[live-blogging] #7sept: Manifestez-vous!
La journée de mobilisation du 7 septembre s'est avant tout passée dans la rue, mais ses échos ont retenti sur les réseaux sociaux. L'occasion pour l'équipe d'OWNI de vous proposer cette couverture de l'évènement.
Ce que nous sommes en train de faire:
- Nous continuons le live-blogging de cette journée afin de garder en mémoire le plus pertinent (cf. ci-dessous).
- Nous allons crowdsourcer crowdourçons la réalisation d’une base de données et développons une application permettant de géolocaliser les différentes manifestations et le nombre de manifestants.
- Nous sélectionnons les meilleures photos twittées ainsi que les nôtres pour en faire un diaporama qui sera actualisé ces prochains jours.
Photos, licence CC par Rémi Vincent pour OWNI
Ce billet sera actualisé tout au long de la journée du 7 septembre
[22:03] Vu de la Grèce
Pour clore ce live-blogging, la Grecque Elina Makri, blogueuse sur Café Babel, nous explique comment les médias grecs ont évoqué notre journée de grève, eux qui connaissent une crise beaucoup plus grave que la nôtre et ont battu à de nombreuses reprises le pavé pour s’opposer au plan d’austérité, des manifestations qui ont parfois dégénéré. “Même si la situation reste chaude en Grèce à cause des mesures d’austérité -’du jamais vu’, jusqu’à maintenant les médias n’ont pas encore fait le parallèle entre les événements dans les deux pays. Cependant à la télévision, il y a toujours des personnes invitées aux panels qui disent : “Eh ! Vous voyez ce qui se passe en France maintenant !”
La grève n’intéresse pas beaucoup les médias, car notre actualité est chargée. Hier soir le Premier ministre Papandreou a annoncé un remaniement ministériel. De plus aujourd’hui nous célébrions un triste anniversaire, l’attaque terroriste d’Istanbul de 1955 contre des Grecs. Certains médias en ont parlé toutefois. Ainsi selon le journal Ethnos, c’était l’une des manifestations les plus massives de la présidence de Nicolas Sarkozy a eu lieu aujourd’hui. Même si les démonstrations a travers le pays ont eu comme cible la réforme des retraites, l’attitude du Président français envers les Roms et les accusations d’implication dans des scandales ont amplifié les protestations.”
[20h55] TF1 de partie, refus de l’affrontement : Thibault attend de parler à Sarkozy et Woerth s’accroche à sa légitimité disparue
Exercice rare pour le 20 heures : Bernard Thibault a enregistré son interview avec Laurence Ferrari en avance. Pas pour assister à la réunion qui décidera des suites du mouvement, mais pour ne pas croiser Eric Woerth : « celui qui arbitre, c’est Nicolas Sarkozy, expliquait sans détour le patron de la CGT qui annonce 2,735 millions de manifestants dans les rues de France en ce jour. Il va devoir réfléchir à la situation nouvelle créée par les manifs. » Ligne officielle des syndicats depuis l’interview accordées aux Echos vendredi dernier : les centrales nient désormais le poids d’Éric Woerth dans les négociations, considèrent les échanges avec lui comme factices… Dans l’attente d’une confrontation avec le décideur de la réforme, le vrai, le président de la République, Thibault, avec l’aplomb que lui ont conférés les reportages épatés par la manifestation du JT de la première chaîne, « n’exclut rien », pas même la grève générale. Dans l’après-midi, il avait fait part de sa réserve sur cette option. Les chiffres de participation ont donc débloqué de nouvelles perspectives chez les partenaires sociaux.
Pour le ministre du Travail, rien ne semble avoir changé. Il ne nie pas l’importance de la manifestation, non, reconnaît même qu’elle a atteint l’ampleur de la dernière réforme des retraites, menée par François Fillon en 2003. Mais il a trouvé son nouveau refrain, sa ligne, également défendue par le Premier ministre et son homologue en charge des fonctionnaires : sa réforme défend une politique « de solidarité ». Reprenant une à une les critiques de la gauche et des syndicats sur le projet, il a ressassé les points sur lesquels le projet s’attardait, « il y a déjà beaucoup dans ce texte sur la pénibilité », s’est-il défendu. Autre refrain entamé à l’Assemblée nationale pendant les questions au gouvernement : cette réforme a été faite « dans tous les autres pays du monde » et la pénibilité y est prise en compte comme nulle part en Europe. Le ministre a tout de même promis des propositions « toujours vers les plus précaires ».
