OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Comment le Royaume-Uni renouvelle son éducation aux sciences http://owni.fr/2011/06/15/comment-le-royaume-uni-renouvelle-son-education-aux-sciences/ http://owni.fr/2011/06/15/comment-le-royaume-uni-renouvelle-son-education-aux-sciences/#comments Wed, 15 Jun 2011 11:39:59 +0000 Marion Sabourdy http://owni.fr/?p=35235 La main à la pâte. De son côté, le Royaume-Uni a lancé le National Science Learning Centre. Sir John Holman, son ancien directeur, nous le présente.]]> Du 6 au 8 mai derniers se tenait à Bruxelles la première conférence Scientix . Au programme : présentations, posters et rencontres autour de l’éducation scientifique en Europe. Entre deux tweets , nous avons interviewé Sir John Holman, un des hommes les plus actifs du Royaume-Uni dans ce domaine.

Quel est votre parcours ?

Je suis professeur dans le département de Chimie de l’Université de York (Royaume-Uni), mais ma spécialité principale est l’éducation aux sciences. J’ai été également directeur d’école pendant plusieurs années [ainsi que conseiller auprès du gouvernement britannique et concepteur de programmes scolaires]. En 2004, j’ai lancé le « National Science Learning Centre » [Centre national d’apprentissage des sciences] qui est dédié à la formation des enseignants de sciences. Je l’ai dirigé depuis son ouverture et viens tout juste de quitter ce poste.

Qu’elles sont les spécificités du « National Science Learning Centre » (NSLC) ?

Le NSLC est un genre différent de centre de sciences. Contrairement à la Cité des Sciences, à Paris, qui touche directement les enfants et leurs parents, notre centre n’est pas ouvert aux jeunes. Il permet aux enseignants en sciences (biologie, physique, mathématiques…) de primaire et de secondaire de tout le Royaume-Uni de venir se former professionnellement et ce, gratuitement. De ce que j’en sais, notre centre est le seul de ce genre en Europe. Et c’est également le plus gros. Il a coûté environ 40 millions d’euros pour l’installation et accueille 5000 enseignants par an en moyenne, encadrés par 60 personnes.

Quelle formation proposez-vous aux enseignants ?

Prenons l’exemple d’un groupe de professeurs de physique. Pour suivre une de nos formations, ceux-ci se déplaceront pendant trois jours dans notre centre. Nous disposons de notre propre hôtel et de notre propre restaurant. Pendant ce séjour, nous leur présenterons un aperçu des recherches en cours (par exemple les activités du CERN ou le domaine de la physique des particules). Ils suivront également des sessions sur les nouvelles expériences qu’ils peuvent présenter à leurs étudiants. L’idée est qu’ils « piquent » quelques bonnes idées pour compléter leur enseignement.

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Ensuite, ils rentrent dans leur école et mettent en œuvre un projet, avec leurs propres élèves, basé sur ce qu’ils ont vu chez nous. Deux ou trois mois plus tard, les enseignants reviennent dans le centre pour une nouvelle session de deux jours où ils évoquent ensemble leurs projets respectifs et suivent de nouveaux cours et ateliers. En tout, ils passent donc cinq jours ensemble. C’est très intense et finalement assez long, comparativement aux sessions classiques de formation d’une demi-journée ou d’un soir. Cette formation leur donne une expérience véritablement forte, qui marque le reste de leur carrière.

Qui peut suivre ces formations ?

Le NSLC est ouvert à tous les professeurs de sciences du Royaume-Uni. Nous accueillons aussi bien des enseignants de biologie, que de physique, de chimie ou de géologie… La plus grande difficulté vient parfois de la réserve de certains directeurs d’établissement, qui n’aiment pas trop laisser venir leurs professeurs. En effet, pendant ce temps, la classe doit être gérée par quelqu’un d’autre et cela peut poser problème. Le NSLC, centre national, est situé dans l’Université de York mais il en existe également dans les neuf régions d’Angleterre .

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Comment avez-vous monté ce projet ?

En 2001 se sont tenues les élections législatives au Royaume-Uni. Dans ce cadre, chaque parti a produit un manifeste. Le « Labour Party » [Parti travailliste de Tony Blair] a indiqué dans le sien la volonté d’établir un tel centre pour l’éducation aux sciences. Ce parti a finalement gagné les élections et tenu ses promesses. Pour ce faire, ils se sont associés avec le Welcome Trust, une très grosse fondation qui brasse des milliards d’euros. Le gros de leur activité concerne la recherche médicale (malaria, VIH, santé mentale…). Cette fondation a réalisé que si nous voulons une recherche de bonne qualité, il faut de bons scientifiques et donc de bons professeurs. Ils ont décidé d’investir 25 millions de livres sterling [un peu moins de 30 millions d’euros] dans ce projet.

Le gouvernement et cette fondation ont alors lancé un appel d’offre auprès d’universités pour construire un tel centre. Nous – l’Université de York – avons remporté cet appel d’offre avec les universités de Leeds et de Sheffield, toutes situées dans le comté du Yorkshire. Nous avons utilisé 11 millions de livres [environ 13 millions d’euros] pour construire le bâtiment et le reste pour engager des gens et payer la venue des enseignants pendant les cinq premières années.

Comment avez-vous financé le centre après ces cinq ans ?

