OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le numérique attendra le printemps http://owni.fr/2012/10/10/le-numerique-attendra-le-printemps/ http://owni.fr/2012/10/10/le-numerique-attendra-le-printemps/#comments Wed, 10 Oct 2012 14:41:04 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=122191 Pigeon – photo CC by Ibrahim Iujaz

Pigeon, premier sur l'innovation ! – photo CC by Ibrahim Iujaz

“La stratégie du Gouvernement pour le numérique.” C’est l’un des gros morceaux qui était au menu ce matin du Conseil des ministres. Et c’est Fleur Pellerin, ministre en charge de l’économie numérique, qui a été chargée d’en tracer les grandes lignes.

L’exercice, sorte de synthèse des gros dossiers en cours, devrait ” guider le Gouvernement dans l’établissement de sa feuille de route pour le numérique”, indique l’Élysée. Un plan détaillé qui sera présenté par le Premier ministre en février 2013, “à l’occasion d’un séminaire gouvernemental dédié au numérique”, poursuit le communiqué.

Chantier titanesque

Sans surprise, le chantier est titanesque. Et les dossiers aussi variés que nombreux.

Internet en fusion

Internet en fusion

En lançant une réflexion sur le "rapprochement" de l'Arcep et du CSA, le gouvernement ressuscite un serpent de mer qui ...

“Couverture intégrale du territoire en très haut débit”, dont le gouvernement assure reprendre “le pilotage” ; “sécurité des réseaux, systèmes et données, de l’indépendance technologique ou de la capacité des autorités judiciaires et administratives à agir en cas de besoin”, qui devrait notamment couvrir la polémique sur le géant chinois Huawei, ou bien encore “respect de la vie privée” et “protection des personnes face à la multiplication des fichiers.” Bercy semble vouloir donner une suite à la fameuse affaire du bug (ou pas) Facebook, en sollicitant particulièrement la Cnil sur les questions de données personnelles.

Et ce n’est pas tout. A cela s’ajoute encore le gros volet de la fiscalité du numérique, au cœur de nombreuses réflexions déjà lancées dans les différents ministères. Ainsi celle sur le rapprochement du CSA et de l’Arcep, dont les premières conclusions devraient arriver dès novembre, ou bien encore la mission de Pierre Lescure, chargée de réfléchir à des mécanismes de financement de la création, sans oublier les conclusions sur le sujet de Colin et Collin, respectivement inspecteur des finances et conseiller d’Etat, attendues aux alentours du mois de décembre prochain.

Pour compléter ces tâches de fond, le gouvernement indique également sa volonté de créer à Paris “ou en proche banlieue” un “grand quartier du numérique”. Baptisé “Paris Capitale Start-up”, il a pour objectif de “développer l’attractivité internationale de la France dans le numérique”. Selon La Tribune, qui révélait hier soir les détails de ce plan, “l’extrême-est de Paris, vers Ivry” aurait été évoqué. L’initiative devrait s’appuyer sur les dispositifs déjà mis en place par la région ou la ville de Paris en matière d’incitation à l’innovation.

Elle n’est pas sans rappeler l’ambition britannique, de muter Londres et son quartier consacré “TechCity” en “capitale européenne du numérique”. A en croire La Tribune, le gouvernement copierait même le modèle d’outre-Manche. Une offensive qui vient poursuivre le bras de fer franco-anglais entamé sous Nicolas Sarkozy autour de l’innovation, du numérique, et de l’organisation de certains de ses événements phare, tel que Le Web.

Coordination

Reste à coordonner le bouzin. En la matière, le gouvernement semble vouloir mettre l’accent sur l’inter-ministériel. En organisant le séminaire gouvernemental sur le numérique en février 2013 d’abord, mais aussi en réfléchissant à la meilleure manière d’articuler la question avec l’ensemble des thématiques qu’elle recouvre. Toujours selon La Tribune, une “enceinte de coordination” chargée de piloter le tout devrait être mise en place.

[visu] En 2012, Internet n’existe pas

[visu] En 2012, Internet n’existe pas

Visualiser en un coup d’œil les propositions des candidats sur le numérique. C'est ce que OWNI vous propose en ...

Selon nos informations, cette enceinte devrait se démarquer du Conseil national du numérique (CNN) voulu par Nicolas Sarkozy, qui s’apprête néanmoins à retrouver un second souffle. Mis en veille à l’arrivée de la nouvelle majorité et avec la nomination, en juillet dernier, d’un nouveau président, le CNN va reprendre du service avec de nouvelles têtes. La Tribune avance les noms de Daniel Kaplan (Fondation Internet Nouvelle Génération), ou encore Stéphane Distinguin (FaberNovel). Des entrepreneurs et experts du numérique connus pour être proches des cercles socialistes (lire notre ebook : Partis en ligne).

Certains des membres historiques du CNN devraient néanmoins garder leur place, poursuit le quotidien économique. Ainsi Giuseppe de Martino (Dailymotion) ou Gilles Babinet (ancien président du CNN, aujourd’hui “Digital Champion” français auprès de l’Union européenne). Selon nos informations, la présence de ce dernier est bel et bien confirmée.

Au-delà de l’effet d’annonce de ce Conseil des ministres, difficile d’entrevoir les nouveautés du gouvernement en matière de numérique. Six mois après la présidentielle, pendant laquelle le PS semblait bien déplumé sur le sujet, la “stratégie numérique” annoncée n’est ici pas davantage étoffée ; Fleur Pellerin ne reprenant finalement que pèle-mêle les dossiers déjà ouverts. Pire, cette feuille de route se voit renvoyée à février prochain. Face aux couacs récents sur l’affaire du bug Facebook ou la bruyante bronca du mouvement des “pigeons” web-entrepreneurs, le gouvernement tenterait-il une manœuvre d’ e-séduction ?


Photo CC by Ibrahim Iujaz

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La résistible ascension des nouveaux barbares http://owni.fr/2011/06/01/la-resistible-ascension-des-nouveaux-barbares/ http://owni.fr/2011/06/01/la-resistible-ascension-des-nouveaux-barbares/#comments Wed, 01 Jun 2011 06:50:00 +0000 Henri Verdier et Christophe Stener http://owni.fr/?p=65491 Ci-joint un petit texte concocté avec mon ami Christophe Stener, portant sur les objectifs et la stratégie des nouveaux barbares, invités d’honneur du e-G8, et sur les réponses possibles pour nos entreprises matures.

Après 800 ans de domination sans partage, les Romains furent emportés par une vague de barbares venus de plus loin et dont ils n’ont pas su dominer les attaques rapides, mobiles, sans respect des règles habituelles du combat lourd que maîtrisaient leurs phalanges…

Les entreprises leaders de l’économie du XXe siècle sont-elles condamnées à subir le même sort ? Les nouveaux entrants, nés dans Internet (“Internet natives”) que sont les Google, Facebook, Apple, Amazon, semblent en effet avoir la même mobilité, la même ambition et le même dédain pour les règles classiques que les anciens barbares.

Prisonniers du “brick and mortar”

Face à ce déferlement, les entreprises matures, leaders mondiaux de leurs secteurs, ont compris et intégré une partie des technologies numériques – en particulier le commerce électronique et le marketing viral. Mais elles restent quand même prisonnières de modèles “brick et mortar”, sans pouvoir ou savoir reconstruire toute leur chaîne de valeur par rapport au e-client. La stratégie multicanal est un bon exemple. Indispensable, elle n’est pourtant qu’un “barrage contre le Pacifique” contre ces “nouveaux barbares” qui pillent les chaînes actuelles des acteurs traditionnels.

Les entreprises les plus directement touchées sont celles qui vendent des biens et services aux particuliers (“Business to Consumers”). Leur capital est composé de leur marque, de leur réseau commercial, de leur savoir-faire métier… mais surtout de leur capacité à capter, à satisfaire et à conserver leurs clients. Le client est le capital le plus précieux mais aussi le plus fragile de l’entreprise. La relation avec le client est de plus en plus nouée et fidélisée par les nouveaux outils numériques : mailings ciblés, liens commerciaux sur les sites de recherche ou communautaires, galeries marchandes sur ordinateur et sur téléphones “intelligents” (smartphones), offres groupées avec d’autres partenaires (bancaires, tourisme, assureurs,…), cartes de fidélisation et de paiement…

Les entreprises “brick et mortar” ont compris qu’Internet était le média majeur au XXIe siècle.
C’est justement sur ce lien entre l’entreprise et le client que les “nouveaux barbares” ont décidé de devenir les points de passage obligés pour vendre leurs propres biens et services concurrents des entreprises “classiques” et/ou faire payer à celles-ci des droits de péage, nouvelle forme de droit d’octroi numérique.

Pour ce faire ils ont deux leviers irrésistibles : une immense base mondiale de clients, fidélisés à travers de véritables rituels quotidiens – 700 millions de comptes Facebook, 200 millions de comptes iTunes, 37 millions de visiteurs Google par mois… – et une accessibilité démultipliée par tous. les terminaux Internet (ordinateurs, smartphones, tablettes, et demain téléviseur connecté…) Exploitant ces deux leviers, ils déploient une stratégie d’encerclement en investissant de nouveaux métiers (banquier, opérateur télécom, régie publicitaire, fournisseurs de contenus notamment) recherchant systématiquement les niches “over the top”, celles au rendement maximal. La martingale est l’intégration complète de la chaine de valeurs sur le modèle Apple (fournisseurs de matériels, de logiciels, de sites marchands et de contenus).

Les barbares ne copient pas, ils créent de nouveaux rites

La puissance de ces nouveaux barbares est immense : ils sont très riches. Apple est en passe de devenir la première capitalisation boursière au monde. Ils développent de nouvelles activités en utilisant la valeur marginale de leurs gigantesques infrastructures Internet et leurs très faibles coûts d’exploitation. Twitter compte un salarié pour 750.000 abonnés, par exemple.

Reprenant les leçons des aînés, tel Microsoft par exemple; ils acquièrent à prix d’or des start-up pour investir de nouveaux territoires en gagnant le temps de la R&D et en construisant des barrières à l’entrée pour leurs concurrents. Apple, Google, Amazon, Facebook investissent massivement aujourd’hui dans le business du loisir en ligne pour prendre des parts de marchés, futures rentes à terme.

