OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le web social ou la redéfinition de la valeur http://owni.fr/2010/11/25/le-web-social-ou-la-redefinition-de-la-valeur/ http://owni.fr/2010/11/25/le-web-social-ou-la-redefinition-de-la-valeur/#comments Thu, 25 Nov 2010 09:43:21 +0000 Thierry Lhôte http://owni.fr/?p=36869 Si l’on accole l’adjectif social au mot web (on l’a fait pour à peu près tous les termes existant: entreprise, démocratie, raison, etc.), c’est que dans l’optique d’un réseau on met l’accent sur les chaînes relationnelles. Si ces chaînes relationnelles, introduites par les rencontres sur le web, étaient identiques à celles construites dans tout type de société, locale ou nationale, le distinguo s’arrêterait là et nous pourrions clore le débat. Heureusement, ce n’est pas le cas, et l’on peut parler du web social comme d’une entité particulière, un construit commun sur un construit technique.

L’apparition du web social s’est faite avec le constat d’un mouvement de désintermédiation globale au sein de la sphère publique, mouvement analysé par Yochai Benkler dans son ouvrage sur la richesse des réseaux. La question centrale du web social, pour le moment, reste donc celle de la crise institutionnelle que nous subissons en héritage du monde industriel.

Repositionnement global de l’action

Il suffit de lire Balzac au moment des Illusions perdues pour observer que l’apport institutionnel du XIXème siècle, avec le développement massif des médias et de la presse, est le triptyque suivant: politique, affaires et culture de masse. Ces fondements sont remis en cause au nom de cette désintermédiation de la société, par la croissance de chaînes relationnelles parallèles qui échappent à ce jeu d’intérêts croisés qui s’était progressivement formalisé jusque dans son aboutissement: la culture dominante télévisuelle.

Le problème soulevé par le web social, c’est que la perte de cette position centrale demande un repositionnement global de l’action et du discours d’à peu près tous les acteurs institutionnels de la société pour justifier à nouveau leur existence et ceci sans garantie même de survie, disons le net, ils n’ont pas le choix: l’entreprise, le journalisme, les représentations légales, etc.

L’un des traits marquants de cette crise institutionnelle est qu’elle coïncide avec une crise d’efficacité économique. Et ceci a été mis en valeur par Umair Haque. Il serait impossible de justifier l’une par l’autre, mais la découverte de cette coïncidence est proprement géniale.

Crise de la valeur

Il ne s’agit pas de la crise des valeurs, mais d’une crise de la valeur. Lorsque l’on parle de crises de valeurs, généralement c’est pour réclamer un retour à un certain ordre moral compassé. Rien de bien nouveau car on peut librement attribuer cela à l’éternelle danse des moeurs, relâchement et resserrement au cours des siècles.

Une fois qu’on a remarqué l’association de l’inefficacité économique dévoilée par la crise financière avec l’inauthenticité des formes de représentation institutionnelle dévoilée par la désintermédiation, le repli social indique la voie vers une rupture naturelle : une redécouverte de la notion de valeur qui ne devient possible qu’avec la redéfinition du sens de l’action entrepreneuriale et, allons plus loin, politique. Tout se passe et s’écrit comme si la redécouverte du bon sens ou du sens commun devrait s’opérer avec la nécessaire redécouverte de la valeur d’usage comme d’utilité personnelle autant que d’utilité commune.

Le miroir du web fait que les personnes peuvent à présent s’identifier avec l’image d’une culture projetée plus authentique et débarrassée de ses artifices. Tout ce qui ne cadre plus dans cette logique reste à la porte, voire pire, peut se retrouver décriée jusqu’à la catastrophe, comme en atteste l’affaire du Logo de la marque GAP.

Et c’est la seule chose dont on peut être à peu près certain: s’il y a génération de valeur ou de richesse par le truchement du Web social, c’est le plus souvent une valeur non-apparente ou cachée et qui ne se traduit pas couramment en monnaie classique mais qui fait curieusement sens pour l’ensemble.

Le reste c’est du business model. On devrait toujours se poser la question suivante avant d’innover : pourquoi l’univers de l’Internet et du web semble hyper-résistant depuis quinze ans à la réalisation d’innombrables business models ?