Reste à savoir qui fera les dites propositions : Woerth a déclaré avoir été contacté par le président de la République ayant demandé à le recevoir, accompagné de George Tron et de François Fillon en amont du conseil des ministres, demain, mercredi 8 septembre. A l’occasion de cette réunion, Nicolas Sarkozy fera un point avant des déclarations sur ce dossier.
Malgré des tentatives désespérés de balayer les questions étonnamment insistantes de Laurence Ferrari, Éric Woerth n’a pu éviter d’évoquer l’affaire Bettencourt, « une campagne » qui, depuis trois mois, « livre [son] nom en pâture ». Rappelant le soutien que lui ont témoigné ce jour les députés UMP, le Président et la majorité, il a fixé l’animatrice, s’armant d’un ton agacé : « je vous le dis dans les yeux : je n’ai jamais menti sur rien ». Une déclaration qui devra être mise à l’épreuve de cette interview au cours de laquelle il a soutenu être toujours en charge de la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy seul pourra lui donner raison ou tort. L’opposition et les syndicats ayant cessé les attaques sur le dossier Bettencourt pour mettre en avant le projet goûteront en tout cas les mots de M. Woerth : « toute démission serait un avis de culpabilité ». Et de quoi un limogeage serait-il un aveu ? D’incompétence ? Suite au prochain épisode. Car, à n’en pas douter, l’affrontement fait que commencer.
[19h30]: Benoît Hamon : « si le gouvernement remet en cause l’âge légal, l’efficacité des manifestations aura été démontré.»
À la sortie de la manifestation, OWNI a interrogé le porte-parole du Parti socialiste sur le déroulement de la journée parlementaire et les suites des manifestations.
OWNI : contredisant le député socialiste Christophe Surigue, Eric Woerth a soutenu que la réforme actuelle ne portait pas plus préjudice aux femmes qu’aux hommes. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Benoît Hamon : La pension moyenne des femmes est de 865 euros, tout le monde le sait : les femmes sont les plus exposées aux carrières morcelées, aux contrats précaires… La caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), les syndicats et les associations de défense des droits des femmes l’ont démontré. Le problème, c’est qu’Éric Woerth ne défend pas une réforme : il défend sa peau ! Il a été capable de contredire le fait que la réforme Balladur avait fait baisser les retraites alors même que la CNAV l’avait prouvé de manière documentée.
OWNI : Pensez-vous que l’ampleur de la mobilisation (de 1 à 2,75 millions de personnes selon les sources) puisse influencer le débat parlementaire et influer sur la loi ?
B. Hamon : Nous verrons : si le gouvernement remet en cause l’âge légal de départ en retraite et l’âge limite pour le taux plein, alors les manifestations pourront être jugées efficaces. Le projet du gouvernement fait reposer 92% de la couverture du déficit des retraites sur les salariés et seulement 8% sur le capital : ce déséquilibre est inacceptable. Si le gouvernement respecte les millions de Français qui se sont mobilisés dans la rue aujourd’hui, il offrira un interlocuteur crédible aux syndicalistes.
OWNI : Souhaitez-vous le départ d’Éric Woerth ?
B. Hamon : Notre objectif n’est pas d’obtenir la tête du ministre du Travail mais le fait de le maintenir à ce poste alors que personne le prend au sérieux est un signe de mépris du gouvernement. Il n’est conservé à ce poste uniquement parce qu’en tant que trésorier de l’UMP, il a aidé à monter son système de financement. Tout dans la démarche de la majorité relève de ce mépris, jusqu’à l’estimation du nombre de manifestant à Paris de 80.000 personnes. C’est de la provocation et de la falsification, rien d’autre.
OWNI : Vous aviez entamé des rapprochements avec Olivier Besancenot dans le cadre de la campagne contre le projet de loi de réforme des retraites. Le mouvement d’aujourd’hui marque-t-il une nouvelle étape dans cette démarche unitaire ?