Ces nouveaux acteurs ne visent pas à concurrencer les “chaînes de valeur” traditionnelles. Ils “encapsulent” les activités traditionnelles en laissant les activités les moins rentables, celles du monde réel (logistique en particulier) aux acteurs installés. Ils créent de nouvelles expériences utilisateur et, si possible de nouveaux rites, de nouvelles pratiques sociétales. Facebook, Amazon, Google suivant les traces d’Apple, se lancent tous dans la commercialisation d’offres de musique, de cinéma, de livres en streaming, c’est-à-dire en consommation en flux sans stockage local, en s’appuyant sur les architectures de cloud computing envoyant le flux de contenu vers tous types de terminaux Internet.

Apple ne dissimule pas son ambition de devenir opérateur téléphonique pour pouvoir émettre des puces de téléphones virtuelles qui enlèveront aux opérateurs classiques leur principal actif. Les opérateurs téléphoniques seront réduits à un rôle de réseaux de transport passifs. Ne disposant plus de connaissance des clients qui transitent sur leurs fibres, ils ne pourront plus commercialiser les bouquets de services, seul vrai revenu qui permettent aussi d’équilibrer le subventionnement des terminaux. Ce financement systématique, qui fait que 40 % des nouveaux téléphones sont connectés à Internet, est à terme suicidaire car ce sont autant de chevaux de Troie à partir desquels les Apple, les Google, vont lancer leur guerre de conquête des bases clients. L’investissement massif de Google dans Android, qui va être rapidement le système d’exploitation dominant des smartphones, s’inscrit dans une stratégie cohérente à vue longue.

Facebook veut devenir le premier site commercial venant se confronter aux acteurs historiques comme eBay et procède à des acquisitions ciblées pour se doter de capacités de régie commerciale Internet dans un combat frontal avec Amazon et Google. La maîtrise d’un corpus de données sans précédent, et l’investissement dans le traitement des “big data” ne tarderont pas à jeter aux oubliettes les anciennes approches du marketing et de la communication.

Groupon, âgé d’à peine trois ans, a une valorisation estimée à 15 milliards de dollars en proposant au petit commerce de jouer sur les stratégies promotionnelles des grandes enseignes. Foursquare, qui a rassemblé 8 millions d’utilisateurs en trois ans, explore un marché de la donnée personnelle géolocalisée qui, d’après McKinsey, devrait générer 100 milliards de dollars de revenus pour les opérateurs avant 2020.

Quel avenir pour les indigènes du web ?

Face à cette irruption des nouveaux barbares dans leurs métiers, les acteurs de l’ancienne économie, celle du “brick and mortar”, ont deux options.
L’une est la recherche de la moins mauvaise alliance avec l’un de ces barbares : c’est un peu celle de Canossa et les déséquilibres des acteurs rendent un accord d’égal à égal peu probable. La difficulté de négociation par les opérateurs téléphoniques des conditions de commercialisation des iPhones alors qu’Apple lorgne sur l’ARPU même des clients le montre assez.
L’autre est de se transformer en “pervasive company” développant un soft power. Une pervasive company est une entreprise qui est en rapport constant avec ses clients à travers tous les médias numériques (ordinateurs, téléphones, télévision), une expérience utilisateur riche et nouvelle et un soft power qui est l’adhésion du client à la marque. Seules les entreprises capables de remettre en question structurellement leur rapports à leurs clients, de faire du numérique le cœur de leur relation commerciale et d’adopter résolument de nouvelles stratégies de création de valeur pourront avoir l’ambition de choisir cette voie.

Mais il faudra pour cela renoncer à bien des certitudes héritées du XXe siècle. Faute de quoi, tous les G8 du monde ne seront que procrastination…


Article initialement publié sur le blog d’Henri Verdier.

Illustrations CC FlickR: Vimages, Vimages, joe.ross,

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Radiohead : réapparition remarquée http://owni.fr/2011/02/18/radiohead-reapparition-remarquee/ http://owni.fr/2011/02/18/radiohead-reapparition-remarquee/#comments Fri, 18 Feb 2011 16:28:00 +0000 Benoît Georges http://owni.fr/?p=30413 La sortie du nouvel album de Radiohead, c’est LA news de la semaine. Nous avons sélectionné ce billet écrit par Benoit Georges et publié sur l’excellent blog de JC Ferraud. Sa pertinence et sa qualité nous ont séduits et nous vous le recommandons chaudement.

Benoît est un ami : journaliste, geek, passionné de musique et fan de Radiohead comme moi. Comme il frémissait d’excitation à l’idée de la sortie du nouvel album de la bande de Thom Yorke, “Kings of Limbs”, qui sera disponible en téléchargement dans quelques heures sur Radiohead.com, je lui ai demandé de revenir sur cette “réapparition”. En 2007, pour “In Rainbows”, le groupe le plus aventurier et aventureux de l’ère post-rock et digitale avait fait le pari de laisser les internautes libres de payer ce qu’il voulait. Y compris rien. Une manière de créer le “buzz”, mais, aussi de tester un nouveau modèle du disque à l’heure de “l’économie de la gratitude”. Cette fois, la mystérieuse tracklist dématérialisée de ce huitième album sera proposé à prix fixe. Alors Radiohead a-t-il tout bon ou tout faux ? En attendant de pouvoir écouter ce précieux nouvel opus dans quelques heures (et de signer, pourquoi pas, une chronique musicale jubilatoire à quatre mains avec Benoît), je lui laisse le soin de vous expliquer le pourquoi et le comment de cette sortie très attendue du point de vue du business du disque et surtout du consommateur internaute… JC

Une autre industrie musicale est-elle possible ? L’annonce, mardi dernier, sur le site de Radiohead, de la sortie d’un nouvel album, « King of limbs », téléchargeable dès ce samedi 19 février pour 7 euros a été vue par beaucoup comme un renoncement. Il faut dire qu’il y a quatre ans, le plus grand groupe de rock du monde (bon, d’accord, JC, après les Ramones, mais en beaucoup moins morts) avait marqué les esprits: pour l’album « In Rainbows », fin 2007, les internautes étaient libres de payer ce qu’ils voulaient, y compris… rien du tout. Alors, la bande à Thom Yorke est-elle rentrée dans le rang en abandonnant la gratuité ? A mon avis, non. Histoire de s’occuper en attendant d’écouter le disque, quelques réflexions en vrac. Mais comme vous n’en pouvez plus d’attendre voici ce qui ressemble fort à un premier extrait, “Lotus Flower”, un superbe titre que le groupe joue et teste sur scène depuis un bon moment déjà:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Combien coûte une œuvre intellectuelle à l’heure de la dématérialisation ? La question agite le monde de la musique (et empêche les majors de dormir) depuis une bonne décennie. La réponse a d’abord été: « rien du tout, puisqu’on peut échanger des fichiers gratuitement ». De l’histoire ancienne : Napster a ouvert en 1999 et fermé en 2001, mais grâce à ses successeurs, elle reste d’actualité. En 2007, Radiohead, qui vient de claquer la porte de la major EMI, trouve une autre réponse en solo avec « In Rainbows » : « le disque vaut ce que vous voulez, du moment que vous payez ». Au premier abord, ça fait un peu coup marketing ou caprice de star, au choix. Avec le recul, c’est un peu plus malin. Il y a quatre ans, pas grand monde n’achetait de musique en ligne – rappelez-vous, toute le monde se goinfrait de Gnutella à l’époque. Pour beaucoup, la sortie d’ « In Rainbows » a permis d’apprendre que la musique pouvait se payer, et pas seulement sur iTunes.

HOW I MADE MY MILLIONS

Et pour le groupe, l’opération a-t-elle été rentable ? Oui, sans aucun doute. Un mois après le lancement d’ « In Rainbows », Comscore avait publié une étude tous avaient téléchargé l’album, mais le plus souvent (62%) sans payer. Pas de quoi pleurer sur le sort du quartet d’Oxford : selon des chiffres dévoilés par le groupe un an plus tard, « In Rainbows » s’est vendu au total, tous supports confondus (CD, coffret bonus, téléchargement) à 3 millions d’exemplaires… dont 1,75 du CD, sorti un mois plus tard. C’est trois fois plus que l’album précédent du groupe sorti chez EMI.

Moralité : à condition d’être suffisamment connu pour que l’info circule, vendre (et même donner) un album sur Internet est un formidable produit d’appel pour… vendre des disques ! Et je ne parle pas des tournées… D’ailleurs, dès mercredi dernier, l’excellent label indépendant XL Recordings , qui est devenu la maison de Radiohead, annonçait la sortie de «King of Limbs » version CD et vinyle pour le 28 mars. Il sera intéressant de voir si, cette fois encore, l’album se vend mieux en version physique ou immatérielle.

EVERYTHING IN ITS RIGHT PLACE

Dernière question: quel est le juste prix d’une œuvre dématérialisée ? « The King of Limbs » coûte 7 euros en MP3 (320 kbps) et 11 euros en Wav (« qualité CD », comme ils disent). Pourquoi 7 euros, et pas 5 ou 10 ? A mon avis, deux explications.

D’abord parce que c’est le prix que les internautes payeurs sont prêts à verser : selon Comscore, les personnes qui avaient acheté « In Rainbows » en ligne à sa sortie en 2007 avaient payé en moyenne 6 dollars (8 ,05 aux Etats-Unis, 4,64 en dehors). Quatre ans après, l’opération peut donc être vue comme un belle (et peu coûteuse) étude de marché. Ensuite à caused’Apple.

Explication : la domination de l’iTunes Music Store dans le monde du téléchargement a, de facto, créée un quasi-prix unique de l’album numérique : 9,99 euros dans la plupart des cas (hors promotions, EP, doubles albums…). Sur ces 9,99 euros, Apple prélève sans vergogne 30%. Ce qui laisse grosso modo aux artistes et maisons de disques… 7 euros. Un excellent prix, donc, pour un groupe désireux de pratiquer la vente sans intermédiaires. estimant le nombre de visiteurs du site de Radiohead à 1,2 million.