Après ces débuts, nous avions besoin d’environ 30 millions de livres [35 millions d’euros] supplémentaires pour poursuivre notre action sur cinq nouvelles années. Nous avons décidé de nous tourner en partie vers l’industrie, en rencontrant les responsables de dix firmes scientifiques ou techniques, comme Rolls-Royce, British Petroleum, GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Vodafone… Nous leur avons présenté notre projet et demandé un million de livres chacune, sur cinq ans. Le Welcome Trust a ensuite accepté de compléter ces 10 millions de livres avec 10 autres millions, tout comme le gouvernement. Heureusement, cette recherche de fonds a eu lieu juste avant la crise. Je pense que nous ne pourrions pas le refaire à l’heure actuelle. Ce partenariat entre le gouvernement, une fondation importante et de grandes industries prouve en quoi l’éducation aux sciences est importante.

Le partenariat avec les industries est-il seulement pécuniaire ?

Non. Les bonnes relations avec l’industrie sont bien plus importantes que l’argent. Par exemple, une industrie comme Rolls-Royce peut nous fournir des exemples récents d’ingénierie que nous pouvons présenter aux enseignants en formation. Ils peuvent également envoyer des ingénieurs et des chercheurs dans les écoles. De plus, ils décernent un important prix, d’une valeur de 15 000 livres [17 000 euros], le « Rolls Royce Science Prize » destiné aux enseignants qui proposent les meilleurs projets d’enseignement scientifique.

Que recherchez-vous dans une conférence comme celle de Scientix ?

J’ai été invité par « European Schoolnet » pour une intervention sur l’importance de l’éducation aux sciences en Europe et la manière dont nous pouvons l’améliorer. De la conférence Scientix, j’espère tirer de bonnes idées et faire des rencontres. Je suis particulièrement intéressé par les nombreuses activités développées en Europe de l’est. Ces nouveaux membres de l’Union européenne ont vraiment de très bonnes idées. Le niveau des sciences et des maths y est très élevé. La Hongrie, par exemple, a quelques-uns des meilleurs mathématiciens du monde. L’intérêt de cet événement est qu’il semble attirer des gens qui ne vont pas en général aux conférences internationales. Connaissez-vous l’expression « usual suspects » ? Elle désigne les gens que vous rencontrez tout le temps. Ici, j’ai croisé des habitués bien sûr, mais aussi et surtout des jeunes.

Pourquoi se focaliser sur les enseignants et non les chercheurs ou les ingénieurs ?

Beaucoup de chercheurs considèrent l’éducation aux sciences comme secondaire. Ceux qui comprennent l’importance de l’éducation sont très rares, comme par exemple le français Pierre Léna, à l’origine du programme La Main à la Pâte. Dans les industries, le problème se pose d’une manière différente. Les ingénieurs, notamment les plus jeunes, sont très concentrés sur leurs objectifs car le profit l’emporte. C’est très dur pour eux de dévier de l’objectif qu’on leur a assigné, surtout s’ils viennent juste d’intégrer une société ou s’ils ont une jeune famille et beaucoup d’engagements. Ceux qui s’intéressent néanmoins aux problématiques d’enseignement ont besoin de chefs particulièrement ouverts ou bien sont très actifs lors de leurs temps libre. C’est peut-être plus facile pour les ingénieurs plus âgés, mais nous avons besoin de jeunes, et surtout des femmes, pour jouer le rôle d’ambassadeurs dans les écoles. Grâce à eux, les jeunes se disent : « ils sont jeunes, dynamiques et… ingénieurs ! Wahou ! Ce ne sont pas des genres de nerds ».

Qu’est-ce que les enseignants ont de plus que les chercheurs et ingénieurs, pour toucher les jeunes ?

Les professeurs sont ceux qui parlent directement aux personnes qui apprennent. Chacun peut toucher la vie d’une centaine de jeunes gens. Les professeurs d’université ne sont pas les plus accessibles, mais tant pis. Je crois que le futur réside dans les mains des enseignants du primaire et du secondaire. J’ai moi-même été enseignant au secondaire pendant plus de 30 ans. J’ai eu l’opportunité de parler de mes projets dans une trentaine de pays sur plusieurs continents avec des gens passionnants. J’ai envie que des jeunes gens brillants comme ceux qui sont présents ce weekend, puissent avoir ces opportunités d’apprendre des autres pays et de propager leurs propres idées.

Les ingénieurs sont importants mais nous gagnerons plus à nous concentrer sur les professeurs et rendre ce secteur plus professionnel. Beaucoup de pays ne valorisent pas vraiment leurs enseignants. Ils n’ont pas un statut social très élevé. Pourtant, c’est la prochaine génération d’enseignants et d’activistes qui est importante car un tel projet se déroule sur 50 à 100 ans. Ce n’est pas quelque chose qui se met sur pied en 10 ans. Le challenge va devenir de plus en plus important pour former les scientifiques dont nous avons besoin.


>> Illustrations : portrait de Sir John Holman en CC by-sa par Scientix, autres photos sur Flickr, licence CC CARLOS62 Argonne National Laboratory, Scott Hamlin

>> Propos recueillis avec Stéphane Nai-Im Tholander

>> Article initialement publié sur Knowtex sous le titre Sir John Holman : l’éducation aux sciences est critique pour le futur de l’Europe

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Humour dans les sciences: à la recherche du bon dosage http://owni.fr/2011/03/04/humour-dans-les-sciences-a-la-recherche-du-bon-dosage/ http://owni.fr/2011/03/04/humour-dans-les-sciences-a-la-recherche-du-bon-dosage/#comments Fri, 04 Mar 2011 16:48:44 +0000 Guillaume Fabre http://owni.fr/?p=34252 En lisant la célèbre série de SF, « Fondation », j’ai appris qu’avant de devenir un des écrivains de SF les plus populaires, Isaac Asimov était professeur de biochimie à l’université de Boston (School of Medicine).