B. Hamon : Depuis le début de l’été, la gauche organise des meetings unitaires : nous n’avançons pas les mêmes solutions mais nous avons le même constat sur l’injustice du projet du gouvernement. Nous sommes d’ores et déjà dans une démarche unitaire : plusieurs meetings réuniront la gauche, jusqu’au-delà du NPA, les écologistes et les socialistes, à commencer par celui qui se tiendra demain à Montreuil.
[18h50] Fillon : « depuis 1993 la gauche n’a jamais tenu un seul des engagements qu’elle a pris en matière de retraite! »
A l’instar de Dominique de Villepin contre lequel s’étaient élevées les manifestations monstres du CPE, François Fillon a déclaré son « respect » des manifestants mais aussi de « ceux qui ont choisi de ne pas manifester ». Une mansuétude qui fut surtout l’occasion de se féliciter de la mise en place du service minimum, avant de sortir les couteaux.
A l’instar de la député Dalloz, qui jugeait plus « courageux » de réformer les retraites que d’annoncer la réduction du temps de travail, François Fillon a voluptueusement condamné le travail réformateur de la gauche en matière sociale: « depuis 1993 la gauche n’a jamais tenu un seul des engagements qu’elle a pris en matière de retraite ! » Une déclaration visant à accentuer le contraste avec un projet défendu comme « juste », mot repris à l’envie par Eric Woerth.
Une confrontation qui inaugure cependant une nouvelle phase dans le débat selon Jean-Marc Ayrault (président du groupe PS à l’Assemblée nationale, cité par Le Monde.fr) : « Fillon reconnaît pour la première fois que le PS a un projet sur les retraites ». Le projet des députés socialistes visant à faire émerger le groupe socialiste comme porteur d’un contre-projet sur les retraites aurait donc porté ses fruits à l’occasion de cette séance mouvementée.
[18h16] La Une du Canard Enchaîné de demain
[17h33] 2,5 millions de manifestants en France selon la CFDT
[17h30] À Paris une partie du cortège n’a toujours pas quitté la place de la République et continue de se faire entendre
(photo @loooooo17)
[17:12] Pour Royal, le gouvernement dans la logique de l’impasse est affaibli dans la rue
Ségolène Royal : « des réformes aussi fondamentales que celles-ci ne peuvent pas se faire contre les Français, a-t-elle défendu sur RTL ce midi, C’est parce qu’il y a des millions de gens dans la rue que le gouvernement bouge. » Considérant que les débats ouverts sur les polypensionnés, la pénibilité… écartés comme « impossibles » il y a quelques mois revenaient désormais dans les propos du gouvernement comme des points de négociation, elle y a vu un point d’affaiblissement de la majorité… sans pour autant appeler à la grève générale !
« Il faut toujours se méfier des responsables politiques qui disent qu’il n’y a pas d’autre choix que de faire travailler les salariés plus longtemps, d’autres pays européens l’ont prouvé, a insisté la présidente de la région Poitou Charentes. Est-ce que cette décision résoud le problème des retraites ? Non. Quand il faudra trouver d’autres financements : on va passer de 67 à 69 ans ? On va travailler jusqu’à 70 ans ? On voit bien que cette logique là est une impasse. »
[17h08] Selon France Bleu Lorraine Nord, les syndicats auraient compté 18000 manifestants dans les rues de Metz.
[17h03] Les policiers ne se sont pas contentés d’encadrer les cortèges, certains y défilaient. Exemple dans le cortège parisien.
[16:47] Pendant ce temps à l’Assemblée nationale
Épique : la séance des questions au gouvernement n’a pas connu le calme espéré par la majorité. A peine trois questions avaient été posées que les députés communistes ont voulu remettre une pétition à Eric Woerth, créant un attroupement autour du banc du gouvernement, poussant Bernard Accoyer à une suspension de séance ! “Staliniens” auraient lancés certains élus pendant que François Fillon, notamment, se faisait bousculé de son fauteuil. Zélé comme jamais, Jean-François Copé a demandé un rappel au règlement et même des sanctions contre les pétitionnaires.
À la reprise, le ton s’est calmé, notamment adouci par l’intervention de plusieurs députés venus apaiser Eric Woerth : Mme Dalloz a ainsi entamé sa question par une définition du courage, « le courage c’est de garder devant l’agitation une âme sereine et un esprit libre. » Interrogé sur la pénibilité, le ministre a soutenu que la France était le seul pays à tenir compte de ce critère dans ses calculs, sans donner d’autre exemple que l’Italie pour étayer son propos.
