Les data en forme

Le 20 février 2012

Cette semaine, dans la veille des journalistes de données d'OWNI, les budgets sont en quatre dimensions, les chiffres survolent les villes et le petit chaperon rouge se fait petit poucet des data.

Commençons ce nouvel opus par un voyage au cœur du budget fédéral 2013 de l’administration Obama. La visualisation que nous proposent les équipes du New-York Times est un petit bijou. Certes, les données choisies se prêtent bien au jeu, elles sont intelligemment tamisées et du coup très lisibles. Mais le cadeau que nous font les data-joueurs du NYT est ailleurs : dans les modes d’explorations multiples de ces données.

Ces budgets et leurs évolutions sont présentés sous quatre formes, soit quatre manières de s’y immerger et de les analyser. Cette dataviz propose donc en toute simplicité une vision de ces chiffres et de la politique qui les sous-tend en quatre dimensions. Qui a dit que la visualisation de données permettait de simplifier le monde ? Bien menée, il semble qu’elle permette surtout de rendre compte de sa complexité et des différents points de vue que l’on peut adopter pour observer la réalité.

Restons dans les budgets mais changeons de jeu de données pour aller fouiller les chiffres des fonds attribués à l’Aide Publique au Développement (APD) par les divers pays donateurs. Derrière ce terme un peu opaque d’APD, nous retrouvons l’ensemble des aides allouées par les pays développés aux pays en voie de développement.

Grâce à des treemapBudget4Change permet de visualiser, à l’intérieur de chaque pays bailleur de fonds, quels sont les provenances de ces sommes qui alimentent l’APD. But assumé de cette initiative : assurer un suivi des annonces faites par les différents gouvernements sur le sujet en rendant lisible le circuit de ces fonds qui transitent le plus souvent dans les méandres des lignes budgétaires des ministères ou autres organisations publiques.

Data in the sky

Trêve de chiffres, passons de l’autre côté des données. Point d’interactivité par ici mais des vidéos qui nous emmènent au-delà des data.

Le norvégien Even Westvang a travaillé sur les déplacements de ses concitoyens. À partir des déclarations d’impôts de 2006 et 2007, il a créé “Deluge”, une application codée en C++ permettant de générer d’impressionnantes visualisations autour de ces mouvements de foules. Sa démarche est simple : créons des visualisations marquantes à partir des premières données publiques pour convaincre les administrations de libérer un nombre plus important de jeux de données. Dont acte.

Dans un esprit similaire “Ville Vivante” transforme Genève en un océan de communications. Pour créer cette visualisation, l’équipe du projet (dont l’agence Interactive Things et Lift) a utilisé les données issues des deux millions d’appels mobiles enregistrés quotidiennement par la société de télécommunication Swisscom. Chaque appel laissant une trace géolocalisée, les “devine d’où j’t’appelle” deviennent des vols d’étourneaux flottant au-dessus de la ville.

Les pieds sur terre

Le journalisme de données, c’est aussi savoir prendre du recul. Parfois, comme on l’a vu sur les vidéos précédentes, ce sont les lignes de codes qui permettent ce mouvement micro/macro. À d’autres moments, il faut juste littéralement prendre ses distances vis-à-vis du sujet étudié. La preuve en est avec ces vues satellites de paysages agricoles. Quelques centaines de kilomètres d’altitude suffisent pour transformer des sillons creusés au fil des siècles en motifs particulièrement graphiques.

Le designer David Hanauer a d’ailleurs pensé à ceux qui souhaiteraient orner leur salon de ces vues du ciel. Ici pas de zouli coeur de Voh, mais des paysages modelés par les tractopelles de l’Homme, dupliqués, retournés, démultipliés. Toutes ces constructions humaines deviennent d’étranges mosaïques de données imprimées à même le sol. Tout est motif.

#WTDF1

Notons, pour finir, que, certes les données peuvent permettre de raconter des histoires mais surtout, à l’inverse, toutes nos histoires sont pleines de données. Grâce à une fidèle data-veilleuse et au réalisateur suédois Tomas Nilsson, découvrons les chiffres que le petit chaperon rouge cache sous sa capeline empourprée.

Sur ce, à la semaine prochaine et n’oubliez pas : tout est “données”.

  1. What The Data Fuck []

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