Dans ce cadre, il avait réalisé que les chercheurs se faisaient parfois une mauvaise idée de la manière dont on réalise des progrès en sciences. Plus que l’illumination ou le travail acharné, il voulait mettre en exergue la part d’amusement et de curiosité quasi-enfantine qui motive les génies scientifiques.

« The most exciting phrase to hear in science, the one that heralds new discoveries, is not ‘Eureka!’ (I found it!) but ‘That’s funny’ … » qu’on pourrait traduire par « La chose la plus excitante à entendre en science, celle qui proclame de nouvelles découvertes, n’est pas « Eureka » (j’ai trouvé !) mais ‘C’est rigolo…’ ».

Peu d’amateurs de SF savent que cet auteur a publié des recueils de blagues (Isaac Asimov’s Treasury of Humor et Asimov Laughs Again) et donnait même la méthode pour bien les raconter.

Quand mon humour fait « Boum »

Dans le même genre, il faut aussi parfois s’imaginer les chercheurs du projet Manhattan enfermés à Los Alamos, en pleine création de l’arme qui repoussait les limites de la destruction, s’amuser souvent comme des gamins entre eux. Profitons-en pour donner une citation d’allure polissonne d’Oppenheimer qui dirigeait ce projet:

« Understanding is a lot like sex. It’s got a practical purpose, but that’s not why people do it normally » que nous traduisons par « La compréhension ressemble fort au sexe. Cela a un but pratique, mais ce n’est pas la raison pour laquelle les gens le font d’habitude ».

Feynman et Oppenheimer à Los Alamos

Dans ce groupe de physiciens atomiques, il y avait aussi le futur prix Nobel, Richard Feynman, qui a d’ailleurs repris cette citation à son compte (il était de nature très libérale sur tout ce qui touchait au sexe, au passage).

Feynman fut un grand vulgarisateur et ses interviews connaissent un grand succès sur Youtube. Par exemple, sur la vidéo qui suit, il explique comment fait un train pour rester sur les rails dans les virages alors que ses roues n’ont pas de différentiels : tout est dans la forme de la roue.

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L’humour et la fantaisie de ce prix Nobel étaient bien connus même si la vie l’a parfois affecté durement (sa femme est décédée lorsqu’il travaillait au projet Manhattan). Certains ouvrages qui narrent ses anecdotes orales ont été de grand succès comme « Vous voulez rire, Monsieur Feynman ! ».

One man show scientifique

Plus près de nous, parmi les personnes que je suis sur Twitter, il en est un qui s’est bombardé du nom de « Science Comedian » : Brian Malow. Ce comédien des sciences a d’ailleurs déposé un site du même nom.

Il faut souvent un minimum de connaissances scientifiques pour comprendre son humour. Ainsi, sur sa page « à propos », il fournit une citation de sa composition que je traduis directement :

« Les femmes sont passées dans ma vie comme des particules exotiques le font à travers une chambre à brouillard, ne laissant que des traces de vapeur comme indices pour que j’étudie leur nature ».

Il faut déjà savoir ce qu’est une chambre à brouillard (ou chambre de Wilson)… J’ai le regret de ne jamais avoir vu pour de vrai cette incroyable expérience de physique. Voici une démonstration au sein du plus célèbre des musées scientifiques au monde : l’Exploratorium de San Francisco (j’ai eu le privilège de visiter il y a 10 ans).

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Brian Malow a décidé de faire rire les gens avec les sciences, en adaptant le niveau à son auditoire. Pour les étudiants en sciences, les blagues puisent dans leurs connaissances et commencent souvent comme cela : « Un virus rentre dans un bar… » et s’ensuit une situation irréelle et cocasse.

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Il s’est fatalement posé la question de savoir si tous les scientifiques avaient le sens de l’humour. Réponse en vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Oscar des recherches improbables

Et pour éviter à ces chercheurs de prendre trop la grosse tête, il existe les prix Nobel inversés annuels, les IgNobels . Leur fondateur Marc Abraham d’IgNobel répète à envie que les prix sont surtout là pour récompenser les recherches qui font d’abord rire, puis réfléchir.

Un exemple est à relever tout récemment sur l’excellent blog « Twisted Physics » où on peut lire qu’une recherche a souhaité répondre à cette question digne d’un enfant (mais ce sont souvent les plus embarrassantes) : « Comment fait Woodywood Pecker pour ne pas avoir mal au crâne ? ». Ces recherches tombaient à pic (c’est le cas de le dire), car elles ont ouvert la voie à d’autres sur l’amortissement de chocs pour l’électronique.

Le choix du thème du billet de « Twisted Physics » n’est pas innocent car il est fondé sur une actualité qui a défrayé la chronique outre-Atlantique dernièrement : un ancien joueur de football américain s’est ôté la vie en se tirant dans la poitrine tout en précisant sur son testament qu’il léguait son cerveau à la Science afin de déterminer si les joueurs de ce sport culte subissent des ravages cognitifs suite aux chocs et en dépit de toutes les protections personnelles.