Et ce que l’on appelle le web social n’aura de cesse d’y répondre à chaque fois qu’on le consultera.

Billet initialement publié sur Net & Sans Détour

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Crédits photo: Flickr CC Sreejith_K, victoriapeckham

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Web isn’t dead, it’s the economy, stupid ! http://owni.fr/2010/08/19/web-isn%e2%80%99t-dead-it%e2%80%99s-the-economy-stupid/ http://owni.fr/2010/08/19/web-isn%e2%80%99t-dead-it%e2%80%99s-the-economy-stupid/#comments Thu, 19 Aug 2010 11:24:07 +0000 Alexis MONS http://owni.fr/?p=25353 Le web est mort, c’est la discussion du moment. Elle était préméditée, est arrivée à l’heure et déclenche le débat. Mais de quel débat on parle ? Tout ceci me paraît un peu artificiel, en tout état de cause plus proche de considérations de légistes que de projections sur l’avenir ? Le web n’est pas mort, il est juste devenu moins intéressant dans le business. Faire un site web quand on veut développer du business est devenu une mauvaise réponse, tout au moins une partie secondaire de la réponse.

Qu’est-ce qu’on nous apprend que nous ne savions pas déjà ? La réponse est RIEN

  • Que le mobile tend à devenir la plateforme d’usages majoritaire dans l’avenir proche ? C’est déjà dans le tuyau, on attend juste que ça arrive.
  • Qu’il y a un déplacement manifeste du web « classique », donc du marché du search, vers [ce qu'on appelle à tort] les médias sociaux ? Ça aussi c’est en train de se faire.

Alors ok, c’est Chris Anderson qui dit que la page s’est tournée et il faut sans doute ce genre d’autorité pour que le message soit bien reçu et que cela nous aide, travailleur de l’ombre, à enfoncer le clou auprès de clients qui continuent à penser que leur stratégie se résume à refaire un site corp. (non, je ne parlerai pas de France.fr) ou un jeu-concours sur Facebook, comme les copains. C’est très bien que ce soit dit. Rendons grâce, il le fallait.


Capture d’écran 2010-08-19 à 10.41.24

J’aime bien le petit tableau avant/après d’Anderson. Il me rappelle les Web 1.0 vs Web 2.0 du bon vieux temps. Comme ceux-là, je ne l’aime pas car il nous enferme dans des idées grossières et dangereuses, il nous enferme surtout dans des outils. Il me semblait qu’on avait tous compris que le futur du web 2.0 ce n’était pas le web 3.0, mais changer le monde. Raté.

Les apps sont un grand succès, mais le navigateur n’est pas mort. Il a déjà vaincu les widgets et gadgets de bureau, qui sont elles les grandes victimes des apps de console de commodités portable et configurables que sont devenus nos téléphones. Les apps sont des commodités, des choses que l’on adopte. Le vrai changement n’est pas le navigateur, c’est l’ordinateur. D’autres que moi ont fort bien dis que smartphones et autres tablettes sont la mort de l’informatique personnelle et domestique, que l’ordinateur est (re)devenu un outil de travail, une machine complexe pour gens compétents. Les apps, c’est simple et ça ma grand-mère s’en sert et sait à quoi ça lui sert.

Parler d’abonnement, installation ou souscription en lieu et place de syndication n’est que de la sémantique. Du moment que c’est l’utilisateur qui prend la décision de s’approprier le service, peu importe la nature de cette appropriation. Les gens ne portent pas de valeur à la technologie. Ils s’en servent, elles les sert, et s’il y a mieux ou que ça ne marche pas autant qu’ils le souhaitent, ils en changent. Les geeks, c’est fini, place à des masses qui n’ont aucun mysticisme de la technologie.

Que l’on soit passé du free au freemium est un défonçage de porte ouverte. Chris Anderson ne fait même pas sa propre pub, il ne fait que constater que le freemium est le modèle gagnant de l’après-crise. Ceux qui découvrent l’information ont certainement du rester déconnectés dans les dix-huit derniers mois. L’innovation, elle est maintenant dans l’après-freemium !

Non, la seule vraie chose pertinente, c’est du passage des !! à ?? derrière Google. Pourquoi ? parce que ça parle marché, économie, la seule chose qui compte !

