OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Nicolas Sarkozy fait l’économie du net http://owni.fr/2012/04/17/nicolas-sarkozy-fait-leconomie-du-net/ http://owni.fr/2012/04/17/nicolas-sarkozy-fait-leconomie-du-net/#comments Tue, 17 Apr 2012 17:32:31 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=106540

Nicolas Sarkozy lors du forum e-G8 à Paris en mai 2011 - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Il était temps ! A cinq jours du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a livré son “projet numérique”. Ou plus exactement, un texte de 37 pages – une somme en regard des autres réponses – adressé en réponse au “Collectif numérique”, groupement de 19 représentants d’industriels du net qui a demandé à l’ensemble des prétendants à l’Élysée de présenter leur vision du secteur. Dans le cas du candidat-président, la réponse s’est donc finalement mutée en e-programme.

Économie

Un choix qui peut expliquer la tonalité résolument économique du projet. Dès les premières lignes, Nicolas Sarkozy annonce d’ailleurs la couleur : Internet est une “question clé” qui “concerne autant notre économie que notre société en général, notre démocratie, notre école et les éléments du vivre-ensemble au XXIème siècle.” La hiérarchie est faite. Et respectée : plus de la moitié du texte se consacre ainsi exclusivement à Internet perçu en tant qu’industrie. Ce n’est qu’à la page 22 qu’apparaît d’autres notions, telles que la “diplomatie connectée”, l’open data, ou bien encore le rôle d’Internet dans l’éducation, la formation ou la santé.

[Dataviz] Digitale Martine vs Télématique Sarkozy

[Dataviz] Digitale Martine vs Télématique Sarkozy

OWNI a décortiqué le programme des deux principaux partis politiques français concernant le numérique. Synthèse sous ...

Pour le candidat de la majorité, l’objectif est de considérer le numérique comme une “industrie à part entière” : fiscalité, implantation à l’étranger, aide aux starts-up, impôts sur les sociétés étrangères implantées en France, création de séminaire, signature de convention… Le but est de partir à “la conquête du monde” avec des “étudiants [qui] se passionnent pour le numérique comme les générations précédentes se sont passionnées pour le chemin de fer, le train, l’avion ou l’aérospatiale, ces industries qui aujourd’hui déplacent toujours les foules au décollage.”

Résultat : les autres volets d’Internet, qui dépassent la seule économie du secteur tout en y étant intimement liées, restent pas ou peu abordés. Pourtant, il y a déjà presque un an, en juin dernier, les responsables numériques de l’UMP avaient élaboré 45 propositions pour Internet [PDF], balayant un champ bien plus vaste que le seul terrain économique. Y étaient abordées la vie privée, la protection du principe de neutralité du réseau, ainsi que l’épineuse question du filtrage du net, pour lequel les représentants de la majorité en charge du dossier envisageait la mise en place d’une procédure unique faisant intervenir “systématiquement” l’autorité judiciaire “hors circonstances exceptionnelles”.

Propriété intellectuelle

Si Nicolas Sarkozy reste silencieux sur ces questions, d’autres en revanche font une apparition remarquée au cœur du projet.

Ainsi la propriété intellectuelle et l’industrie culturelle, que Nicolas Sarkozy rapproche du marché du logiciel, les estimant tout deux victimes du fléau du “piratage”. “Ce sujet majeur devra être traité comme l’est le piratage des autres créations de l’esprit” martèle le candidat.

La loi contre les web terroristes

La loi contre les web terroristes

Le projet de loi sanctionnant la simple lecture de sites Internet appelant au terrorisme devrait être présenté demain en ...

De même pour la sécurité, qui n’a que peu à voir avec des préoccupations purement économiques. Nicolas Sarkozy souhaite mettre “Internet au cœur” de ce sujet, expliquant vouloir réfléchir “aux façons d’utiliser les communications par SMS et réseaux sociaux, plébiscités par les jeunes générations, pour le signalement des violences et délits aux forces de police.”

