OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Google Plus, la dictature des vrais noms http://owni.fr/2011/08/08/google-plus-dictature-vrais-noms-anonymat-identite/ http://owni.fr/2011/08/08/google-plus-dictature-vrais-noms-anonymat-identite/#comments Mon, 08 Aug 2011 19:12:49 +0000 Danah Boyd http://owni.fr/?p=75724 Les liens de cet article sont en anglais.

Tout le monde parle des“nymwars” [(contraction des termes anglais Anonym et Wars (guerres)], suite à la décision de Google Plus d’appliquer sa politique qui n’autorise que les comptes utilisant le “vrai nom” de leurs utilisateurs. Au départ, Google Plus a été pris d’une frénésie de suppression, éliminant les comptes qui enfreignaient la règle. Quand la communauté a fait part de son indignation, les dirigeants de Google Plus ont essayé d’apaiser leur colère en détaillant leur “nouveau” mécanisme “amélioré” pour appliquer la règle des “vrais noms” (en évitant de supprimer des comptes). Cela n’a fait qu’intensifier la discussion autour de la valeur du pseudonymat.

Des dizaines d’articles de blogs défendant le pseudonymat sont apparus, chacun détaillant ses arguments. L’un de ces articles, signé Kirrily “Skud” Robert, contenait une liste d’arguments provenant d’un sondage organisé sur son blog.

  • “Je suis un professeur de lycée, ma vie privée est d’une importance cruciale”
  • “J’utilise ce nom dans le cadre de mon travail. Toute ma famille et mes amis connaissent ce nom. Il me permet de participer aux discussions en ligne sans être sujet au harcèlement que j’ai déjà subi et qui avait poussé mes employeurs à changer leur numéro, pour pouvoir recevoir leurs appels.”
  • “Je ne me sens pas en sécurité si j’utilise mon vrai nom sur le Web car on m’a déjà retrouvé en utilisant ma présence en ligne et certains collègues ont envahi ma vie privée.”
  • “J’ai été victime de harcèlement . J’ai survécu à un viol. Je suis fonctionnaire et je n’ai donc pas le droit d’utiliser ma véritable identité en ligne.”
  • “J’ai été victime de harcèlement et ma famille en a souffert, cela fait à peu près 7 ans que j’utilise [mon surnom] en ligne.”
  • “[Ce nom] est un pseudonyme que j’utilise pour me protéger. Mon site peut être assez controversé et cela a déjà été utilisé contre moi”
  • “J’aime prendre part à une conversation ouverte et mondiale, mais je ne souhaite pas que mes opinions offensent certains membres de ma famille, ou certaines de mes connaissances qui sont conservatrices et religieuses. Je ne souhaite pas non plus que la carrière gouvernementale de mon mari souffre des opinions de sa femme, ou que son équipe se sente gênée par mes propos.”
  • “J’ai le souci de ma vie privée car j’ai été harcelée  par le passé. Je ne changerai pas de nom pour une page Google+. Au vue du prix que je pourrais payer, cela ne vaut pas le coup.”
  • “Au blog, nous avons reçu des menaces de mort. Donc, même si je ne m’inquiète pas que des personnes saines d’esprit me retrouvent, je ne veux quand même pas partager trop d’informations et préfère utiliser un nom d’auteur.”
  • “J’ai utilisé cette identité pour protéger ma véritable identité: je suis gay et ma famille habite dans un petit village dans lequel ils auraient des problèmes si on apprenait que leur fils est gay.”
  • “J’utilise un pseudonyme pour des raisons de sécurité. Étant une femme, je suis prudente en ce qui concerne le harcèlement sur Internet.”

Vous noterez qu’une thématique se dégage…

Un autre site, “My Name Is Me”, rassemble des témoignages d’individus qui défendent les pseudonymes. Ce qui est le plus frappant, c’est la liste des individus affectés par les règlements de type “vrais noms”. On y retrouve des survivants de mauvais traitements, des activistes, des membres de la communauté LGBT, des femmes et des jeunes.

À longueur d’articles, les gens désignent Facebook comme un exemple où la règle des “vrais noms” fonctionne. Cela m’amuse énormément. L’une des choses qui m’est apparue manifestement clair dans mes recherches c’est que d’innombrables ados qui ont rejoint Facebook tardivement ont choisi d’utiliser des pseudonymes ou des surnoms. Ce qui est encore plus remarquable dans mes données c’est qu’un pourcentage extrêmement élevé de personnes de couleur utilisent des pseudonymes, comparés aux ados blancs que j’ai rencontrés. Bien sûr, cela pourrait se comprendre…

Les individus qui se fient le plus aux pseudonymes dans les espaces virtuels sont ceux qui sont le plus marginalisés par les systèmes de pouvoir. Les règlements de type “vrais noms” ne sont pas émancipateurs ; ils constituent une affirmation du pouvoir sur les individus vulnérables.