On le sait bien, Google a perdu la bataille du web social. Les grands réseaux l’ont gagné et celui du monde occidental s’appelle Facebook.

Google a failli perdre celle de la mobilité, mais il a réussi à se placer avec Android. Il est donc toujours là dans le mobile, avec quand même une question sur les apps et la monétisation de son économie du lien, car le search reste une simple commodité parmi d’autres sur cette plateforme.

Il faut donc souhaiter à Google que le web ne soit pas mort, car c’est après-tout son coeur de business. Si on se dit que le web a perdu la position en terme de fidélisation et de commodité (apps) et que les plateformes sociales ne sont plus du web mais une surcouche et des environnements cross-platforms, le web n’est presque plus que du search vers du contenu ou des plateformes. Normal que les comptes de Google soient bons, malgré la crise. Normal que les Ads se portent bien.

Google est révélateur du changement car il est bousculé sur ses fondamentaux. Le web n’est pas mort, mais il n’est plus l’alpha et l’omega des usages de l’internet. Chris Anderson a bien choisi son titre. Nous assistons à une nouvelle relecture de la nouvelle économie, où c’est la modification du terrain de jeu par l’extérieur qui remet en cause les positions. Google était indétronable sur le web, mais si le web est remis en perspective, ce n’est plus le même jeu.

Le seul vrai marché est celui des usages, il vit d’innovation pure, sans distinction de hard, de soft ou de plateforme. Comme je le disais en introduction, c’est une erreur de raisonner en outil, en système ou en ce que vous voulez, la seule chose qui est sûre, ce sont les usages et à travers eux le sens que les gens donnent aux choses.

Le web n’est pas mort, il est juste ramené à ce qu’il est : un moyen parmi d’autres, dans une palette toujours plus riche et étendue de modalités pour faire des choses pour nous les hommes. C’est ça l’histoire de l’internet, l’extension du champ des modalités. Vive l’internet et à travers lui un nouvel art de vivre et un vivre ensemble que nous construisons chaque jour loin d’institutions qui n’ont pas compris et d’une économie qui a encore du mal à l’entendre.

Le vrai débat, il est sur les valeurs et la manière de créer de la confiance et un environnement fructueux de business et de relation entre les clients/usagers et les marques/entreprises/acteurs qui veulent avoir de la relation/business/engagement avec eux.

Article initialement publié sur ‘Paroles d’Expets”, un blog du Groupe Reflect

Illustrations CC FlickR par Laughing Squid, anitakhart, mischiru

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http://owni.fr/2010/08/19/web-isn%e2%80%99t-dead-it%e2%80%99s-the-economy-stupid/feed/ 18
Homepage: RIP http://owni.fr/2010/05/03/homepage-rip/ http://owni.fr/2010/05/03/homepage-rip/#comments Mon, 03 May 2010 14:40:32 +0000 Muriel Vandermeulen http://owni.fr/?p=14312 Titre original : Page d’accueil, chronique d’une mort annoncée…

Il y a deux ans, à la même période, j’écrivais un article sur le déclin de la page d’accueil, qui suscita quelques commentaires et initia une discussion plus large sur l’utilité et l’usage de la page d’accueil. Il y a quelques jours, Gerry McGovern intitulait sa newsletter hebdomadaire “The decline of the homepage”… Une bonne occasion de revenir sur le sujet.

N’existe que ce qui se nomme…

Souvenez-vous : à l’époque, la discussion sur la page d’accueil avait, dans son sillage, soulevé la question de sa dénomination. D’aucuns l’appelaient page index ou page racine, d’autres : page générique, page sommaire ou encore page d’introduction.

Par ailleurs, je m’interrogeais sur l’obsolescence à venir de la page d’accueil, arguant que beaucoup d’éléments et de comportements observables sur la toile semblaient aller en faveur d’une disparition de cette page d’entrée. Moteurs de recherche, netlinking, viral marketing et autres bannières publicitaires contribuant à “bypasser” la grande porte.

Sur le web aussi, les temps les gens changent

Plus l’usage du web prend de l’âge, plus il devient spécifique, déclarait Gerry McGovern dans une récente newsletter. Aux premières heures du web, il était fréquent de passer par la grande porte pour consulter un site Internet et de se laisser guider par les remontées de contenu qui y figuraient. Aujourd’hui, la recherche (externe ou interne), les liens externes, la qualification des mots-clés, les fils RSS et tutti quanti envoient directement le visiteur dans la profondeur des pages. Ainsi, l’utilisateur aura tendance désormais à chercher “retours Toyota” plutôt que “Toyota” tout court.