B.G.

(*) Sans compter une version collector à 36 et 39 euros (cette fois appelée « newspaper CD »), un énervant attrape-bobo qui en plus va totalement à l’encontre due côté écolo du groupe – la démarche « j’achète à la fois un CD + 2 vinyles du même disque que j’ai déjà téléchargé + plein de dessins moches qui finiront au fond d’un tiroir », même si l’enveloppe est en plastique biodégradable, c’est pas ce qui se fait de mieux en matière d’empreinte carbone…

Et moi JC, je vous offre en bonus deux des titres cités en creux dans cet excellent billet:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Article initialement publié sur : Mon écran radar sous le titre “Radiohead, How To Reapper…”

Crédits photos CC flickr: antoinegiret

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Musiciens : Comment fixer vos objectifs pour 2011 http://owni.fr/2011/01/07/musiciens-comment-fixer-vos-objectifs-pour-2011/ http://owni.fr/2011/01/07/musiciens-comment-fixer-vos-objectifs-pour-2011/#comments Fri, 07 Jan 2011 14:43:12 +0000 Ariel Hyatt http://owni.fr/?p=29400 Ariel Hyatt a fondé Ariel Publicity et Cyber PR, une agence de communication en ligne basée à New York, qui met en relation les artistes avec l’ensemble des médias en ligne. Depuis quatorze ans, elle a travaillé avec plus de 1500 artistes.

Une nouvelle année commence et un horizon vierge s’offre à nous. Le passage à 2011 est le moment rêvé pour se fixer des objectifs. Pour moi, il existe une différence très claire entre les artistes qui se fixent des objectifs, et ceux qui ne le font pas. Bon nombre d’entre vous aura déjà consulté la précédente version de cet article (ou une autre) sur la définition d’objectifs puisque l’heure est aux bonnes résolutions. Posez vous la question : “est-ce que je veux que cette année change quelque chose dans ma carrière ? Si oui : de quelle manière ?” Abordez la définition de vos objectifs comme si vous conduisiez dans un pays étranger. Sans itinéraire clair, vous n’atteindrez jamais votre but. Se fixer des objectifs, c’est comme se créer sa propre carte routière.

Cet article a pour but de vous aider à créer votre propre carte pour arriver là où vous voulez aller dans votre carrière musicale cette année, que vous considériez la musique comme un hobby ou que vous souhaitiez en vivre. Dans ce présent billet, j’ai ajouté quelques liens vers les meilleurs articles destinés aux musiciens qui expliquent également comment atteindre ses objectifs. Mettez-le dans vos favoris, et n’hésitez pas à le relire tout au long de l’année !

Définissez clairement vos objectifs !

De nombreuses études ont établi qu’une vision à long terme est l’élément le plus efficace pour prédire la mobilité sociale et économique aux États-Unis. Et il est prouvé que ceux qui écrivent leurs objectifs ont bien plus de chances des les atteindre.

Les domaines à privilégier… et à mettre en ordre !

Première étape : définissez clairement les domaines à privilégier.

Voici un liste de domaines sur lesquels il vous faudrait vous concentrer. Éliminez ceux qui ne vous conviennent pas et recopiez ceux qui vous semblent importants.

  • Branding : quelle image voulez-vous véhiculer ?
  • Marketing : ce que vous ferez cette année concernant votre plan marketing
    Rick Goetz a écrit un excellent guide en deux parties sur “comment s’attaquer efficacement à un plan marketing pour sortir sa musique sur les réseaux sociaux”.
  • Newsletter : La créer et l’envoyer une à deux fois par mois cette année et définir combien de personnes peuvent être ajoutées à votre mailing list.
  • Site web : construction d’un nouveau site ou intensification de votre présence en ligne ?
  • Réseaux sociaux : à quoi ressemble votre page Facebook ?
  • Relation Presse : faire parler de vous à la radio, dans les journaux ou sur internet.
  • Concerts : une tournée ou des concerts près de chez vous cette année ? Ou les deux ?
  • CDs et téléchargements : combien en sortiriez, distribueriez et vendriez-vous ?
  • Finances : combien voudriez vous gagner cette année ?
  • Synchronisation : allez-vous travailler dans cette voie cette année ?
  • Élargir votre fanbase : de quelle manière comptez-vous vous y prendre ?
  • Entourage : allez-vous prendre un manager ou un tourneur ?
  • Planning : comment comptez-vous gérer votre temps cette année pour être sûr de vous concentrer sur vos objectifs musicaux ?
  • Écriture et enregistrement : comptez vous écrire ou enregistrer un album ou un EP cette année ?
  • Votre instrument : allez vous acheter un nouvel instrument ou prendre des cours ?
  • Santé : pour améliorer vos performances en live : sport, alimentation etc…

Deuxième étape : écrivez vos Objectifs

  • Écrire chaque objectif comme s’il était en cours de réalisation – Utilisez le présent.
  • Définissez les dates auxquelles vous souhaitez atteindre vos objectifs
  • Vos objectifs ne doivent concerner que vous. (Ils ne peuvent pas dépendre de quelqu’un d’autre)
  • Faites qu’ils soient réellement réalisables
  • Commencez par des objectifs raisonnables et que vous pouvez rapidement supprimer de la liste pour donner une dynamique à votre travail.
  • Assurez-vous que la réalisation de vos objectifs vous motive ! Derek Sivers a écrit un très bon article à ce sujet.

Troisième étape : visualisez vos objectifs au quotidien

Je recommande vivement d’écrire vos objectifs clairement sur une feuille ou de créer un tableau d’affichage qui les illustre. Utilisez des couleurs ou faites des collages qui leur donnent vie, et placez-le dans un endroit que vous voyez tous les jours. De cette façon vous les garderez facilement à l’esprit.
Carla Lynne Hall du Roskstar Life Lessons a sur son blog un très bon guide pour créer un planning visuel efficace.

Comment atteindre vos objectifs ?

1. Commencez par fixer un objectif facile et atteignez-le

Une des raisons majeures pour laquelle les gens n’atteignent pas leurs objectifs et ne tiennent pas leurs résolutions, est qu’ils se placent d’avance en situation d’échec en fixant des objectifs qui nécessitent beaucoup de discipline et de temps. Il n’y a rien de mal à être ambitieux mais voici ce que je préconise pour éviter ce piège…
Fixez-vous un objectif simple et atteignez-le dans les deux semaines qui suivent. Ceci vous donnera de l’élan et la sensation que vous avancez rapidement.
Pensez à un but modeste et réalisable, qui ne nécessite que 4 à 5 heures.

Choisissez par exemple de :

  • Ranger votre studio encombré
  • Nettoyer votre bureau
  • Supprimer les dossiers indésirables de votre ordinateur
  • Jeter vos vieux papiers
  • Écrire une nouvelle chanson

Ensuite, fixez-vous une date pour réaliser cette tâche et faites-le.
Une fois que vous avez atteint un objectif durant les deux premières semaines de l’année, le reste de vos objectifs semblera bien plus facile à atteindre et vous serez capable de réduire petit à petit votre liste.

2. Faites des listes

  • La veille au soir, faites des listes quotidiennes des tâches à accomplir pour atteindre vos objectifs. Faîtes les choses les plus compliquées le matin, ne repoussez pas.
  • Chaque jour, faites quelque chose qui vous rapproche de votre objectif.
  • Déléguez à d’autres les petites activités qui vous font perdre un temps précieux.
  • Ne vous surchargez pas. Certaines études montrent que vous ne pouvez effectuer que six tâches par jour.

3. Écoutez le conseil de Derek Sivers: fermez-la!

Derek a fait un discours passionnant de 3 minutes sur le fait de garder ses objectifs pour soi parce que les annoncer au monde entame votre motivation. Je sais que je viens de dire de les afficher quelque part où vous pouvez les voir, mais c’est très différent du fait d’en parler.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

4. Faites-vous aider

Fédérez une équipe pour vous aider !! Prenez un stagiaire ou deux – Postez une annonce et faites-vous passer pour un employeur cherchant un stagiaire. Vous serez impressionné de voir combien de jeunes efficaces voudront s’investir dans votre projet.
Si vous n’êtes pas très à l’aise avec cette idée, demandez a un ami ou un membre de votre famille de vous aider. Consacrez juste deux heures par semaine à cette personne pour mettre la machine en route.

5. Organisez votre temps pour atteindre vos objectifs

Vos objectifs se réaliseront seulement si vous leur accordez du temps. La lauréate Christina Horn de Hudson K, gagantes de mon challenge : “Neuf semaines pour réussir dans la musique”, a réalisé une une très bonne vidéo sur “Comment bien organiser son temps du point de vue de l’artiste”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

6. Souvenez-vous que vous pouvez modifier vos objectifs en cours de route

L’objectif doit considéré comme comme une lumière qui vous guide tout au long du processus. Je ne conseille pas d’en changer chaque semaine, mais l’industrie de la musique évolue tellement rapidement qu’il est difficile de savoir quels objectifs peuvent être atteints. Donc si au cours de l’année, votre objectif change, il est possible de modifier en conséquence.

7. Chaque jour, écrivez cinq actions que vous avez réussi

Tout au long de l’année, je vous conseille d’écrire chaque jour cinq petites victoires. J’ai appris cette technique très efficace de T. Harv Eker. Dès que cela devient une habitude, vous vous concentrez sur le positif, et arrêtez d’être trop critique envers vous-même.
Mettez toujours un petit carnet dans votre sac de concert ou sous votre lit, et chaque jour écrivez cinq victoires. Assurez vous qu’une ou deux idées soient en relation avec la musique ou votre groupe.

Voici quelques exemples :

  1. J’ai fait du sport
  2. J’ai écrit les paroles d’une nouvelle chanson
  3. J’ai appelé trois clubs qui peuvent me programmer
  4. J’ai fait la Vaisselle
  5. J’ai écrit un article sur mon blog

Mon dernier conseil : ménagez-vous!