Le paradoxe de cette parodie des Nobels est que la plupart des chercheurs sont heureux de recevoir cette récompense moqueuse, car elle permet de faire connaître leurs travaux, qui, malgré leur air parfois incongrus, sont souvent plus prometteurs et utiles qu’on ne l’aurait pensé de prime abord.

Le médiateur et l’humour

Trop souvent, on observe les mêmes écueils lors de conférences grand public, par exemple lorsque l’auteur d’un livre part en « tournée de promotion » : ton monocorde, peu de mouvements sur scène, pas d’« effets », peu d’exemples et, le pire de tout, une confusion entre présentation publique de ses travaux et présentation à des pairs… Les éditeurs devraient-ils songer à proposer des stages de communication à leurs auteurs ?

La question que l’on doit se poser lorsqu’on réalise un projet de vulgarisation est :  « Quelle teneur en humour puis-je injecter dans mon exposé, selon le contexte, le média employé, le type de public ? ». Ceci, dans le but évident de mieux captiver son auditoire, de faire rebondir un exposé qui peut faire parfois appel à des notions difficiles, etc.

L’idée n’est pas de faire le pitre ou l’intéressant mais de trouver les bons codes et recettes afin de captiver son auditoire, quel que soit son niveau d’expertise : le mettre à l’aise et le surprendre afin de soutenir son attention tout au long d’une conférence puis de bien faire passer et ancrer le message à retenir.

Pour ne prendre que mon exemple personnel, je dois partiellement mon goût pour les sciences physiques à mon professeur de quatrième qui se démarquait du lot par un délicieux humour cynique. Des exemples remarquables, à mon sens, de vulgarisation scientifique à l’humour bien dosé, sont les prestations de l’américain Neil DeGrasse Tyson.

Voici une vidéo sous-titrée par mes soins où DeGrasse Tyson évoque le thème des ovnis. Pourquoi personne n’en prend de la graine en France ?

Émerveiller pour enseigner

Les recherches scientifiques actuelles ont tout pour déconcerter le citoyen moyen : de formidables prouesses dans des domaines quasi incompréhensibles pour le commun des mortels (pensons au LHC) et en même temps des perspectives catastrophiques (pensons au climat).

Dans ce cadre, l’usage de l’auto-dérision (« Si on savait ce que l’on cherchait, on n’appellerait pas cela de la recherche ! » ou « La physique commence à devenir trop difficile pour les physiciens ») voire même de l’ironie et de l’humour noir peut arriver à faire éprouver de la sympathie pour celui qui réalise son exposé, et indirectement, faire davantage confiance en la Science.

Je crois en effet qu’il est nécessaire de partir d’un exemple simple ou du vécu pour attirer l’attention : combien de scientifiques doivent leur carrière à un émerveillement d’enfant (Einstein et sa boussole à 5 ans) ou aux rêves provoqués par différents média : littérature (principalement de la SF), films ou séries télévisées ?

En une phrase : si l’on veut voir grossir les effectifs des étudiants sur les bancs des universités scientifiques, il faut se souvenir de la citation d’Oppenheimer. Faisons rire, émerveillons le public et montrons également que le champ scientifique permet d’exercer sa curiosité et d’exprimer une grande créativité.

Je ne garantis pas que les étudiants seront meilleurs aux examens avec cette méthode, mais plus nombreux sur les bancs, certainement !

Aux États-Unis, on commence à faire davantage qu’à en prendre conscience : tout récemment, l’AAAS a tenu sa convention annuelle à Washington et pour la première fois de son histoire a organisé une conférence nommée « The Science of Comedy : Communicating with Humor ».

Et le mois dernier s’est tenu un nouveau type de congrès : « The summit on Science, Entertainment and Education ». Le titre du sommet qui mélange les genres dit tout : on compte inspirer les jeunes avec les média afin de les amener à embrasser la Science.

Pour aller plus loin

Deux exemples d’humour efficace en Sciences

Exemple 1 : Surprendre par une réponse inattendue

Question du prof : « Pourquoi un ballon de baudruche s’élève dans le ciel ? »
Réponse honnête de l’étudiant : « parce qu’il est rempli d’hélium et…
Prof qui coupe la parole : mais non, c’est parce que quelqu’un a lâché la ficelle !

Exemple 2 : Raconter une histoire qui est à peine caricaturale (précision d’un ancien étudiant en mécanique des fluides)

Un milliardaire voudrait offrir des millions à celui qui répondra à cette question : « Comment prédire les chevaux qui ont le meilleur potentiel pour la course ».

Un généticien, un physiologiste et un physicien sont convoqués et reviennent au bout d’un mois.

  • Le généticien affirme qu’il a fait le tour de toutes les publications, vérifié l’ADN des lignées de chevaux sur des décennies mais le problème est hélas trop complexe pour prédire un gagnant.
  • Le physiologiste s’y colle et regarde la densité musculaire et osseuse et autres facteurs et conclut que le problème contient trop de facteurs pour réaliser une prédiction fiable.
  • Le physicien s’y attèle à son tour et revient avec le sourire en disant : « Voilà : cette équation résout votre problème ».

Le millionnaire est heureux et s’apprête à saisir son chéquier quand le physicien rajoute : « Une chose à savoir : mon équation s’applique à un cheval à symétrie sphérique qui se déplace dans le vide. ».

