de la corruption, des falsifications d’identités – souvent aux dépens des citoyens incriminés -, des politiciens véreux, des crapules de tous bords et des banquiers fantômes. Le principe de la cartographie est simple et efficace : un “proxy” (mandataire), une entreprise-fantôme, une banque – une bulle contextuelle qui apparaît, une histoire-enquête à lire. Et une passionnante et inédite grille de lecture de ces réseaux d’influence.

Plus humoristique, mais pas moins sérieux, l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en faveur du renouveau en Tunisie : La bourse de la corruption est une plate-forme de crowdsourcing et de visualisation en direct d’un cours fictif des différents actes de corruption possibles dans un pays en transition démocratique. On y vérifiera donc si l’achat d’un match de foot vaut toujours plus que le passage en douce d’un container à la douane, ou si l’obtention “amicale” d’un permis de conduire équivaut toujours plus ou moins à vingt fois le pot-de-vin nécessaire pour l’annulation d’une amende au feu rouge. Nos lecteurs tunisiens sont invités à participer à l’enrichissement de cette application citoyenne. Et ceci n’est pas une tentative de corruption.

“Être ou ne pas être”

Eloignons-nous de la corruption pour deux petites datavisualisations politiques franchouillardes que nous avons aimé cette semaine.

La première nous a été soufflée par Anthony Veyssière (merci à lui) et concerne l’élection présidentielle française – posant la question que nous nous posons tous : qui tweete le mieux ?
ReTwhit2012 est ainsi une web-application qui “récupère les tweets de personnalités politiques françaises via l’API de Twitter et les classe en fonction de leur nombre de retweets et de la date”, soumise au concours #Googleviz que nous avions récemment évoqué dans un autre épisode des Data en forme. Nous souhaitons donc bonne chance (s’il en est) à Anthony pour ce sympathique projet.

Autre habitué de la bidouille, le journaliste de données du Monde.fr Alexandre Léchenet, qui a fait un passage chez OWNI , est le co-auteur de la récente cartographie des batailles de Paris auxquelles nous risquons fort d’assister lors des prochaines législatives au printemps. Une carte Google, un peu de découpage, du contexte, et voici la capitale cisaillée et expliquée avec limpidité.

“Qui meurt paie ses dettes”

Nous vous avons précédemment guidé vers le travail de Jenn Finnas pour sa carte Occupy Wall Street. Nous nous tournons aujourd’hui vers une autre partie de son corpus : Qui sont les plus riches Finlandais ? Grâce à une représentation très épurée, Finnas met en lumière un certain de nombre de vérités dévoilées tous les mois de novembre en Finlande par les services des impôts (vous savez, ceux qui ne sont pas corrompus). Par exemple : ce ne sont pas ceux qui travaillent le plus qui gagnent le plus. Et autres joyeusetés du même goût. Pour la partie technique, le (data-) journaliste, habitué de D3.js – dont on vous a déjà causé plusieurs fois – et de Protovis, s’est emparé cette fois-ci de Raphael.js.

Il ne vous a pas échappé que nous avions récemment passé le cap officiel des 7 milliards d’êtres humains sur Terre. Cet événement donne lieu à une avalanche d’inspirations graphiques – plus ou moins heureuses, dont nous avons fait le tri ici ou . Cette semaine, nous vous avons sélectionné une infographie originale nommée Seven Billion. Rassurez-vous, si l’originalité n’est pas dans le titre, elle est bel et bien dans la réalisation : son allure “sci-fi” offre un confort de lecture pas si fréquent, et le choix des données utilisées et comparées est d’une grande pertinence. Saviez-vous, par exemple, qu’il y avait sur notre planète 350 millions de tonnes d’êtres humains – soit 8,5 fois moins que la masse totale de fourmis ? Saviez-vous que nous, sept milliards que nous sommes, comptons pour 0,00018% de la biomasse terrestre mais que nous utilisons 20% des ressources du sol sur lequel nous vivons ? Savez-vous à quoi ressemble l’être humain type ? Vous le découvrirez grâce à cette élégante visualisation.

Pour terminer cet 11e épisode des Data en forme, nous vous proposons une nouvelle “histoire par les cartes” (Map Stories) racontée par l’ESRI : Our Global Footprint place savamment les débiteurs et les créditeurs de l’empreinte carbone mondiale. Ces spécialistes examinent la biocapacité disponible (c’est-à-dire la capacité de la nature à produire des biens utiles et à absorber nos déchets tels que les émissions de dioxide de carbone) et la mette en balance avec notre empreinte écologique.


Retrouvez les précédents épisodes des Data en forme !
Les illustrations sont des captures d’écran des sites mentionnés ; les intertitres sont de William Shakespeare.


Auto-promo : 22Mars, la société éditrice d’OWNI, a développé et dévoilé cette semaine une application d’Open Data “Où habitez-vous vraiment ?” avec Orange Labs en partenariat avec la Fing et EverydataLab. Allez faire le test !