Ce procédé est sensé être développé sur une année entière et il y aura des jours où vous vous sentirez frustré et désespéré.
L’auto critique perturbe l’accomplissement d’objectifs et de rêves. Alors au lieu de vous critiquer, vous rendre coupable, prenez du recul et prenez conscience du positif, et appréciez vos réussites.
Une autre chose qui pourrait vous arrêter c’est de ne pas prendre de temps pour VOUS. Planifiez du temps pour la réflexion et appréciez-le. Une promenade dans les bois, vous préparer un super repas, passer du temps avec des gens que vous aimez et économiser votre énergie pour quelques jours sans pour autant avoir la pression des fêtes ou évènements…

Je vous souhaite tout le succès possible pour 2011 !

Crédit Photo Flickr CC : Olitaillon / Djenvert / LucasNinno / M4tik

Traduction : Romain Saillet et Lara Beswick

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Comment et quand mettre sa musique à disposition http://owni.fr/2010/12/16/comment-et-quand-mettre-sa-musique-a-disposition/ http://owni.fr/2010/12/16/comment-et-quand-mettre-sa-musique-a-disposition/#comments Thu, 16 Dec 2010 09:53:57 +0000 Toc-Arts http://owni.fr/?p=28852 Ce billet, rédigé par Liliou pour le site Toc-Arts prouve que certains principes d’hier valent encore aujourd’hui. Il a écrit, en tant que musicien, passionné par les nouveaux usages liés au web, sur ses expériences et ses observations.

Je l’ai dit et redit : barricader sa musique ne sert à rien, internet est un réseau et une musique écoutable est toujours copiable d’une manière ou d’une autre. D’autre part, le “pire-ratage” pour les artistes ce n’est-il pas d’être ignoré ? Donc plutôt que de lutter contre la copie, mieux vaut l’utiliser.  Nous allons réfléchir ici à quelques stratégies pour mettre sa musique en téléchargement et la diffuser de façon intelligente.

Où mettre sa musique en téléchargement ?

Il faut que vous soyez là où votre public est déjà:

plateformes d’écoute en ligne: itunes, jamendo, last.fm, deezer, spotify, soundcloud. Ce sont des lieux dédiés à l’écoute de musique. Il y a beaucoup de choix et cela peut être dur d’être repéré, mais c’est quand même important d’être présent pour vous donner une chance d’être écouté.

réseaux sociaux: myspace, facebook, skyblogs, twitter… Ce sont des lieux de passage, de discussion et de détente importants, comme les cafés en ville. Vous pouvez toucher beaucoup de gens ici. Mais comportez vous de manière sociale. Il ne vous viendrait pas à l’idée de rentrer dans un café et de bombarder aveuglément tout le monde avec vos prospectus ou de leur crier dans les oreilles que votre musique est la meilleure. Comme dans la vie réelle, repérez les personnes les plus susceptibles d’être intéressées et/ou de relayer vos infos, puis engagez la discussion.

réseaux p2p: BitTorrent, Emule, … ce sont des lieux ou les gens téléchargent de la musique. Cela peut donc être intéressant d’y être et d’y placer certains morceaux. L’écrivain Paolo Coehlo s’est piraté lui même avec un certain succès. N’oubliez pas de mettre des infos sur le groupe et un lien vers le site dans la description du fichiers et aussi dans l’archive contenant la musique, ça permettra aux gens de revenir vers vous plus facilement.

site de partage de vidéos: youtube, dailymotion. Un autre endroit populaire et de rencontre que de plus en plus de gens utilisent. En plus le fait d’avoir des images ou vidéos apporte un plus à la musique. Pas besoin d’avoir forcement une vidéo hyper léchée (vous pouvez faire un diaporama ou mettre une vidéo de concert) mais attention par contre à avoir un son correct, sinon vous ferez fuir tout le monde. Essayez surtout d’être originaux (Voir des conseils pour créer une vidéo virale).

sites de diffuseurs: les blogueurs, … ils sont intéressés par la musique et veulent vous aider à diffuser la votre. Il y a aussi de nombreux blogueurs qui partagent leurs goûts en ligne. Repérez les prescripteurs qui sont susceptibles d’être intéressés par votre son et envoyez leur un message personnalisé (et non un copier/collé) avec un moyen d’écouter votre musique. S’ils aiment ils vous feront beaucoup de promotion !

web radios: une piste que je n’ai jamais explorée, mais je pense qu’il doit y avoir un filon ici: démarcher des webradios et leur proposer de découvrir votre musique pour qu’elles la diffuse. Certaines webradios ont des auditeurs très fidèles et très à l’affût de nouveautés.

votre site web / blog: le point central de votre stratégie de diffusion. Votre musique doit être absolument facile à écouter (et éventuellement à télécharger). Ça semble évident, mais de nombreux sites de musiciens ne proposent pas ou peu de musique à écouter. Pour avoir souvent galéré à chercher à écouter des morceaux sur des sites d’artistes, il m’arrive maintenant de chercher directement le myspace d’un artiste pour être sur de pouvoir écouter sa musique sans tourner en rond. Choisissez une solution qui fonctionne sur la plupart des navigateurs et ne nécessite pas de plugins spéciaux pour écouter.

dans la salle de concert: proposez aux gens de repartir d’un avec un ou plusieurs de vos morceaux de l’album ou bien de l’enregistrement du live sur leur clé USB. Ils viennent d’entendre la musique, ils ont aimé, si vous leur donnez du matériel, il y a de grandes chances qu’ils continuent à la faire tourner sur leur platines chez eux, la fassent découvrir à leur entourage et continuent à danser .

Quelles stratégies pour la diffusion ?

Je trouve dommage de surprotéger sa musique, autant je trouve aussi dommage de mettre sa musique en téléchargement sans réfléchir avant à une façon de le faire. Il y a pour moi deux idées clés à garder en tête dans une stratégie de diffusion:

La première idée, c’est de tout faire pour faciliter l’appropriation et la diffusion de votre musique par vos fans. Les gens qui vous aiment peuvent et veulent vous aider de multiples façons. Aidez les à vous aider.

La deuxième idée, c’est d’être en contact avec vos fans, parler, écouter, discuter, échanger. Comme vous, ce sont des êtres humains qui aime discuter avec ceux qu’ils apprécient et avoir des nouvelles de temps en temps. Arrêtez le monologue, soyez à l’écoute et engagez une vraie discussion. Vous serez étonné de toutes les choses intéressantes que vous découvrirez.

Quelles stratégies pour mettre de la musique en téléchargement ?

simple téléchargement libre: le plus simple, les gens écoutent en ligne ou téléchargent. Le format doit être mp3 (universel) mais vous pouvez aussi proposer une qualité supérieure (formats wave ou ogg). Les gens prennent, peuvent copier sur leurs baladeurs mp3, téléphones et échanger avec leurs amis.

téléchargement après inscription: vous demandez aux gens qui téléchargent leur contact et quelques informations avant de les laisser télécharger. C’est ce que fait Nine Inch Nails. Cela permet de se constituer un carnet d’adresses important et d’annoncer ses nouveautés (nouveaux morceaux, nouveaux concerts, …) à un public ciblé.

mettez des morceaux complets, pas des extraits: Un extrait est frustrant. Si on aime, on veut l’écouter jusqu’au bout et le partager. Une chanson complète aura des chances d’être copiée et donnée à des amis. En revanche il y a peu de chances qu’un extrait soit diffusé, car ça vaut rarement le coup.Même si vous ne voulez pas mettre beaucoup de musique en téléchargement, mettez au moins une chanson complète.

créer un widget pour promouvoir une diffusion virale: la musique est écoutable en ligne, les fans peuvent l’importer sur leurs pages, blogs, … et vous gardez le contrôle de la diffusion (choix des titres, ….). En outre vous pouvez rajouter d’autres médias, images, vidéos, news pour le rendre plus attrayant et plus utile (Pour en savoir plus sur l’utilité des widgets pour les artistes).

sortir des news à intervalles réguliers: rien de tel pour garder le contact, les fans savent à quoi s’attendre et reviennent vous voir, ne vous oublient pas. Rien de pire que de faire une grosse com’ puis de tous laisser tomber au bout de 3 mois sans donner de nouvelles. On revient une ou 2 fois sur le site, puis quand on voit que rien ne bouge, on se dit que le groupe est mort et on passe à autre chose.

• sortir des épisodes musicaux à intervalle réguliers: regarder la stratégie originale de Uniform motion pictures, c’est simple, c’est bon esprit et c’est bien fait. Ça donne envie de faire découvrir à d’autres. L’idée ici c’est de « casser » le format CD, 10-12 titres, sur un album qui ne sort que tous les ans au mieux, sortir de la musique sur la durée, avec un format original (vidéo + graphisme) suscite la curiosité des fans et aide à conserver l’intérêt dans la durée.

originalité, remix, détournements, humour, … le public aime les surprises, les idées originales, regardez les points qui vous caractérise et utilisez les pour vous différencier des autres. Chacun est unique. Jouer avec vos forces, mais aussi vos faiblesses…

observez et écoutez: regardez les statistiques de musiques écoutées et téléchargées, les vues de vidéos. Écoutez ce que les gens disent ou demandez leur directement.

J’ai mis beaucoup de possibilités dans cet article. Certaines fonctionneront mieux pour certains artistes que pour d’autres. A vous de faire vos choix et vos essais. Combinez certaines de ces stratégies selon vos besoins et vos capacités pour maximiser vos chances de toucher vote public. L’idée générale étant de tisser un filet sur internet en étant partout où les auditeurs passent ou s’arrêtent pour permettre à « ceux qui ne savent pas encore qu’ils adorent votre musique » de la découvrir.

Vous avez déjà essayé certaines choses dans ce sens ? Vous pensez à d’autres idées ?

Cet article a été initialement publié sur: toc-arts sous le titre “Quelles stratégies pour mettre sa musique en téléchargement?

crédits photos: FlickR CC: Ol.v!er; Jonhatan Assinks ; butterflyfootsie

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http://owni.fr/2010/12/16/comment-et-quand-mettre-sa-musique-a-disposition/feed/ 6
Le guide pour créer un profil artiste sur Ping http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/ http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/#comments Tue, 02 Nov 2010 16:31:25 +0000 Gabriel Hallé http://owni.fr/?p=27605 Gabriel Hallé est consultant en stratégie musicale web. Après avoir travaillé 10 ans chez Wagram, il a monté en 2009 sa propre structure, T.E.A.M.S., dans laquelle il aide les artistes et les labels indépendants à développer leur présence en ligne.