>> Illustrations : FlickR, licence CC (sauf la seconde : Wikimedia Commons) : turkguy0319, csuspect, key lime pie yumyum, Greyhawk68

>> Article initialement publié sur le blog de Knowtex

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Métamorphoses de l’évolution. Le récit d’une image http://owni.fr/2010/03/25/metamorphoses-de-l%e2%80%99evolution-le-recit-d%e2%80%99une-image/ http://owni.fr/2010/03/25/metamorphoses-de-l%e2%80%99evolution-le-recit-d%e2%80%99une-image/#comments Thu, 25 Mar 2010 10:56:11 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=10801 Illustration de couverture de la traduction hollandaise de louvrage de Stephen Jay Gould, Ever Since Darwin (Honderd jaar na Darwin, 1979).

Illustration de couverture de la traduction hollandaise de l'ouvrage de Stephen Jay Gould, Ever Since Darwin (Honderd jaar na Darwin, 1979).

Dans La Vie est belle, le paléontologue Stephen Jay Gould note que “l’iconographie au service de la persuasion frappe (…) au plus profond de notre être”. Pour introduire à une réflexion d’envergure sur l’histoire de la vie, le savant s’en prend à une illustration: la fameuse “marche du progrès”, dont il reproduit plusieurs parodies. La succession des hominidés en file indienne, “représentation archétypale de l’évolution – son image même, immédiatement saisie et instinctivement comprise par tout le monde”, propose une vision faussée d’un processus complexe.

“L’évolution de la vie à la surface de la planète est conforme au modèle du buisson touffu doté d’innombrables branches (…). Elle ne peut pas du tout être représentée par l’échelle d’un progrès inévitable.”

(Gould, 1991, p. 26-35, voir également Bredekamp, 2008).

Spécialiste de l’usage des modèles évolutionnistes, Gould est conscient que “bon nombre de nos illustrations matérialisent des concepts, tout en prétendant n’être que des descriptions neutres de la nature”. Ce problème qui caractérise l’imagerie scientifique trouve avec la “marche du progrès” un de ses plus célèbres exemples.

Mais au contraire des nombreuses références que mobilise habituellement le savant, celle-ci n’est ni datée ni attribuée. Quoiqu’il en critique l’esprit et en regrette l’influence, Gould ignore quelle est sa source. Comme beaucoup d’autres images issues de la culture populaire, celle-ci s’est dispersée dans une familiarité indistincte, et a perdu chemin faisant les attributs susceptibles de situer une origine.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Il y a une bonne raison pour laquelle Stephen Jay Gould n’a pas été confronté à la source de l’illustration dont il traque les reprises. Lorsque celle-ci est publiée, en 1965, le jeune étudiant en géologie a 23 ans, et une formation déjà bien trop spécialisée pour avoir consulté ce livre destiné à l’éducation des enfants et des adolescents.

Rudolf Zallinger, The Road to Homo Sapiens, illustration pour The Early Man, 1965 (dépliant fermé).

Rudolf Zallinger, "The Road to Homo Sapiens", illustration pour The Early Man, 1965 (dépliant fermé).

Dessinée par Rudolph Zallinger (1919-1995) pour l’ouvrage de Francis Clark Howell (1925-2007), The Early Man, cette image prend place dans la plus ambitieuse collection de vulgarisation jamais publiée: celle des éditions Time-Life, qui s’étend sur 51 volumes entre 1961 et 1967 (collections “Young Readers Nature Library” et “Life Science Library”).

Traduite dans de nombreux pays, cette collection s’inscrit dans la longue tradition inaugurée par Les Merveilles de la Science de Louis Figuier (1867), qui fait reposer sur une illustration abondante le récit des “connaissances utiles” nécessaires à l’instruction de la jeunesse.

Volumes de la collection Time-Life (en traductions françaises).

Volumes de la collection Time-Life (en traductions françaises).

Elle se caractérise par la qualité des textes, confiés à des spécialistes, mais aussi par le soin sans précédent apporté à l’iconographie.

Inspirée des principes qui animent le magazine Life, la collection est le premier ouvrage de vulgarisation scientifique à pousser si loin le rôle de l’image. Les éditeurs ont voulu proposer une illustration haut de gamme, très largement en couleur, servie par une impression irréprochable, en faisant appel aux meilleurs dessinateurs et photographes.

Exemples diconographie de la collection Time-Life.

Exemples d'iconographie de la collection Time-Life.

L’iconographie est souvent spectaculaire. Elle offre une large variété de styles et témoigne d’une constante préoccupation pédagogique. L’image doit fournir une synthèse claire et lisible d’une information dense. La collection développe un savoir-faire élaboré en matière de schémas narratifs, combinaison de la représentation tabulaire des données scientifiques avec une mise en scène visuelle forte.

La contribution de Rudolph Zallinger fournit un exemple particulièrement abouti de ce genre. Anthropologue spécialiste de préhistoire, professeur à l’université de Chicago, Francis Clark Howell est également un vulgarisateur convaincu. C’est en connaissance de cause qu’il s’adresse à l’un des plus fameux illustrateurs de sciences naturelles, auteur de la fresque “L’Age des reptiles” pour l’université de Yale, exécutée entre 1943 et 1947, panorama chronologique de l’évolution des dinosaures du Devonien au Crétacé, longue de 33,5 sur 4,9 mètres.

Rudolph Zallinger, Lâge des reptiles, fresque murale, université de Yale (détail).

Rudolph Zallinger, "L'âge des reptiles", fresque murale, université de Yale (détail).