Au final, l’impression qui ressort de ce projet numérique improvisée – ou prétexte – est un saucissonnage d’Internet qui profite au seul volet industriel et économique. Manque une vision, une approche globale sous-tenant l’ensemble. D’ailleurs, le candidat a beau déclarer que “pas une seule proposition de [son] programme ne concerne pas le numérique”, force est de constater qu’Internet ne figure qu’à la marge dans le texte fondateur. Seules exceptions : le point 13, consacré à la “lutte contre les nouvelles formes de terrorisme”, qui mentionne la pénalisation de la “consultation habituelle de sites Internet faisant l’apologie du terrorisme ou diffusant des techniques terroristes.” ; et le point 17, qui envisage la question de la couverture du territoire en très haut débit.

François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly et François Hollande ont également répondu à la sollicitation du Collectif numérique. De même, d’autres organismes, comme Candidats.fr de l’Association pour le logiciel libre (April) ont demandé aux présidentiables français de présenter leur perception et leurs propositions pour Internet. Des contributions qu’OWNI ne manquera pas de synthétiser dans une approche comparative des programmes. A suivre, donc.


Photographie par Ophelia Noor pour Owni /-) Nicolas Sarkozy lors du forum e-G8 à Paris en mai 2011

]]>
http://owni.fr/2012/04/17/nicolas-sarkozy-fait-leconomie-du-net/feed/ 3
L’Internet socialiste http://owni.fr/2011/12/02/fleur-pellerin-internet-hollande-presidentielle-2012-hadopi/ http://owni.fr/2011/12/02/fleur-pellerin-internet-hollande-presidentielle-2012-hadopi/#comments Fri, 02 Dec 2011 11:09:07 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=88705

C’est à deux pas de la Cour des Comptes, où elle sévit encore, que Fleur Pellerin nous a donné rendez-vous. A 38 ans, la jeune femme vient d’être nommée responsable du pôle “Économie numérique” dans l’équipe de campagne de François Hollande, tout juste constituée. “Il était important pour moi d’y ajouter ’société’, car le numérique n’est pas une branche de l’industrie comme l’agroalimentaire”, précise-t-elle d’emblée.

Sa prise de fonction a fait l’effet d’un micro séisme dans le landernau numérique : inconnue au bataillon Internet, Fleur Pellerin s’est surtout illustrée par l’excellence de son parcours – bac à 16 ans, Sciences Po, ENA – et un passage à la tête du club XXIème siècle, réseau promouvant la diversité. Un “pur produit de la méritocratie française”, plus proche des questions d’égalité des chances ou de fiscalité que des réflexions réticulaires, dont on ne trouve d’ailleurs nulle trace dans le portrait tiré par Libération en avril 2010. Au Parti Socialiste, elle totalise déjà trois campagnes présidentielles. Celle du candidat Hollande inaugure la mise en lumière de cette ancienne conseillère de l’ombre, qui n’est pas du sérail. Une affiliation informelle – elle n’est plus encartée – qui explique son allant et son franc-parler.

Parachutée dans les landes numériques, la jeune femme se donne jusqu’au 15 décembre pour proposer la première version de son programme. A retravailler jusqu’en début d’année. Plus qu’un chantier, un travail de dentellier. A réaliser dare-dare. La néophyte le reconnaît. Comprendre les enjeux, s’acclimater à un milieu sévère, qui s’étonne de voir débarquer une novice à l’approche d’une échéance telle que la présidentielle. L’ampleur de la tâche : c’est ce qui fait courir Fleur Pellerin sur les autoroutes de l’information. Un voyage qui s’annonce turbulent.

Hadopi tabou

En interne, la constitution de l’équipe de campagne n’a pas réglé les bisbilles entre cadres du parti et rivaux d’hier. Si officiellement le rassemblement derrière François Hollande est unanime, la fusion des troupes pose toujours problème. En coulisse, on murmure que “c’est le bordel”. Y compris sur le numérique. Sans confirmer, Fleur Pellerin déclare n’avoir que peu de relations avec Solférino. Si elle affirme qu’elle puisera dans “les travaux du Laboratoire des idées avant de proposer au candidat les axes de son programme numérique”, elle déclarait il y a quelques jours que son programme ne serait pas celui du Parti Socialiste [PDF].

