Retour du Personal Democracy Forum
Ce week-end, j'étais avec d'autres personnes de La Netscouade à Barcelone. Deux jours dans la tour Agbar (aka tour Godemichet) faite par Jean Nouvel pour le Personal Democracy Forum.
Ce week-end, j’étais avec d’autres personnes de La Netscouade à Barcelone. Deux jours dans la tour Agbar (aka tour Godemichet) faite par Jean Nouvel, pour le Personal Democracy Forum.
Le Personal Democracy Forum Europe est organisé par deux américains (@Mlsif et @Rasiej) tels des prophètes exportant leur précieux savoir dans des terres arides —la question “Avez-vous l’électricité ?” m’ayant été posée aux États-Unis, je pense que nos GO d’un jour pensent que nous ne savons pas nous servir d’Internet pour autre chose que pour recontacter nos anciens amis sur Facebook. Le PDF Europe est une version européenne et allégée du Personal Democracy Forum qui a lieu aux États-Unis depuis 6 ans. Le but de ces rencontres est de rassembler les gens partageant des visées communes en termes de technopolitique, de communication politique sur Internet, de gouvernement assisté par Internet, de participation des citoyens.
De nombreuses personnes venant de toute l’Europe et des États-Unis réunis autour d’une récente victoire : l’élection le 4 novembre 2008 de Barack Obama en partie grâce à une fantastique utilisation de l’outil Internet. Entre ateliers expliquant l’utilisation de Twitter pour les partis et les candidats et conférences sur la transparence ou l’accès à Internet en Europe, des petits-déjeuners, déjeuners, goûters et dîners de networking. On n’est pas seulement au PDF pour apprendre des autres mais également pour faire des affaires et rencontrer des personnes intéressées par les mêmes thématiques.
La leçon de Barack Obama devrait être un prototype réussi de toutes les futures campagnes dans tous les pays no matter what. C’est le message qu’essaient de faire passer les organisateurs. Ce dont on est sûr aujourd’hui, c’est que les outils de Barack Obama étaient des outils d’organisation. Des moyens de rassembler des gens prêt à s’organiser. Donc avant d’aller sur Internet, les gens étaient prêt à aller voir leur voisin pour lui expliquer pourquoi voter Barack Obama. Ils étaient prêt à faire un barbecue avec des autres personnes pour réfléchir ensemble. Et Barack Obama, enfin son équipe, puisqu’on sait qu’il ne faisait pas grand chose lui-même, leur donnait les moyens de faire ça. Et donc la leçon de Barack Obama est qu’il faut se réunir et aller chercher les gens. Chercher les votants avec les dents, transformer les votants en sympathisants. Une fois passée cette leçon, brillante notamment, quand Joe Rospars raconte, que nous reste-il ?
Tout d’abord, une carte intéressante et inspirante tant au niveau visuel pour un aspect artistique et psychiatrique qu’au niveau factuel. Une danseuse en fuschia et violet comment dans les plus grandes heures des survêtements dans les années 1990. Mais surtout une cartographie des acteurs européens, l’”Eurosphère”. Pour l’instant, la carte se résume à la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et les site intéressés par l’Europe. Quelques observations en découlent. Les acteurs nationaux agissent comme une fleur autour de l’europshère, les pétales nationaux ne communiquant entre eux que grâce au pollen europhile. Autre point intéressant, la façon dont se connectent les sites identitaires. Ils évitent soigneusement l’eurosphère et passe d’un pays à un autre directement —les détails de cette carte seront visibles prochainement, m’a-t-on dit.
Ensuite, des découvertes. Ma plus grande découverte fut le moyen dont le sénateur républicain qui avait arrêté Barack Obama en plein discours pour crier “Liar” avait utilisé Internet pour profiter de cette soudaine notoriété. Rapidement, il publie la vidéo sur Facebook, puis crée une application Facebook pour le soutenir financièrement et tout un tas d’autres choses. La leçon de David All qui a pris en main l’opération est que les réseaux sociaux ne sont pas un nouveau média. De la même manière que la vidéo de l’assassinat de JFK était filmée par un anonyme avant d’être reprise par les médias de la même façon que la vidéo d’Hortefeux tenant des propos racistes —euh, non, là c’est une vidéo filmée par Public Sénat, au temps pour moi. “Social media is not new media” dit-il, préférant le terme “direct media”. Le sénateur français qui avait eu l’affront d’alpaguer Christian Estrosi sur son utilisation de Twitter a peut-être repris dans cette social-media-campaign un infime morceau : publier la vidéo immédiatement après sur Dailymotion. Hélas, il n’en a pas retenu le meilleur, profiter de l’occasion pour faire son arrivée sur Twitter et répondre en direct à Christiane Estrosi, le rendre quasiment muet d’étonnement, le faire quitter le gouvernement, lancer la révolution et l’arrivée de la gauche au pouvoir.
D’autres découvertes, d’autres rencontres. Un bilan de ce Personal Democracy Forum assez contrasté mais qui sera je l’espère plus dans les faits que dans les différentes interventions. Et en guise de conclusion, la phrase qui résume tout : “talk with the people, not to the people” ou “Ne parlez pas aux gens, parlez avec les gens”
pour approfondir votre compréhension du PDF EU, vous pouvez retrouver les excellents compte-rendus d’Hubert Guillaud sur http://fing.tumblr.com et retourner sur le #pdfeu sur Twitter.
illustration : évolution des mots cités lors de la première journée (jigar_patel sur flickr) et vue de la Tour Agbar.
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