On peut se demander dès lors pourquoi, dans un projet de refonte, la page d’accueil suscite toujours autant de mobilisation, de courses au vedettariat et de jeux de coudes pour y avoir sa place… Comme je l’écrivais aussi l’an dernier, la page d’accueil n’est plus, nécessairement, une page d’entrée, mais elle reste une page d’accueil  —  un peu comme les totems indicateurs dans les centres commerciaux.

Tous les sites à la même enseigne

Ce constat — la page d’accueil est morte — ne vaut pas que pour les sites institutionnels et commerciaux. Les sites d’information ont sans doute été les premiers à devoir s’adapter à la diversité des points d’entrée choisis par leurs visiteurs.

À cet égard, j’ai beaucoup d’admiration pour les expérimentations de la BBC, en perpétuelle recherche de nouveaux modèles et interfaces pour accéder à ses contenus. J’évoquais l’an dernier leur stratégie de personnalisation de la page d’accueil. Mais leur BBC news radar est un autre exemple : la chaîne britannique s’est inspirée de Twitter, cette fois, pour diffuser les derniers articles publiés et mis à jour, dans toutes les catégories de contenu qu’elle propose par ailleurs sur son site.

Qu’en est-il des blogs?

Certain pair se posait la même question il y a près de deux ans : un blog nécessite-t-il encore une page d’accueil vu que les lecteurs accèdent aux billets par les biais les plus variés (moteurs de recherche, blogoliste, fil RSS, Netvibes et autres agrégateurs), mais pas, en tout cas, en accédant directement à cette page d’accueil. Il faut dire que ce blog — qui n’était pas un blog, mais en avait tout l’air) avait une page d’accueil. Et on admettra que la page d’entrée sur un blog n’est pas une page d’accueil au sens commun où on l’entend. Sur un blog, la page d’entrée comporte soit le résumé des derniers articles, soit le dernier article en entier, mais rarement une présentation des différentes pages et rubriques du blog.

Copie à revoir?

Bref, doit-on encore se fier à la fameuse phrase d’introduction du non moins fameux bouquin de l’ami Jacob, L’art de la page d’accueil : 50 sites web passés au crible ?

Homepages are the most vauable real estate in the world. Millions of dollars are funneled through a space that’s not even a square foot in size. The homepag’s impact on a company’s bottom line is far greater than simple measures of e-commerce revenues…

Pas si sûre… Et vous, qu’en pensez-vous? La discussion est ouverte. J’attends vos avis.

Billet initialement publié sur Écrire pour le web, blog de We Are the Words sprl, société de conseil en stratégie éditoriale et ergonomie des contenus web.

Photo CC Flickr chaosinjune

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http://owni.fr/2010/05/03/homepage-rip/feed/ 4
Quel avenir pour Google dans le web social ? http://owni.fr/2010/03/09/quel-avenir-pour-google-dans-le-web-social/ http://owni.fr/2010/03/09/quel-avenir-pour-google-dans-le-web-social/#comments Tue, 09 Mar 2010 09:49:15 +0000 Alexis Dufresne http://owni.fr/?p=9706 168397120_f709941dfa

Nous accueillons sur la soucoupe un nouvel auteur, Alexis Dufresne, du blog Encore un geek, qui développe aussi le projet faveeo.com. Dans ce billet, il explique que le puissant Google craint de disparaître, victime d’une tendance de fond qui touche à son fonds de commerce : les réseaux sociaux sont en train de devenir plus importants que la recherche pour apporter du trafic aux sites.


Ces dernières semaines je lis pas mal d’articles intéressants au sujet de Google… notamment un  texte relativement surprenant qui témoigne de la peur qui règne dans l’entreprise qu’une autre plateforme ou service web puisse rendre Google complètement obsolète. (http://www.wired.com/epicenter/2010/03/guess-what-google-fears-the-next-google/) On ne craint pas, chez Google, la concurrence. On craint la disparition totale et complète! Difficile à croire quand on voit la domination de Google sur le monde de la recherche et donc, de l’accès au contenu.