Une indépendance qui visiblement, ne passe pas. En particulier sur le point chaud de la campagne numérique, l’éternel maëlstrom Hadopi. A la suite de notre entretien réalisé dans la matinée du 28 novembre, Fleur Pellerin nous a demandé de retirer toute citation concernant le sort de la Haute autorité. Motif : il ne s’agit que de pistes de travail, et seul François Hollande pourra arbitrer sur la question. Dans une première interview, publiée le 29 novembre, la jeune femme exprimait clairement sa volonté d’abroger l’institution, pour la remplacer par une autre, débarassée du sceau symbolique “Hadopi”. Vertement critiquée par certains observateurs, la position de Fleur Pellerin n’a manifestement pas plu en interne. D’ici le 15 décembre donc, motus et bouche cousue. Sur cet unique point : pour la neutralité, la fiscalité du secteur, l’e-education, l’e-santé, la critique du bilan de cinq ans de sarkozysme, les vannes sont en revanche ouvertes. Il ne s’agit pourtant que d’ébauches de réflexions, qui appelleront, là aussi, une validation du candidat socialiste.

L’Hadopi fait peur. Bête noire de l’UMP comme du PS, elle est le signe de la soumission des partis au bras de fer, féroce, que se livre lobbyistes de la Culture et du numérique pour avoir voix au chapitre 2012. Au lieu de lancer un chantier public, évolutif, entier, l’opposition fait le choix de se murer dans un silence qui ne saurait prévenir des bourdes. Les rétropédalages font tache : celui-ci en est un ; il rappelle les tergiversations maladroites de François Hollande sur ce même point, il y a quelques semaines à peine. Confirmant ainsi que c’est bien le “bordel”.

Côté moyens, la responsable de pôle ne dispose par ailleurs d’aucune ressource. “J’assume ne pas avoir de moyens, j’assume le modèle start-up, le côté artisanal.” D’où l’appel à contributions lancé sur Rue 89 il y a quelques jours : pour l’occasion, pas de plate-forme participative, pas de site, mais une adresse mail : numerique2012@gmail.com. Une initiative qui a fait les gorges chaudes de quelques trublions, notamment sur Twitter.

Ils m’attaquent parce qu’ils s’imaginent que je ne connais pas les codes, mais en 1998, je fréquentais des forums d’opéra US, et les trolls étaient déjà là ! Ils trollaient sur … du Wagner. Les codes étaient identiques.

Quant à l’appel à contributions, elle se félicite “d’avoir déjà obtenu une centaine de mails. Un wiki aurait été un défouloir”, poursuit-elle, “on aurait passé plus de temps à modérer”. Une semaine après l’ouverture de la consultation, elle nous confie avoir “reçu 500 pages de contributions très riches et constructives. Nous allons faire réagir les internautes sur une première synthèse très prochainement”.

“A l’encontre du tout-répressif de Sarko”

Rentrant dans le vif du sujet, Fleur Pellerin expose méthodiquement ses priorités :  “définir un programme de travail et constituer une équipe, afin d’avoir une position argumentée sur un certain nombre de projets urgents”. Son pôle a été décliné en cinq axes : “infrastructures et aménagement du territoire”, “innovation et e-business”, “droits et libertés sur Internet” – dans lequel se range Hadopi, dont nous ne parlerons donc pas -, “développement des services et contenus” et “fiscalité numérique”. “Oui, c’est assez vaste !” conclue-t-elle dans un sourire.

Sur l’économie de l’innovation, elle déplore un “retard” français : “il y a une marge de progrès”, estime la jeune femme. Pour la combler, Fleur Pellerin assure que les réflexions seront menées en fonction du contexte budgétaire contraint.

Concernant la fiscalité des jeunes entreprises innovantes (JEI) ou du commerce en ligne, elle explique que les incitations devront se faire selon “différents scénarios en fonction de l’état dans lequel la droite laissera les finances publiques en mai 2012, et surtout assurer aux entreprises un environnement juridique stable”. “Durant les 100 premiers jours, on devra être réaliste”, concède-t-elle, avant d’ironiser “je suis à la Cour des Comptes, la contrainte budgétaire, je l’ai intégrée !”