Contrepoint immédiat de la gauche, le député Siruge (PS), invoquant les « millions de Français [qui] battent le pavé » a soulevé le problème du sort des femmes dans la réforme. Fuyant Eric Woerth a argué que « c’est parce que la retraite est le miroir de votre carrière que les pensions des femmes sont inférieurs aux pensions des hommes. » Néanmoins, le ministre du Travail a annoncé avoir « l’intention de travailler là dessus », sans plus préciser sa pensée.
La suite des débats se déroulera en temps programmé, comme l’a tweeté Gaetan Gorce : 19h pour le groupe PS, 15h pour l’UMP, 8h pour le PC et 1h pour le reste. La méthode du temps programmé avait déjà été critiqué à l’occasion des débats sur le Grenelle en juin 2010 comme une méthode “d’étranglement du débat”. En pratique, il s’agit d’une limitation du temps de débat (pondéré par le poids de chaque groupe politique) réduisant surtout la discussion relative aux amendements et laissant ainsi moins de marge de manoeuvre à l’opposition pour réorienter le texte.
[16h47] La manifestation se termine à Tulle (Corèze) où environ 5000 personnes s’étaient réunies selon Cédric Lang-Roth (@clangroth)
[16h46] Selon @ferocias “plus de 10.000″ personnes défilent à Amiens.
[16h42] Selon Simon Vienne (@SimVien), du Mouvement des Jeunes Socialistes, la manifestation a rassemblé 7000 personnes à Troyes.
[16h39] Jean-Luc Mélanchon dans le cortège parisien, place de la Bastille.
(photo @tdupont)
[16h21] Dans les rues, le refus de la réforme des retraites se raconte aussi par des images simples :
(photo @lisepressac)
[16h17] Sur CNN : http://edition.cnn.com/2010/WORLD/europe/09/07/france.strikes/#fbid=j1KpT2vOJDq&wom=false
[16h11] Alors qu’à Paris, les premiers manifestants arrivent place de la Nation…
(photo @MaherTekaya)
[16h07] Au cœur de la manifestation à Montpellier, le cortège semble déterminé.
(photo de @G6sou)
[16h05] Liliane Bettencourt présente dans les cortèges…
photo par @alexiaey
[16h03] Place de la Bastille à Paris, par @Mipmip
[16h02] A Paris, face à l’affluence, le cortège s’est divisé en deux selon @grebert, repris et corrigé par @lexpress
[15h53] Dans le Cher, selon le Berry Républicain, 17.000 manifestants répartis sur 5 cortèges ce matin.
[14h37] “Énorme manif à Grenoble“ selon @thephase3.
[15h29] Besancenot à Paris, Eva Joly à Strasbourg
Vogelsong a croisé Olivier Besancenot à Paris, et m_e_l_o_d_i_e nous livre une photo d’Eva Joly au départ de la manifestation strasbourgeoise.
[15h18] Bordeaux, Lyon, Marseille et Rennes: des défilés plus conséquents qu’en juin
La tendance semble se confirmer. Selon nos confrères de Rue89, à Lyon, entre 16 000 (préfecture) et 35 000 personnes (syndicats) défilent en ce moment contre la réforme des retraites, ils sont entre 21 000 (police) et 38 000 (CFDT) à Rennes, Bordeaux compte entre 40 000 (police) et 100 000 manifestants (CFDT) tandis qu’à Marseille, l’écart entre les chiffres diffusés par la police (27 000) et ceux des syndicats (200 000) est immense.
[14h51] Paris: la manifestation démarre
Beaucoup de monde place de la République, les centrales syndicales sont fortement représentées. En tête du cortège, Bernard Thibaut (CGT) et François Chérèque (CFDT) se prêtent au jeu des photos:
[13h50] Les manifestations vues d’ailleurs
Pour le magazine en ligne The First Post, cette journée serait le “black tuesday” de Nicolas Sarkozy. Et ce commentaire n’a rien d’ironique, contrairement au Sydney Morning Herald, lorsqu’il indique (les italiques sont ajoutées) : “La proposition de repousser l’âge de la retraite, examinéece mois-ci à l’Assemblée nationale, a été accueillie avec indignation par une nation qui chérit la retraite à 60 ans depuis plus d’un quart de siècle. Celle-ci a été introduite par un gouvernement socialiste en 1983 et est considérée comme un droit par les travailleurs français qui se sont opposés avec véhémence à ce plan, bien qu’il ne soit pas mis en place avant 2018.”