Google a peur. Ils savent, eux aussi, que les réseaux sociaux sont en train de devenir plus importants que la recherche pour apporter du trafic aux sites internet. Google est une compagnie de publicité et sans les revenus publicitaires, c’est à dire sans leur audience, Google ne peut plus exister… En tout cas la compagnie ne pourra plus supporter une action aussi haute, le jour ou son service devient instantanément obsolète, à cause d’un changement radical de paradigme dans les usages du web.

Car la clé ici, pour Google, est de voir s’ils arriveront à faire le passage d’un web de recherche à un web de découvertes. En effet, le web social est beaucoup plus un web de découverte qu’un web de recherche. Grâce à nos amis, ainsi qu’à leurs réseaux, nous pouvons approfondir et surtout filtrer l’information.

Nous nous éloignons de la recherche, car les nouveaux outils sociaux créent des nouveaux usages, ou on ne va plus tellement chercher l’information, mais c’est l’information qui vient à nous. Dans les prochaines années, le web deviendra de plus en plus présent dans la vie quotidienne, mais la recherche ne sera plus qu’une des multiples manières d’accéder à du contenu! Que fera Google à ce moment? La compagnie arrivera t-elle à modifier drastiquement sa culture interne pour s’adapter?

En lisant l’article de Steven Levy dans le Wired de mars 2010 au sujet de Google et de son algorythme, je me demande si la compagnie est réellement aussi solide qu’elle peut en avoir l’air.

Pas parce qu’elle manque de dynamisme ou de puissance, mais bien parce qu’elle ne pourrait peut-être pas survivre à un changement de paradigme aussi grand que celui causé par son apparition.

Yahoo! Était le pionner de l’accès à l’information organisée, Google le pionnier de l’automatisation du classement de l’information… mais qui nous dit que rien n’arrivera à les détrôner?

Beaucoup de chroniqueurs et de blogueurs regardent vers Twitter et vers le web en temps réel, mais je pense qu’ils se trompent de cible. C’est un nouveau web qui arrive, un web qui n’a plus rien à voir avec la « demande », c’est à dire avec la recherche. Le nouveau web sera un web d’offre et de découverte (locale ou pas, et beaucoup moins un web de « demande ».  En tout cas, il sera social, sur pratiquement tous les plans.

C’est l’idée du web squared et c’est exactement pourquoi les dirigeants de Google doivent se sentir plus menacés que jamais. En tout cas ils n’hésitent pas à en parler publiquement!

http://www.wired.com/epicenter/2010/03/guess-what-google-fears-the-next-google/)

Comme je disais au début de ce texte, le réel enjeu n’est pas tellement de savoir quel moteur de recherche offre les meilleurs résultats, mais plutôt de voir combien de temps encore la recherche sera le moyen no.1 des internautes pour trouver du contenu. Selon certains, le web social générerait plus de visites que les moteurs de recherche traditionnels.

http://articles.sfgate.com/2010-02-15/business/17876925_1_palo-alto-s-facebook-search-engine-gigya

La compagnie arrivera t-elle à sortir de son propre paradigme, afin de survivre à la fin du web de la recherche?

Je reste très curieux d’avoir vos avis à ce sujet, notamment à savoir si vous croyez que la recherche elle même pourrait devenir marginale dans les nouveaux usages du web?

Quelques articles intéressants pour continuer la lecture :

Why is Google Afraid of Facebook ? Because Social Networking Could Soon Pass Search

Creative destruction : Google slayed by the notificator ?