Les promesses seront chiffrées et envisageables : “on essaiera de se placer dans la faisabilité financière et juridique.” Une rigueur en grille de lecture des affaires en cours : elle commente la taxe Google, serpent de mer gouvernemental qui cherche à imposer les revenus publicitaires engrangés en France par les géants du web :“Pas contre sur le principe, mais à condition que le dispositif ne se retourne pas in fine contre les seules entreprises françaises ”. “Contrairement à Sarkozy, qui vient encore de le faire avec l’annonce de la création du centre national de la musique, nous ne proposerons pas de mesures sans nous être assurés de leur faisabilité financière et juridique”.

Si elle n’est pas identifiée comme référence dans le milieu, Fleur Pellerin met en avant des réseaux solides autour du numérique. “Je couvre toute la palette : média, opérateurs, think tanks, fédérations et syndicats professionnels, lobbyistes, haut-fonctionnaires” , assure-t-elle. Des connaissances déjà mobilisées à titre bénévole et amical. Le travail est informel : la première réunion s’est tenue chez elle ; même son mari, fiscaliste au Conseil d’Etat, a été mis à contribution. Dans ses cercles, des membres de l’Arcep et de la Caisse des dépôts, “catastrophés par la gestion du très haut débit” ; des entrepreneurs comme Jean-Baptiste Soufron, Nicolas Gaume, président du Syndicat National du jeu vidéo ou Benoît Thieulin ; certains acteurs du monde de la Culture, SPRD et ministère, ou encore Daniel Kaplan, soutien de Martine Aubry pendant la primaire et délégué général de la Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération (FING).

On lui demande ce qui différencie son programme de celui de l’UMP. Elle réagit vivement, et critique le bilan de la majorité : “c’est bien joli de montrer ce programme, de dire ‘le meilleur reste à venir’ si rien n’a été fait en 5 ans !” Et déroule sur Nicolas Sarkozy : “il ne s’adresse qu’à des clientèles. Tout le monde y croit mais il n’y a rien derrière”. Sur sa dernière sortie à Avignon, durant laquelle il avait proposé l’établissement d’une “Hadopi 3” pour lutter contre le streaming, elle ironise : “comment on fait ? On met des mouchards chez les gens ? On ferme YouTube ? Sa position est ultra sécuritaire et après ses lieutenants parlent de neutralité des réseaux, ça me fait rire !” Et de conclure : “oui, je suis très énervée !”

On veut aller à l’encontre du tout-répressif de Sarko .

Le principe fait consensus en interne, mais pas sûr que les cadres du parti et de la campagne la suivent sur “les modalités concrètes” . Si à Solférino “tout le monde a pris conscience qu’Internet représentait un levier de croissance et une modification radicale de la société” , “il y a encore de ‘vieux logiciels’ qui traînent au PS” . Et les attentes de la communauté se font pressantes: il ne suffit pas de critiquer le bilan du camp d’en face ; des mesures cadres sont à définir. Or, des arbitrages, pas forcément favorables, seront pris par la direction de campagne. Fleur Pellerin en a conscience, se dit “loyale” , et profite pour le moment de sa “liberté dans la réflexion” . Une autonomie synonyme de “faiblesse” : “cela veut aussi dire que je ne suis pas forcément très soutenue”. Le recadrage de dernière minute, sur Hadopi, est venu le confirmer.


En vente en décembre le livre électronique “e-2012″, chez Owni Editions, une enquête signée Andréa Fradin et Guillaume Ledit sur la campagne numérique de l’UMP et du PS.


Via Flickr : Fame Foundry [cc-bysa] et Geoffrey Dorne [cc-byncsa]

]]>
http://owni.fr/2011/12/02/fleur-pellerin-internet-hollande-presidentielle-2012-hadopi/feed/ 27
[Dataviz] Digitale Martine vs Télématique Sarkozy http://owni.fr/2011/07/04/dataviz-digitale-martine-vs-telematique-sarkozy/ http://owni.fr/2011/07/04/dataviz-digitale-martine-vs-telematique-sarkozy/#comments Mon, 04 Jul 2011 14:33:45 +0000 A. Fradin et S. Blanc http://owni.fr/?p=72631

Cliquez sur le poster pour l'afficher en haute définition.