Sacrés Français, toujours à râler, agrippés à leurs acquis …
[13:48] Les chiffres de l’Intérieur à la mi-journée :
450.000 manifestants en France à la mi-journée, selon le ministère de l’Intérieur.
[13:33] Fillon enjoint les députés de “tenir” sur les retraites… Mais préparerait des concessions pour la fin de semaine
Devant les députés UMP réunis à l’Assemblée nationale, François Fillon et Eric Woerth auraient été accueilli par des salves d’applaudissements. Selon l’AFP (partiellement en grève), relayée par Le Figaro, le Premier ministre aurait appelé à “tenir” sur les reports à 62 ans de la retraite et à 67 ans du taux plein. Des sources parlementaires évoquent cependant des “ouvertures” sur le dossier en fin de semaine… La manifestation porterait-elle ?
[13:28] Mobilisation importante dans les petites villes
À Orléans, la_nr_chantal (journaliste pour le quotidien La Nouvelle République) rapporte plus de 5 km de manifestations et 5000 manifestants, selon les estimations syndicales. Les artères du centre sont (en tout cas sur la photo) peinturlurées par la mobilisation :
À Belfort : 3 500 personnes dans les rues, assez pour paralyser la ville selon nos collègues du Pays belfortin. Dans le cortège, Yves Akermann, président socialiste du conseil général, sénateur, et Bruno Kern, premier adjoint PS de la ville.
À Auch : “de mémoire de certains syndicalistes, on n’avait pas vu pareille mobilisation depuis le plan Juppé en 1995″, rien que ça ! Nos collègues de Sud Ouest rapportent 3 à 6 000 participants dans la capital du Gers (soit presque 25% de plus qu’en juin) devant le siège du Medef (via @mygreg)
À Caen, 25 à 30 000 personnes auraient défilé, de source officielle. Les ponts, comme ailleurs en Normandie, supportent le gros de la mobilisation.
Dans le Centre, les chiffres sont impressionnants : la Nouvelle République rapporte des estimations de 15 à 20000 personnes dans les rues de Tours, une mobilisation supérieur à celle pour la réforme des retraites de 2003 (celle que Christian Estrosi a oublié…). A Châteauroux, le quotidien régional avance le chiffre de 12000 mobilisés, soit plus qu’en juin dernier.
[13:10] La carte des manifestations
Les camarades de l’Express.fr ont créé une carte utile pour savoir où et quand manifester. N’hésitez pas à vous en servir!
[13h07] Pause “Merguez et Musique”
Pour se remplir les oreilles au moment de remonter le boulevard, @TLanoy nous propose une playlist Spotify spéciale grève : Renaud, les Thugs, la Maison Tellier… Et Léo Ferré, bien sûr : “ils ont voté et puis après”.
[13h04] La minute remotivation
Rappel : en juillet 2009, cet homme prétendait que la France avait “changé” et que les grèves “on ne les voyait plus”. Selon nos informations, il disposerait encore de certaines responsabilités au sein de l’exécutif français et s’apprêterait à réitérer ces propos dans les jours à venir. Merci de vous manifester si vous pensez qu’il a tort.
[12h58] Réactions #2
Le fail de Christian Estrosi
Le ministre de l’Industrie s’exprimait sur la réforme des retraites lors de la fête départementale de l’UMP à Auron (Alpes-Maritimes) : notre motodidacte, en verve bourdesque, a évoqué “un jour de rupture avec l’indécision, l’irresponsabilité, la lâcheté”, “not[ant] qu’en un quart de siècle aucun gouvernement n’a eu le courage de proposer une réforme globale”.
C’est pourtant bien un certain François Fillon qui a mis en place une réforme des retraites en 2003, celle qui porte son nom ?
