Hacker la presse
Tout au long du mercredi 11 janvier, sept équipes de datajournalistes, designers et développeurs se sont affrontées à l'occasion de la seconde édition de Hack The Press, événement dédié au journalisme de données coorganisé par OWNI et La Cantine de Paris. Résumé de cette journée dédiée aux nouvelles frontières du journalisme.
Retrouvez le direct de la journée en fin d’article
Après le succès de la première édition, où les participants furent aussi nombreux que les grains du couscous engloutis le midi, Hack The Press a remis le couvert ce mercredi 11 janvier à La Cantine, en association avec OWNI, Silicon Maniacs, le magazine de Silicon Sentier, association regroupant des entreprises IT innovantes, Regard Citoyens, collectif spécialisé dans l’ouverture des données politiques et l’école d’informatique Epitech.
Nous aurions pu reprendre la formule initiale : une confrontation d’une journée entre équipes pluridisciplinaires journaliste-développeur-designer, définies à l’avance. Mais quel est le but de Hack The Press ? Se retrouver entre initiés ou inviter les profanes à entrer dans la danse des datas ? Cette année, nous avons fait le pari de convier aussi des débutants, qui seront épaulés par des datajournalistes plus expérimentés.
À quelques mois de la présidentielle, nous avons choisi de les faire plancher sur des données de Regards citoyens : tous les sets concernant les députés et les sénateurs. Et si les travaux ne sont pas finis à la fin de la journée, qu’importe : learning by failing, apprendre en se trompant, n’est-ce pas le credo des hackers, ces passionnés de bidouille, dont on ferait bien de s’inspirer au lieu de craindre l’erreur au point d’en être paralysé ?
Un oiseau encore rare dans les rédactions françaises
À l’heure de boucler la liste des participants, deux constats. Le premier, si le datajournalisme est devenu un marronnier de la rubrique média, peu de personnes en France peuvent affirmer exercer le métier de datajournaliste, au sens strict du terme : travailler au sein d’une rédaction à la production de contenus éditoriaux dont le traitement passe par les données.
Alors datajournalisme année 0 ? Non, si l’on s’en tient aux compétences, il suffit de jeter un Å“il aux résultats du récent concours de Google sur le thème de la présidentielle : il n’y a pas de journaliste dans les équipes. Les savoir-faire sont bien là mais ils ne sont pas utilisés dans des rédactions. On serait tenté d’expliquer ce fait par les difficultés économiques des médias, qui ne permet pas de former des troupes ou de former des pôles.
Car l’envie est là , et c’est le second enseignement : nous n’avons pas eu de peine à trouver des courageux débutants, qu’ils travaillent sur le papier ou le web. C’est ainsi que Lepoint.fr, Le Parisien, Le Monde, etc. enverront aux fronts des troupes. Comme disait mon camarade Nicolas Patte, qui écrit parfois avec Paule d’Atha, à propos de Jérôme Cukier, finaliste du concours Google avec Politweets, et qui fait de la dataviz à l’OCDE :
Il fait pas mal de data-mining et il écrit, donc il est data-journaliste :)
Finalement, après que les blogueurs ont mis le souk dans la petite caste du journalisme, des techos et des graphistes viennent à leur tour redéfinir ce métier aux contours définitivement flous. De là à ce que développeurs et graphistes reçoivent une carte de presse, de l’eau coulera sous les ponts. Et au fond qu’importe…
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