Cette fois, ça y est ! Internet débarque au cœur de la campagne, fort des 25% de croissance qu’il assurerait à la France ces trois prochaines années. Du coup, les deux principaux partis politiques y vont de leurs propositions.

L’affaire est connue depuis un bail : Internet a la particularité d’être un thème peu voire pas du tout clivant. Malgré des différences interstitielles, les deux partis majoritaires s’accordent sur la neutralité, l’aide aux PME ou la nécessité d’une couverture très haut débit qui frôle les 100%. Ceci dit, le diable est dans les détails et les habitudes des uns et des autres se révèlent dans les choix de mise en œuvre (quand ils ont été tranchés) : forte connotation industrielle du côté droit, penchant sociétal sur le front gauche. Des différences marginales mais signifiantes qui permettent aux uns et aux autres de poursuivre le jeu de la distinction. Ainsi Martine Aubry dans sa déclaration d’intention sur Rue 89, qui se démarquait de l’eG8, cette « production hollywoodienne » ou Éric Besson, qui n’a pas manqué d’afficher sa « surprise » face au programme du PS, critiquant vertement la création d’un opérateur national très haut débit ou l’instauration d’une taxe apparentée à la licence globale. Ouf, la machine à petites phrases restera alimentée. Y compris par Internet.

PS : léger, si léger

Le PS a livré une copie [pdf] plutôt légère, sept pages tout compris, écrite en police taille astigmate, avec marge de 3 cm. Ce digest, issu du Laboratoire des idées, un réseau de travail participatif sous la houlette du député Christian Paul, en charge du numérique, décline le programme en six axes. Le document donne le sentiment d’avoir été rédigé à la va-vite. Il serait moins un cahier des charges que des orientations, ce qui sent l’excuse un peu facile. Il est vrai que le PS n’a pas cinq ans de bourdes à rattraper : sa légitimité est déjà installée sur le sujet.

Le programme du PS... en quelques mots

Un document sans surprise, à la dominante clairement sociétale, à l’image du titre : « La France connectée, dans une société créative, pour tous ». A contrario de la vision beaucoup plus business de l’UMP, ce sont les usagers dans leur ensemble que le texte met en avant : « [la société créative] s’appuie
 sur
 toutes
 les
 énergies,
 sur
 toutes
 les
 imaginations
 :
 celles
 des
 entrepreneurs,
 des
 militants
 associatifs,
 des
 chercheurs,
 des
 salariés
 du
 privé
 comme
 du
 public,
 des
artistes,
 des
retraités,
 et
 de 
tous 
les
 citoyens.

 »

Les lecteurs d’OWNI trouveront dans le texte un certain nombre de propositions/termes doux à leurs oreilles : suppression de la Hadopi, de la Loppsi, renforcement de la Cnil, soutien à la cyber-démocratie, notion de biens communs, parmi lesquels les logiciels libres, la neutralité du Net, l’accès wi-fi étendu, une politique d’open data crédible (« conditions permettant leur réutilisation très large, citoyennes ou à des fins d’innovation, sans autorisation préalable ») , ou bien encore la « fin [de] la guerre du partage ».

Pas de chiffres donc, ni de détails sur la réalisation concrète des propositions, ou alors des généralités : « Un plan de déploiement de la fibre optique sur le territoire permettant un accès au haut débit pour tous d’ici dix ans… » ; « un forfait de base [...] inférieur à 10 euros par mois ».

Le document a été complété par une tribune de Martine Aubry, appelant à « une France augmentée » (sic). En attendant, c’est ce programme numérique qu’on aimerait bien voir augmenté.

UMP : chasse aux bourdes

Côté majorité à l’inverse, on mise sur la profusion et le peaufinage. Menée par Laure de La Raudière, à l’origine, en avril dernier, d’un rapport sur la neutralité des réseaux salué de tous côtés, le programme de l’UMP marque une volonté manifeste de se démarquer des erreurs passées.

