Réfléchir en terme de générations : un levier politique
Assez récemment, une invention provenant des Etats-Unis envahit notre espace culturel. Celui du discours sur les générations, dans l’ordre historique : Boomers, Gen X, Gen Y. On avait jusqu’ici pour nous satisfaire, la querelle de l’ancien et du moderne, qui était assez simple à comprendre puisqu’il s’agissait de mettre en scène les évolutions des goûts et [...]
Assez récemment, une invention provenant des Etats-Unis envahit notre espace culturel. Celui du discours sur les générations, dans l’ordre historique : Boomers, Gen X, Gen Y.
On avait jusqu’ici pour nous satisfaire, la querelle de l’ancien et du moderne, qui était assez simple à comprendre puisqu’il s’agissait de mettre en scène les évolutions des goûts et des mÅ“urs avec les figures du combat. L’ancien ou le traditionnel ne perdant jamais tout à fait, le moderne ne gagnant pas complètement, non plus. Ainsi, le monde allait son train dans des sentiments de désaccord et de réconciliation progressifs.
Dans cette note du blog d’Eric S. Raymond, est démontée par l’exemple une vue établie par les travaux de Thomas Kuhn : que les changements successifs de paradigme seraient validés par les générations.
Si cette proposition n’est pas confirmée par l’observation de l’histoire, notamment celle des sciences “dures”, elle est plutôt en accord avec les récents développements des sciences sociales ou dites, par opposition, “molles”.
D’après Eric S. Raymond, ce comportement particulier des sciences “molles” serait du au fait qu’elles ne sont pas complètement des “sciences”, que leur emploi est vulnérable, notamment, à la volonté d’imposition d’une vision politique ou franchement militante, déterminée par avance.
Et l’on comprend mieux, à l’heure actuelle, ce souhait profond de commencer à diviser les générations entre elles, pour mieux faire passer certains discours marketing, d’entreprises, ou de politique pure.
Je me limiterais au terrain du Web et du message profond que l’on cherche à faire passer à la Gen Y sous prétexte qu’ils seraient radicalement différends : faire accepter l’abandon de la liberté pour la transparence, nier l’inquisition et le profit par le détournement de ses données propres au nom du développement personnel assisté par le Web, la recherche du boulot non-conventionnel pour accepter de nouvelles formes de travail qui auraient été qualifiée, à une époque, comme désocialisantes et aliénantes par les Boomers, etc.
Certes, ce n’est pas la première fois que l’on vient faire les yeux de l’amour à la jeunesse, ni la dernière.
en référence à  : Armed and Dangerous » Blog Archive » Brother, Can you Paradigm? (afficher sur Google Sidewiki)
Photo par mon ami loranger – July 2008 – East side gallery, Berlin, Germany – Plaubel Makina 67 + Kodak e100v
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