Ces idées et problématiques ne sont pas nouvelles (et j’en ai même déjà parlé), mais ce qui est nouveau c’est que les marginaux se rassemblent et prennent la parole. Et dieu merci.

Ce qui est amusant, à mon sens, c’est qu’on ne semble pas se rappeler d’où vient la culture des “vrais noms” développée par Facebook. Quand les premiers utilisateurs (d’abord les étudiant d’universités prestigieuses…) ont adopté Facebook, c’était une communauté digne de confiance. Ils se sont enregistrés sous le nom qu’ils utilisaient dans leur université ou dans l’entreprise dont ils faisaient partie.

Ils utilisaient le nom qui correspondait au réseau avec lequel ils avaient rejoint Facebook. Ces noms n’étaient pas nécessairement leurs noms d’état civil ; beaucoup d’entre eux ont choisi Bill à la place de William. Mais ils étaient, en tout état de cause, “vrais”. Le site s’est développé, et les gens ont été aux prises avec de nouveaux arrivants et une gêne s’est installée au sujet des normes. Mais les normes étaient fixées, et les gens continuaient de s’inscrire en utilisant le nom par lequel ils étaient communément connus.

Au moment où les célébrités ont fait leur apparition sur le réseau, Facebook n’a pas demandé pas à Lady Gaga de se renommer Stefani Germanotta, mais bien évidemment, elle avait sa “page fan”, et était de fait séparée de la foule. Pendant ce temps là, ce dont beaucoup ne se sont pas rendus compte, c’est que de nombreux jeunes noirs et latinos se sont inscrits sur le réseau en utilisant des pseudonymes. La plupart des gens ne remarque pas ce que font les jeunes noirs et les jeunes latinos sur le Web.

De la même façon, des individus situés en dehors des États-Unis ont commencé à s’inscrire en utilisant des pseudonymes. Là encore, personne ne l’a remarqué puisque les noms traduits de l’arabe ou du malaisien, ou contenant des phrases en portugais, n’étaient pas particulièrement remarquables pour ceux chargés de faire respecter la règle des “vrais noms”. Les “vrais noms” ne sont en aucun cas universels sur Facebook, mais l’importance des “vrais noms” est un mythe que Facebook aime à faire valoir. Et, pour la plupart d’entre eux, les américains privilégiés utilisent leurs vrais noms sur Facebook. Donc, ça “a l’air” correct.

Puis est arrivé  Google Plus, qui croit pouvoir dicter une règle des “vrais noms”. Sauf qu’ils ont commis une grave erreur. Ils ont permis à la communauté technophile de s’inscrire dans les 48 heures qui ont suivi le lancement. Le problème avec cette communauté est qu’elle a une longue histoire d’utilisation de pseudonymes ou autres surnoms. Et c’est cette communauté qui a du définir les premières normes sociales du site, au lieu d’être socialisée à ces normes par des étudiants confiants qui pensaient avoir rejoint un site qui leur était réservé.

Ce n’était pas la bonne recette pour mettre en place un règlement de type “vrais noms”. Au contraire. Le pire pour Google, c’est que les membres de cette communauté sont TRÈS contents de parler FORT quand ils sont énervés. Alors que d’innombrables noirs et latinos utilisent des pseudonymes sur Facebook depuis le début (comme ils le faisaient d’ailleurs sur Myspace), ils n’ont jamais remis en question la politique de Facebook. Il s’agissait plus d’une approche “vivre et laisser vivre”. Google et sa communauté forcée à l’utilisation de vrais noms n’ont pas été aussi chanceux. Les gens sont maintenant EN COLÈRE.

Je suis personnellement enchantée de voir autant d’indignation. Je suis vraiment très heureuse de voir que des individus très privilégiés prennent ce sujet à coeur, parce que, même si ils sont les moins susceptibles de souffrir de cette règle des “vrais noms”, ils ont l’autorité pour s’élever face au pouvoir. Et tout autour du Web, on souligne le fait que ce sujet est plus profond que de simples noms rigolos (et qu’il est beaucoup plus complexe que sa réduction au simple concept d’anonymat, comme le pensait bêtement Randi Zuckerberg de Facebook).

Ce qui est en jeu c’est le droit des individus à se protéger, leur droit de véritablement maintenir une forme de contrôle qui les sécurise. Si des entreprises comme Facebook ou Google sont vraiment engagées à protéger leurs utilisateurs, elles doivent prendre ces critiques au sérieux. Tout le monde n’est pas plus en sécurité en donnant son vrai nom. Au contraire. Beaucoup de gens sont beaucoup MOINS en sécurité en étant identifiables. Et ceux qui sont le moins en sécurité sont souvent ceux qui sont le plus vulnérables.