> Article initialement publié sur Encore un geek

> Illustration par sonicbloom sur Flickr

> Sur le même sujet dans la soucoupe

]]> http://owni.fr/2010/03/09/quel-avenir-pour-google-dans-le-web-social/feed/ 7 L’évènement le plus marquant de la décennie* ? Internet bien sûr http://owni.fr/2010/01/01/l%e2%80%99evenement-le-plus-marquant-de-la-decade-internet-bien-sur/ http://owni.fr/2010/01/01/l%e2%80%99evenement-le-plus-marquant-de-la-decade-internet-bien-sur/#comments Fri, 01 Jan 2010 18:48:30 +0000 Philippe Martin http://owni.fr/?p=6611 Un changement de décennie  est toujours un moment propice pour chacun de regarder dans le rétroviseur et de réfléchir à ce qui nous a marqué. On retiendra que ce début de millénaire n’a pas été glorieux : méga attentat, méga tsunami, années Bush, pandémie, crise financière, dégradation du climat … Bref, on se demande ou chercher des signes de positivisme. Pourtant c’est du côté de l’innovation que l’on aurait l’occasion de se réjouir et notamment du côté du web. Quand on y regarde de plus près, ce qui s’est passé sur ce terrain est assez phénoménal. Des entreprises, des projets, des produits sont sortis de nulle part et ont déjà changé nos vies, le tout porté par une croissance faramineuse sur une si courte période, probablement comparable à celle qui a suivi l’arrivée de l’imprimerie.

Dans leurs dossiers spéciaux le GuardianTechnaute et le Journal du net passent en revue ces dix années de révolution non stop. Je me suis posé la question sur ce qui m’avait épaté, étonné, surpris durant cette période :

Google, l’entreprise en kit : rien qu’en allant visiter leur ferme de blogs corporatifs, on peut mesurer à quel point cette entreprise est la locomotive de l’innovation web. De la géolocalisation, en passant par la bureautique jusqu’à prochainement  l’arrivée d’un OS, d’un netbook et d’un smartphone … Bien sûr tout cela possible grâce à la formidable machine à cash que représente le couple Adsense-Adword.

Apple, le révolutionnaire numérique : au début de la décennie, Apple était un manufacturier d’ordinateurs et de logiciels, une sorte de mouton noir supporté par une clientèle fidèle d’inconditionnels. Puis sans crier gare, la firme s’est positionnée sur le marché de la musique en ligne créant un couple redoutable d’efficacité avec le duo Ipod-Itunes. Et la table fut remise quelques années plus tard, même stratégie avec le duo Iphone-App-store. Et ça va continuer avec bientôt le futur E-book qui sera couplé encore avec un « App-book » supermarché digital de livres et de magazines, sorte de kiosque à journaux online. Ensuite viendra le tour de l’industrie du jeu en ligne, rien n’arrêtera Apple. Ils ont le culot de prendre d’assaut des marchés hors de leur zone de confort, ils ont créé des formidables machine à cash, ils ont les ressources et le savoir-faire en plus d’une capacité phénoménale à grimper rapidement n’importe quelle courbe d’apprentissage. A lire : 10 ways Apple owned the decade chez TechRadar

Les « nobody » – Wikipédia, Youtube, Facebook, Twitter, Flickr : ceux-là, personne ne les avaient vu arriver. En l’espace de quelques années, il sont se hisser au sommet des destinations préférées des internautes. Pour l’anecdote, lorsque que Wikipédia a ouvert ses portes en 2001 avec la mention « encyclopédie libre » beaucoup ont rigolé devant ce site vide de textes avec ce curieux éditeur de contenu du nom de wiki, dixit Jimmy Wales le fondateur. Dernièrement Chad Hurley, le co-fondateur de Youtube, indiquait lors de la conférence Le Web qu’un milliard de vidéos était visionnées par jour et que 24 heures de contenu étaient uploadé toute les minutes.

Les moteurs du web social : l’open source, le rss, les wikis, les blogs : sans eux point de websocial, cette culture numérique entrepreneuriale basée sur la collaboration,  le partage, l’échange et les communautés. C’est le chaînon manquant qui a permis de lier la sauce. Si on prend le cas des blogs, leur croissance fulgurante est en grande partie reliée à leur simplicité d’utilisation ainsi qu’à la quantité de plateforme en concurrence sur le terrain de l’innovation. Quand au RSS encore mal connu, c’est lui qui a pavé la voie vers ce fameux « realtime web » qui créé déjà débat. La majeure partie de la diffusion du contenu sur le web social repose sur le socle du rss.

Les tuyaux, les réseaux mobiles, les déploiements d’infrastructures  haute vitesse,  wi-fi : on en parle moins car c’est la partie la moins sexy du web. Ceux qui ont connu les connections par modem 28 ou 56 K avec le fameux petit  crachouilli seront plus en mesure d’évaluer le chemin parcouru depuis. On ne s’en rend pas compte mais aller dans un café et se connecter automatiquement  au web en wi-fi en ouvrant son laptop est une méchante avancée.