Zallinger sera contacté par Life en 1952 pour participer à l’illustration du feuilleton “The World We Live In”, aux côtés de Chesley Bonestell, Alfred Eisenstaedt ou Fritz Goro.

La composition de The Early Man s’inspire du précédent de Yale. Il s’agit de disposer sur un dépliant de 5 pages – la plus longue illustration de la collection – la série ordonnée des reconstitutions de fossiles de quinze espèces anthropoïdes sur une durée de 25 millions d’années. Les schémas chronologiques en haut de page sont dus à George V. Kelvin.

Rudolf Zallinger, The Road to Homo Sapiens, illustration pour The Early Man, 1965 (dépliant ouvert).

Rudolf Zallinger, "The Road to Homo Sapiens", illustration pour The Early Man, 1965 (dépliant ouvert).

Sous le titre “The Road to Homo Sapiens”, la représentation synthétique de Zallinger innove par rapport aux formes existantes de figuration évolutionniste, le plus souvent disposées de façon tabulaire. Sa proposition peut être rapprochée de trois sources iconographiques. La première est une gravure due au grand peintre naturaliste Waterhouse Hawkins, publiée en frontispice de l’ouvrage de Thomas Henry Huxley, Evidence as to Man’s Place in Nature (1863), qui associe à fins de comparaison les squelettes du gibbon, de l’orang-outang, du chimpanzé, du gorille et de l’homme.

Waterhouse Hawkins, Skeletons of the Gibbon, Orang, Chimpanzee, Gorilla, man, frontispice de louvrage de Thomas Henry Huxley (1863).

Waterhouse Hawkins, "Skeletons of the Gibbon, Orang, Chimpanzee, Gorilla, man", frontispice de l'ouvrage de Thomas Henry Huxley (1863).

“L’homme descend du singe”. La fameuse formule de l’évêque d’Oxford symbolise la polémique issue de la publication de L’Origine des espèces (1859), dont la relecture biologique du destin humain fait scandale. Défenseur de Darwin, Thomas Huxley utilise l’œuvre de Hawkins dans le cadre d’un ouvrage qui propose la démonstration zoologique et anatomique de la proximité des différentes espèces hominoïdes. Quoiqu’elle n’ait aucun caractère paléontologique, cette illustration qui rapproche l’homme du singe prend bel et bien place dans l’histoire du débat évolutionniste.

Cet exercice comparatif n’offre encore qu’une simple juxtaposition. Pour trouver une articulation plus étroite, il faut remonter à une source plus ancienne: le thème des différents âges de l’homme, qui nourrit la peinture et la gravure depuis la Renaissance. Le ressort visuel sur lequel s’appuie cette iconographie, le principe de la métamorphose, en fait un motif séduisant pour les artistes, qui trouvent l’occasion d’y montrer leur virtuosité, comme pour le public, qui en apprécie la dimension curieuse et ludique.

Hans Baldung Grien, Les trois âges de la vie, v. 1510 (Vienne, Kunsthistorisches Museum); A. F. Hurez, Degrés des âges, Cambrai, 1817-1832 (Paris, musée des arts et traditions populaires).

Hans Baldung Grien, "Les trois âges de la vie", v. 1510 (Vienne, Kunsthistorisches Museum); A. F. Hurez, "Degrés des âges", Cambrai, 1817-1832 (Paris, musée des arts et traditions populaires).

Une version de ce thème, attestée dès le 16e siècle, sera notamment popularisée par François Georgin en 1826 pour l’imagerie d’Epinal, sous le titre de “Degrés des âges”. Celle-ci latéralise et ordonne le motif en paliers, facilitant le jeu des comparaisons. Gravure à succès durant tout le 19e siècle, celle-ci connaîtra d’innombrables reprises dans toute l’Europe (Day, 1992) .

Différentes versions des Degrés des âges.

Différentes versions des "Degrés des âges".

La transposition de ce thème dans l’univers paléontologique n’est pas que l’emprunt d’une forme. Dans les “Degrés des âges”, malgré les altérations qui affectent leurs avatars, ce sont les mêmes personnages que l’on retrouve du premier au dernier échelon. L’application de ce motif au schème évolutionniste constitue une simplification implicite, qui rapporte les transformations des espèces au développement de l’individu, rabat l’ontogenèse sur la phylogenèse. C’est cette opération iconographique qui créé la perception de l’évolution comme un développement unifié et linéaire, aussi homogène que s’il s’agissait de la vie d’un être humain.

Cette impression est encore renforcée par la troisième source de Zallinger: la chronophotographie de la marche d’Etienne-Jules Marey, qui a inspiré une imagerie abondante à partir de 1882 (Braun, 1992). A cette vision cinématographique, l’illustrateur emprunte le dynamisme de la déambulation, qui anime la fresque évolutionniste d’un pas décidé. Le motif de la marche unifie et fluidifie la succession des espèces, désormais métamorphosée en séquence. Plutôt que sous la forme de la juxtaposition tabulaire, le modèle chronophotographique suggère de lire l’image comme la décomposition d’un seul et unique mouvement.

Etienne-Jules Marey, locomotion de lhomme, chronophotographie sur plaque fixe, 1883, coll. Collège de France (détail).