De même, le problème de la réputation doit être renversé quand on pense aux individus marginalisés. On s’intéresse aux gens qui font usage de pseudonymes pour masquer leur identité et, en théorie, “protéger” leur réputation. L’hypothèse que cela implique est que l’observateur est qualifié pour évaluer la réputation de quelqu’un. Beaucoup trop souvent, et particulièrement avec les individus marginalisés, l’observateur sort l’individu de son environnement et, en se fondant sur ce qu’il trouve en ligne, ne le juge pas convenablement. Je vais tâcher d’expliquer cela en prenant un exemple dont beaucoup d’entre vous ont du entendre parler.

Il y a des années, j’ai reçu un appel en provenance d’un employé d’une université prestigieuse qui voulait admettre un jeune homme noir originaire de South Central [un quartier défavorisé de Los Angeles]. Le jeune homme avait rempli son formulaire d’admission en expliquant qu’il voulait quitter sa communauté infestée par les gangs. Les employés de l’université avait pourtant trouvé sur son compte MySpace des symboles d’un gang.  La question qui m’était posée était “Pourquoi nous mentirait-il alors que l’on peut trouver la vérité en ligne?”. Connaissant cette communauté, j’étais pratiquement sûre qu’il s’était montré honnête envers l’université; il faisait également ce qu’il devait faire pour rester en vie au sein de sa communauté. S’il avait utilisé un pseudonyme, l’université n’aurait pas pu obtenir ces données hors-contexte et le juger mal à propos. Mais ça n’était pas le cas. Ils estimaient que leur cadre de pensée était ce qui importait le plus. J’espère vraiment qu’il est parvenu à intégrer cette université.

Il n’y a pas de contexte universel, peu importe ce que les geeks peuvent vous dire.  Mais si les gens font le nécessaire pour s’adapter à différents contextes afin de protéger leur sécurité, et pour s’assurer de ne pas être jugés en dehors d’un contexte précis, cela ne veut pas dire qu’ils sont tous des escrocs. Il s’agit au contraire d’une réponse responsable et raisonnable aux conditions structurelles de ces nouveaux médias. Et il est inacceptable de voir les plus puissants et les plus privilégiés dire à ceux qui ne le sont pas qu’il est admissible que leur sécurité soit ébranlée. Vous ne garantissez pas la sécurité en empêchant les gens d’utiliser des pseudonymes, vous sapez leur sécurité.

De mon point de vue, mettre en place des politiques visant à ce que les gens utilisent leurs vrais noms au sein des espaces en ligne est donc un abus de pouvoir.


Article initialement publié sur Apophenia
Traduction Marie Telling et Guillaume Ledit
Illustrations CC FlickR: krissen, martin howard, birgerkin

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Grandeur et décadence du pseudonyme http://owni.fr/2011/08/08/declin-pseudonyme-anonyma/ http://owni.fr/2011/08/08/declin-pseudonyme-anonyma/#comments Mon, 08 Aug 2011 12:55:36 +0000 Xavier de la Porte http://owni.fr/?p=75662 Cet article, publié sur Internet Actu le 4 juillet, reprend la lecture de la semaine réalisée par Xavier Delaporte dans le cadre de l’émission Place de la Toile sur France Culture. L’émission, que nous vous conseillons, était consacrée à la question “Est-il encore possible/souhaitable d’être anonyme sur Internet?”.


La lecture de la semaine nous vient du magazine en ligne Salon, et elle est de circonstances. Elle s’intitule “Le déclin du pseudonyme” et on la doit à Carmela Ciuraru, qui est critique littéraire et vient de publier une histoire du pseudonyme. L’article, tout en se concentrant sur l’usage du pseudonyme en littérature, offre des perspectives intéressantes pour comprendre les raisons de sa force dans les réseaux.

À son niveau le plus basique, un pseudonyme est une sorte de farce. Pourtant, les mobiles qui poussent les auteurs à en adopter un sont infiniment complexes, parfois mystérieux pour eux-mêmes. Les noms sont chargés, pleins de pièges et de possibles, et peuvent faire obstacle à l’écriture. Virginia Woolf, qui n’a jamais pris de nom de plume, a dit un jour la condition fondamentale de l’auteur, condition qui rend fou :

Ne jamais être soi-même, et pourtant l’être toujours, c’est le problème

Un changement de nom, comme un changement de paysage, peut donner l’occasion d’un nouveau départ.