Les usagers : moi, vous, nous, avons donné vie à toute cette panoplie. Il fallait que nous répondions présents, que nous adhérions. Le temps passé sur le web a doublé en dix ans, conséquence des facteurs mentionnés plus haut. Cela soulève aussi le débat « à qui appartient le web ? » qui va prendre de plus en plus d’importance dans les prochaines années, j’y reviendrai dans de futurs billets.

La morale de tout ça est que le web est encore un territoire vierge a explorer ; tous les curieux, ingénieux, innovants de ce monde peuvent y prendre leur place. Certes tout n’est pas parfait mais il faut s’attendre à des impacts très puissants dans les prochaines années. Le « Tipping Point » est désormais atteint et des empires, des industries, de rentes vont disparaitre pour faire place à d’autres, la suite risque d’être passionnante.

» Article initialement publié sur Social Media Today

» Photo d’illustration, “The Internet” par Monoglot sur Flickr

* = titre original :  ”L’évènement le plus marquant de la décade ? Internet bien sûr” (mais “décade” est un anglicisme qui devenait ici un non-sens / merci à @CISportsNews et @monsieurkaplan pour cette correction /-)

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http://owni.fr/2010/01/01/l%e2%80%99evenement-le-plus-marquant-de-la-decade-internet-bien-sur/feed/ 4
L’astroturfing, le cancer du web social http://owni.fr/2009/12/10/l%e2%80%99astroturfing-le-cancer-du-web-social/ http://owni.fr/2009/12/10/l%e2%80%99astroturfing-le-cancer-du-web-social/#comments Thu, 10 Dec 2009 21:23:36 +0000 Philippe Martin http://owni.fr/?p=6093 Tout n’est malheureusement pas rose dans le merveilleux monde du web social. Je vous avais déjà parlé de l’astroturfing lors de l’inélégante campagne de communication entourant le lancement du vélo libre service Bixi à Montréal. Cette semaine deux billets sur le sujet sont passés dans mon radar rss:

- Chez Slate, Tripadvisor a un problème ou  on y apprend que certains hôteliers de peur de se voir critiquer achèteraient des votes afin qu’ils soient publiés sur le célèbre site de voyage.

- Chez Le Gardian, Apple blocks 1,000 iPhone apps amid astroturfing claims, c’est au tour du fameux App Store de se lancer dans la chasse aux fausses appréciations.

Vous comprendrez que ce problème est vital pour toutes les entreprises qui comptent sur la sagesse de foules pour crédibiliser leurs produits. Un des premiers sites touchés a été  Wikipédia qui a rapidement mis en place  le Wikiscanner, un système de suivi afin de savoir qui modifie les pages. Plusieurs s’y sont fait prendre, du parti politique, aux entreprises en passant même par des institutions gouvernementales.

Avec la vague de marketing social mobile, de nombreuses applications pour smartphone telles que Yelp, Around Me, Urbanspoon, LocalPicks et FourSquare reposent sur une notation-évaluation des usagers. Il est évident qu’ils devront rapidement trouver un moyen de valider si la personne a réellement fréquenté l’endroit voir consommé sous peine de perdre toute crédibilité.

Pistes: astroturfing sur Wikipédia
Wikiscanner en VF : le mode d’emploi chez Rue89

» Article initialement publié sur N’ayez pas peur

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http://owni.fr/2009/12/10/l%e2%80%99astroturfing-le-cancer-du-web-social/feed/ 1
Réfléchir en terme de générations : un levier politique http://owni.fr/2009/10/05/reflechir-en-terme-de-generations-un-levier-politique/ http://owni.fr/2009/10/05/reflechir-en-terme-de-generations-un-levier-politique/#comments Mon, 05 Oct 2009 01:12:25 +0000 Thierry Lhôte http://owni.fr/?p=4212 Entre GenX et GenY, la chute du mur

Entre GenX et GenY, la chute du mur

Assez récemment, une invention provenant des Etats-Unis envahit notre espace culturel. Celui du discours sur les générations, dans l’ordre historique : Boomers, Gen X, Gen Y.