Avec 33 pages, 45 propositions mobilisant des concepts comme « open data » ou « internet neutre », le parti de Nicolas Sarkozy cherche à se placer dans une expertise qui nous était jusque-là inconnue – à quelques rares exceptions près. Le temps est à « l’humilité », « l’enthousiasme » et « l’accompagnement » de cette « révolution numérique ». Car :

Prétendre s’opposer à un changement de cet ordre sous prétexte qu’il nous oblige à la remise en cause est une absurdité. En revanche, il faut accompagner cette révolution.

Autre signal fort de rupture: Hadopi a disparu ! Ou presque… Il en est question à deux reprises : dans l’évocation du bilan de l’UMP en matière d’Internet (p.18), et aussi, mais en filigrane cette fois, en ouverture de la réflexion. C’est en effet la décision du Conseil Constitutionnel en date du 10 juin 2009 qui amorce le document. Celle-là même qui a fait de l’accès à Internet une liberté essentielle en taclant, au passage, la loi Création et Internet… à l’origine du dispositif Hadopi.

Le programme de l'UMP... en quelques mots

Hadopi envolée, adieu les conflits avec la communauté des interouèbes ? Pas si sûr car, si l’UMP monte en compétences sur ces thématiques, certaines mauvaises habitudes n’ont pas été effacées. Si le recours au juge est souhaité « systématique », il n’empêche qu’il reste conditionné à des « circonstances exceptionnelles » discriminantes et surtout potentiellement fourre-tout. De même, si le parti majoritaire se dit enthousiaste face au réseau, les fameux « risques » de l’Internet demeure. Terre à apprivoiser, à « responsabiliser » (et non plus à « civiliser », le terme ayant déguerpi du champ lexical UMPien), mais terre toujours hostile :

L’un des enjeux majeurs pour la société numérique est la formation des enfants, des parents, des professeurs, des personnes âgées, bref de toute la société, aux outils mais surtout aux usages du numérique, à ses potentialités formidables… et aussi à ses risques.
« Révolution numérique, le meilleur reste à venir », p.5


Illustration Marion Boucharlat pour OWNI /-) Téléchargez le poster

]]>
http://owni.fr/2011/07/04/dataviz-digitale-martine-vs-telematique-sarkozy/feed/ 6
Inauguration de la transcription automatique des programmes TV/video http://owni.fr/2010/03/01/inauguration-de-la-transcription-automatique-des-programmes-tvvideo/ http://owni.fr/2010/03/01/inauguration-de-la-transcription-automatique-des-programmes-tvvideo/#comments Mon, 01 Mar 2010 16:04:02 +0000 Michel Lévy Provencal http://owni.fr/?p=9248 Mikiane fait partie des membres fondateurs de la soucoupe. Responsable des nouveaux médias à France 24, il présente dans ce billet un projet chapeauté au sein du Lab de France 24. Analyse et explications par un insider, c’est le moins que l’on puisse dire /-)

Titre original :

Demo: inauguration de la transcription automatique des programmes TV/video live

J’ai déja eu l’occasion de parler de ce projet mené au sein du Lab de FRANCE 24 depuis plus de 6 mois. Vous retrouverez les différentes étapes de la conception et réalisation de cette expérimentation dans les billets suivants:

Aujourd’hui, cette expérimentation vit une nouvelle étape grâce à un partenariat avec Yacast Media, Exalead et Vecsys: le lecteur vidéo haut débit de FRANCE 24 permet à présent de transcrire automatiquement sous forme de texte les 24 dernières heures d’antenne.

Depuis décembre dernier, FRANCE 24 propose sur son site Internet une nouvelle expérience de télévision interactive : le lecteur HD. Ce lecteur haut débit offre aux internautes la possibilité de « contrôler le direct », car il peut balayer les 24 dernières heures de programmes en quelques secondes, en déplaçant le curseur sous l’image sur un simple navigateur web.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Fort de cette innovation, le LAB de FRANCE 24 fait aujourd’hui évoluer cette application en y ajoutant une nouvelle fonctionnalité permettant de faire figurer automatiquement sur ce même lecteur chaque mot prononcé à l’antenne, depuis les commentaires des présentateurs, les récits de reportages jusqu’aux interviews de tous les invités.