Le pseudonyme comme seconde identité

Dans une certaine mesure, explique Carmela Ciuraru, toute écriture suppose impersonnalisation – la convocation d’un “Je” d’autorité pour fabriquer le locuteur d’un poème ou les personnages d’un roman. L’audacieux poète Walt Withman arrivait à explorer d’autres voix simplement en tant que lui-même. Il embrassait ses multiples possibles. Mais d’autres écrivains ne sont pas capables d’une telle alchimie, ou ne la désirent pas, sans le recours à un alter ego. Si le “Je” qui s’exprime est une construction, jamais intégralement authentique quel que soit le degré d’autobiographie du texte, le recours au pseudonyme permet d’élever cette notion à un autre niveau, en inventant la construction de la construction. Comme l’a écrit Joyce Carol Oates en 1987 dans le New York Times, “La culture d’un pseudonyme peut être comprise comme une sorte de culture in vivo d’une voix narrative qui sous-tend tout travail sur les mots, en le rendant unique et inimitable.”

La fusion d’un auteur et d’un alter ego est une chose imprévisible, selon Carmela Ciuraru. Cela peut devenir comme un mariage, un partenariat fidèle et robuste, ou se révéler une histoire d’amour courte et enivrante. Néanmoins, l’attirance est évidente et indéniable. Entrer dans un nouveau corps ressortit à l’élan érotique. Historiquement, beaucoup d’auteurs étaient des étrangers, vivaient seuls : habiter un autre être leur offrait une intimité qu’ils n’auraient obtenue autrement. En l’absence d’un compagnonnage dans la vie réelle, l’entité pseudonymique peut servir de confidente, de gardienne des secrets, et de bouclier protecteur.

Dans son livre important The Inner Game of Tennis, publié en 1974, Thimoty Gallwey a appliqué la notion de dédoublement au joueur de tennis, en décrivant comment chaque entité entrave ou favorise la performance. Ce qu’il fournit c’est une sorte de guide pour s’améliorer au tennis, mais sans conseil technique. Il se concentre sur ce qu’il décrit comme les deux arènes de l’engagement : le Moi 1 et le Moi 2. Et Carmela Ciuraru de noter que quand le livre est sorti en 1974, des milliers de gens ont écrit à l’auteur qu’ils avaient appliqué avec succès ses préceptes à bien d’autres choses que le tennis, à l’écriture par exemple.

Voici comment Gallwey, qui avait été diplômé de Harvard en littérature, décrit le Moi 1 : il est celui qui parle, le critique, la voix qui surveille, il fait montre de son obstination et son inventivité à barrer la route. Le Moi 1 vous admoneste, il vous considère comme une erreur incorrigible. Mais le Moi 2, lui ne juge pas, il représente la libération dans sa forme la plus pure, il pousse à l’action, il est capable de toute la gamme des sentiments, il peut se révéler extrêmement prolifique. On voit bien ce que, dans le contexte littéraire, le potentiel libérateur d’un Moi numéro 2 peut apporter. Un pseudonyme peut donner à un écrivain la distance nécessaire pour parler avec honnêteté, mais il peut tout aussi bien lui donner la permission de mentir. Tout est possible. Et l’auteur de donner plusieurs exemples sur lesquels je suis obligé de passer, pour en arriver directement aux derniers paragraphes.

Le pseudonyme disparu de l’air du temps

Au milieu du 19e siècle, explique Carmela Ciuraru, ce curieux phénomène du pseudonymat a atteint son plus haut niveau, et comme depuis le milieu du 16e siècle, il était habituel pour un texte d’être publié sans nom d’auteur. Il est intéressant que le déclin du pseudonyme au 20e siècle coïncide avec la généralisation de la télévision et du cinéma. Les gens ayant eu accès à la vie des autres, il est devenu plus compliqué de préserver une vie privée – et peut-être moins désirable. Dans la culture contemporaine, aucune information paraît trop personnelle pour être partagée (ou appropriée). La téléréalité a accru notre appétence à “connaître” les gens célèbres, et les auteurs eux-mêmes ne sont pas immunisés contre les pressions de la promotion personnelle et la révélation d’eux-mêmes ; nous vivons à une époque où, comme le biographe Nigel Hamilton l’a écrit “l’identité propre d’un individu est devenue le centre de beaucoup de discussions.”

Ce n’est pas complètement nouveau, mais avec l’explosion des technologies numériques, poursuit l’auteure, les choses sont entrées dans une spirale incontrôlable. S’exprime bruyamment le désir qu’ont les fans d’interagir, en ligne et personnellement, avec leurs auteurs préférés, dont on attend en retour qu’ils bloguent, qu’ils signent des autographes, qu’ils posent avec l’air joyeux pour les photographes et les événements promotionnels. En même temps que leurs livres, les auteurs eux-mêmes sont vendus comme des produits. Même si la pratique du pseudonymat reste importante, elle a perdu son allure d’antan, et se cantonne à des genres comme le polar et la littérature érotique. Aujourd’hui, user d’un nom de plume est une entreprise qui relève moins du jeu et de la création que du marketing.

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Billet initialement publié sous le titre “Le déclin du pseudonyme” sur InternetActu

Illustrations: Flickr CC PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales koalie PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification 13Moya

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