On avait jusqu’ici pour nous satisfaire, la querelle de l’ancien et du moderne, qui était assez simple à comprendre puisqu’il s’agissait de mettre en scène les évolutions des goûts et des mœurs avec les figures du combat. L’ancien ou le traditionnel ne perdant jamais tout à fait, le moderne ne gagnant pas complètement, non plus. Ainsi, le monde allait son train dans des sentiments de désaccord et de réconciliation progressifs.

Dans cette note du blog d’Eric S. Raymond, est démontée par l’exemple une vue établie par les travaux de Thomas Kuhn : que les changements successifs de paradigme seraient validés par les générations.

Si cette proposition n’est pas confirmée par l’observation de l’histoire, notamment celle des sciences “dures”, elle est plutôt en accord avec les récents développements des sciences sociales ou dites, par opposition, “molles”.

D’après Eric S. Raymond, ce comportement particulier des sciences “molles” serait du au fait qu’elles ne sont pas complètement des “sciences”, que leur emploi est vulnérable, notamment, à la volonté d’imposition d’une vision politique ou franchement militante, déterminée par avance.

Et l’on comprend mieux, à l’heure actuelle, ce souhait profond de commencer à diviser les générations entre elles, pour mieux faire passer certains discours marketing, d’entreprises, ou de politique pure.

Je me limiterais au terrain du Web et du message profond que l’on cherche à faire passer à la Gen Y sous prétexte qu’ils seraient radicalement différends : faire accepter l’abandon de la liberté pour la transparence, nier l’inquisition et le profit par le détournement de ses données propres au nom du développement personnel assisté par le Web, la recherche du boulot non-conventionnel pour accepter de nouvelles formes de travail qui auraient été qualifiée, à une époque, comme désocialisantes et aliénantes par les Boomers, etc.
Certes, ce n’est pas la première fois que l’on vient faire les yeux de l’amour à la jeunesse, ni la dernière.

en référence à : Armed and Dangerous » Blog Archive » Brother, Can you Paradigm? (afficher sur Google Sidewiki)

Photo par mon ami loranger – July 2008 – East side gallery, Berlin, Germany – Plaubel Makina 67 + Kodak e100v

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http://owni.fr/2009/10/05/reflechir-en-terme-de-generations-un-levier-politique/feed/ 2
Une échelle pour le web http://owni.fr/2009/08/28/une-echelle-pour-le-web/ http://owni.fr/2009/08/28/une-echelle-pour-le-web/#comments Fri, 28 Aug 2009 14:19:21 +0000 Nadia Tiourtite http://owni.fr/?p=2916

Charlene Li avait produit en 2006 une échelle des contributions qui dressaient une typologie des différents acteurs, et mode d’action : créateurs, critiques, collecteurs, simples membres, inactifs…

echelle 2006_Forrester

.On y découvrait ou confirmait que les sufers inactifs formaient le gros du bataillon.  Cette ‘échelle constituait une parfaite grille opérationnelle, pour équilibrer les contenus de manière à « engager » l’ensemble des visiteurs d’un site, chacun à leur manière.

Je me réjouis donc de découvrir sa version mise à jour :

Echelle des contributions _Forrester 2009

Premier constat : les actions disponibles pour chacun des types d’internautes se sont étoffés.

La catégorie Membres ( « Joiners » ) ne se contente plus de consommer les contenus des réseaux sociaux, mais elle y met à jour son profil. Une démarche déjà plus active.

La catégorie Spectateurs ne se contente plus de lire des blogs, ou d’écouter des podcasts, mais part à la recherche des avis et commentaires des autres internautes. Si elle ne participe pas, elle est beaucoup plus immergée dans le contenu participatif.

On voit bien que l’échelle a toujours comme formidable avantage de constituer une belle grille pour composer un contenu engageant.

D’autant que les inactifs ont fondu en 3 ans si on croit les données mises à jour par Forrester :

etat des participations_Forrester

Clairement, Facebook, Flickr, Twitter, Youtube… ont fait de la participation sur le web un geste banal de culture populaire…

Une lettre à la poste …..Un statut sur Facebook…un tweet…une photo en partage sur Flickr…

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Article de Nadia Tiourtite intialement publié sur Knockin ]]> http://owni.fr/2009/08/28/une-echelle-pour-le-web/feed/ 1