Cette première technologique est basée sur une analyse sémantique automatique des scripts extraits de chaque vidéo. Elle permet de générer en 24 heures, sans intervention humaine, une variété de mots-clés, de lieux, de noms de personnalités ou d’organisations citées sur FRANCE 24 et donc, d’en optimiser le référencement.

L’algorithme de transcription permet dans la majorité des cas de générer un texte fidèle au discours prononcé à l’antenne. Cette capacité que nous avons désormais à retranscrire le flux en léger différé (quelques minutes), ouvre des possibilités considérables. Certes les textes obtenus contiennent parfois des erreurs, mais demain, l’ensemble des contenus pourraient être découpés automatiquement, enrichis en métadonnées, sous-titrés, et éventuellement traduits automatiquement. A court terme, cette technologie peut grandement améliorer le référencement de nos contenus. Elle offre un meilleur confort de lecture quand l’audio pose des difficultés et en particulier pour les malentendants. Enfin, elle peut être une aide potentielle dans le cadre de l’apprentissage des langues.

>> Un aperçu du prototype incluant cette toute nouvelle fonctionnalité est accessible sur le LAB de FRANCE 24

» Article initialement publié sur Mikiane.com

]]>
http://owni.fr/2010/03/01/inauguration-de-la-transcription-automatique-des-programmes-tvvideo/feed/ 8
LeWeb’09 et le temps réel http://owni.fr/2009/12/01/leweb09-et-le-temps-reel/ http://owni.fr/2009/12/01/leweb09-et-le-temps-reel/#comments Tue, 01 Dec 2009 13:41:17 +0000 [Enikao] http://owni.fr/?p=5786 C’est dans une semaine !

leweb09La soucoupe est en train de réviser ses propulseurs à gazouillis et son moteur à billets, coup de chiffon sur le pare-brise et les senseurs, graissage-vidange, un petit coup de peinture sur l’aile gauche, test du détecteur de particules et du sonar… et je serai fin prêt pour aller plonger dans la foule au 104 et diffuser autant d’information que possible, en temps réel, œuf corse.

Pourquoi le temps réel ? Parce qu’en 2009, avec en particulier une forte contribution de Twitter, mais aussi des applications mobiles et de la géolocalisation, le temps s’accélère pour coller au présent. Les implications sont diverses, et sans doute non exhaustives parce que les usages ne font que naître : accélération de l’information, échange et partage multi-plateformes, réalité augmentée, témoignages d’endroits isolés ou exclusifs, bruissement des feuilles annonçant la bourrasque, Internet mobile et Internet des objets….

Le programme complet de rassemblement LeWeb’09 est détaillé et Loïc annonce déjà plus de 1 800 participants. Cette année les speakers seront nombreux et plutôt variés.

Notons la présence :

  • >> des classiques : Nokia, BT, Google, Microsoft, Paypal, Dell, YouTube, Ning…
  • >> des bons clients habituels : Simoncini pour Meetic, Orange, Arrington deTechCrunch, Xavier Court de Vente Privée, Joi Ito de Creative Commons, Freddy Mini pour Netvibes, Robert Scoble
  • >> des p’tits qui promettent : Barak Hachamov pour My6Sense, Patrice Lamothe pour Pearltrees, Tariq Krim pour Jolicloud, Marc Rougier de Goojet entre autres
  • >> des p’tits qui ont beaucoup grossi en quelques temps : Jack Dorsay pour Twitter, Sean McCullough pour Ping.fm, Martin Lorentzon pour Spotify, Ethan Beard de Facebook
  • >> des agitateurs d’idées : Danah BoydSteve Gillmor, Paul Carr, Brian Solis, Cyril Zimmermann, Andrew Keen
  • >> des outsiders plus étonnants : La Reine Rania Al Abdullah de Jordanie et Violet Blue

Les ateliers méritent aussi le coup d’œil, même si le format de 50′ risque d’être dense : API Twitter, gestion de communauté avec Danone et Six Apart, applications Facebook et Nokia…

Pour voir tout ça de près, en mode dynamique, rien de tel qu’un petit collier de perles : Pearltrees.

]]>
http://owni.fr/2009/12/01/leweb09-et-le-temps-reel/feed/ 3