Etienne-Jules Marey, locomotion de l'homme, chronophotographie sur plaque fixe, 1883, coll. Collège de France (détail)

Unification, latéralisation, dynamisation: les choix de l’illustration sont fondés sur l’intention pédagogique, qui veut produire une information synthétique, immédiatement lisible. Cette composition si efficace peut-elle l’être un peu trop? Le texte en regard apporte d’utiles précisions, qui contredisent son apparente homogénéité:

“Ces reconstitutions sont donc en partie hypothétiques, mais même si des découvertes ultérieures imposaient des changements, elles auraient atteint leur but en montrant ce que pouvait être l’aspect de ces primates disparus.” Ou encore: “Bien que les “ancêtres de singes anthropomorphes” aient été quadrupèdes, tous sont ici figurés debout, pour faciliter la comparaison”

(Howell, 1965, p. 41).

Couverture de louvrage de J. Wells, Icons of Evolution. Science or Myth?

Couverture de l'ouvrage de J. Wells, Icons of Evolution. Science or Myth?

Peu importent ces nuances. L’image de Zallinger est si forte qu’elle balaie toute incertitude. La généalogie idéalement linéaire qu’elle figure s’impose à l’esprit avec l’évidence d’un fait objectif. En fournissant un support visuel au rapprochement de l’homme et du singe, l’illustration de Life ravive le scandale de L’Origine des espèces et s’attire les foudres des créationnistes:

“Malgré l’absence de preuves, la vision darwinienne des origines humaines s’est trouvée bientôt enclose dans des dessins montrant l’évolution d’un singe qui, marchant sur ses phalanges, se redresse par paliers pour devenir un être humain debout. Ces dessins ont ensuite été reproduits dans d’innombrables livres, expositions, articles et même dessins animés. Ils forment l’icône ultime de l’évolution, parce qu’ils symbolisent la signification profonde de la théorie de Darwin pour l’existence humaine”

(Wells, 2002, p. 211).

Le succès de l’icône, dont une recherche sur internet permet aujourd’hui de prendre la mesure, se vérifie en effet par ses copies et ses parodies. Ces reprises sans nombre témoignent de ce que cette image est d’abord un récit. Comme le montrent les altérations qui, en modifiant le dernier stade ou en inversant la logique de la progression, jouent à changer le sens de la série, elle fonctionne comme une structure narrative autonome, immédiatement compréhensible. Elle incarne exemplairement cette connaissance par l’image favorisée par les ouvrages illustrés.

Graffiti, Vali-ye-Asr Avenue, Téhéran, photo Paul Keller, 2007 (licence CC).

Graffiti, Vali-ye-Asr Avenue, Téhéran, photo Paul Keller, 2007 (licence CC).

Les reprises constituent également la seule trace accessible de la réception de l’illustration. Elle apportent la preuve de sa fécondité imaginaire, en même temps qu’elles en entretiennent les progrès. Elles montrent que l’icône est partie prenante de la culture visuelle, au sens où son exposition universelle garantit à l’auteur de la reprise un haut degré de connivence et d’interprétabilité.

Diverses parodies de The Road to Homo Sapiens.

Diverses parodies de "The Road to Homo Sapiens".

La discussion sur l’efficacité de l’image prend parfois des aspects tortueux. Pourtant, son agency n’a rien de mystérieux. Dans le cas de “The Road to Homo Sapiens”, les facteurs de son influence sont: 1) l’importance de la diffusion, qui assure une exposition maximale au contenu; 2) la puissance du contexte de l’instruction populaire, qui légitime la connaissance par l’image; 3) l’empreinte du débat évolutionniste, qui structure notre compréhension du monde; 4) l’élégance de la formule graphique inventée par un illustrateur, qui est l’auteur d’une œuvre.

Mis à part une page sur Wikipédia, et sauf erreur de ma part, cet article est le premier consacré à l’analyse iconographique d’une des plus célèbres images de la seconde moitié du 20e siècle. Une icône si profondément intégrée à notre culture visuelle que sa répétition avait fini par effacer le souvenir de son auteur et de son origine. Il s’agit pourtant d’une œuvre, au sens strict du terme, dont on a pu retrouver les sources, expliquer le contexte et les intentions, suggérer l’influence et la fortune critique. En d’autres termes, on a démontré ici qu’on peut faire sur une image issue de la culture populaire un travail d’interprétation qui ne diffère en rien, dans les outils et les méthodes qu’il mobilise, de celui de l’histoire de l’art. Un pas de plus pour l’histoire visuelle.

Couverture du disque de Encino pour le film California Man, (Les Mayfield, 1992); publicité pour le JT de M6, septembre 2009; page du groupe Flickr "March from Monkey to Man" .

Et en bonus spéciale soucoupe, ce magnifique clip réalisé pour le morceau “Do the Evolution”, par Pearl Jam.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Références: sources

> Charles Darwin, L’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle(1859, éd. D. Becquemont, trad. de l’anglais par E. Barbier), Paris, Flammarion, 1992.
> Louis Figuier, Les merveilles de la science, ou Description populaire des inventions modernes, éd. Furne et Jouvet, 6 vol., 1867-1869.
> Thomas Henry Huxley, Evidence as to Man’s Place in Nature, New York, Appleton & Co, 1863.
> Francis Clark Howell, The Early Man, Time-Life, 1e éd., 1965 (trad. française: L’Homme préhistorique, 1966).