Décrié depuis son lancement le réseau social d’Apple a été fermé pendant plusieurs semaines aux artistes indépendants. C’est désormais possible de s’y inscrire par le biais des agrégateurs de type Tunecore ou Believe.

Gabriel nous explique la démarche par un tutoriel très complet, et qui met en exergue les failles du service.

Comme vous l’avez sans doute remarqué si vous avez téléchargé la dernière version d’iTunes, Apple a lancé il y a quelques semaines Ping, un nouveau « réseau social pour la musique ».
Les artistes et les fans de musique peuvent donc désormais avoir un profil au sein même de l’interface d’iTunes pour partager leurs goûts et commenter la musique qu’ils écoutent.

Nous allons voir ici comment les artistes peuvent ouvrir et administrer leur profil Ping, quels en sont les principaux avantages et inconvénients, et essayer de voir comment utiliser correctement ce nouveau media social.

Un service très critiqué

Avant toute chose, il est important de souligner qu’au lancement de Ping, le service a été beaucoup critiqué par les blogs spécialisés et les musiciens.

Cela pour 2 raisons principales:

- Au moment de l’ouverture publique de Ping, seuls quelques « gros » artistes triés sur le volet ont eu droit à un profil artiste officiel (désormais tous les artistes distribués sur l’iTunes Store peuvent avoir un compte – voir la suite du post)

- Le réseau Ping est pour l’instant complètement « fermé ». C’est à dire qu’il est aujourd’hui impossible d’y importer ou de synchroniser des informations et des contenus à partir d’autres sites, comme vos vidéos Youtube ou vos statuts Facebook.

Pourtant, s’il est clair que le réseau social de Ping est vraiment limité et pas super cool à utiliser, on pense qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour promouvoir votre musique que de le faire dans le magasin lui même.

Et compte tenu qu’iTunes est incontestablement le plus gros vendeur de musique aujourd’hui, il serait dommage de ne pas se pencher dessus, même si on ne veut vraiment pas s’avancer sur les résultats de l’utilisation de Ping.

Comment créer son profil Ping lorsque l’on est un artiste indépendant ?

- La première chose est d’avoir votre musique en vente sur l’iTunes Store. Si vous êtes musicien et que vous n’avez aucun titre disponible sur le store, vous ne pouvez pas avoir de profil artiste sur Ping.

- Ensuite, c’est votre distributeur digital qui doit faire la demande auprès d’iTunes pour que vous soyez admissible dans Ping en tant qu’artiste.

Pour authentifier et ouvrir un compte artiste, iTunes a mis en place une procédure avec les distributeurs (TuneCore, Believe, IDOL, IODA, CdBaby etc. – ou votre distrib physique s’il s’occupe de votre catalogue digital) pour lui fournir les informations suivantes:

L’Apple ID de l’artiste (clic droit sur le nom de l’artiste dans l’iTunes Store pour récupérer le numéro d’identification)
Le nom de l’artiste ou du manager
L’email de l’artiste ou du manager
Le numéro de téléphone de l’artiste ou du manager
L’email et le numéro de la personne qui va administrer le profil si ce n’est pas l’artiste ou le manager qui s’en charge
Tous les éventuels alias de l’artiste (dans les cas où l’artiste a sorti des albums sous différents noms)
Une fois ces informations réunies et transmises à votre distributeur, il se charge de les envoyer à Apple qui va prendre 3 semaines maximum pour les vérifier et ouvrir votre profil. Vous êtes informés par email de l’ouverture du compte et vous n’avez plus qu’à vous rendre sur Ping et suivre les instructions pour actualiser votre profil.

Vous noterez au passage qu’Apple en profite pour se concevoir une super base de données d’artistes et managers.

Et maintenant ? Que faut il faire ?

Renseignez votre profil

Votre description et les informations personnelles que vous pouvez inscrire se limite à l’essentiel:

Une seule photo
Une biographie succincte (avec la possibilité de renvoyer vers votre site officiel)
Une sélection de 10 morceaux référents qui vont permettre aux visiteurs de vous situer grâce à vos influences

Restez actif en partageant la musique que vous écoutez

Une fois que vous avez mis en place votre profil vous remarquerez également un bouton « Ping » à côté des titres de votre bibliothèque iTunes:

Si vous écoutez régulièrement de la musique dans iTunes, vous pouvez très facilement garder votre profil actif en partageant vos coups de coeur au jour le jour.
Cela nécessite très peu d’effort et partager la musique que vous écoutez avec les gens qui vous suivent sur internet, c’est une bonne façon de créer de « l’engagement » de la part de votre public. Les gens apprécieront toujours que vous leur fassiez découvrir des morceaux ou de s’apercevoir qu’ils partagent les mêmes coups de coeur musicaux que vous.

Connectez-vous avec d’autres utilisateurs

Suivez des personnes qui ont les mêmes goûts que vous. Recherchez dans le store iTunes vos albums préférés et regardez dans les commentaires. Si une personne inscrite sur Ping a laissé un commentaire vous pourrez facilement l’ajouter à votre profil en cliquant sur son nom. Et si des utilisateurs de Ping ont écrit quelque chose sur l’un de vos albums, vous avez très certainement un grand intérêt à les suivre!

Une fois que vous suivez pas mal de monde, vous allez voir un flux d’activité similaire à Facebook ou Twitter sur votre page d’activité Ping. Cela devrait vous permettre de trouver plus de gens ayant les mêmes goûts que vous, ou d’artistes dont vous vous sentez proche, ajoutez les à votre entourage et normalement pas mal d’entre eux devraient aussi se mettre à vous suivre.

Peut on réellement promouvoir sa musique par le biais de Ping ?

Ca s’annonce plutôt compliqué, car les liens externes sont ultra limités.
Pour mettre en avant votre musique clairement sur Ping, le mieux est encore d’ajouter un de vos albums dans la section « mes goûts musicaux » (à renseigner au moment où vous indiquez vos 10 chansons de référence).

Evitez de faire trop de liens vers vos propres titres dans votre flux d’activité. Abuser de l’auto-promo, c’est sûrement la meilleure façon d’encourager les gens à arrêter de vous suivre. Postez plutôt des morceaux de groupes de votre entourage, ceux avec qui vous avez collaboré, ceux qui trainent dans les mêmes endroits que vous.

Au milieu de tout ça, vous pourrez toujours poster une fois de temps en temps un lien vers un de vos titres. Dans ce cas là, accompagnez au moins le lien de quelques mots intéressants.

Regardez aussi ce guide fourni par Apple sur les « Best practices » de l’utilisation de Ping pour les artistes.

Une plateforme buggée

En ouvrant le compte Ping de Milkymee on a noté pas mal de problèmes qui on l’espère vont vite être améliorés. De nombreuses fonctionnalités manquent aussi cruellement pour gérer confortablement un profil d’artiste.

Voici quelques fails de Ping, en vrac:

Erreur de référencement

Le profil de Milkymee se retrouve classé en « Bandes Originales »…

Normalement elle devrait être quelque part entre « Folk » ou « indie Rock », mais non… Son dernier projet référencé est la BO d’un film français, ça doit être pour ça.

Damn, du code html visible !

C’est juste hallucinant de voir du code apparaitre dans la bio:

Des messages d’erreurs qui apparaissent sans qu’on comprenne pourquoi…

C’est arrivé alors que j’essayais d’uploader une image. Déjà, iTunes me disait que mon image sera publié dans « les meilleurs délais » et qu’on me préviendra à ce moment là ! Faut pas être pressé… Et puis en actualisant la page du profil, ce message est apparu ?!

Profil perso vs profil artiste

Il semble que ça ne soit pas possible de gérer à la fois un profil artiste et un profil personnel. Une fois que j’ai pu créer le compte artiste Milkymee, impossible depuis d’accéder à mon profil perso ouvert quelques semaines plus tôt au lancement de la version d’iTunes 10. Il a littéralement disparu ! Too bad, je ne peux plus m’occuper de mon propre compte et je crois qu’il faudra filouter pour pouvoir piloter plusieurs profils artistes à partir de mon ordi…

Du Rock, du Rap, de l’Electro OK, mais surtout pas de bitches, ni de drogues

Petite traduction à l’arrache d’un paragraphe des conditions d’utilisation de Ping:

messages vidéos, photos et texte ne doivent pas contenir de la pornographie, incitation à la haine, le racisme, la nudité, ou toutes références ou des représentations de l’usage de drogues.
Les messages ne doivent pas inclure des publicités ou des liens vers des sites externes iTunes.
Tout de suite, on voit qu’on va bien se marrer sur Ping !

Du social pas si social…

A la rigueur il y a encore 2 ans on aurait pu comprendre qu’iTunes refuse d’importer des données d’autres réseaux sociaux mais aujourd’hui..! tout le monde est inter-connecté non ? Une petite fonctionnalité qui permettrait de retrouver son entourage via Facebook ou son compte email c’est trop demander à iTunes apparemment… Résultat, il faut aller chercher ses amis un par un et bonne chance pour les trouver sur Ping.

Et les contenus bien sûr : ça serait quand même la moindre des choses de pouvoir importer le flux rss du blog de l’artiste, de publier des vidéos via Youtube, des photos via Flickr, ou bien sûr d’intégrer automatiquement les mises à jour de statuts de Facebook ou Twitter.

Et puis ce nom « Ping » c’est un peu pourri, non ?

N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez. Dites nous si vous voyez d’autres fonctionnalités manquantes ou qui méritent d’être améliorées. Et si en tant qu’artiste ou fan de musique vous avez des bons tips à partager pour bien utiliser Ping pour la promo, ça nous intéresse !

Les commentaires sont à vous !

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Pour suivre Gabriel Hallé sur twitter : @gabhal.