Benoit Hamon sur France Info
“Beaucoup de Français n’auront pas les moyens de faire grève aujourd’hui” note Benoît Hamon, mais “tous les indicateurs montrent que la majorité s’oppose à cette réforme”. Lui aussi affirme qu’il faut “revenir à la retraite à 60 ans”:
Chérèque mise tout sur le Sénat
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, constate sur RTL que le gouvernement est dans une position de rejet de toute négociation et espère pouvoir peser plus efficacement sur le Sénat : « Le sénat, c’est mon espoir ».
“Il y aura une suite, et on n’attendra pas un mois cette fois pour faire une suite” “Il y aura une suite, et on n’attendra pas un mois cette fois pour faire une suite” a aussi déclaré François Chérèque (l’Express)
Bernard Thibaut prévoit une manif exceptionnelle
Le secrétaire général de la CGT demande “une remise à plat de la logique de cette réforme”.
La CFE-CGC ne croit pas à cette réforme
A l’AFP, Bernard Van Craeynest de la CFE-CGC affirme que “la réforme (des retraites) ne résout pas la question du financement. [...] On s’en rendra compte dès 2013 quand il faudra remettre l’ouvrage sur la table”.
[12h37] @laffargue : “cortège angevin vraiment très très long”
[12h35] Selon @chon1986, “Marseille est noire de monde ! Le cortège bloque toute la rue de la République, le Vieux-Port est rempli et la Canebière est toujours aussi pleine. Le cortège n’arrive pas à avancer”
[12h18] @Cecile_Jandau continue son livetweeting depuis Clermont-Ferrand: “Détermination et inquiétude se lisent sur certains visages comme celui de ce vieux monsieur, sans capuche, ni parapluie”
[12h15] A Poitiers: le cortège a l’air imposant, comme le montre les photos de Baikal sur Twitter:
[12h05] Au Mans : les syndicats déclarent 30 000 participants : un record ! Une vidéo du Maine Libre permet de constater la mobilisation des principales centrales et des employeurs emblématiques de la région (Renault…)
[11h57] A Clermont Ferrand : mouillés, mais mobilisés : les syndicats auraient dénombré 20 000 personnes selon @Cecile_Jandau, journaliste au quotidien de la ville. Une photo du cortège d’ombrelles sur le boulevard Lavoisier:
[11h56] En Normandie : nos collègues de Paris Normandie assurent le suivi en live des manifs dans la région : à Dieppe, 6000 personnes selon les syndicats, à Evreux, 10 000 au moins au départ du pré du Bel-Ebat.Au Havre, l’annonce la semaine dernière de la fermeture d’une usine à Bolbec, et les 316 emplois menacés, auraient motivé un nombre record de mécontents! Quant à la préfecture, Rouen, pas de chiffre pour l’instant mais la manif, qui a tout juste commencé à 11h45, sature déjà les ponts de la ville !
[11h55] Réactions #1
Vu de l’étranger
Henry Samuel, correspondant à Paris pour le Telegraph, titrait carrément, avant même que la journée de manifestation soit entamée, “deux millions de Français seront en grève contre la réforme des retraites de Sarkozy”
Le journaliste souligne la fragilité du gouvernement, bas dans les sondages, pris dans la tourmente de l’affaire Woerth-Bettencourt, très critiqué pour sa politique sécuritaire envers les Roms, mais néanmoins accroché à sa réforme. Il revient aussi sur le sondage selon lequel 70% des Français soutiennent la grève, tout en pensant que la réforme est inéluctable et que la manifestation ne servira à rien. French paradox ?
L’auteur note également que le principal problème de Nicolas Sarkozy, c’est que les grèves ont toujours abouti à un plus grand désaveu de la politique du président et de son style. Et de citer la grève de ce lundi dans l’éducation.
Paillé (UMP) : “Ce n’est pas la rue qui gouverne”
Du côté du parti au pouvoir, on envoie les porte-paroles pour rappeler les fondamentaux.
Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ?
Guy Birenbaum s’est étonné il n’y pas longtemps en écoutant Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière: Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ?
C’est vrai ça. Comme Guy le dit:
C’est le type même de la “fausse évidence” que, probablement, beaucoup ont intégré et accepté, comme moi, sans réfléchir ! [...] On nous a assuré, on nous a assené, on nous a matraqué qu’à partir du moment où les gens vivent plus longtemps il est logique/normal/évident qu’ils doivent travailler plus. Mais cette affirmation interdit LE débat.