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Areva embarque la presse http://owni.fr/2011/11/09/areva-embarque-la-presse-nucleaire-finlande/ http://owni.fr/2011/11/09/areva-embarque-la-presse-nucleaire-finlande/#comments Wed, 09 Nov 2011 11:10:36 +0000 Claire Berthelemy http://owni.fr/?p=86287 Hier, 8 novembre, le groupe Areva organisait un voyage de presse sur le chantier de l’EPR en Finlande, pour faire oublier ses nombreux ratés. Un aller-retour d’une journée par avion privé en forme d’opération de séduction. OWNI est monté à bord pour observer la communication d’Areva autour de la fabrication de son EPR, Olkiluoto 3 (OL3).

Le retard sur le chantier finlandais dépasse deux ans. Les pertes sèches du contrat, pointées du doigt par le rapporteur spécial Marc Goua, sont estimées à 2,6 milliards d’euros, selon Pierre Aubouin, directeur financier du groupe sur place hier. Quant aux pertes assumées par les co-contractants, Siemens et Areva, elles avoisinent les 3 milliards d’euros.

Dans ce contexte, la priorité est de redorer le blason du consortium franco-allemand auprès des analystes et journalistes invités. Autre enjeu de taille pour Areva : le projet de fabrication d’un quatrième EPR sur la même île. L’appel d’offre de Teollisuuden Voima Oyj (TVO) pour la construction d’OL4 n’est pas officiel, mais cinq candidats sont en lice. Dont le constructeur français.

Un étalage de chiffres et de projets

Le menu du voyage express est un plan comm’ bien huilé : un étalage de chiffres et de projets de la part de TVO, l’équivalent finlandais de l’EDF français, un déjeuner-briefing avec Jean-Pierre Mouroux, le chef de projet de l’OL3 et une visite chronométrée et au pas de course des différentes parties du réacteur en petits groupes de salariés, journalistes et analystes.

Dans un amphithéâtre moderne, deux cadres de TVO présentent leur site. Installations en marche, modernité de leurs procédés, place importante à la sûreté, le discours est bien rodé. Une télécommande laser pointée sur un power-point accompagne la cadre de TVO dans son éloge sur leurs solides installations. Quelques questions fusent dans l’assemblée. Une des deux responsables martèle :

L’EPR entrera en service en 2014 .

Concernant le contrat avec Areva et Siemens, verrouillage rapide. TVO, le client réputé compliqué, répond laconiquement :

Nous ne commentons pas le retard ni ses coûts.

Malheur à ceux venus pour éviter les réponses conventionnelles. Rien de plus que ce qu’aurait pu expliquer une plaquette de communication en papier glacé ne filtre ici. Les relations sont visiblement tendues. Un porte-parole d’Areva confirme : “Et encore, ça va beaucoup mieux qu’il y a quelques temps”. Mais le temps est compté et la visite guindée doit se poursuivre.

L’amertume du français

Dans un préfabriqué d’Areva, la soupe de présentation continue. Jean-Pierre Mouroux, successeur de Philippe Knoche, l’ancien chef de projet de l’OL3, oscille entre explications techniques, justification des coûts et confiance pour l’avenir. Mais TVO vient de confirmer une mise en service de l’EPR pour la fin de l’année 2014 – cinq ans après la date de mise en service initiale. De quoi titiller la curiosité des journalistes.

À l’entrée du site, un compteur digital d’heures travaillées et de journée sans accident prévient le visiteur : 6ème jour sans accident. Alors après une belle démonstration d’un projet pharaonique, par sa taille, le nombre d’ouvriers et son coût, Mouroux martèle pour les sceptiques :

Ce chantier représente 36 millions d’heures travaillées sur le site depuis la début de la construction de l’EPR.

Mais des documents sont attendus par l’ASN finlandaise, la Stuk, en provenance de TVO. Et TVO les attend du côté d’Areva. Commence alors une énième joute verbale entre les journalistes et analystes et le chef de projet. Quid des documents sur le contrôle commande à remettre à la STUK ? La tension entre TVO et Areva se palpe :

Nous sommes en train de les remettre à jour. Mais TVO met du temps à les envoyer.

Et TVO, l’inspecteur des travaux finis, continue d’en prendre pour son grade :

Le pourcentage de contrôle d’Areva est modulable au sein du consortium. Celui de TVO et de la Stuk aussi. Sauf que ces deux derniers ont tendance à augmenter leur part de contrôle pour passer du simple contrôle à une surveillance.

Mais le temps imparti aux questions est – rapidement – écoulé. Et en petits groupes sous l’égide d’un salarié d’Areva, la visite des différentes parties du réacteur commence. Dans les couloirs et les souterrains de l’EPR, des ouvriers salariés ou sous-traitants travaillent à ce que l’EPR avance. Et rapidement. Un salarié se réjouit : “Vous vous absentez une semaine du chantier et vous remarquez tout ce qui a pu être fait. Nous avançons.”

On l’aura compris, OL3 avance tant bien que mal. Le message est passé. Mais subsistent des questions sur la possibilité d’un consortium Areva/EDF pour OL4 et l’étendue des dégâts des finances concernant le retard entre autres. Question à laquelle l’équipe d’Areva répond :

Les retards concernant OL3 n’auront que peu d’incidences sur les provisions.

Un ordre de grandeur sans doute.


Photos via FlickR CC [by] bolkm [by-nc-nd] marcovdz

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