Cet article a été initialement publié sur www.tea-ms.com.

crédits photos : Flickr cc : Tiger Pixel, jenniferconley, captures d’écran Gabriel Halle

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http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/feed/ 3
Comment vendre directement à vos fans http://owni.fr/2010/10/25/comment-vendre-directement-a-vos-fans/ http://owni.fr/2010/10/25/comment-vendre-directement-a-vos-fans/#comments Mon, 25 Oct 2010 09:31:23 +0000 Mike King http://owni.fr/?p=27315 Mike King est le directeur marketing de la Berklee music school où il enseigne également le marketing musical. Vous pouvez le retrouver sur son blog, mikeking.berkleemusicblogs.com.

Une des techniques de vente en ligne que je défends dans mes cours en ligne, c’est que les artistes créent des produits physiques et digitaux différents et qu’ils les proposent sur leur propre site à des prix gradués. L’idée, c’est que vous pouvez offrir quelque chose d’intéressant pour tous vos fans – les plus “hard core” vont peut-etre être intéressés par quelque chose d’un peu plus personnalisé et rare, et les fans les plus récents vont peut-être vouloir quelque chose qui ne va pas fâcher leur porte-monnaie. En parallèle, vous pouvez évidemment proposer des produits dans les circuits de vente traditionnels, ce qui rend le fait d’acheter depuis votre site d’autant plus attractif pour vos fans. Voici un example du site Yim Yames :

Déterminer ce que vous proposez et à quel prix

Déterminer ce que vous proposez – et à quel prix – est un art qui doit prendre en compte tout un tas de facteurs. Par example, si le but de votre campagne est de diffuser votre musique au plus grand nombre de gens possible, vous allez vouloir mettre un prix plus bas sur vos produits, et donc diminuer votre marge. Vous allez également devoir prendre en compte quel type d’objet correspond le mieux à votre univers. Si vous pensez qu’une des caractéristiques que vos fans partagent avec vous est l’amour de la nourriture végétarienne, vous pouvez par example créer un livre de cuisine végétarienne téléchargeable en PDF (un peu comme ce qu’ont fait Jonsi et Alex).

Un autre facteur important pour créer des produits et des prix efficaces c’est d’utiliser des données, afin de déterminer quelles options peuvent avoir le plus d’impacts, ce qui m’amène au coeur de mon sujet.

John Grubber a attiré mon attention sur un fantastique article écrit il y a quelques semaines par Craig Mod, décrivant comment lui et Ashley Rawlings ont levé 24 000 dollars en 30 jours grâce au site de crowdfunding Kickstarter afin de publier eux-même leur livre. L’article est très intéressant à lire, et bien que le but de Craig et d’Ashley était de générer des fonds pour leur livre, je pense qu’il y a beaucoup de similarités entre leur expérience et la réussite d’une vente direct-to-fan essentiellement musicale sur votre propre site.

Quelle stratégie pour graduer les dons ?

Une fois que Craif et Ashley eurent déterminé le but général de leur campagne – vendre suffisammment de livres pour générer un revenu suffisant pour poursuivre leur activité d’éditeurs – l’étape suivante était de savoir quelle allait être leur stratégie pour “graduer” les possibilités de dons. Avec Kickstarter, les utilisateurs font une promesse de don en fonction d’un projet et de seuils pré-déterminés, et recoivent quelque chose en échange une fois que le projet est financé. Le système de dons gradués de Kickstarter n’est pas très différent de ce que peut proposer un artiste à ses fans.

Ce qui était vraiment intéressant pour moi dans le projet de Craig & Ashley, c’est qu’ils ont d’abord regardé les 30 plus grosses campagnes Kickstarter, pour déterminer quels étaient les échelons de dons les plus efficaces. Cela leur a fournit des données qu’ils pouvaient utiliser, selon lui, pour “trouver un équilibre entre le nombre de dons et la part de chaque palier dans la contribution totale”.

Regardez ce graphique :

L’analyse de Chris est très pertinente, et j’aimerais citer ses propres mots :

Ces données sont, bien sûr, loin d’être parfaites (par exemple, tous les projets que j’ai observé n’utilisaient pas les mêmes paliers). Mais c’est suffisant pour nous donner une idée des écarts de prix qui conviennent aux gens.

La tranche 50$ domine, constituant presque 25% du total des fonds. De manière surprenante, la tranche 100$ n’est pas loin derrière avec 16%. La tranche des 25$ est également un beau morceau, mais la conclusion la plus évidente ici, c’est que ça ne dérange pas les gens de payer 50 dollars pour un projet qu’ils aiment.

Il est intéressant aussi de voir que bien au delà de la tranche 100$, les tranches 250 et 500$ font un joli score comparées à d’autres.

La tranche la plus basse (moins de 25$) est statistiquement insignifiante (cela ramène à peine 5% des fonds), je recommande de l’éviter. Bien sûr, cela dépend de votre projet, peut-être que vous aurez une bonne raison d’utiliser la tranche de 5$. Mais plus important, ces données montrent que ça ne dérange pas non plus les gens de payer 25$.

En fait, proposer trop d’échelons de dons est susceptible de faire fuir vos supporters. J’ai vu des projets avec des dizaines de paliers. Par pitié, ne faites pas ça. Les gens veulent vous donner de l’argent, ne les mettez pas dans une situation de choix complexes ! Faites simple. Je dirais que proposer plus de 5 tranches, c’est trop.

Le résultat global que souligne Craig est généralement similaire pour les musiciens qui proposent une gamme de produits à des paliers de prix sur leur propre site. Alors que je pense que les offres de moins de 25$ sont intéressantes pour la plupart des musiciens, l’idée générale de Craig de ne pas leur poposer trop de produits bon marché a également du sens. Par exemple, j’ai discuté avec pas mal de mes étudiants et d’autres artistes qui envisageaient de proposer des singles à 1$ sur leur site. C’est tout à fait possible : fournir une solution bon marché comme ceci tend à inciter des fans curieux potentiels, alors que les prix plus haut incite les vrais fans à mettre la main au portefeuille.

En se basant sur les données que Craig a obtenu des principales campagnes Kickstarter, il a mis en place le système de paliers suivants :

Ne pas oublier la campagne de promotion

Enfin, Craig et Ashley se sont lancés dans une merveilleuse campagne de promotion en ligne qui s’est concentrée sur les médias sociaux et le monde digital, ainsi que sur quelques points clés comme des blogs de design ou des magazines qui correspondaient parfaitement avec leur univers et leurs fans. Ils ont concentré leur message sur Twitter et Facebook (leurs messages étaient pertinents et très courts), ainsi que sur leur propre mailing list. Ces 6 dernières années, Craid et Ashley ont en effet construit une très importante mailing list dans le monde du design et de l’art, qu’ils ont parfaitement mis à profit. Regardez le timing de leurs campagnes mail ciblées, et les résultats :

Exemple de visuel qui a été utilisé dans l’email :


Peut être que le plus impressionnant c’est la stratégie et la méthode de communication adoptées par Craig envers les blogs, qu’il considérait comme des cibles cruciales pour le projet qu’il menait. Il n’était pas obsédé par la quantité de contacts externes, il était davantage intéressé par la qualité des blogs qu’il a contacté. Encore une fois, c’est une stratégie marketing fondamentale que tous les artistes peuvent utiliser à leur avantage. Selon Craig :

J’écris aux blogs que je lis depuis des années, donc pour moi, faire référence à des vieux billets et personnaliser au maximum mes emails est un jeu d’enfant ! Quoique vous fassiez, n’envoyez pas des mails à l’aveuglette à tous les médias. Soyez intelligents. Le but c’est de plaire aux éditeurs et aux “influenceurs” qui peuvent être intéressés par votre travail. Un seul article du bon blog est 1000 fois plus utile que 10 billets de blogs très visités mais complètement hors-sujet. Vous voulez des utilisateurs engagés, par juste des visiteurs !

Voici les résultats de sa campagne médias sur son projet :

Même si ce qu’ont fait Ashley et Craig avec leur livre n’est pas tout à fait similaire à une campagne musicale direct-to-fan, la plupart des techniques utilisées par Craig et Ashley pour leur campagne, de l’analyse des données à leurs techniques de communication, sont exactement les mêmes que celles que doivent utiliser les musiciens quand ils se lancent dans de la vente en ligne et des campagnes marketing.

Et vous, quelles sont vos expériences et retours sur la vente directe à vos fans ? Les commentaires sont ouverts !

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Cet article a été initialement publié sur le blog de Mike King.

Traduit par Martin Untersinger.

Crédits photos cc flickr : rick

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http://owni.fr/2010/10/25/comment-vendre-directement-a-vos-fans/feed/ 2
Toi aussi rate ta carrière d’artiste http://owni.fr/2010/10/22/toi-aussi-rate-ta-carriere-dartiste/ http://owni.fr/2010/10/22/toi-aussi-rate-ta-carriere-dartiste/#comments Fri, 22 Oct 2010 16:44:28 +0000 Scott James http://owni.fr/?p=27280 Scott James, musicien et webdesigner, est le fondateur du site Independent Rockstar.

Après avoir écrit de nombreuses choses pour aider les artistes « do-it-yourself » à réussir dans leur entreprise, et après avoir analysé les discours des plus fins experts du marketing musical, Scott James pense maintenant aux musiciens qui voudraient savoir comment se tirer une balle dans le pied aussi efficacement et douloureusement que possible…

Voici ses conseils pour aider les artistes indé à se vautrer en beauté, traduits par Gabriel Halle de TE/\MS.

Faîtes vous voler vos idées

Vous avez un album en préparation ? Super ! Débrouillez vous pour lâcher partout sur le net chaque version de chaque démo et tous les mix que vous êtes en train d’enregistrer. Faites en sorte que votre public ne soit pas vraiment sûr si vous avez déjà déjà sorti votre CD ou pas. Ne fixez pas de date de sortie bien à l’avance et ne construisez pas de plan promo pour anticiper l’événement. Essayez de faire des communiqués les plus transparents et les plus confus possible.

Ne vendez rien vous même !

De toute façon, vous allez certainement vous faire signer par un gros label dans les trois prochains mois, alors pourquoi se fatiguer ?! Mieux vaut attendre que des personnes professionnelles viennent à vous pour arranger les choses. Assumer la responsabilité de votre propre carrière, c’est un travail trop difficile et ça peut conduire au succès, alors faites de votre mieux pour l’éviter. Et essayez de rester vrai: si vous avez de l’argent, vous serez moins dans le besoin et vous aurez plus de poids, cela pourrait vous entraîner vers le succès, restez à l’écart !