Cambadélis (PS): la gauche au pouvoir reviendra à l’âge légal à 60 ans
Sur i-Télé, Jean-Christophe Cambadélis, le député PS de Paris, s’est dit « persuadé » que la gauche rétablirait l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans: « On ne pourra pas faire autrement ».
[11h35] A Nice : première estimation, 15.000 participants. Photo du rassemblement place Masséna http://twitpic.com/2m2tis / par @corleone06:
[11h34] A Caen, pas d’estimation mais le rassemblement est “bien plus chargé que le 27 mai” selon @nook_ . Photo du cortège vers 11h15 :
[11h24] Du côté de Marseille, Chon86 fait état d’un cortège hétéroclite: “La CGT Éducation est là comme hier. Les autres branches sont présentes (docker, livre)”:
[11h15] A Clermont-Ferrand, malgré la pluie, la mobilisation semble prendre, comme le dit Cécile Jandau, “Il semblerait que le privé ne soit pas mal représenté” :
[10h37] @corleone06 Manifestation à Nice : #Nice
[10h34] @Willy_Colin Gros succès au #Mans 30 000 manifestants
[10h23] Bernard Thibault sur Europe 1
Une réforme injuste et inefficace
Lire le compte-rendu de son intervention sur LePost
De quoi parle-ton ?
[10h08] A l’heure où dans quelques villes les manifestants commencent à se rassembler, une sélection de quelques liens utiles pour comprendre le projet de loi et ses écueils:
Sur Eco89, Pascal Riché explique dans un billet didactique et clair les enjeux de la réforme: “Retraites: le débat expliqué aux nuls et aux jeunes insouciants”
Sur LeMonde: “Ce que prévoit le projet de loi” et un dossier intitulé “Le recul de l’âge légal de la retraite est-il inévitable?”
Sur Alternatives Économiques: “Retraites: une réforme injuste et inefficace”
Un dossier complet par Terra Eco
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« Assez forte mais moins qu’en 2003 » La réaction d’Eric Woerth le 24 juin 2010 contenait en elle toute la suffisance de la démarche qui a été celle du gouvernement sur le dossier des retraites : minimiser la contestation jusqu’à la nier, pour ne pas enrayer la machine à réformer le social. Ce jour, 2 millions de manifestants, toutes centrales et corps de métiers confondus, avaient noirci les rues et c’est cette même estimation que font aujourd’hui les syndicats pour le grand rassemblement du 7 septembre. Le gouvernement minimisera, forcément.
Sauf que, cette fois-ci…
L’enjeu est de ne pas être nié.
Aux quatre coins du pays, les manifestants de tous âges disposeront des outils classiques pour colorer la journée de leurs revendications : bannières, banderoles, drapeaux, vuvuzelas, portes-voix… Mais tout ça ne sera fixé qu’un temps par un nombre limité de journalistes dont les contraintes techniques empêcheront une couverture de l’événement aussi massive que sa portée.
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Or, un autre outil sera dans la poche de presque tous : smartphones, appareils photo numériques et autres mini caméras qui produiront au fil de la journée témoignages et revendications propulsées sur les réseaux. Afin que cette autre manif ne se perde pas dans le bruit du web et reste comme un témoignage tangible, une preuve de la mobilisation, OWNI propose un « parcours » à tous les cybermanifestants qui voudront se réunir et se compter ce 7 septembre.
Que vous postiez vos commentaires sur Twitter ou vos photos sur FlickR, il suffira d’ajouter le tag 7sept (#7sept pour Twitter) ainsi que celui correspondant à votre ville pour être repéré et répercuté par ici.
Parallèlement, l’équipe d’OWNI suivra sur les réseaux et dans la rue les événements de la journée : participation, témoignages, réactions, vidéos, cartes, visualisations… Tous les initiatives sont les bienvenues pour enrichir cette journée et faire écho aux revendications sur le dossier des retraites.
Manifestez-vous, mais manifestez bien : le plus grand réseau social de France sera peut-être en bas de chez vous demain, à portée de 3G.
Illustration CC FlickR Nwardez
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