Références: études

> Horst Bredekamp, Les Coraux de Darwin. Premiers modèles de l’évolution et tradition de l’histoire naturelle (trad. de l’allemand par Ch. Joschke), Dijon, Les Presses du réel, 2008.
> Marta Braun, “Marey, Modern Art and Modernism”, Picturing Time. The Work of Etienne-Jules Marey, 1830-1904, Chicago, University of Chicago Press, 1992, p. 264-318.
> Barbara Ann Day, “Representing Aging and Death in French Culture”, French Historical Studies, Vol. 17, n° 3, printemps, 1992, p. 688-724.

> Stephen Jay Gould, La Vie est belle. Les surprises de l’évolution (trad. de l’américain par M. Blanc), Paris, Seuil, 1991.

> Jonathan Wells, Icons of Evolution. Science or Myth? Why Much of What We Teach about Evolution is Wrong, Washington, Regnery Publishing, 2002.

Iconographiehttp://www.flickr.com/…

Intervention présentée dans le cadre du séminaire “Mythes, images, monstres“, le 26 novembre 2009, INHA.

> Article initialement publié sur Culture Visuelle (lisez les commentaires!) /-)
> photo de Lego Kaptain Kobold


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Delicious Bulk Edit

Delicious Article de présentation

J’écris cette note parce qu’il me semble que le service délivré par le site web delicious.com gagne à être plus connu.
Ce site apparaît comme complexe ou technique alors qu’il suffit d’apprivoiser un peu l’engin.
Cet article de vulgarisation tente d’y voir un peu plus clair et encourage des utilisateurs en puissance qui s’ignorent
à y regarder de plus près ou à simplement explorer des contenus souvent de qualité.

# Sauvegarde et édition

Dans les grandes lignes, delicious est un site de bookmarking social, c’est à dire qu’il sauvegarde tous les liens que vous lui postez.
Vous êtes sur une page qui vous plait, vous allez sur votre compte delicious et vous la saisissez.
Il suffit alors d’ajouter ou de rééditer son titre et une courte description de son contenu.

Enfantin mais désormais :
Votre liste de liens est mobile > ce n’est plus firefox ou internet  explorer qui stocke.
Partagée > Vos liens sont visibles pas tous ( ou pas, option “garder privé”)

exemple : http://delicious.com/contribuweb>le compte de l’utilisateur contribuweb

deliowni

Une des vraie valeur de ce site réside dans le “tagging” de vos liens, autrement dit le fait d’en extraire des mots-clés qui définissent et servent à s’y retrouver plus tard.
On parle alors de “collections” qui peuvent être très utiles.

exemples :http://delicious.com/contribuweb/video
Classique pour retrouver ses vidéos quelque soit le site d’origine
ou http://delicious.com/contribuweb/%23geek-border
qui sert de liste sur le theme geek-border

# Réseau
5 years old

Delicious est une immense base de données partagée mais le site est,
et ça change tout, alimenté par des milliers d’utilisateurs.
Imaginons que vous aimiez la musique, vous auriez une page du type :
http://delicious.com/aurelien/musique
et bien, il y a de quoi faire :-) mais en + vous pourriez aussi retrouver ces liens à l’adresse:
http://delicious.com/tag/musique
C’est simplement la liste de TOUS les liens taggués “musique” parmi TOUS les comptes delicious
De nouveaux amis communs ?!
Delicious permet d’explorer “qui a sauvegardé ce lien ? et combien de fois ”
>On se connait pas, mais il semblerait que nous ayons des centres d’intérêt communs :p
On peut alors utiliser le service de suivi ou de ‘fan’
>exemple:
Tous les liens de tous les fans d’aurélien qui ont taggués des éléments “musique”
http://delicious.com/network/aurelien/musique
(avec un lecteur audio intégré qui va bien :-)

FoxyPlayer

# Usages et conséquences

Delicious a l’aspect d’un site austère, d’une accumulation de données et parfois le vertige d’onglets qui s’ouvrent dans toutes les directions.
.. dommage parce qu’à y regarder de plus près c’est une fantastique entrée sur le web.
Liens suggérés :
http://delicious.com/tag/fr
http://delicious.com/tag/recipes
http://delicious.com/tag/techtonik

Un peu moins sur Google ?
Dans certaines conditions, la recherche combinée sur delicious et google peut être optimisée.
>Effectuer des recherches de “liens en liens”
>C’est un exercice de qualification, d’affinages de tags et d’additions de termes :
Pour un historien par exemple :
http://delicious.com/tag/worldhistory
ou plus précisement :
http://delicious.com/tag/worldhistory+europe
etc..
Ouverture: Qui d’autre que delicious va vous suggérer de cliquer sur un mot-clé auquel vous n’aviez pas songé ? hein ?

# Flux

TOUTES les pages delicious possèdent un flux RSS..ca donne à réfléchir à ceux qui s’en servent..
Il y a une option ” pour:quelqu’un ” très pratique.
Recherche sur l’extension d’un fichier (system:filetype:jpg) , etc..

exemple : http://feeds.delicious.com/rss/tag/system:filetype:mp3+mashups

### Autres notes
Existe depuis 2003 racheté par Yahoo (2005)
Nombre d’utilisateurs en novembre 2008 : 5.3 millions

180 millions d’URLs stockées

http://fr.wikipedia.org/wiki/Delicious
http://delicious.com/tag/delicious
http://blog.delicious.com/blog/  (news et illustrations)

Firefox plugin :http://www.mozilla.fr/Details/del.icio.us_bookmarks
Site similaire http://www.diigo.com/

+
explore !

http://l.yimg.com/hr/img/track1_2.gif

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