Cachez vos meilleurs morceaux

Essayez de faire en sorte que les gens aient du mal à trouver vos meilleures chansons. Par exemple, vous pouvez les dissimulez dans vos lecteurs audio en les mettant tout en bas de la playlist. Et puis, assurez-vous de ne plus jouer vos meilleurs titres en live mais concentrez vous plutôt sur vos toutes dernières compo. Rappelez-vous: « nouveau » est mieux que « bien ». Après tout, vous n’en pouvez plus de vos singles, il vous rendent malade. Pourquoi vous soucier des gens qui n’ont pas encore entendu votre musique ? Ca ne servirait qu’à attirer de nouveaux admirateurs.

Ne vous souciez pas de vos fans

Le but, c’est d’atteindre le top niveau le plus vite possible. Essayez par exemple de voir si vous pouvez rameuter tout votre public pour un concert live dans la plus grande salle de votre ville avant que vous ne soyez prêt pour jouer là-bas. Vous pourrez ainsi vous assurer que vos fans vont payer très cher pour vous voir dans un lieu qui s’en fout complètement de vous et qui va s’arranger pour que votre show ne dure pas trop longtemps.

En règle générale, il est toujours mieux de vous assurer que la relation avec vos fans va plutôt en votre faveur, plutôt que cela soit un échange mutuel. Les gens vont volontiers revenir vous voir si vous vous concentrez sur leur expérience et que vous leur donnez pleins de bonnes choses, il est donc préférable de pas trop vous concentrer là dessus, de vous reposer sur vos acquis et d’éviter de penser à ce que vos fans attendent de vous.

Impressionnez les gens avec un énorme volume de contenu

Si c’est vraiment classe d’avoir une vidéo YouTube sur votre page d’accueil, c’est encore mieux d’en avoir 37. Essayez de bien mélanger les captations professionnelles et amateurs. Si vous l’avez fait, pourquoi ne pas le montrer ? Les gros labels vont sûrement être impressionnés quand ils vont voir combien de choses que vous avez fait toutes ces années. Si vos visiteurs n’arrivent pas à digérer toute cette quantité de contenus non organisés sur votre page, c’est que vous êtes sur la bonne voie.

Ne dites votre nom à personne

C’est mieux si vous gardez un certains sens du mystère autour de vous. Quoi que vous fassiez, n’en dites pas trop sur qui vous êtes. Laissez le mystère travailler pour vous. Dans vos différentes communications, faites en sorte qu’on ne puisse pas voir votre nom et si vous êtes obligés de le mentionner, arrangez vous pour qu’on ait des difficultés à l’entendre. C’est encore mieux si votre nom ressemble à quelque chose comme ça: Anne Kalshzyagrakaviczich. Dans ce cas seulement, vous pouvez clairement prononcer votre nom, juste une fois pour voir s’ils arrivent à s’en souvenir. Mission impossible !

Ah oui aussi, débrouillez vous que pour votre adresse web soit orthographié étrangement avec plein de chiffres et de caractères spéciaux partout pour qu’on ne puisse pas la retenir. Et vous serez au top si vous faites en sorte que les URL de votre chaîne YouTube, votre page Facebook et profil Twitter soient complètement différentes les unes des autres. Si quelqu’un veut vous suivre, vous n’allez quand même pas lui faciliter la tâche !

Ne donnez rien gratuitement

Quoi que vous fassiez, assurez-vous que personne ne puisse accéder à votre musique sans la payer. Si trop de gens peuvent chopper gratuitement votre musique alors vous pourriez générer plus de demandes et accrocher plus d’auditeurs. Et surtout, si jamais vous deviez quand même offrir une chanson, assurez-vous de ne pas obtenir une adresse e-mail en retour. Cela risquerait de vous habituer à faire des choses qui vous conduisent à gagner plus d’argent et encourager les gens à venir vous voir sur scène.

Ne facilitez pas les relations à long terme

Votre relation avec vos fans ça doit être comme le coup d’un soir. Si vous observez trop les moyens de rester en contact avec eux (comme la collecte de leur email ou trouver des moyens créatifs de collaborer avec eux sur Facebook), vous pourriez vous réveiller un matin et vous apercevoir que vous êtes sur une trajectoire durable de succès. Donc, il faut vous assurer que les gens ne peuvent pas facilement rester dans la boucle ou savoir où et quand vous allez jouer à côté de chez eux. S’ils peuvent vous trouver en ligne, par exemple sur votre site web, assurez-vous que tout est présenté de manière bordélique et qu’il n’y a aucun moyen pour eux de rester connecté avec votre actualité.

Faites de votre mieux pour être vague et confus lorsque vous décrivez votre musique

Si quelqu’un vous demande à quoi ressemble votre musique, faites en sorte qu’il ne comprenne pas ou qu’il se souvienne de rien. Ne réduisez pas votre musique à une description concise et intéressante. Il est préférable d’essayer de leur donner un résumé de longue haleine et de décrire tout ce que vous ne jouerez jamais. Quoi que vous fassiez, ne vous comparez pas à un autre groupe car cela donnerait un cadre de référence aux gens curieux. C’est beaucoup mieux de dire que vous ne ressemblez à rien de connu et que vous avez inventé un nouveau genre de musique. Cela devrait être suffisant pour semer la confusion et les frustrer au point qu’ils ne cherchent pas à en savoir plus sur vous.

Parlez que de vous. Tout le temps

En effet, c’est une bonne idée que vous n’ayez pas à parler de quelqu’un d’autre que vous et de votre carrière. Si vous arrêtez de faire votre auto-promotion même pour une minute, et que vous commencez à parler des autres ou de sujets intéressants, alors les gens pourraient vraiment penser que vous êtes bien une personne réelle et ils risqueraient de vouloir en savoir plus. C’est donc mieux d’éviter ce scénario par le dynamitage de vos amis musiciens et de bien casser les fans qui font votre promotion. Cela devrait donner des nausées aux personnes qui avaient décidé de vous donner une chance.

Bien entendu, si vous avez d’autres idées pour aider les artistes indé à enterrer leur carrière , n’hésitez pas à les partager ici.

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Cet article a été initialement publié sur le site IndependentRockstar.com, le 10 octobre 2010

Crédit photo cc flickr : Chris Devers, Beverly & Pack

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Nouvelle stratégie d’Apple: ne pas s’adresser aux early adopters ? http://owni.fr/2010/09/08/nouvelle-strategie-d%e2%80%99apple-ne-pas-s%e2%80%99adresser-aux-early-adopters/ http://owni.fr/2010/09/08/nouvelle-strategie-d%e2%80%99apple-ne-pas-s%e2%80%99adresser-aux-early-adopters/#comments Wed, 08 Sep 2010 11:06:38 +0000 Valentin Pringuay http://owni.fr/?p=27486 Une théorie voudrait nous faire croire que, pour s’assurer le succès d’un nouveau produit technologique, il faut d’abord s’adresser aux early adopters.

Ce terme, traduit en français par “premiers adopteurs”, désigne toute la population qui veut absolument posséder le dernier gadget technologique dès son lancement. Ici peuvent se ranger toutes les personnes qui font la queue devant un Apple Store ou une boutique Orange/SFR/Bouygues le jour du lancement d’un nouveau téléphone.

Les early adopters vont ensuite être les premiers, enthousiastes, à montrer à leur entourage ce nouvel objet, ce qui pourra tendre à inciter une plus grande population à l’acheter.

Ce modèle a été théorisé en sociologie sous le nom de “cycle de vie d’adoption de technologie” et se présente comme sur le schéma suivant :

Nous voyons ici que les “premiers adopteurs” correspondent à 13,5% des clients. Ces personnes vont ensuite venir aider à convaincre la “majorité tôt” (early majority), puis une fois que le produit s’est imposé sur le marché, la majorité tardive (late majority) va acquérir l’appareil. Et nous finissons par les laggards, les retardataires, les personnes réticentes à l’innovation.

Sauf que, conclure d’après ce schéma qu’il faut marketer tout produit pour séduire les early adopters, serait une erreur.

Par définition, un early adopter est une personne qui va vouloir posséder tous les derniers gadgets technologiques… alors utiliser votre temps et votre budget pour les séduire pourra être inutile…

Par opposition, il est courant de penser que tenter de convaincre les personnes réticentes à l’innovation serait une perte de temps. Les évangelistes et marketers tendent à les ignorer complétement.

Mais il s’agit peut être d’une grave erreur.

Une étude pour démontrer l’intérêt de ces retardataires

C’est dans une étude pour une académie israelienne de marketing que Jacob Goldenberg et Shaul Oreg vont essayer de démontrer l’intérêt de ces “retardataires”.

Prenons un exemple.

Arthur est une personne réticente quant à l’adoption des nouvelles technologies. Il avait acheté un Walkman pour écouter des cassettes en allant faire du jogging tous les matins. Les lecteurs CD Discman sont sortis bien des années plus tard, mais Arthur ne sentit aucun besoin d’en acheter un. Après tout, son Walkman fonctionnait très bien et il ne voulait pas acheter de nouveau sa musique sur CD.

Puis les lecteurs MiniDisc sont arrivé sur le marché, dans l’indifférence la plus totale pour Arthur.

Puis, seize ans après avoir acheté son lecteur cassette portable, les lecteurs mp3 sont devenus la nouvelle tendance.

Ce jour-là, Arthur fut obligé de se rendre compte que son encombrant Walkman était complétement dépassé. Peut-être même que son lecteur cassette montrait des signes de faiblesse et qu’il commençait à fonctionner moins bien.

Arthur était ainsi de nouveau prêt à acheter un nouvel appareil pour sa musique, et devint ironiquement l’une des toutes premières personnes à acheter un iPod.

Il s’agit, comme le désigne l’étude de Goldenberg & Oreg, de l’effet “saute-mouton” (leapfrog effect). Une personne retardataire, à force d’être réticente, pourra devenir l’un des tout premiers early adopters de certains produits.

La définition de ces “retardataires” serait donc fausse puisque, dans le cas de plusieurs générations de produits, ils peuvent sauter des générations et être dans les premiers par la suite.

Voici la théorie, mais est-ce que cela se vérifie en pratique ?

Pour cela, Goldenberg a lancé un sondage auprès de 105 personnes en 2003 pour découvrir quelle sorte d’appareil audio ils utilisaient.

10% des répondants avaient agit exactement comme Goldenberg l’avait prédit en passant du lecteur cassette au mp3.

Et 23 autres pour cent n’avaient pas encore remplacé leur lecteur cassette et pouvaient potentiellement sauter également les générations pour devenir pionniers en achetant la prochaine innovation que nous ne connaissons pas encore.

Un impact économique énorme

D’après Goldenberg, l’impact économique de ces “retardataires” serait énorme. Selon ses calculs, si seulement 10% des “retardataires” sautent les générations, leur achat pourrait augmenter les profits d’un nouvel objet de 89%.

Si nous en croyons les résultats de cette étude, des générations de marketers auraient fait une erreur colossale en snobbant les retardataires.

De plus, si vous prenez un early adopter qui a l’habitude d’acheter toutes les nouveautés… quelle est la valeur de son avis lorsqu’il va en parler autour de lui ? Il va passer pour un geek qui s’entousiasme pour le moindre changement d’OS de son iPhone.

Alors que Arthur, notre retardataire connu pour étre réticent au changement, possède un immense pouvoir de persuasion. En effet, en montrant son adoption pour un nouveau produit, les personnes vont immédiatement s’intéresser à l’objet. Si ce gars arriéré s’est acheté ce produit, pourquoi pas moi ?

De même, si vous avez 50 ans et que vos enfants sont sur Facebook… vous allez prendre cela comme une nouvelle lubie qu’ils auront probablement vite remplacé. Par contre, si vos parents de 70-80 ans vous expliquent pourquoi ils ont décidé de se créer un compte sur Facebook… là vous n’aurez pas d’autre choix que de vous dire : “Mince, il faut que je jette sérieusement un oeil à ce truc”.

Ce qui nous amène à l’iPad.

De très nombreux geeks ont décidé de le renier en bloc en le découvrant lors de la présentation par Apple.

L’iPad ne fait rien de mieux que leur iPhone ou leur ordinateur portable… ils ne peuvent donc pas comprendre pourquoi quelqu’un pourrait souhaiter en avoir un.

Par contre, pensez à toutes ces personnes réticentes qui n’ont jamais acheté de smartphone ou même d’ordinateur portable. De très nombreux consommateurs plus âgés n’ont d’ailleurs jamais acheté d’ordinateur du tout, intimidé par le clavier et la souris.

Mais aujourd’hui, leurs enfants prennent des photos numériques et des vidéos de leurs petits-enfants, et ils apprécieraient probablement d’avoir quelque chose qui pourrait leur permettre de consulter facilement ces choses. Quelque chose qui aurait une interface intuitive et qu’ils pouraient facilement emmener avec eux.

Ils sont désormais prêt à sauter le pas pour acheter quelque chose de radicalement nouveau.

Et lorsque l’on voit la manière dont a été lancé l’iPad, cette stratégie peut transparaître. Aux dernières conférences sur l’iPhone (avant l’iPhone 4), il a été beaucoup montré le potentiel des applications et notamment des jeux. Lorsque vous souhaitez atteindre un public relativement (voire assez) âgé, cela n’est pas la bonne manière de les intéresser.

Il était nécessaire pour Apple d’associer sa tablette à un monde beaucoup plus valorisant et sérieux. C’est ainsi que, même avant de présenter le projet de cette tablette, Apple a immédiatement rencontré les grands pontes de la presse pour leur présenter l’opportunité que représentait l’iPad.

Et dès la keynote de présentation, c’est le directeur du New York Times qui s’est retrouvé au côté de Steve Jobs. Le monde de la presse s’est immédiatement emballé. L’iPad allait-il révolutionner le monde de la presse ? Lui donner un nouvel essor ?

Pourtant, il serait bien de retourner cette question autrement…

Le monde de la presse espérait un grand retournement, puisque force est de constater que la jeunesse ne se tourne plus beaucoup vers elle.

Mais pourquoi avoir décidé de penser qu’avoir une application sur l’iPad allait tout changer ?

La presse associée à l’iPad pour attirer les consommateurs plus âgés

Si Apple a contacté ce monde de la presse, ce n’était pas dans l’intérêt des journaux.

Je vais vous poser une petite devinette.

Qui sont les plus gros consommateurs de presse papier ?

Évidemment, les personnes d’un certain âge. Et présenter ce nouvel appareil au fonctionnement simple, comme étant un très bon support pour lire la presse, ce n’était pas pour attirer la jeunesse vers la presse, mais pour attirer les personnes plus âgées vers l’iPad.

On dirait donc que Apple a radicalement changé la manière de marketer ses nouveaux produits auprès du public.

Preuve en est encore de l’iPhone 4.

Les geeks se sont moqués de Facetime : la téléphonie vidéo n’a jamais fonctionné après tout. Mais Apple pourrait réunir les conditions pour réussir (comme le démontrait déjà cet article publié sur Presse-Citron).

Et encore une fois, Apple ne vise pas ici les early adopters. Rappelez-vous la publicité qui a été montrée à la keynote Apple… Est-ce que l’on voit le côté fun de la chose avec des jeunes qui s’amusent sur un fond de punk-rock ?

Non, c’est une vieille chanson de Louis Armstrong qui est diffusée. Et l’on voit des parents éloignés qui partagent des moments avec leurs enfants. Nous pouvons voir des personnes âgées utiliser Facetime pour être proches de leur petite-fille le jour de sa remise des diplômes.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et comme la vidéo ne fonctionne que d’iPhone 4 à iPhone 4, si les grands-parents en achètent un pour se rapprocher de leurs enfants/petits-enfants, cela les oblige à l’achat d’un iPhone 4 également.

Toute la stratégie actuelle de Apple avec l’iPad, le rapprochement avec les journaux, Facetime… cela ne vise aucunement toute la population geek qui en parle tant, Apple vise une part de marché que de trop nombreux concurrents tendent à oublier : les personnes réticentes aux nouvelles technologies.

Source : Wired & Wikipedia. Illustration : Jean Jullien

Billet initialement publié sur Web Tribulation

Image de homepage Michael.Sutton

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Cartographie et militaires US: la pensée spaghetti http://owni.fr/2010/05/17/cartographie-et-militaires-us-la-pensee-spaghetti/ http://owni.fr/2010/05/17/cartographie-et-militaires-us-la-pensee-spaghetti/#comments Mon, 17 May 2010 15:15:34 +0000 Claude Aschenbrenner http://owni.fr/?p=15761 Titre Original

La cartographie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires

Certains billets s’écrivent tous seuls. Il suffit de laisser faire l’actualité !

Vous savez bien que la Grèce et les volcans islandais ne sont pas les seuls points chauds du monde. L’Afghanistan figure également en bonne place et constitue une vraie épine dans le pied pour l’Occident (et pas seulement pour les Américains).

Le web vient de s’enflammer à propos d’un article du New York Times intitulé : “Nous avons trouvé l’ennemi. Et c’est PowerPoint”.

On y retrouve les arguments classiques (haro sur les bullets points…) depuis la publication à charge de l’ouvrage Cognitive Style of Power Point (2006) par Edward Tufte. On pourra cependant y faire une provision d’horror stories liées à l’utilisation de PowerPoint par les militaires américains dans le cadre de la campagne en cours en Afghanistan.

Bizarrement Elisabeth Bumillrer illustre son article par la mise en scène suivante :

Cette carte réalisée par le PA Consulting Group (et pas seulement par des militaires) est supposée faire la synthèse de l’approche COIN (Counterinsurgency Strategy). Évidemment on n’est plus du tout dans le monde PowerPoint (l’article le reconnaît d’ailleurs) mais devant un très mauvais exemple de carte éditoriale.

L’effet spaghetti saute aux yeux et la projection de ce document a été accueillie par un éclat de rire général.

Il est évidemment tentant d’en déduire l’échec inéluctable de l’intervention US en Afghanistan. Il est hors de propos de statuer sur cette assertion dans le cadre de ce blog mais en tout état de cause cette carte a un gros un souci de “framing” comme disent les Américains. Le souci de tenir compte (enfin !) des interactions et de la complexité du monde a abouti à un gigantesque plat de spaghettis. Faute d’une analyse et d’une méthodologie suffisante, le “plat de lasagnes” sous-jacent n’a pas pu émerger.

D’autres étudiants en Sciences Politique à Postdam se sont confrontés au problème de manière beaucoup plus pertinente et élégante. Cela commence avec un peu de pragmatisme :

“Please notice that or goal was never to display the full consequences in every detail because in such a complex process and especially when you try to make future predictions this is never possible. But we do give an overview about the main problematics and its complexity.”

L’exercice me semble très réussi grâce à l’utilisation très originale et pourtant assez évidente du concept de gare de triage :

En matière de cartographie de l’information, une petite équipe créative peut être plus pertinente qu’un régiment de consultant grassement payé !

Je laisserai (provisoirement ;-°))  le mot de la fin à Xavier de la Porte dont la chronique hebdomadaire qu’il tient dans son l’émission Place de la Toile (France Culture) est maintenant reproduite dans InternetActu :

Une pensée PowerPoint n’est sans doute pas ce à quoi on puisse rêver de mieux. Mais on peut se poser la question avec d’autres formes de pensée qui sont actuellement produites par les réseaux. Et à la cartographie en particulier. Le web permet de cartographier : cartographier les avions en train de voler, cartographier les flux, cartographier les controverses, cartographier les concepts. Tout le monde cartographie tout. C’est beau, c’est assez exaltant. Mais il serait intéressant de réfléchir à ce que produit une pensée qui spatialise à ce point.” (1)

Comme dirait mes collègues belges : il y a une sacrée pierre à casser là ! Au boulot !

(1) c’est moi qui souligne

Article initialement publié sur Serial Mapper

Illustration de page d’accueil Telstar Logistics

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